• Au paradis du Dalaï Lama

    Nous voici avec un autre morceau de paradis qui vient, une fois de plus, d’un pays tellement loin de nos réalités occidentales et qui pourrait tant nous apporter si nous le laissions pénétrer en nous. Nous allons reprendre ici seulement deux ou trois phrases parmi les « citations du mois d’août » que vous avez déjà dû lire dans la rubrique « des mots pour de bon » :

    « Nous avons besoin les uns des autres. Nous sommes responsables les uns des autres.

    Parce que notre propre existence en tant qu’être humain dépend des autres ; notre besoin d’amour est son fondement même.

    Il est important de percevoir combien votre propre bonheur est lié à celui des autres. »

    Le Dalaï Lama a fait, sans équivoque possible, la découverte que nous sommes tous interdépendants. Il a besoin de nous et nous avons besoin de lui. Conviction toute simple qui peut changer complètement notre vie. Lorsque nous sommes persuadés finalement que n’importe quelle personne a quelque chose à nous donner, même le plus petit, le plus misérable peut-être, même celui qui nous a fait du mal jusqu’ici : au fond de lui existe un trésor que nous aurions intérêt à découvrir et dont lui-même sans doute n’a même pas conscience. Quelle passion ce sera alors de passer notre vie à nous mettre avec les autres dans les conditions où nous serons prêts à nous écouter dans la réciprocité et à nous enrichir les uns les autres de tout ce qui nous manque encore.

    Mais allons plus loin encore dans notre recherche :

    « La faculté  de se mettre dans la peau des autres et de réfléchir à la manière dont on agirait à leur place est très utile si on veut apprendre à aimer quelqu’un.

    Mettez-vous toujours à la place de l’autre. Renoncez un temps à vos opinions, à vos jugements afin de le comprendre. Bien des conflits peuvent ainsi être évités. »

    Il ne s’agit plus seulement maintenant de me mettre devant l’autre, ou près de lui pour l’écouter et partager. La relation devient tellement belle, transparente et positive que je commence à entrer dans l’autre, à me mettre à sa place. Utopie ou bien présomption : l’autre ne vat-il pas se sentir envahi si j’entre en lui ?  Ce serait vrai si j’entre en lui pour le posséder, pour le soumettre à mon pouvoir. Mais notre ami a ici un sens très original du pouvoir : « Notre seul pouvoir véritable consiste à aider autrui. » Ce pouvoir de service ne peut évidemment pas faire peur, il fait tomber toutes les méfiances et le cœur peut s’ouvrir sans plus chercher à se défendre. Si les deux ou les trois ou plus encore entrent dans une telle relation harmonieuse, c’est le début de cette aventure dont nous avons déjà beaucoup parlé dans notre blog où nous entrons dans l’autre, nous devenons en quelque sorte l’autre, mais avec cette belle surprise qu’il n’y a là aucune fusion. En l’autre, je deviens l’autre d’une certaine manière, mais surtout je deviens encore plus moi-même et j’aide l’autre à être plus lui-même. Miracle de l’humanité que les grands hommes de tous les siècles ont finalement toujours découvert, quelle que soit leur origine, leur culture ou leur religion.

    Nous allons conclure avec une considération tellement importante :

    « Je garde la ferme conviction que la nature humaine est essentiellement bonne et compatissante. C’est là le trait dominant de l’humain.

    Dès lors que nous avons une motivation pure et sincère, tout le reste suit. »

    Je sais que certains lecteurs ne seront pas d’accord. J’ai des amis, d’excellents amis,  qui pensent que tous les hommes ne sont pas bons, qu’il y a quelque chose de mauvais et de pervers dans l’homme. Les évènements semblent souvent leur donner raison. Il n’y a qu’à voir l’horreur de certains massacres ou génocides qui continuent à nous choquer presque chaque jour.

    Mais j’ai moi-même acquis une conviction depuis un certain nombre d’années. La conviction que l’homme est bon « au fond de lui-même ». Mais il faut vraiment aller « au fond » pour le découvrir. Car ce « fond » est trop souvent caché sous des tonnes de poussières d’égoïsmes, de mesquineries, de méchancetés de toutes sortes. Toutes ces poussières sont elles-mêmes souvent des refuges où l’on se jette simplement parce qu’on a peur de l’autre et qu’on pense d’abord à se défendre.

    Mais si chacun regarde sincèrement « au fond de lui-même », lorsqu’il est en paix, lorsqu’il ne se sent pas menacé directement : « au fond de soi », on ne peut trouver que le désir du bien de l’autre, même de celui qui nous a peut-être fait du mal. On se sent tellement mieux quand on désire le bien de l’autre de tout son cœur. Oui, comme je voudrais le bien de ces Africains qui traversent la Méditerranée au risque de leur vie, de ces Japonais descendants des survivants d’Hiroshima, de ces enfants des bidonvilles du monde entier qui ne savent pas quoi espérer de la vie...

    Et si je pense que moi, je veux sincèrement le bien de toute l’humanité, même de ceux qui font les méchants, mais qui sont sans doute d’abord eux-mêmes de pauvres victimes, comment ne pas croire que tous mes frères et toutes mes sœurs ont « au fond d’eux-mêmes » les mêmes sentiments. Mais ils ne s’en sont peut-être même pas aperçus. Alors quelle passion maintenant, et jusqu’à la fin de ma vie, de me battre avec des gens comme le Dalaï Lama pour que tous les hommes découvrent enfin qu’ils sont bons « au fond d’eux-mêmes » et que nous ne devrions jamais nous craindre les uns les autres.


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  • Commentaires

    1
    Hayat
    Jeudi 20 Août 2015 à 17:47
    Super ! Combien d'amour , de compréhension,de compassion , de souffle et d'énergie aussi il faut parfois pour faire surgir le "bon qui est au fond de l'homme " enfoui sous les tonnes de poussière , d'égoïsme et de "verrous "qui le tiennent prisonnier de lui-même. ..Mais ça mérite que l'on donne sa vie pour cela !
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    2
    Ted
    Dimanche 23 Août 2015 à 23:35

    E' anche vero che Gesù ha detto:" se voi che siete cattivi apete dare cose buone ai vostri figli.......". Però mi hai fatto venire in  mente una canzone napoletana che dice: "Con questi modi freddi sembrate una tazza di caffè, sotto avete lo zucchero e sopra siete amaro, ma tanto devo girare e tanto devo voltare che lo zucchero da sotto la tazza fino a sopra deve arrivare." Mi sembra pertinente, n'est pas?

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