• Se plaindre de l'autre...

    Est-ce que vous avez pensé un jour que se plaindre de l’autre ne sert à rien ? Ou plutôt que ça sert seulement à se faire du mal à soi-même en même temps qu’à la personne ou aux personnes dont on se plaint ?

    Ayons le courage de regarder les choses en face pour un instant. Quand je me plains d’une personne, d’un groupe, d’une situation, d’une injustice, c’est presque toujours en pensant à moi-même, en me regardant moi-même. Cette situation ou cette injustice me dérangent, me font du mal, alors je me plains comme si cette plainte allait me soulager, me libérer et me faire trouver une solution à mon problème. Et la plupart du temps, cela ne sert qu’à détériorer encore plus nos relations.

    Le pire ce sont évidemment les plaintes contre des gens qui ne sont pas là, derrière leur dos, en disant du mal d’eux, le plus possible, en essayant de convaincre nos amis que ces personnes sont vraiment terribles, et, pour mieux les convaincre, en exagérant ce qui ne va pas, en nous laissant aller peut-être à de petites calomnies ou finalement à de grandes calomnies, à des racontars que nous avons entendus par hasard dans la rue et qui pourraient apporter de l’eau à notre moulin… Cela est la voie la plus sûre pour détruire pour toujours le rapport avec ces personnes, la confiance qui aurait pu peut-être s’établir entre nous malgré les difficultés.

    Alors que faire ? Le premier pas serait d’abord de se plaindre d’une personne en sa présence et si possible seul à seul, pour ne pas faire de tout de suite de notre problème un scandale public qui va sûrement s’ébruiter, se propager et prendre des proportions que nous n’arriverons plus à contrôler. Donc ce serait mieux de se plaindre « à » une personne plutôt que de se plaindre « d’ »une personne. Mais même cela n’aura pas une grande chance d’aboutir, sauf si la personne en question est vraiment tellement ouverte qu’elle va accepter tout de suite de nous écouter, mais c’est assez rare de trouver des personnes pareilles.

    La véritable solution, c’est d’arrêter de me plaindre déjà en moi-même, de cesser de penser seulement à me débarrasser d’un problème ou d’un obstacle qui me dérangent. Vous savez qu’un petit accident avec une personne, quand il est pris au début, avant que le problème n’augmente, est souvent une occasion de parler en toute franchise et de mieux se connaître ? Vous savez que la plupart du temps quand une personne commet une faute envers nous, elle ne le fait pas exprès ou bien elle le fait sans s’en rendre compte ? Alors la meilleure chose à faire, c’est d’abord de me calmer, d’arrêter de me regarder, et de me mettre à penser positivement à cette personne, croire à sa bonté, à ses bonnes intentions, lui trouver des excuses. Puis attendre une occasion, repartir avec cette personne du positif que nous avons déjà construit avec elle, ou bien, s’il s’agit de quelqu’un que nous connaissons à peine, essayer de construire un premier pont entre nous par un geste gratuit, un sourire, un salut qui donne confiance.

    Quand la bombe de notre colère ou de notre plainte est désamorcée à l’intérieur de nous-mêmes, on peut se jeter à l’eau en toute simplicité et humilité, en disant : « Il y a peut-être eu un malentendu entre nous. » « Avec tout le travail que vous avez à faire, vous ne vous êtes peut-être pas rendu compte de la situation » ou d’autres phrases de ce genre, pleines de confiance et de gentillesse gratuite. Si l’autre n’est pas vraiment méchant, tout le problème va vite se dégonfler et cela va même créer une nouvelle complicité entre nous. Et d’un conflit prêt à éclater on va peut-être parvenir au miracle de l’amitié… parce que nous avons eu le courage de penser au bien de l’autre avant notre bien à nous-mêmes. Combien la vie va devenir ensuite plus légère !


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :