• Optimisme de la vie

    C’est toujours l’éternelle question : les raisons d’être optimiste ou pessimiste. Si on s’amuse à faire des statistiques, on trouvera tellement d’arguments pour pencher d’un côté ou de l’autre, et probablement plus de constatations qui nous pousseront en fin de compte à être pessimistes. Alors, quoi penser ? Passer sa vie à se laisser balancer comme une feuille d’automne selon les caprices des vents dans une direction ou une autre ? Tout cela serait bien triste.

    Il y a quelques jours, j’écrivais sur Facebook : « Être optimiste, c’est tout simplement faire confiance à la vie. Refuser d’être optimiste, c’est fermer notre porte à l’avenir pour toujours, sans même laisser à la vie la chance de nous surprendre. » Je reconnais que cette phrase est un peu forte, provocatrice en un certain sens, et une de mes meilleures lectrices a réagi en me disant : « Ces temps-ci, tu penses qu’on peut être optimiste ? » Et si l’on met notre dialogue dans le contexte d’un Liban qui semble aller à la dérive, je comprends bien sa réaction…

    Je voudrais donc m’expliquer ici, brièvement, un peu plus. Personnellement, de par mon origine, mon enfance, ma famille, de nombreuses expériences vécues au cours de ma vie, je devrais plutôt être bien pessimiste. Et pourtant, à un certain moment donné de ma vie, j’ai décidé d’être optimiste, par vocation, par conviction, par désir de continuer à donner de l’espoir autour de moi à tous ceux qui se sentent comme dans les ténèbres d’un tunnel sans fin…

    Mais il faut ici se mettre d’accord : de quel optimisme parlons-nous ? Il existe un optimisme responsable et louable qui cherche le positif un peu partout dans le passé et dans l’annonce de l’avenir. Un optimisme qui se rappelle que l’humanité a traversé tellement d’épreuves et qu’elle est toujours debout, tant bien que mal. Mais quand l’épreuve est trop forte je crois que ce réalisme positif ne suffit plus.

    L’optimisme que j’ai cherché, et découvert peu à peu au long de ma vie, ne se base pas sur une assurance que lui apportent les circonstances. Il est plutôt comme la foi et la confiance, c’est un saut dans l’inconnu qui croit simplement en la force et en la dynamique de la vie. Un optimisme qui donne l’énergie de se relever même quand tout va mal en nous et en dehors de nous. Celui d’une mère capable de sauver par son amour héroïque la vie de son enfant auquel les médecins ne donnaient plus d’espoir de vie. Un optimisme qui invente la vie là où elle semblait morte. Un optimisme qui est plus une intuition qu’un raisonnement. C’est l’optimisme de l’amour qui croit que le bien des personnes aimées ne sera jamais impossible. Et je pense que c’est cela qui a soutenu l’humanité jusqu’à aujourd’hui.

    Mais cet optimisme, je ne l’ai pas inventé tout seul, j’ai eu la chance immense de rencontrer des personnes qui vivaient comme cela et qui m’ont empêché de tomber peut-être dans l’abime. Alors, par devoir de reconnaissance envers l’humanité, je passe ma vie du matin au soir à me battre pour que ce courant d’optimisme ne meure jamais, mais qu’au contraire il fasse de plus en plus tache d’huile. Ma bataille, notre bataille fera peut-être rire certaines personnes et ils sont libres de le faire. Mais l’optimisme de la vie gagnera toujours, sinon l’humanité serait morte et enterrée depuis longtemps…

     

     


  • Commentaires

    1
    Hayat
    Samedi 14 Décembre 2019 à 11:14
    Tout à fait d'accord ! Être optimiste ce n'est une façon de fuire une réalité sombre mais croire que les graines du bien sont entrain de mourir pour donner leurs fruits...y croire et transmettre cette foi... Et ce n'est pas puéril, c'est parfois héroïque !
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