• J’ai publié il y a quelques jours sur Facebook une de mes phrases qui disait : « A la fin, la vérité apparaît toujours et, qu’on le veuille ou non, il y a une justice naturelle qui se dégage un jour ou l’autre des évènements. » Et j’ajoutais en commentaire : « On ne doit jamais avoir peur de la vérité, même quand elle dérange, car seule la vérité est une garantie pour l’avenir ! »

    Ce sont évidemment des phrases provocatrices, dans le sens positif du terme, comme une invitation au dialogue. Et je remercie toujours ceux qui prennent le temps de réagir à mes provocations, car c’est ainsi que l’on va toujours un peu plus en profondeur dans la compréhension réciproque…

    Une de mes lectrices me dit ainsi, bien clairement, sa pensée : « Dans certains cas, cette vérité est attendue pendant des années, peut se heurter à d’infinies barrières… et il faut une telle Espérance que seule la Grâce de Dieu peut permettre d’y croire. » Merci de tout cœur pour cette remarque tout à fait juste !

    Cela va m’aider à en dire un peu plus maintenant. Soyons réalistes : nous ne vivons malheureusement pas dans un monde de la vérité. Si nous regardons autour de nous, dans les médias ou la vie politique, nous avons souvent l’impression d’être dans un monde du mensonge, où la vérité se retrouve de temps en temps dans des endroits bien cachés, où elle est tout de suite calomniée, décriée, combattue, rejetée…

    Alors que faire ? Je ne voudrais pas que nous perdions notre temps maintenant à faire des statistiques pour savoir si le monde est dominé par exemple par 60% de mensonge et 40% de vérité. On pourra discuter sans fin sur le sujet sans que cela ne change rien à la situation dans laquelle nous vivons.

    La seule chose que nous pouvons faire, c’est choisir nous-mêmes, chacun de nous, le camp de la vérité, de tout notre cœur, de tout notre esprit et de toutes nos forces. Cela sera une bataille de chaque jour, que souvent nous aurons l’impression de perdre, mais c’est mieux de perdre quelques batailles, au moins en apparence, que de nous perdre nous-mêmes dans la confusion du mensonge.

    La vérité est en nous, même si elle n’est pas toujours très claire au milieu du brouillard. Mais quand on se met à vivre la vérité, à la rechercher, à l’aimer, on s’y habitue peu à peu, on ne peut plus vivre sans elle. Cela nous crée des ennemis, mais aussi des amis et de véritables amis. Car le plus grand cadeau de la vérité, quand nous nous mettons de son côté, c’est qu’elle nous fait trouver des amis en qui la confiance va devenir peu à peu totale, ou presque. Et à partir de là, toute la vie change. Le monde entier peut être contre nous, mais nous sommes finalement heureux, parce que le trésor de la vérité ne peut nous être dérobé par personne.

    Mais c’est alors que commence dans notre vie un nouveau miracle. La force de la vérité est telle que nous passons peu à peu, dans nos relations avec les autres, de la position de victime qui essaye de se défendre à celle de conquérant qui gagne chaque jour de nouveaux adeptes à la vérité. Car la vérité n’est pas un mot ou une idée, mais une relation profonde d’amour et d’amitié entre des personnes qui ont su rester transparentes dans leur partage, leur échange, leur rapport concret de chaque jour. Et l’on sait bien que la vérité nous rend libres et nous fait toujours plus déboucher sur la lumière, même quand le monde autour de nous est dans les ténèbres. Et cela nous rend si forts qu’au lieu de voir ce monde obscur comme un monstre qui va nous écraser, nous commençons à le considérer comme un pauvre ami malade à guérir de sa maladie. La vie devient alors toujours plus positive et enthousiasmante, quel que soit le prix de la bataille qui nous engage !


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  • « Ne vous faites pas de trésors sur la terre, là où les mites et la rouille les dévorent, où les voleurs percent les murs pour voler. Mais faites-vous des trésors dans le ciel, là où les mites et la rouille ne dévorent pas, où les voleurs ne percent pas les murs pour voler. Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur. » (Mt 6, 19-21)

    « Trésors… trésors… trésor… cœur » L’Evangile est une véritable chasse au trésor, si on se laisse faire, un grand jeu d’amour pour remplir notre cœur de joie ! Eh oui, Jésus pense tout le temps à notre cœur, car lui aussi s’est fait homme avec un cœur divin et humain à la fois qui bat et palpite comme le nôtre, un cœur qui sait se pencher sur ceux qui souffrent, qui sait aimer jusqu’à la folie et donner sa vie jusqu’à son dernier battement.

    Mais ce qui est intéressant ici, c’est que Jésus nous parle de trésors que nous-mêmes allons nous créer sur la terre pour le ciel. Il sait bien que le premier trésor que nous avons reçu, c’est la vie même de Dieu en nous, c’est notre propre vie, qui est une goutte de divin descendue sur la terre. Mais il nous demande d’inventer nous-mêmes nos propres trésors et les trésors que nous pouvons nous offrir les uns les autres en vivant l’amour réciproque. Car il ne veut pas être lui tout seul la source de notre bonheur, il veut que nous participions pleinement au développement même de la création qui passe à travers nous : quelle confiance incroyable en cette humanité qu’il sait pourtant si faible et si fragile ! On n’en finit pas de s’émerveiller !

    Et ces trésors que nous nous construisons dès ici-bas dans le ciel, ce n’est pas autre chose que la vie de Dieu en nous que nous avons accueillie de tout notre cœur et que nous avons laissée se développer en nous et déborder sur les autres. C’est notre pain de ce jour que nous avons partagé avec nos frères. C’est ce pardon que nous avons libéré en nous pour aimer les autres comme Dieu les aime. C’est la vie des béatitudes que nous avons laissée devenir peu à peu notre propre respiration : la paix, la justice, la miséricorde, la pureté, l’esprit de pauvreté, tous ces trésors qui ne meurent jamais car personne ne peut les détruire ou nous les voler. Quelle chance pour nous d’avoir découvert ce Dieu qui est inattaquable, contre lequel le mal ne peut rien car il ne possède rien qui puisse lui être dérobé, il est seulement un grand courant d’amour réciproque et infini qui ne sait pas s’arrêter ! Vivre l’Evangile, c’est se brancher chaque jour et pour toujours à la source de cette eau bienfaisante qui jamais ne s’épuisera !

     


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  • Notre monde moderne est un monde de l’action, du travail et de la production. Il ne sait plus s’arrêter dans sa course au succès ou tout simplement dans son anxiété de pouvoir survivre face à tous les défis qui lui tombent dessus.

    A force de courir, on n’a plus le temps d’accueillir, de contempler ou d’écouter. On oublie que cette vie qui nous apporte la force de faire, d’agir, d’organiser, de projeter, de réaliser, de réparer, d’exécuter, dans un tourbillon qui nous donne de plus en plus le vertige, nous est arrivée un jour comme un cadeau du dehors que nous n’avions pas même demandé.

    Nous oublions que si nous sommes pleins de santé, de courage ou d’énergie, nous avons reçu gratuitement tous ces dons au départ, venus de la source de la vie. Et le résultat, c’est que nous finissons par perdre le sens de la beauté de cette vie elle-même. Nous n’en voyons plus que les difficultés ou les conditionnements qui nous dérangent. Nous ne savons plus goûter au bonheur de vivre tout simplement.

    C’est là que cette phrase extraordinaire de Socrate que nous avons publiée cette semaine dans la rubrique « Des mots pour de bon », va nous aider de manière extraordinaire : « La sagesse commence dans l’émerveillement. »

    Socrate nous propose de redevenir comme des enfants qui découvrent la vie au jour le jour comme une surprise incroyable, toujours nouvelle, et qui s’émerveillent, de tout et de rien…

    Si nous savions commencer notre journée, chaque matin, en nous émerveillant d’être encore en vie et de pouvoir aimer les personnes qui nous entourent… Si nous étions capables de nous émerveiller de voir que, sur 7 milliards d’êtres humains, aucun n’est semblable aux autres et que chacun de nous est donc unique. Si nous parvenions à nous arrêter quelques instants chaque jour pour goûter aux surprises de la nature. Si nous savions voir la beauté des inventions de l’homme, même si elles ont souvent créé tellement de confusion. Si nous prenions le temps d’être heureux, même au milieu de mille difficultés… alors nous aurions peut-être la sagesse. Car nous prendrions la vie par son bon côté et nos décisions partiraient de la source bienfaisante de la vie et non plus de la peur d’une catastrophe ou de l’angoisse de réussir demain des projets insensés. Nous serions heureux parce que s’accepter et s’aimer entre frères et sœurs en humanité, tels que nous sommes, peut être déjà un bonheur merveilleux. Certains sages y sont parvenus : pourquoi devrions-nous passer à côté de la vie sans la voir et sans profiter de toute la joie qu’elle a chaque jour à nous donner ?

     


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  • [Tout le monde connaît ce philosophe extraordinaire qui a vécu en Grèce il y a environ 2500 ans. Que l’on soit d’accord avec lui complètement, un peu ou pas beaucoup, ne change rien au fait qu’il porte vraiment à réfléchir et à changer quelque chose dans notre vie.]

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    Dans tous les cas, mariez-vous. Si vous tombez sur une bonne épouse, vous serez heureux ; et si vous tombez sur une mauvaise, vous deviendrez philosophe, ce qui est excellent pour l’homme.

    Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien.

    Existe-t-il pour l’homme un bien plus précieux que la Santé ?

    Connais-toi toi-même.

    Je ne suis ni Athénien, ni Grec, mais citoyen du monde.

    Si un âne te donne un coup de pied, ne lui rends pas.

    Ceux qui désirent le moins de choses sont les plus près de Dieu.

    Le bonheur c’est le plaisir sans remords.

    Les gens qu’on interroge, pourvu qu’on les interroge bien, trouvent d’eux-mêmes les bonnes réponses.

    Nous ne nous approchons de la vérité que dans la mesure où nous nous éloignons de la vie.

    Un homme qui a faim n’examine pas la sauce.

    Il n’y a point de travail honteux.

    On compte plus facilement ses moutons que ses amis. 

    Une vie sans examen ne vaut pas la peine d’être vécue.

    La sagesse commence dans l’émerveillement.

    Nul n’est méchant volontairement.

    Vous pouvez cacher aux autres une action répréhensible, mais jamais à vous-même.

    Ce qui fait l’homme, c’est sa grande faculté d’adaptation.

    Le mal vient de ce que l’homme se trompe au sujet du bien.

    La première clé de la grandeur est d’être en réalité ce que nous semblons être.

    Le temps malgré tout a trouvé la solution malgré toi.

    Que voulez-vous que je lui apprenne ? Il ne m’aime pas.

    Rien n’est trop difficile pour la jeunesse.

    L’âme déréglée est comme un tonneau percé à cause de sa nature insatiable.

    Un homme doit-il se marier ? Quoi qu’il fasse, il se repentira.

    Un trésor de belles maximes est préférable à un amas de richesses.


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  • Cela fait longtemps que je n’avais plus écrit d’article dans ma rubrique « Batailles », mais là il y a bien de quoi se battre si l’on veut essayer de guérir notre société malade de ses peurs et de son égoïsme : jugez vous-mêmes !

    Je viens de voir sur Facebook cette phrase tirée d’un site qui voudrait aider les gens à trouver le bonheur : « Ne laisse entrer dans le jardin de ta vie que ceux qui ont des fleurs à planter. »

    A première vue, on pourrait y voir un peu de sagesse. Il faut bien être prudent dans ses relations, pour ne pas s’attirer trop d’ennuis…

    Pas de problème à chercher des relations qui soient belles, qui nous épanouissent, qui nous aident à trouver chaque jour de nouvelles « fleurs ». C’est beau de partager des fleurs. Mais ne tombons pas de nouveau dans le piège de la société de consommation qui fait de nous de beaux clients de supermarché qui voient autour d’eux seulement des produits à acheter et d’autres à laisser de côté ou à jeter…

    L’autre n’est pas un produit que j’acquiers pour en tirer profit ou bonheur. L’autre est mon frère ou ma sœur qui se trouve sur ma route pour que je sois un don pour lui et qu’il ou elle soit un don pour moi. Mais d’abord je suis responsable de ce don que je peux être pour lui. Avant de penser aux fleurs que l’autre pourrait planter chez moi, ce serait mieux de me préoccuper des fleurs que je pourrais planter chez lui. Alors tout change. La magie des belles relations part de ce changement tout simple de mentalité.

    On gagne toujours à planter des fleurs, même chez ceux qui ne sont pas capables d’en planter chez nous pour le moment. Et moi qui vous écris aujourd’hui cet article, je ne peux pas oublier les moments de ma jeunesse où j’étais triste parce que je n’avais pas d’amis et je ne savais pas planter de fleurs chez les autres. J’avais toujours peur de déranger, je me sentais maladroit et antipathique, à cause de mon histoire familiale assez dramatique.

    Et c’est le courage d’un camarade qui ne s’est pas découragé à la première apparence et qui a commencé à planter des fleurs chez moi, qui a soudain tout débloqué en moi. Il m’a fait comprendre pour la première fois que j’étais un trésor moi aussi, comme tout le monde et que j’avais tellement à donner, si seulement je me jetais à l’eau. Et combien rencontrons-nous de personnes qui semblent sèches ou flétries simplement parce qu’elles n’ont pas eu la chance de trouver quelqu’un pour arroser leurs fleurs cachées ou leur donner de la lumière.

    Alors, s’il vous plaît, sortons de cette civilisation des jugements extérieurs, des préjugés et des condamnations gratuites qui servent seulement à nous replier sur nous-mêmes. Nous ne saurons jamais à l’avance qui est vraiment capable de planter des fleurs chez nous ou chez les autres tant que nous n’aurons pas donné une chance à chaque personne de se donner à son tour, même s’il n’a pas l’air d’en être capable au départ. Soyons un peu plus ouverts, beaucoup plus ouverts… et nous aurons de belles surprises !


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