• Nos pauvres chefs

    Oui, il faut bien l’avouer, la plupart des dirigeants politiques de notre monde actuel semblent avoir perdu les valeurs les plus fondamentales sur lesquelles devrait se baser la conduite de l’humanité. Ce n’est pas là une grande nouveauté, mais que penser quand on vous cite à longueur de journée des phrases comme celle-ci, publiée récemment de Vladimir Poutine : « Plus je connais les gens, plus j’aime les chiens. » ?

    Et quand on voit que la plupart des dirigeants européens, d’Amérique du Sud ou du Nord, d’Afrique, d’Asie ou du Moyen Orient, sont, en ce moment, pires les uns que les autres, dans leur relation à la valeur de l’homme et à sa dignité, il y a là de quoi se poser beaucoup de questions.

    Qu’a voulu dire ici, le président russe ? Il faudrait sans doute retrouver le contexte dans lequel il a prononcé une telle phrase pour le comprendre vraiment. Mais on ne fait pas des affirmations pareilles quand on se bat tous les jours pour le bien et la dignité de l’être humain. Si Mr Poutine veut nous dire que les hommes l’ont tellement déçu, quelle conclusion voudrait-il tirer de cette triste constatation ? Qu’on peut faire n’importe quoi avec les hommes, car cela n’a plus d’importance ? Qu’on ne va pas se casser la tête pour faire du bien à des gens qui ne le méritent pas ? Chercher en fait des prétextes pour faire passer son propre désir de puissance et de pouvoir avant les intérêts de l’humanité et peut-être même de son propre peuple ?

    Mais notre sujet n’est pas ici de juger Mr Poutine. Qui suis-je pour le faire ? Je voudrais simplement profiter encore de cette occasion pour redire que le monde et la réalité ne sont pas seulement telles que les médias nous les présentent. Qu’on ne tombe pas d’abord dans le piège de penser que jamais le monde a été en si mauvais état. Toute l’histoire de l’humanité est pleine de ces tyrans, de ces dictateurs, criminels et sans scrupules, qui ne pensaient qu’à écraser les autres pour profiter de la vie et qui n’avaient rien compris, ni au sens de la vie, ni à la valeur unique du plus grand au plus petit d’entre les hommes.

    Et puis cela ne doit pas nous faire oublier que l’humanité a tout de même fait des progrès. Nous n’en sommes plus à l’époque de l’esclavage, et l’idéal de la démocratie est quand même mieux que celui de la dictature, même si on trouve toujours le moyen de détourner de leurs buts les idéaux les plus beaux quand on est de mauvaise foi.

    Mais pourquoi tout ce discours ? Pour nous décourager, alors que je me bats chaque jour pour regarder le monde et les évènements avec un regard optimiste ? Certainement pas. Mais pour baser notre vie sur une autre réalité. Pas celle des journaux qui vont mieux se vendre en ajoutant de l’huile sur le feu. Mais la réalité des gens qui donnent leur vie chaque jour pour résoudre les problèmes de la faim dans le monde, de l’environnement, des guerres, de la violence sous toutes ses formes, des réfugiés ou de la justice sociale. Notre humanité grouille de plus en plus d’associations de personnes qui luttent de tout leur cœur pour un monde plus juste, plus pacifique et plus fraternel.

    Vous savez que la phrase de notre blog qui a eu jusqu’à aujourd’hui le plus de succès auprès des lecteurs est celle-ci : « La politique devient grande lorsqu’elle écoute les petits. » ? Je crois que c’est là le critère du vrai sens de la politique au service des hommes : commencer par s’occuper des plus petits, des plus faibles, des plus démunis. Eh bien si Mr Poutine ou Mr Trump ne connaissent pas cette politique-là, et si nous ne pouvons rien faire pour le moment pour leur faire changer de direction, qui nous empêche, chacun de nous dans son milieu, dans son quartier, dans sa ville, dans son pays, de travailler pour le bien des plus petits ? Et un jour ou l’autre cette politique portera des fruits. Parce que la politique du pouvoir, de la puissance, de la guerre ou des intérêts mafieux se détruit elle-même avant de détruire les autres. Et ce qui est bâti sur le sable des idéaux égoïstes de l’homme sera tôt ou tard balayé par l’histoire…

     

     


  • Commentaires

    1
    JPR
    Jeudi 25 Juin 2020 à 11:24

    Bien sûr la phrase n'est pas de lui mais au moins d'Erik Satie ou, encore plus près de nous, de Desproges. Je ne serai

    cependant pas aussi pessimiste (pour une fois) que toi. En effet les hommes ont la triste particularité au sein du règne

    animal de tuer - sans raison immédiate - leur semblable. Les vendetta, les crimes crapuleux, les guerres ou les massacres

    n'ont aucun équivalent ni chez les chiens ni chez les lions ou les baleines (!). Mais ce qu'oublie Poutine, c'est l'autre côté de la

    médaille. Car si l'homme peut être pire qu'un loup pour l'homme, il peut aussi être un Dieu pour l'homme. En effet l'homme est

    quasiment le seul animal de la création à pouvoir mettre sa vie en danger pour autrui. L'empathie existe chez les animaux mais

    s'arrête le plus souvent à la portée ou, au mieux, à l'espèce. Rien de tel pour l'homme. Il peut donner sa vie pour ses amis, pour

    une cause voire même pour des idées, même si Georges Brassens - et il a raison - n'apprécie pas l'incitation au sacrifice qui peut

    découler de cette particularité anthropologique.

    Mais à mon humble avis la question posée à l'homme aujourd’hui est de savoir s'il va être capable de donner sa vie... .pour la

    Création.

    Bonne journée Roland  !

      • Jeudi 25 Juin 2020 à 14:44

        Merci, Jean-Pierre, c'est beau ce que tu dis là! 

    2
    JPR
    Jeudi 25 Juin 2020 à 11:25

    Ah j'oubliais celle-ci, de Francis Blanche : Plus je connais les hommes, plus j'aime les femmes !

    3
    Hayat Fallah
    Lundi 29 Juin 2020 à 14:34
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