• Prier sans se décourager

    « Jésus dit encore une parabole pour montrer à ses disciples qu’il faut toujours prier sans se décourager… Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Est-ce qu’il les fait attendre ? Je vous le déclare : sans tarder il leur fera justice. » (Lc 18,1.7-8)

    Je crois qu’il y a ici une leçon extraordinaire si nous nous arrêtons un moment pour comprendre de quoi Jésus est en train de nous parler. Dans la deuxième partie de la citation, il nous dit sans aucune possibilité de se tromper que Dieu est toujours là à nous entendre, à nous écouter et à nous exaucer, à nous « faire justice ». Ne pas lui faire confiance serait absurde. Et pourtant il nous conseille de prier sans cesse et sans nous décourager. Mais comment peut-on se décourager de prier ? C’est là le problème.

    Est-ce qu’on se décourage de manger ou de boire chaque jour et plusieurs fois par jour ? Est-ce qu’on se décourage de respirer l’air qui nous fait vivre ? Est-ce qu’on se décourage de regarder un beau paysage ? Tout ce qui est beau, tout ce qui nous donne du bonheur, nous n’avons pas besoin de courage pour en jouir de tout notre être. Sauf s’il y a une maladie qui s’est introduite quelque part en nous et qui nous empêche tout à coup de profiter de ce bonheur.

    La prière devrait être le plus grand des bonheurs, car c’est d’abord notre relation avec ce Dieu Amour qui nous a créés et qui nous porte à chaque instant de notre vie. Prier, c’est sortir de soi pour plonger dans le paradis de l’Amour qui nous attend, c’est respirer du fond de nous-mêmes avec la source de la vie, c’est tout ce qu’on peut imaginer de plus beau au monde… sauf si notre prière est devenue malade.

    Le problème, c’est quand on fait de la prière un chantage : je t’aime, mon Dieu, si tu fais ce que je te demande, sinon je me détourne de toi. Alors, bien sûr, notre prière est tombée malade, elle est devenue une sorte de commerce raté avec le Bon Dieu, où l’on finit par ne plus lui faire confiance…

    J’ai prié pendant quatre ans avec une famille qui était, au départ, désespérée parce qu’un des leurs était frappé l’une après l’autre par des maladies mortelles. Nous avons prié de tout notre cœur, nous avons demandé des miracles et à la fin notre ami est mort. Quand je suis rentré de voyage et que j’ai pu les rencontrer de nouveau, cela a été un moment émouvant, douloureux et merveilleux en même temps. Cette famille était transformée, elle n’arrêtait pas de me raconter comment leur frère est mort dans une paix qu’il n’avait sans doute jamais eu toute sa vie. Le miracle était arrivé d’une autre manière, mais il était arrivé. Désormais, cette famille ne se découragera jamais plus de prier, parce qu’ils ont rencontré Dieu pour toujours…

     


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