• Je me plains, tu te plains...

    Oui, l’homme passe beaucoup de temps à se plaindre. Sans même parfois nous en rendre compte, nous nous plaignons tout au long de la journée et tout au long de notre vie. Nous passons des heures à nous plaindre. Mais avons-nous pensé si tout cela en vaut la peine, si se plaindre sert à quelque chose, nous rapproche du bonheur ou nous en éloigne, si se plaindre aide à se comprendre avec les autres ou au contraire crée des fossés entre nous ?

    Avant de répondre à ces questions, il est bon d’être conscient qu’aucune réponse ne pourra être totalement blanc ou noir. Avant de juger si une plainte apporte ou non une énergie positive, il faut aussi remettre chaque plainte dans son contexte, en comprendre les raisons et les buts.

    Et puis de quoi ou de qui se plaint-on ? On peut se plaindre du temps ou de la nature. On peut se plaindre d’un problème de santé qui ne guérit jamais et de beaucoup de choses qui ne dépendent ni de nous ni des autres. Se plaindre est au fond parfois comme ouvrir une soupape de sécurité lorsque la douleur, le chagrin ou le stress sont trop forts. Et il est certainement mieux de se plaindre que d’exploser et de s’écrouler. On voit parfois ces joueurs de tennis à la télévision qui se plaignent à chaque coup de raquette, en poussant des « ah ! ah ! » comme si on était en train de les torturer, alors qu’ils se donnent simplement du courage pour continuer jusqu’au bout la bataille…

    Il faudrait voir aussi si je me plains tout le temps, bien assis dans mon fauteuil, comme si j’accusais la vie d’être cruelle, mais sans faire un seul pas pour changer la situation, ou bien si ma plainte est accompagnée de pas concrets pour trouver des solutions positives à ce qui ne va pas…

    Mais je voudrais parler ici surtout de ces moments, malheureusement si fréquents, où l’on se plaint des autres. Et là, chacun de nous est capable de se plaindre du monde entier. On commencera à se plaindre du gouvernement ou des voisins. On se plaint des étrangers ou de ceux qui nous paraissent trop différents. On se plaint du directeur ou des collègues de travail. Cela devient plus grave quand on se plaint de ceux qui sont les plus proches de nous.

    Et ici aussi, il nous faut bien distinguer. Si un ami a commis envers nous une injustice et que je vais me plaindre à lui de ce qu’il a fait, mais avec un ton amical de reproche, seul à seul avec lui, en lui montrant que je lui ai déjà pardonné, il va sans doute être touché par mes paroles et nous allons bien vite nous réconcilier. A ce moment-là, la plainte aura eu un effet positif.

    Mais le problème, c’est qu’en général, je me plains des autres derrière leur dos, en parlant à d’autres personnes qui n’ont rien à voir avec ce qui se passe, comme pour trouver des alliés dans une bataille qui va bientôt nous diviser en clans ennemis et c’est comme cela que les familles, les communautés, l’Eglise et la société finissent par se détruire de l’intérieur en creusant des fossés entre les gens qu’on n’arrive plus jamais à combler par la suite.

     

    Alors le mieux serait de ne jamais se plaindre, mais d’affronter sereinement les problèmes sans en faire chaque fois une histoire terrible. Car il est normal d’avoir des problèmes. La vie est faite de problèmes qui donnent au fond un peu de sel ou de piment à notre routine quotidienne et qui nous unissent encore plus, une fois que nous les avons dépassés ensemble. Tandis que se plaindre est presque toujours le début d’un conflit qu’on aurait bien pu éviter si on avait pensé un instant à tout le mal qu’une petite plainte va pouvoir faire, car elle va être répétée, multipliée, amplifiée, déformée, exagérée, et il sera bien difficile à la fin de revenir en arrière sans dommage…


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