• Luc 18

    Nous voici devant un chapitre moins original que d’autres dans l’Evangile de Luc, ce qui n’enlève rien à sa beauté saisissante. Les 15 premiers versets sont uniques en Luc, mais tout le reste du chapitre nous propose ensuite une série d’épisodes ou de phrases de Jésus à peu près semblables à des passages déjà vus en Marc et Matthieu.

    C’est donc le début qui va nous surprendre le plus. Avec d’abord cet encouragement à la prière dans cet épisode étonnant du juge inique qui va exaucer tout de même les prières d’une pauvre veuve pour avoir enfin la paix. « Jésus dit encore une parabole pour montrer à ses disciples qu’il faut toujours prier sans se décourager : ‘Il y avait dans une ville un juge qui ne respectait pas Dieu et se moquait des hommes. Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander : ‘Rends-moi justice contre mon adversaire.’ Longtemps il refusa ; puis il se dit : ‘Je ne respecte pas Dieu, et je me moque des hommes, mais cette femme commence à m’ennuyer : je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse me casser la tête.’’ Le Seigneur ajouta : ‘Ecoutez bien ce que dit ce juge sans justice ! Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Est-ce qu’il les fait attendre ? Je vous le déclare : sans tarder il leur fera justice. »  Et ce premier passage se termine par une phrase terrible qui sort de la bouche de Jésus : « Mais le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

    Et Luc nous présente ensuite la fameuse parabole du pharisien et du publicain qui est sans doute une des plus belles perles de son Evangile : « Jésus dit une parabole pour certains hommes qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient tous les autres. ‘Deux hommes montèrent au Temple pour prier. L’un était pharisien, et l’autre, publicain. Le pharisien se tenait là et priait en lui-même : ‘Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes : voleurs, injustes, adultères, ou encore ce publicain. Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne’.

    Le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : ‘Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis !’ Quand ce dernier rentra chez lui, c’est lui, je vous le déclare, qui était devenu juste, et non pas l’autre. » Et Luc termine ce paragraphe par cette phrase célèbre, déjà rencontrée en Matthieu : « Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. »

    A partir de là tout le reste est déjà plus ou moins connu et très semblable à des phrases du chapitre 10 de Marc et des chapitres 19 et 20 de Matthieu. En commençant par Jésus qui demande qu’on ne l’empêche pas d’accueillir les enfants : « On présentait à Jésus même les nourrissons, afin qu’il les touche. En voyant cela, les disciples les écartaient vivement. Mais Jésus les appela en disant : ‘Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. Amen, je vous le dis : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas.’ »

    Puis encore un épisode célèbre, celui du riche qui voulait recevoir la vie éternelle comme un héritage : « Un chef lui demanda : ‘Bon maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ?’ Jésus lui dit : ‘Pourquoi m’appelles-tu bon ? Personne n’est bon, sinon Dieu seul. Tu connais les commandements : Ne commets pas d’adultère, ne commets pas de meurtre, ne commets pas de vol, ne porte pas de faux témoignage, honore ton père et ta mère.’ L’homme répondit : ‘Tout cela, je l’ai observé depuis ma jeunesse.’ A ces mots Jésus lui dit : ‘Une seule chose te fait encore défaut : vends tout ce que tu as, distribue-le aux pauvres et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi.’ Mais en entendant ces paroles, l’homme devint profondément triste, car il était très riche. En le voyant, Jésus lui dit : ‘Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses de pénétrer dans le royaume de Dieu ! Car il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu.’ Ceux qui l’entendaient lui demandèrent : ‘Mais alors, qui peut être sauvé ?’ Jésus répondit : ‘Ce qui est impossible pour les hommes est possible pour Dieu.’ »

    Et pour continuer sur le thème de la richesse nous retrouvons ici celui du centuple : « Alors Pierre lui dit : ‘Voilà que nous, en quittant tout ce qui nous appartenait, nous t’avons suivi.’ Jésus déclara : ‘Amen, je vous le dis : personne n’aura quitté à cause du royaume de Dieu une maison, une femme, des frères, des parents, des enfants, sans qu’il reçoive en ces temps-ci bien davantage et, dans le monde à venir, la vie éternelle.’ »

    De là, une nouvelle annonce de la passion : « Prenant les Douze avec lui, il leur dit : ‘Voici que nous montons à Jérusalem, et tout ce qui a été écrit par les prophètes sur le Fils de l’homme s’accomplira. En effet, il sera livré aux païens, on se moquera de lui, on le maltraitera, on crachera sur lui ; après l’avoir flagellé, on le tuera et, le troisième jour, il ressuscitera.’ Mais eux n’y comprirent rien, le sens de cette parole leur restait caché, et ils ne voyaient pas de quoi Jésus parlait. »

    Et notre chapitre se termine par la guérison d’un aveugle à Jéricho, un des plus beaux miracles de Jésus, comme en Marc et Matthieu, avec la petite différence qu’en Matthieu ils étaient deux aveugles ensemble : « Comme Jésus approchait de Jéricho, un aveugle qui mendiait était assis au bord de la route. Entendant une foule arriver, il demanda ce qu’il y avait. On lui apprit que c’était Jésus le Nazaréen qui passait. Il s’écria : ‘Jésus, fils de David, aie pitié de moi !’ Ceux qui marchaient en tête l’interpellaient pour le faire taire. Mais lui criait de plus belle : ‘Fils de David, aie pitié de moi !’

    Jésus s’arrêta et ordonna qu’on le lui amène. Quand il se fut approché, Jésus lui demanda : ‘Que veux-tu que je fasse pour toi ?’ ‘Seigneur, que je voie !’ Et Jésus lui dit : ‘Vois. Ta foi t’a sauvé.’ A l’instant même, l’homme se mit à voir, et il suivait Jésus en rendant gloire à Dieu. Et tout le peuple, voyant cela, adressa ses louanges à Dieu. » Nous voici encore mieux préparés à la prochaine entrée de Jésus à Jérusalem, son « heure » est toute proche et les évènements vont maintenant se précipiter…  

     


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