• De Marc à Matthieu 21 (4)

    [Pour nous préparer à la lecture du chapitre 21 de l’Evangile de Matthieu, nous reprenons quelques commentaires publiés dans ce blog en 2016]

    « Tout ce que vous demandez dans la prière, croyez que vous l’avez déjà reçu, cela vous sera accordé. » (Mc 11,24) (Cf. Mt 21,22 : « Tout ce que vous demanderez dans votre prière avec foi, vous le recevrez. »)

    Vraiment Jésus est incroyable ! Et il est malin, en plus, dans le bon sens du terme. Comment peut-il nous promettre que « tout » ce que nous allons demander sera immédiatement exaucé, mieux même exaucé déjà avant qu’on le lui demande ?

    Chacun de nous a pourtant fait l’expérience d’avoir demandé tellement de faveurs à Dieu, pour sa santé, pour sa famille, pour son pays, pour son travail, pour un tas de problèmes, avec l’impression que Dieu ne l’a pas écouté. Est-ce pour cela que tant de gens se détournent de la foi, de la religion ? Sommes-nous en face d’un Dieu qui a échoué ? Si l’on regardait les évènements, les personnes et les choses avec un regard un peu rapide et superficiel, on serait tenté d’en arriver à cette conclusion.

    Mais il y a ici une leçon cachée. Cachée, vraiment ? Pas tout à fait, puisqu’elle est écrite bien en évidence, noir sur blanc. Jésus nous invite à lui faire nos demandes « dans la prière » ! C’est là que tout se joue. C’est là où Jésus veut nous amener. Car ce n’est pas important au fond si nous demandons à Dieu de nous guérir et s’il nous exauce pour quelque temps, car un jour ou l’autre nous serons de nouveau malades et en fin de compte nous mourrons à notre tour. Alors où Jésus veut-il en venir ? Il veut surtout nous apprendre à prier. Prier, disait quelqu’un, c’est « rentrer chez nous ». Nous venons du ciel et nous sommes en route pour y retourner. Prier est simplement s’arrêter en chemin et se rendre compte que nous sommes « chez nous ».

    Oui, nous sommes chez nous avec la Trinité qui nous accompagne et qui nous attend. En elle seulement nous apprenons à être nous-mêmes. Et c’est dans cet exercice que l’on doit faire au début en s’arrêtant, mais que l’on peut continuer ensuite même en marchant ou en courant, que l’on commence à se laisser porter par l’amour de Dieu en nous et au milieu de nous. Nous n’avons alors plus aucun désir, plus aucune demande que celle de demeurer dans cette béatitude infinie et de la partager avec tous nos compagnons de voyage.

    Et c’est là que nous sommes tout de suite exaucés, car nous n’avons plus aucune demande repliée sur nous-mêmes, nous ne vivons plus que pour que cette lumière qui nous inonde se déverse à son tour sur tous ceux que nous aimons, sur nos proches, sur notre pays, sur le monde entier. Et nous voyons ce rêve se réaliser. Nous voyons des portes qui s’ouvrent, des ponts qui se construisent devant nous, des barrières qui s’écroulent… Mais il faut apprendre à voir par la prière ce que Dieu voit, ses plans de travail sur l’humanité. La confiance devient alors infinie. C’est à cela tout simplement que Jésus nous amène, si nous savons peu à peu nous laisser emporter par lui.


  • Commentaires

    1
    Hayat Fallah
    Jeudi 15 Octobre 2020 à 12:16
    Cher Roland, qu'est ce que tu appelles une demande repliée sur nous-mêmes ?
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