• J'aime, donc je suis

    Non ce n’est pas moi qui ai inventé cette phrase extraordinaire ! C’est officiellement une citation de Gilbert Cesbron, mais d’autres auteurs l’ont écrite, car c’est au fond une phrase tellement évidente si on y réfléchit. Je sais bien que nous avons tous appris en classe la fameuse phrase de Descartes : « Je pense, donc je suis. » Il y a sans doute du vrai dans la citation de Descartes, mais je vous avoue que sa définition me plaît de moins en moins au fur et à mesure que passent les années et que je découvre peu à peu le vrai sens de la vie.

    Descartes voulait peut-être nous distinguer des animaux qui ne pensent pas. Mais vous croyez vraiment que c’est la pensée qui fait le fond de notre personnalité ? Sans doute en partie. Mais soyons honnêtes : combien de pensées nous passent par la tête qui sont simplement des réflexions entendues à droite et à gauche que nous répétons sans même en avoir conscience ? Combien notre esprit pense-t-il tout seul, jour et nuit, même pendant le sommeil sans que nous puissions vraiment régler son débit et diriger ses pas ?

    Tandis que l’amour ne peut être qu’à nous. La publicité va peut-être m’obliger à aimer un produit à force de le faire passer chaque jour devant moi à la télévision, mais ce n’est pas de cet « amour » terre à terre dont je veux parler ici.

    Lorsque je découvre la vie et que je commence à connaître l’homme et à l’aimer, il se passe en moi un phénomène extraordinaire. Je saisis finalement tout ce pour quoi je suis venu au monde. Je commence à me sentir vraiment « moi-même ». Je me rends compte que c’est bien moi qui aime, en toute liberté. Car personne ne peut m’obliger à aimer. On pourra m’obliger sous la menace à dire n’importe quoi, on pourra me faire croire des mensonges, mais on ne pourra jamais m’obliger à aimer de tout mon cœur ceux que je vais choisir d’aimer, ceux que je voudrais prendre avec moi sur le chemin de la vie.

    On pourra me séparer de ceux que j’aime, on pourra me dire du mal d’eux, mais je serai toujours libre de faire aller mon cœur là où je veux, là où « je suis ». Et la découverte la plus étonnante, c’est lorsque je commence à élargir mon cœur aux dimensions de toute l’humanité, lorsque je commence à aimer vraiment ceux qui sont différents, ceux de qui mon éducation de base où mes pauvres expériences originelles m’auraient peut-être poussé à me méfier et que je trouve soudain tellement merveilleux, tellement riches de valeurs cachées qui m’auraient manqué si je ne les avais pas connus.

    L’amour de celui ou celle qui tombe « amoureux » est déjà une expérience merveilleuse qui fait vibrer tout l’être, car on se sent tout à coup exister comme jamais cela ne nous était arrivé auparavant. Mais ce n’est là qu’un visage de l’amour qui nous fait être nous-mêmes. Car sinon lorsque cet amour est déçu ou trahi, la vie n’aurait plus aucun sens, et c’est bien là un danger véritable, car on risquerait de confondre l’amour avec des sentiments qui pourraient être passagers. Et que se passerait-il alors : moi-même je deviendrais « passager » ?

    Non, l’amour, le vrai amour, celui qui me fait être « moi-même », parce que je veux le donner, le partager, le faire vivre aux autres, à toute l’humanité, cet amour-là ne peut pas être passager, il se nourrit même de tous les obstacles et de toutes les souffrances rencontrés en cours de route et qui le fortifient au lieu de l’affaiblir.  

    Car plus j’aime et plus je « suis » et plus je « suis » et plus j’aime et lorsque j’ai goûté un peu à cette dynamique réciproque entre l’être et l’amour qui se répondent en moi, plus rien ne peut m’arrêter et la vie vaut alors vraiment la peine d’être vécue, quelles que soient les circonstances extérieures…

     

     


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