• L'art du bien commun

    (Au paradis de Foco – 2) 

    [Cet article fait suite au premier article, publié le 5 mars dernier dans cette rubrique, sur le « Paradis d’Igino Giordani », un homme extraordinaire encore peu connu dans la culture de langue française, que nous appellerons désormais « Foco », comme le nommait familièrement Chiara Lubich]

     

    Mais écoutons-le d’abord : 

     « ‘Le pouvoir rend fou’, a dit Camus. ‘La politique satanise’, déclarent des écrivains russes, allemands, américains.

    De fait, elle présente des tentations effroyables d’avarice, d’égoïsme, de vanité, de despotisme et d’abus. Elle est sujet et objet de corruption et de scandale.

    Si tous les secteurs humains ont besoin de rédemption, le secteur politique en a particulièrement besoin. C’est celui qui est le plus agressé. Son histoire est jonchée de crimes…

    Ces crimes sont facilités par la carence d’action chrétienne. Le christianisme a donné aux hommes la Rédemption. Et Rédemption veut dire libération du mal, c’est-à-dire, dans le domaine économique, libération de la corruption, de l’égoïsme. Dans le domaine politique, la Rédemption est liberté au sens moderne. La tyrannie, le totalitarisme, les extrémismes sont le résultat de la carence du christianisme. Ils confirment que la liberté est proportionnelle à la somme de christianisme qui agit dans le domaine politique. Il en va de même pour la paix, pour la civilisation… »

    [Extrait du livre de Jean-Marie Wallet et Tommaso Sorgi « Igino Giordani chrétien, politique, écrivain » Editions Nouvelle Cité p.295-296 ; traduit de l’italien par Jean-Marie Wallet]

     

    Moi, je trouve cette page extraordinaire. Elle est une preuve que, si le monde aujourd’hui va mal, c’est en grande partie à cause de nous les chrétiens. Parce que nous n’avons pas été authentiques, parce que nous avons détourné le message libérateur du christianisme de son âme. Nous nous en sommes servis pour libérer notre égoïsme au lieu de libérer nos frères autour de nous. Heureusement qu’il y a eu tout de même de vrais chrétiens et quelques saints qui ont évité une catastrophe encore plus grande. Mais la solution est encore une fois que chacun revienne au trésor qu’il a entre les mains et qu’il le nettoie, qu’il le vide de toutes les poussières qui se sont accumulées au cours des siècles.

     

    Au lieu de passer notre temps à nous plaindre des autres, des musulmans, des juifs, des bouddhistes ou des hindous, des laïcs, des communistes ou des athées, aidons-les à revenir aux valeurs qu’eux aussi possédaient au départ et qu’ils ont peut-être oubliées en route comme nous. L’avenir de l’humanité passe par un nouvel encouragement réciproque à se convertir, non pas forcément à la religion ou aux idées de l’autre, mais aux vraies valeurs humaines que chacun et chaque communauté ne peut manquer de porter en soi… Nous reviendrons encore et toujours sur ce sujet, le seul qui peut éviter à chacun de trouver toujours dans les défauts, les bêtises ou les crimes des autres une excuse ou un prétexte à ses propres défauts, bêtises ou crimes, que l’on a bien de la peine à admettre au fond de soi et devant les autres.


    Tags Tags : , , , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :