• De Matthieu à Luc 18 (1)

    [Pour nous préparer à la lecture du chapitre 18 de l’Evangile de Luc, nous reprenons ce commentaire publié dans ce blog en 2020] 

    Comme il nous l’a promis

    « Et tout homme qui aura quitté à cause de mon nom des maisons, des frères, des sœurs, un père, une mère, des enfants ou une terre, recevra le centuple et aura en héritage la vie éternelle. » (Mt 19,29) (cf. Lc 18,29-30 : « Amen, je vous le dis : personne n’aura quitté à cause du royaume de Dieu une maison, une femme, des frères, des parents, des enfants, sans qu’il reçoive en ces temps-ci bien davantage et, dans le monde à venir, la vie éternelle. » et cf. Mc 10,28-31)

    Au milieu d’une période où nous vivons des moments si dramatiques, cela peut donner un immense courage de revenir sur les promesses de l’Evangile. Car l’Evangile n’est pas seulement un beau livre spirituel qui fait du bien à l’âme quand on le médite. Ce n’est pas seulement un beau recueil de poésies qui peuvent nous inspirer, ni une recherche philosophique originale. L’Evangile est bien sûr un recueil de sagesse étonnant, mais c’est aussi un véritable médicament universel, une invention pour résoudre nos problèmes concrets de tous les jours. Car les paroles de ce Dieu qui s’est fait homme pour nous, sont des paroles de vie, des paroles de chair et pas seulement d’esprit. Ce sont des mots capables de changer la réalité… si on les prend au sérieux.

    Sinon ce serait terrible, tout l’Evangile serait une pauvre illusion, comme un peu de pommade sur une blessure qui ne guérit jamais. Vous pensez que Dieu serait descendu sur terre parmi nous et serait mort pour nous sur la croix pour un but aussi faible que cela ? Il faudrait reprendre une à une toutes les promesses inouïes dont est parsemé l’Evangile pour nous convaincre pour toujours que nous avons ici entre les mains la plus grande découverte de l’histoire de l’humanité !

    Mais contentons-nous aujourd’hui de cette histoire de centuple qui semble aller contre toute logique. Sans faire de théorie inaccessible, je pourrais vous raconter ici ce qui m’est arrivé à moi personnellement. J’ai senti un jour l’appel de tout quitter pour suivre Jésus. J’ai quitté ma maison, mes parents, mes sœurs (je n’avais pas de frère), et mon pays. Eh bien, plus de 50 ans plus tard, j’ai réellement plus de 100 maisons dans presque tous les pays du monde, des maisons qui seraient prêtes à m’accueillir si c’était nécessaire. J’ai bien plus que 100 sœurs et même que 100 frères (moi qui n’en avais même pas un) dans tous les pays du Moyen Orient et ailleurs, j’ai un tas de villes, de villages ou de pays où je me sens chez moi, mais réellement chez moi.

    Tout cela ne m’évite pas la souffrance, qui est le lot de toute l’humanité. Cette souffrance a même augmenté d’une certaine manière puisqu’au lieu d’être seulement préoccupé pour ma petite famille, je suis continuellement secoué par les épreuves et les angoisses de toutes ces personnes que j’aime de tout mon cœur et qui me le rendent bien. Suivre Jésus ne facilite pas la vie, ce n’est pas une manière d’éviter les problèmes, mais c’est une clé pour trouver une solution concrète et profonde à tout ce qui nous arrive. Car, lorsqu’on a 100 frères et sœurs de tous les côtés, il y a toujours une porte qui s’ouvre quelque part au bon moment. On ne peut pas raisonnablement être définitivement désespéré.

    Mais ce qui est le plus beau dans tout cela, c’est que cette découverte, Dieu ne me l’a pas fait faire pour moi, comme une assurance sur la vie avec laquelle je pourrais essayer de me protéger égoïstement. Non, c’est un passepartout pour le bonheur au milieu des difficultés dont je peux faire profiter tous ceux avec qui je suis en cordée sur le chemin de la vie et qui peuvent eux aussi jouir de ces 100 frères et sœurs qui sont finalement les frères et les sœurs de tous ceux qui se mettent à vivre l’Evangile. Car s’il y a des personnes à qui Jésus demande de ne même pas se marier pour le suivre, comme nous venons de le voir au début de notre chapitre, ce seront toujours des exceptions, comme le levain dans la pâte, mais toute la pâte du peuple de Dieu est appelée à suivre le Christ, même en restant chez soi avec les problèmes de tous les jours.

    Et ce centuple est fait réellement pour chacun : il suffit d’accueillir jusqu’au bout les paroles de Jésus avec toutes leurs conséquences et surtout de le faire ensemble, en pleine unité avec d’autres qui partagent avec nous le même idéal. Car c’est cet amour réciproque à l’image de la vie de la Trinité qui est déjà notre centuple sur cette terre. Un centuple que toutes les guerres ou les explosions du monde ne pourront jamais nous enlever. Car, avec les promesses de Jésus, cette « vie éternelle » qui nous attend après la mort a déjà commencé à se répandre parmi nous sur la terre…

     

     

     

     


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