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Pour ou contre
La vie est une bataille entre le « pour » et le « contre ». Nous passons des journées entières à hésiter entre le « pour » et le « contre », avant de nous décider, avant de choisir, avant de nous jeter à l’eau, avant presque toutes nos actions, nos déclarations, le lancement d’un projet, l’ébauche d’une solution à un problème, tout ce qui remplit nos journées et donne du sel à notre existence…
Les deux sont importants. Car la conscience du « pour » et du « contre » est nécessaire pour ne pas faire superficiellement n’importe quoi, pour ne pas devoir détruire dans deux jours ce que nous venons à peine de construire. Mais on oublie souvent en route que la vie est d’abord un cheminement, une action incessante, un voyage, une relation, et pas seulement de belles idées et de belles paroles…
La première bêtise que je peux faire est de passer des heures à mesurer le pour et le contre et à rester paralysé, sans parvenir à me décider. Et ma vie devient peu à peu un spectacle où je regarde les autres et jusqu’â moi-même sans intervenir et tout devient vide, parce que je finis par ne plus savoir ce que je veux faire et par ne plus rien faire du tout. Je me laisse simplement porter par la routine de chaque jour et, à force de tourner en rond sur moi-même, je tombe en dépression ou au moins en paresse chronique et plus rien ne m’intéresse ou me passionne et je vois aussi les autres s’éloigner de moi.
Je commence à prendre vraiment goût à la vie quand je décide de me battre pour quelque chose de positif, pour moi, pour ma famille, pour les gens que j’aime, pour les gens qui souffrent, pour mon pays et finalement pour l’humanité. Le problème, c’est qu’il y a beaucoup d’obstacles en route. Alors, je dois m’arrêter au moins un moment pour enlever ce qui m’empêche d’avancer, ou pour contourner ces obstacles. Je passe alors beaucoup de temps à aller « contre » ces obstacles et contre les gens qui me dérangent et qui me bloquent dans mon avancée…
C’est alors qu’on finit par tomber dans un autre piège, celui qui est en train de paralyser en ce moment la politique mondiale. On était parti « pour » un rêve ou pour un projet. Et voilà que les barrières qui se dressent devant nous sont si nombreuses que nous nous mettons à nous plaindre du matin au soir contre ces gens « qui sont de mauvaise volonté », ou « foncièrement méchants », ou « qui ne comprennent rien ».
Je passe alors mon temps « contre » ces gens et ces courants qui me dérangent. Je me plains, je critique, je dénonce, j’accuse, j’emploie toutes mes forces pour rejeter ces gens qui bloquent mon passage. Je détruis ceux qui détruisent en croyant faire du bien… Et c’est comme cela que j’oublie mes rêves, mes beaux projets, et que je reste paralysé sur place à ne plus rien faire et à semer du négatif autour de moi, au lieu de construire quelque chose qui fasse progresser l’humanité. Et je trouve évidemment la vie bien triste parce qu’elle a perdu son sens. Alors que j’ai au fond de moi tellement d’énergies positives qui ne demandent qu’à se donner pour semer la paix et la confiance autour de moi, mais dont je ne me rends plus compte.
Heureusement qu’il y a toujours des personnes positives dans notre monde, mais il faut savoir les chercher, les trouver et construire avec elles une humanité nouvelle, si nous ne voulons pas faire de notre existence un tunnel sans fin, alors que la lumière est à deux pas…
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