• Les cadeaux de Dieu (2)

    Notre bien cher « moi »

    Nous disions dans le premier article quelle chance nous avons non seulement d’avoir reçu la vie de Dieu, mais aussi de nous en rendre compte, d’en avoir une conscience plus ou moins pleine. C’est que Dieu nous a donné à la fois la vie et des filtres pour savoir goûter cette vie. Et le premier filtre que nous recevons certainement à notre naissance c’est le mystère incroyable de notre « moi ».

    Penser que dans tout l’univers il n’y a que moi qui vois les choses comme je les vois, qui entends ou qui sens les choses comme moi je les entends et je les sens. Il n’y a que moi qui veux ce que je veux, qui pense ce que je pense. Personne ne peut savoir exactement ce qui se passe dans ma tête ou dans mon cœur, même s’ils peuvent le deviner en partie, mais je suis vraiment unique. Et chacun est unique à son tour. Et cela est tellement beau et il ne devrait jamais y avoir de jalousie à ce niveau. On peut être jaloux des richesses que l’autre possède, mais pas de ce qui fait l’intérieur ou l’intimité de son moi. La seule petite difficulté, c’est que je ne vois pas mon dos ou le dessus de ma tête, mais ce n’est tout de même pas bien grave quand on le compare à tout le reste que je suis seul à pouvoir saisir et vivre…

    Et Dieu me fait comprendre que tout cela est le cadeau qu’il a pensé pour moi, de toute éternité. Il m’a voulu comme une goutte de divin descendue sur la terre pour y porter des reflets de ciel, des reflets que personne d’autre ne peut me prendre. Et cela fait toute ma beauté particulière, mon trésor. Alors, si Dieu m’a voulu comme ça, c’est sûrement pour mon bonheur. Mais c’est là que quelque chose ne va pas. Si Dieu aime tellement ce « moi » qu’il a inventé, pourquoi la triste réalité est-elle si souvent que ce « moi » devient la source même de mon malheur ? Mon pauvre « moi » devient le centre d’un égoïsme et d’un orgueil tellement monstrueux qu’ils me coupent de tout le reste de l’humanité et même de l’univers, alors que je sens confusément que je devrais être en harmonie avec tout cela, mais que j’ai perdu la boussole.

    La réponse à tout cela est si simple quand on regarde la Trinité qu’on se demande où, comment et pourquoi nous avons tellement perdu notre route en chemin. Et vous savez d’où vient la confusion ? C’est que notre moi est tellement beau que nous avons cru stupidement qu’il était le centre de l’univers, le but de notre vie, et nous avons tout gâché. Alors que dans la Trinité, le centre et le but du Père, c’est la vie du Fils dans l’Esprit. Et le centre et le but du Fils, c’est le Père dans l’Esprit. Chacune des Personnes divines de la Trinité ne pense qu’à accueillir la vie des deux autres et à leur donner sa vie.

    Quand nous avons compris cette immense vérité toute bête et que nous commençons à la mettre en pratique, tout va changer. Le but de ma vie, de chacune de mes journées, c’est d’abord de donner ma vie pour Dieu et pour les autres, avec ce miracle que je vais voir Dieu et ces autres prendre soin de moi bien mieux que je n’aurais su le faire moi-même. Et la logique de l’amour trinitaire gagne alors tout de suite la bataille. Car je n’ai même pas à devoir défendre mon moi contre Dieu et les autres, puisque ce sont eux qui m’aiment plus que moi-même j’en serais capable. Et c’est déjà le paradis sur terre… Affaire à suivre…


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :