• Au paradis des peuples

    Ce mois-ci nous avons choisi dans « des mots pour de bon » des phrases de la sagesse admirable de Confucius, ce vénérable chinois qui vivait il y a 2500 ans et dont les paroles continuent aujourd’hui encore à éclairer l’humanité.

    Mais dans nos « reflets de paradis » je ne vais retenir cette fois-ci que deux phrases de Confucius qui m’ont particulièrement frappé.

     

    « Il y a une communication intime entre le ciel et le peuple ; 
    Que ceux qui gouvernent les peuples soient donc attentifs et réservés. »

     

    A une époque où l’on pourrait imaginer que les peuples étaient encore tellement peu éduqués ou ignorants, voilà que Confucius nous dit que les peuples ont un lien spécial avec le ciel.

    Cela aurait été beau de pouvoir l’interroger sur le mystère de cette phrase étonnante, mais on comprend déjà.

    Chaque homme a en lui, depuis le fin fond de l’histoire de l’humanité, une conscience. Cette conscience est peut-être parfois couverte de poussière, mais elle est bien là, dans son état de pureté originelle, soumise malheureusement à toutes sortes de pressions, de déformations, de tentations.

    Chaque personne, prise individuellement, risque d’abandonner en cours de route sa conscience et sa sagesse naturelle. Et ce sont souvent la soif de richesse ou de pouvoir, le désir de dominer les autres pour réussir qui viennent tout gâcher.

    Voilà que les hommes parvenus à une haute position sociale, à de grands postes de responsabilité, à la conduite et au gouvernement de la société, oublient de servir leurs semblables et détournent pour eux-mêmes et pour leurs intérêts tout ce dont ils auraient dû faire profiter leurs frères. La conscience et la sagesse ont disparu. Voilà qu’ils se lancent par exemple dans des guerres pour assouvir leurs ambitions, des guerres où ils ne risquent pas grand-chose, car c’est le peuple, le pauvre peuple, qui va se battre et mourir pour répondre aux caprices de ces gouvernants.

    L’histoire est remplie de ces épisodes où l’humanité retourne à la loi de la jungle au lieu de construire la famille humaine. Tous les gouvernants ne tombent heureusement pas dans ce piège mortel, mais combien nombreux sont ceux qui l’ont fait et qui le font encore.

    Et voilà que Confucius demande aux gouvernants d’écouter le peuple, d’être « attentifs » à ce que pense le peuple, d’être « réservés » dans leurs décisions. Car il sait que le peuple dans son ensemble ne peut pas être complètement corrompu.

    Ah, si l’humanité avait écouté depuis longtemps cette sagesse, si l’intérêt et la conscience des peuples avaient prévalu sur tout le reste, nous n’en serions pas aujourd’hui à la situation dramatique qui nous frappe un peu partout dans le monde !

    Mais, pour revenir à cette fameuse loi des vases communicants dont nous parlions il y a quelques temps (dans la rubrique « passepartout »), il y a une justice naturelle qui finit toujours par resurgir, un bon sens populaire qui prend le dessus sur toutes les médiocrités ou les déformations du cœur de l’homme. Et nous avons la chance d’être à une époque où ce bon sens populaire peut maintenant s’exprimer par toutes sortes de moyens à travers les réseaux sociaux. Il ne s’agit plus seulement de la sagesse de tel ou tel peuple, petit ou grand, il s’agit maintenant de courants aux dimensions du globe qui viennent secouer la conscience générale et qui nous interpellent, révolutions des jeunes, des femmes, des opprimés, des réfugiés, des rejetés de tous bords…

     

    L’humanité ne sera plus jamais comme avant. Elle a tous les éléments pour se redresser vers un avenir meilleur, mais il faudrait que nos gouvernants sachent écouter cette voix globale qui s’élève sur tous les continents et qui ne pourra plus se taire.


    Tags Tags : , , , , , , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :