• Finalement désorientés!

    Oui, nous sommes bien dans la rubrique « désorientés », mais ce n’est pas moi qui suis désorienté ce soir, je serais plutôt surpris dans le bon sens du terme, parce que finalement ce sont nos hommes politiques qui commencent à être désorientés. Je ne parle pas des hommes politiques libanais qui se posent aussi beaucoup de questions en ce moment : je laisse cela à mes amis libanais. Je parle des hommes politiques européens qui commencent à se demander s’ils n’ont pas exagéré quelque part dans leur gestion des problèmes du Moyen Orient. Un peu de lumière dans la nuit ? Espérons-le. De belles paroles qui sonnent creux et qui seront bien vite oubliées ? Mais pourquoi ne voir que le négatif possible ? A la fin la vérité apparaît toujours et, qu’on le veuille ou non, il y a une justice naturelle qui se dégage un jour ou l’autre des évènements.

    Mais ce que je voudrais souligner surtout, c’est qu’il existe quand même des politiciens honnêtes, sincères qui se battent vraiment au service de l’humanité. Peut-être va-t-on les écouter un peu plus dorénavant...

    Comme exemple remarquable, je voudrais laisser parler ici pour quelques lignes Massimo Toschi : c’est un politicien italien, depuis longtemps actif dans le domaine de la coopération internationale. Voyez ce qu’il a écrit ce matin dans une revue italienne, Città Nuova, dont je me permets de traduire quelques lignes : cela redonne du courage et fait réfléchir.

    Partant du drame de ces enfants qui sont morts récemment, victimes de la guerre des adultes, en particulier le petit syrien Aylan, retrouvé mort sur une plage turque et le petit palestinien Ali, brûlé vif dans l’incendie criminel de sa maison, voilà ce qu’il écrit en conclusion de son article :

    « Il ne s’agit pas de regarder les enfants morts, de manière qu’ils suscitent de la pitié et provoquent des comportements responsables, mais de regarder le conflit avec les yeux des victimes, avec leur cœur, avec leurs désirs de paix et d’avenir. Il y a plus de politique et plus de vision dans  l’histoire de Ali et de Aylan que dans tous les éditoriaux d’un journal , que dans toutes les politiques d’un gouvernement, d’un chancelier, d’un premier ministre, d’un président du conseil.

    Ici la politique devient grande, parce qu’elle écoute les petits. Il ne s’agit plus d’émotion, mais de vision, il ne s’agit plus de passé, mais d’avenir. Pas les sentiments, mais la sagesse, pas le pouvoir, mais les victimes. Le temps est venu d’un nouveau magistère des victimes. La politique doit se mettre à genoux devant Aylan, comme devant Ali e tous ceux qui vivent et meurent en même temps, et elle doit leur demander pardon. Elle doit se repentir de tous les opportunismes, des grands intérêts militaires, stratégiques et financiers et recommencer avec le passé désarmé des victimes.

    Il n’y a pas besoin d’une photographie en première page pour secouer les consciences, parce que nous savons déjà. L’Evangile nous rappelle que le premier sang versé est celui du massacre des innocents. Notre tâche est d’aller frapper à la porte de chaque maison pour avertir que le pouvoir violent est en train d’arriver pour tuer nos enfants, afin de leur préparer un avenir de bonheur. C’est cela la politique, celle qui prévient, qui prévoit, qui devient gardienne du futur et qui entrevoit le sentier de la paix qui unit les pays et les cultures au lieu de les diviser. »

    Pourrons-nous enfin respirer un peu et faire respirer ces enfants ?


    Tags Tags : , , , , , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :