• Vous savez que nous avons une chance extraordinaire, cette année ? C’est celle de plonger vraiment dans le cœur du mystère de Noël qui est en même temps le cœur du mystère de l’Amour de Dieu. Et cela justement grâce aux difficultés que nous sommes en train de vivre.

    C’est le moment ou jamais de nous rappeler que Dieu est tellement rempli d’amour en lui-même que cet amour déborde de partout. Il ne peut pas le garder pour lui, il a voulu le distribuer à toute la création qu’il a inventée. Il a voulu donner son amour à tout l’univers et il s’est créé l’humanité comme la perle de cet univers à qui il pouvait transmettre toute la flamme de sa vie divine.

    C’est cela la vie de Dieu : donner la vie et la faire naître et renaître sans relâche autour de lui. Et c’est cela le sens de Noël : Noël c’est la naissance ou la renaissance de la vie. Noël, c’est l’espoir que toute épreuve, toute souffrance aura un jour une fin. Car Noël, c’est déjà le printemps après l’hiver, c’est le calme retrouvé après la tempête, c’est le ciel bleu après les nuages. Noël, c’est le feu qui renaît toujours sous la cendre…

    Alors, si cette année notre Noël voulait dire tout simplement essayer de participer à cette vie divine que Dieu a mise en nous et distribuer autour de nous, plus que jamais, l’amour que Dieu a mis dans notre cœur. Si nous passions les jours qui entourent Noël à chercher auprès de nous tous ceux qui ont perdu l’espoir et qui ont besoin d’une nouvelle naissance.

    Si Noël n’était pas tellement un beau cadeau qui fait toujours plaisir, mais une lumière d’amour, une consolation pour ceux qui pleurent, un sourire, un peu plus de tendresse, de pardon, de compassion que nous pourrions partager avec ceux que nous rencontrons. En y mettant l’intention de privilégier d’abord ceux qui en ce moment n’ont même plus Noël dans le cœur, pour les aider à y croire encore.

    Alors ce sera sans doute le plus beau Noël de notre vie. Car les cadeaux finiront un jour ou l’autre par s’abîmer ou se casser, mais l’amour de Dieu versé dans les cœurs est une semence qui ne mourra plus jamais si nous continuons ensuite à vivre en plus entre nous cet amour du ciel que Jésus est venu il y a 2000 ans nous apporter sur la terre !


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  • Quelques phrases recueillies au cours de ma recherche, qui peuvent nous aider à mieux comprendre encore : « Le secret d’un amour réussi, c’est la réciprocité. »  « Le secret de l’amour ne tient qu’à un mot : réciprocité. » De Michel Tournier : « La grande différence entre l’amour et l’amitié, c’est qu’il ne peut y avoir d’amitié sans réciprocité. » De Francesco Alberoni : « L’amour n’est pas forcément un sentiment réciproque. L’amitié au contraire, me semble-t-il, requiert toujours de la réciprocité. Je ne puis être l’ami de quelqu’un qui n’est pas mon ami. » Et enfin d’Elfriede Jelinek : « En amour la réciprocité est finalement exceptionnelle : la plupart du temps on est seul à aimer, et l’autre ne songe qu’à fuir aussi loin que ses pieds le portent. »

    Le sujet est ici surtout l’amour et l’amitié. Il faudrait des livres et des livres pour en parler en profondeur. Je vais donc me contenter de donner seulement une ou deux pistes de réflexion. La première, c’est que la réciprocité est vraiment le sel qui donne du goût à toutes nos relations. C’est finalement la réciprocité ou son absence qui nous font dire si l’amour ou l’amitié sont réussis ou non. On ne peut pas imaginer une relation de véritable confiance sans la réciprocité.

    Je ne suis pas d’accord personnellement avec cette distinction entre l’amour et l’amitié. Si nous revenons à notre principe du début, où nous disions que nous avons été créés à l’image de ce Dieu Amour qui vit en Lui-même la réciprocité la plus totale entre le Père et le Fils dans l’Esprit, tout amour qui n’est pas réciproque est au fond un amour tronqué, incomplet, blessé, malade. Nous sommes faits pour aimer et être aimés en retour, et c’est là sans doute la beauté merveilleuse de l’humanité.

    Bien sûr que l’expérience de chaque jour est souvent difficile, comme celle de notre auteure qui semble bien pessimiste en disant que la réciprocité en amour est exceptionnelle. Mais c’est ce que j’appelle ici un amour malade. Je continue à aimer quelqu’un qui ne m’aime pas ou qui ne m’aime plus. Le monde est rempli de situations de ce genre, parce que justement, c’est un monde blessé, malade ou en convalescence.

    Et c’est là que la réciprocité va être le remède pour guérir. Mais à condition de la prendre dans la bonne direction. Et la bonne direction c’est celle d’un amour qui fait de l’autre le centre de sa vie. Quand je vis pour l’autre, quand je « vis l’autre », quand le centre de ma journée, de mon attention c’est me demander quelle réciprocité concrète, active, bienveillante, je peux être pour l’autre, alors toutes les portes de l’amour s’ouvrent devant moi. Car l’amour qui pense d’abord à l’autre finit presque toujours par toucher le cœur de cet autre. Et si certains sont tellement blessés qu’ils ne se laissent pas faire, ce ne sera finalement que quelques cas parmi toutes les personnes que nous connaissons et que nous côtoyons chaque jour.

    Quand l’amour ne trouve pas de réciprocité, c’est le plus souvent parce qu’il exige d’abord de l’autre cette réciprocité avant d’être le premier à la lui donner. Cela veut dire que le centre de mon amour, c’est moi, dans le plus parfait sens de l’égoïsme, alors bien sûr que la réciprocité et l’amour ne vont pas aller bien loin. Tout est là : dans la bonne direction ou son contraire, dans l’amour qui se donne ou celui qui veut posséder l’autre. Et quand on se donne sans rien attendre de précis, en laissant l’autre totalement libre, on peut s’attendre à tellement de belles surprises… (Encore à suivre)


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  • J’imagine que mes derniers articles de recherche sur la réciprocité ont créé un peu de confusion dans mes lecteurs. Puisqu’il est si facile de détourner la réciprocité de son but, comment être sûr que la réciprocité que je vis avec quelqu’un d’autre est une vraie réciprocité ?

    On pourrait en discuter pendant des heures. C’est pour cela que je vais revenir tout de suite à notre source, celle de la Trinité qui vit la réciprocité au paradis. Car c’est cela l’ADN de l’humanité. Quand nous disons que nous avons été créés à l’image de Dieu, ce n’est pas chacun de nous tout seul, isolé dans son coin, qui est une image où Dieu se reflète, mais c’est la relation d’amour réciproque entre deux ou trois ou plus, ouverte à l’infini, qui peut donner une idée du miracle d’amour qui brûle au cœur de la Trinité.

    Et le secret de tout cela c’est que le centre de la vie du Père est le Fils dans l’Esprit, et le centre de la vie du Fils est le Père dans l’Esprit. C’est aussi simple et aussi terriblement difficile à mettre en pratique. Tant que le centre de mon amour est moi-même, mon amour ne décollera jamais et il ne connaîtra jamais la réciprocité. Lorsque j’apprends à sortir de moi et à faire de l’autre que j’aime le centre de ma vie, c’est alors que la réciprocité commence à ouvrir timidement sa fleur et son parfum. Cela ne se fait pas du jour au lendemain. Mais quand on y a pris goût ne serait-ce qu’un peu, mais réellement, on ne peut bientôt plus s’en passer.

    Et je comprends alors que je ne n’ai plus à attendre la réciprocité de l’autre, mais à me préoccuper seulement d’être une belle réciprocité pour cet autre que j’ai commencé à aimer. Et laisser ainsi l’autre libre d’inventer à son tour pour moi sa réciprocité à lui qui sera toujours une belle surprise parce que l’autre a aussi en lui la beauté de la différence qui me manque et m’enrichit chaque fois.

    Quand on part ainsi dans la bonne direction, tous les pièges de la fausse réciprocité sont vite déjoués. Mais voyez plutôt ces quelques phrases trouvées sur les réseaux sociaux. « L’amour veut certitude et réciprocité, d’où sa difficulté à aimer. » (Angélique Planchette) L’amour véritable ne veut rien pour soi, ni certitude, ni réciprocité, il veut seulement donner à l’autre cette certitude et cette réciprocité sans attendre rien pour soi. Alors il est bien sûr toujours difficile d’aimer, mais cela devient tellement beau que la difficulté ne fait plus peur.

    Une autre citation : « Dans une relation, assurez-vous que les sentiments soient réciproques. Il est inutile de continuer de donner ce que vous ne recevez pas, l’amour est un chemin qui doit aller dans les deux sens. Si ce n’est pas le cas, réajustez-vous car vous n’allez pas dans la bonne direction. » Si on s’arrêtait là, on ne se lancerait jamais dans aucune relation d’amour et d’amitié et l’on resterait enfermé toute sa vie à la maison.

    « La réciprocité oblige celui qui agit sur autrui à subir cette même action, et celui qui subit à agir…. On peut assimiler la réciprocité à une sorte de justice humaine. » (Dans un site de commentaires à la Bible) Ici aussi tout est pris à l’envers. Si la réciprocité oblige, cela voudrait dire que nous ne sommes pas libres. Même la règle d’or dont nous parlions récemment serait une sorte de condamnation à vivre en pensant à l’autre en se résignant parce qu’on y est bien obligé : comme la vie serait triste !

    Je préfère terminer notre page d’aujourd’hui par la phrase sympathique d’une internaute anonyme : « Le véritable amour se moque de la réciprocité. » La personne qui parle avec cette enthousiasme (si je l’ai bien comprise) a trouvé le secret de la réciprocité. Elle s’en moque dans le sens qu’elle ne l’attend même plus, elle ne se préoccupe pas, elle ne s’agite pas quand la réciprocité tarde à venir, car elle pense seulement à aimer l’autre et à être pour cet autre la plus belle réciprocité qu’elle pourra inventer en ce moment. Car la réciprocité ne se répète jamais, elle est chaque jour nouvelle, fascinante, surprenante, elle est imprévisible justement parce qu’elle dépend totalement de la liberté de l’autre. Je ne pourrai donc jamais posséder la réciprocité de l’autre, mais je lui fais confiance à l’avance, même si sur cette terre, il peut y avoir des accidents de parcours. Mais mon amour est libre de croire que la réciprocité de l’autre est toujours prête à jaillir, si je lui laisse justement tout l’espace pour le faire…

     


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  • Après avoir parlé de la déformation de la fausse réciprocité qui se détourne égoïstement vers des intérêts personnels au lieu de vivre par amour pour les autres, nous allons faire un pas important dans notre recherche en méditant un moment sur ce que toutes les religions appellent « la règle d’or ».

    « Ne faites pas aux autres ce que vous ne voulez pas que les autres fassent pour vous. » Ou bien, dans une version encore plus positive, « Faites aux autres ce que vous voulez que les autres fassent pour vous. » Si on l’appliquait à la lettre chaque jour dans toutes les religions ou toutes les cultures, l’humanité se porterait tellement mieux. Il n’y aurait plus de guerres pour commencer, parce que personne ne peut souhaiter une guerre à ses frères ou sœurs en humanité. Il n’y aurait plus de faim dans la monde car on se serait mis d’accord pour distribuer équitablement toute la nourriture du monde. Et combien de maux, de conflits et de problèmes souvent stupides seraient évités par cette attention à l’autre comme on aimerait que l’autre prenne soin de nous.

    Cette règle d’or est déjà un beau principe de base de la réciprocité entre les hommes, même si nous verrons qu’elle ne suffit pas. Elle est seulement un cadre pour que la réciprocité se développe à tous les niveaux de la société. Mais ce qui est déjà un pas énorme vers la fraternité que vise la règle d’or, c’est que l’on commence d’abord à voir la réciprocité comme un devoir, une responsabilité et non pas avant tout comme un droit ou un dû que j’attends des autres.

    Si je pense que la réciprocité est belle et importante, cela change tout de me jeter à l’eau le premier en essayant d’être une réciprocité active et concrète pour mes frères et sœurs sur cette terre, en pensant que l’autre se sentira poussé à en faire de même. Quand on attend que l’autre commence, quand on prétend qu’il déverse sur nous sa réciprocité, on ne risque pas d’aller bien loin et la réciprocité devient vide et artificielle et l’on n’a plus d’autre choix que d’en faire des contrats, du commerce où elle va perdre bientôt tout son sens. Mais la réciprocité est un long voyage passionnant et nous en sommes encore aux toutes premières étapes… (Encore à suivre)

     


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  • [Encore de la fausse réciprocité]

    Une phrase vue par hasard sur les réseaux sociaux et qui m’a fait beaucoup réfléchir. C’était à propos de la crise du « Covid 19 » au cours de cette année : « Paris décide d’imposer la ‘réciprocité’ à la Grande-Bretagne ! »

    Mais ici qu’est devenue la réciprocité ? Une sorte de contrat qu’on veut imposer à l’autre pour essayer de le dominer dans la guerre sans merci que les peuples se livrent pour gagner leur place au soleil et leur liberté au détriment de celle des autres ? Pauvre monde qui vit encore la loi de la jungle ! Mais comme il devient évident que tous les peuples aujourd’hui sont de plus en plus interdépendants et que nous avons toujours plus besoin les uns des autres, on se résigne à faire des contrats où on oblige l’autre à signer pour être sûr qu’il ne va pas nous trahir dès que nous aurons le dos tourné. C’est un monde où règnent la méfiance et la suspicion.

    Elle est encore bien loin cette réciprocité que Dieu a proposée à l’humanité dans ce Pacte d’alliance où chacun se confie de tout cœur à l’autre dans la confiance la plus totale. La différence va donc être entre le pacte scellé par deux êtres ou deux groupes en totale liberté et confiance et le contrat qu’on s’oblige à signer avec l’autre pour être sûr que l’autre ne reviendra pas en arrière. Tout va se jouer ici. Et notre recherche va être encore bien longue et passionnante… (Encore à suivre)


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