• "Je suis" (dialogue en route)

    Je suis encore nouveau dans cette aventure du blog et je vois que ce n’est pas facile du tout. De nombreux lecteurs m’ont dit que mes articles étaient trop longs : que faire ? J’ai déjà l’impression de dire bien peu de choses, de réussir à peine à commencer à m’expliquer et je devrais encore me limiter ? Ou bien je dois m’habituer à ce nouveau style où chaque article ne sera qu’une brève ébauche, une ouverture vers l’article suivant, en réponse aux questions de mes lecteurs, comme un feuilleton par étapes : pourquoi pas ?

    Dans l’article que j’ai publié hier « Je suis, donc je suis ? », j’avais conclu par une phrase qui me plaisait mais qui pouvait sembler un peu mystérieuse : « Seul compte cet instant où je suis maintenant avec vous en route vers l’être qui nous attire, nous pousse, nous contient et nous libère en même temps : n’est-ce pas merveilleux ? » Et de fait  voilà que Hayat, dans son commentaire, me demande de lui expliquer cette phrase : je le ferai avec joie.

    Je pense que l’école et même l’université nous ont laissé de drôles d’idées sur ce qu’est l’être. On en a fait souvent un concept bien abstrait et presque ennuyeux. On parle de l’être absolu, on parle même d’être statique...mais je n’ai pas la place ici de me lancer dans un traité philosophique.

    Pour moi, pour résumer l’expérience de toute une vie passionnante de recherche, je sens que l’être c’est d’abord ce Dieu lui-même qui me donne de participer à son être. Mais je ne voudrais pas trop parler de Dieu ici, j’en parle dans d’autres rubriques de manière plus explicite. Je voudrais que certains de mes amis qui sont allergiques à l’idée de Dieu (j’ai même une de mes sœurs qui pense ainsi différemment de moi), puissent se retrouver là-dedans.

    Je crois que l’être, c’est d’abord cette vie que nous ressentons en nous depuis notre naissance et qui a un goût bien particulier, cette vie qui aurait pu ne jamais exister, mais qui est là que nous le voulions ou non, et qui nous porte et qui nous attire et qui nous fait souffrir, mais qui ne peut jamais nous laisser indifférents.

    Alors oui, « je suis », qui peut dire le contraire ? Mais d’abord je ne « suis » pas tout seul, je suis avec toi, avec vous, je suis par toi, pour toi, dépendant de toi, de vous. Et je suis en route, « être » ce ne peut jamais être statique, ce serait comme dire que le sang s’arrête de couler dans mes veines, alors oui je serais mort, mais quelque part il n’y aurait plus d’être.

    Mais en route vers quoi, vers qui ? Je suis sans doute en route vers l’être ou avec l’être. Car l’être est avant moi, ce n’est pas moi qui l’ai inventé, je l’ai trouvé en moi tout à coup, mais en même temps je sens que cet être en moi bouge, avance dans une certaine direction que je peux aussi en partie modifier, mais il avance. Et je sens que cet être doit avoir un but, que moi aussi je peux en partie fixer : c’est vraiment une aventure à couper le souffle. Et plus je m’ouvre à cette découverte, plus je sens l’être en moi « être » plus profondément. Alors cela veut dire que l’être grandit, se transforme, l’être doit donc être en devenir, en relation, et moi je participe à tout cela.

    Et vous ne vous êtes jamais demandé où se trouve au fond cet être par rapport à vous ? Je n’ai pas de réponse toute faite et je crois que chacun peut avoir sa réponse différente de l’autre. Mais je dois dire que parfois je sens cet être au fond de moi-même, parfois je le sens comme s’il était derrière moi et qu’il me poussait, et parfois je le sens devant moi qui m’attire. C’est comme lorsqu’on aime (aimer est sans doute une des occasions les plus extraordinaires d’ « être ») : je t’aime parce que je « suis » moi, parce que j’ai en moi la force de t’aimer, mais je t’aime aussi parce que tu « es » devant moi et que tu m’attires. L’être se trouve ainsi de tous côtés.

    Et enfin l’aspect le plus merveilleux de cet être c’est que je le sens plus grand que moi, immensément plus grand, mais qu’il ne me gêne pas. J’aurais l’impression parfois qu’il me contient dans sa grandeur d’être, mais il ne me possède pas, il ne m’étouffe pas, il me laisse au contraire participer à son être et  inventer même le mien : oui, je suis moi-même quelque part comme si je m’étais inventé : illusion d’optique ? C’est beau de pouvoir vivre quelques années sur cette terre et d’essayer chaque jour un peu plus de comprendre.

    Tableau trop idyllique que celui-ci ? Je n’ai pas parlé des contradictions de l’être ? Et la place de la souffrance ou du mal dans le monde ? Ce n’est certainement pas si facile d’être. Mais, pour respecter les limites de notre blog, je m’arrête ici pour aujourd’hui. Posez-moi vos questions que j’attends avec impatience.

     

     


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