• On dirait que le peuple français n’a jamais été aussi perdu et perplexe que cette année, à la veille d’élections présidentielles. Il y a de quoi être perplexe. C’est que tout le monde sent inconsciemment, sans oser le dire à haute voix et ni même se le déclarer à soi-même, que toute cette campagne électorale est fondée sur un immense mensonge. Car pratiquement aucun des candidats n’est dans la situation de pouvoir réaliser, s’il est élu, ce qu’il a promis pendant cette campagne. Le pire, c’est qu’ils doivent bien en être conscients (au moins on peut l’espérer), mais qu’ils ne peuvent rien changer à leurs discours s’ils veulent conserver un minimum de chances d’être élus.

    Car, en fin de compte, ce ne sont pas seulement les politiciens qui sont en train de mentir, mais le peuple lui-même qui refuse de voir en face les réalités. Et que sont donc ces réalités ? Je sais qu’il me faudrait des centaines de pages pour m’expliquer. Je vais donc faire simplement une grossière caricature.

    Les promesses de la gauche (une certaine justice sociale en particulier) sont intéressantes, mais dans le contexte occidental de capitalisme sauvage dominant, il sera pratiquement impossible de les réaliser.

    Et les promesses de droite, elles aussi sont intéressantes : plus de sécurité, plus de paix, un certain protectionnisme compréhensible, ne pourront pas non plus devenir réalité tant que le monde occidental continuera à exploiter les pays les plus pauvres et à provoquer ainsi de plus en plus de guerres, de pauvreté et par conséquent d’immigration et de terrorisme.

    Une des conséquences de la mondialisation est que plus personne n’a en main toutes les cartes à jouer. Tout le monde dépend de tout le monde (ce qui a aussi des aspects positifs), mais ce sont des organisations financières plus ou moins anonymes et mystérieuses qui sont devenues les maîtres du jeu.

    Et lorsqu’on voit par exemple tous les candidats expliquer comment ils vont faire grandir le pouvoir d’achat ou le niveau de vie de tous nos concitoyens, on pourrait se mettre à rire ou à pleurer. Car personne n’a le courage de nous dire que le niveau de vie des Européens et des occidentaux en général est tellement fondé sur l’injustice de l’exploitation des pays pauvres par les pays riches, que cette richesse artificielle ne pourra pas continuer indéfiniment. On devrait être capable de comprendre que l’avenir de l’humanité passera inévitablement, un jour ou l’autre, par un équilibre social plus grand sous peine d’une catastrophe planétaire.

     

    Le problème, c’est que si un des candidats se mettait à dire toutes ces vérités ouvertement, personne ne l’élirait. Alors que faire ? Ne pas trop se formaliser sur la personne de notre prochain président et continuer à travailler sans trop faire de bruit pour un monde plus juste et plus équilibré. Beaucoup de gens généreux sont en train de faire ce travail de l’ombre et, tôt ou tard, on aura besoin d’eux quand notre monde artificiel se sera complètement écroulé. L’humanité a encore assez de positif en elle-même pour changer peu à peu de direction. Dommage que beaucoup de gens soient écrasés en ce moment par le rouleau compresseur de ceux qui pensent seulement à dominer les autres, sans se rendre compte qu’ils se préparent à eux-mêmes des lendemains bien tristes.


    1 commentaire
  • N’avez-vous jamais pensé que les fautes, les erreurs, les bêtises peuvent être un véritable passepartout pour le progrès ? Mais comment ça ? Je vais vous l’expliquer rapidement en quelques mots.

    D’abord, mon article de ce matin est né d’une conversation très intéressante avec un de mes amis, professeur d’université, qui affirmait que les nouvelles générations nous dépasseront, car elles sont bien plus intelligentes et ouvertes que nous en fin de compte.

    Opinion à contre-courant ? Sans doute, car l’homme a en général le défaut de voir ce qui manque aux gens qui viennent après lui, comme si dans le passé nous avions accumulé tellement de sagesse et que les jeunes générations étaient en train de tout gâcher. Qui a raison dans ce conflit ? Probablement un peu les deux points de vue.

    Mais si l’on faisait un pas de plus dans notre réflexion, puisque nous sommes persuadés tout de même que l’homme est intelligent, puisque moi je suis homme et je suis intelligent ? Une bonne dose d’orgueil dans tout cela ? Oui, peut-être, mais on ne peut nier que l’homme est le joyau de l’univers et qu’aucun être, à notre connaissance, n’a de telles capacités de comprendre, de penser, d’analyser, de connaître…

    Il est vrai qu’en même temps nous sommes bien lents à comprendre et qu’aussi tellement d’intérêts égoïstes nous aveuglent et nous empêchent de tirer certaines leçons de l’histoire. Il n’empêche que l’humanité progresse. Nous n’en sommes plus aujourd’hui à l’époque où l’esclavage semblait normal, où la femme était reléguée au rang d’« homme » de seconde catégorie, où la dictature d’une seule personne semblait une fatalité. Certains pas ont été faits, dont il est difficile de revenir en arrière.

    Alors il est bien normal que les nouvelles générations finissent par se rendre compte de certaines vérités que nous-mêmes n’avons pas eu le courage de regarder en face. Les riches qui deviennent toujours plus riches, alors que les pauvres deviennent toujours plus pauvres, finiront bien par s’apercevoir que si le reste du monde continue à s’appauvrir ils n’auront bientôt plus personne à qui vendre leurs richesses. Les marchands d’armes finiront bien par constater que de moins en moins de peuples sont prêts à partir en guerre et que faire la guerre chez les autres finit par retomber sur soi, tôt ou tard. Les mensonges semblent se généraliser en ce moment dans les médias ou la politique ? C’est une sorte de crise d’adolescence de la mondialisation, mais on verra bien vite que plus personne ne croit plus personne et que la sincérité et la transparente sont tout de même bien plus efficaces. On est angoissé parce qu’une personne à notre avis incapable va être élue aux prochaines élections ? Ce n’est pas la fin du monde : laissons cette personne faire quelques bêtises et le peuple finira par comprendre la leçon.

    Je sais que tout cela est bien trop lent de notre point de vue. Mais, avant de juger toujours les autres d’être incompétents et stupides, essayons de nous souvenir de toutes les erreurs que nous avons commises nous aussi dans notre vie. Alors nous commencerons à voir qu’il existe une lumière qui ressort des erreurs passées, de nos erreurs comme de celles des autres. Les fautes sont pénibles, mais elles peuvent aussi devenir lumineuses sur notre route si nous savons en retirer à chaque fois la leçon indirecte qu’elles nous enseignent !

     

     


    1 commentaire
  • Je crois que l’unité est le plus grand idéal qu’on puisse vivre sur cette terre. Car nous sommes nés pour nous unir avec nos frères et sœurs en humanité. Unité veut dire amour qui unit, veut dire avoir un seul cœur, un seul esprit, un seul but dans notre vie. C’est la fin des conflits et des guerres. C’est l’harmonie entre les différences. Car unité ne veut pas dire que nous sommes tous semblables comme des photocopies les uns des autres, mais que nos variations sur un seul thème, l’avenir possible de l’humanité, viennent se compléter les unes les autres comme une merveilleuse symphonie.

    Mais voilà le problème : nous avons tous cru un jour ou l’autre à la construction de cette unité et souvent nous nous sommes découragés en chemin, car l’unité est tellement difficile à réaliser. Elle tourne souvent à la domination d’une personne ou d’un groupe sur les autres. Alors la tentation est forte de se replier sur soi ou au moins sur un petit groupe de personnes ou d’amis avec lesquels on puisse vraiment se comprendre. Mais nous voilà déjà justement sur la voie des conflits et des guerres.

    Alors que faire ? D’abord se convaincre que l’unité véritable ne peut exister qu’à 360 degrés. Car l’unité du genre humain ne pourra jamais exclure personne, sinon elle sera une caricature d’unité, elle se transformera en racisme ou en exploitation des plus faibles par les plus forts.

    Ce que nous pouvons faire, c’est commencer chacun de notre côté à croire à cette unité au fond de notre cœur, quelles que soient les apparences, quels que soient les échecs précédents. Et puis être fidèles à cette unité, là où nous avons commencé à la construire. Car c’est bien de fidélité qu’il s’agit. Lorsque j’ai commencé à m’unir à quelqu’un pour un but ou un autre, je ne peux plus retourner en arrière sous aucun prétexte.

    Mais si c’est l’autre qui n’est pas fidèle ? Alors la première chose à faire c’est d’aller voir cet autre et de parler sincèrement avec lui, de nous expliquer. Mais ce qui se passe en général, lorsque nous avons un problème avec quelqu’un avec lequel nous avions commencé un certain cheminement ensemble et qui semble tout à coup nous avoir trahis, c’est que nous cherchons des amis qui nous comprennent et que nous nous mettons à parler contre lui derrière son dos. Alors l’unité est brisée pour toujours. La confiance sera bien difficile à recoudre, lorsque l’autre découvrira que nous répandons des jugements négatifs à son sujet, sans même en avoir parlé avec lui d’abord face à face.

     

    C’est que nous sommes alors comme un pauvre homme qui voudrait remplir son sac en tissu avec de l’argent recueilli en route, mais sans s’apercevoir que son sac est troué et qu’il perd peu à peu en chemin tout l’argent qu’il y a mis. Nous créons ainsi l’unité d’un côté et nous la détruisons de l’autre, sans même y penser, et nous nous étonnons que cette unité soit si difficile à faire. Mais nous sommes les principaux responsables de cette catastrophe : c’est la dispersion dans l’unité, c’est la contradiction dans les termes. Attention, danger !


    votre commentaire
  • Cette fois-ci le ton de l’Evangile est soudain tellement différent, une atmosphère d’apocalypse, de fin du monde, de catastrophe universelle. Mais pourquoi tout cela ? Un simple avertissement pour nous faire réfléchir ? Et quand cela va-t-il avoir lieu ? Ou bien cela a-t-il déjà eu lieu, comme semble l’affirmer Jésus lui-même à la fin de notre chapitre ? « Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas avant que cela n’arrive. »

    Mais écoutons plutôt : « Tu vois ces grandes constructions ? Il n’en restera pas pierre sur pierre ; tout sera détruit. » « On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume, il y aura des tremblements de terre çà et là, il y aura des famines… » « Le frère livrera son frère à la mort, et le père, son enfant ; les enfants se dresseront contre leurs parents et les feront mettre à mort. » « Lorsque vous verrez le Sacrilège Dévastateur installé là où il ne faut pas, alors ceux qui seront en Judée, qu’ils s’enfuient dans la montagne ; celui qui sera sur sa terrasse, qu’il n’en descende pas et ne rentre pas pour emporter quelque chose de sa maison ; celui qui sera dans son champ, qu’il ne retourne pas en arrière pour emporter son manteau. Malheureuses les femmes qui seront enceintes et celles qui allaiteront en ces jours-là ! Priez pour que cela n’arrive pas en hiver, car en ces jours-là il y aura une détresse comme il n’y en a jamais eu depuis le commencement, quand Dieu créa le monde, jusqu’à maintenant, et comme il n’y en aura jamais plus. »

    Que se passe-t-il donc tout à coup dans notre Evangile qui semblait jusque-là aller de l’avant avec une immense logique ? Je crois que tout est au fond très simple, au moins vu de Dieu, vu de Jésus qui va bientôt être mis à mort… et ressusciter. La mise à mort de Dieu est la pire des catastrophes que l’on puisse imaginer. C’est bien plus qu’un tremblement de terre, qu’une famine, qu’une détresse universelle. C’est le choc frontal entre les ténèbres et la lumière. Et malheureux ceux qui se trouvent à ce moment-là au milieu de ce terrain de bataille. C’est que la présence si forte de la lumière qui est descendue du ciel sur la terre rend fou le mal qui croyait régner dans le monde, et voilà que ce mal se débat de toutes ses forces pour résister à la lumière et il semble tout emporter sur son passage. Mais c’est aussi le début de la fin pour les ténèbres. C’est au moment où le mal arrive à son paroxysme que la lumière montre enfin sa force immuable, ce dessein d’amour et de lumière sur l’humanité et tout l’univers. La pire des catastrophes ne sera donc qu’un passage. « C’est le début des douleurs de l’enfantement. » « En ces temps-là, après une terrible détresse, le soleil s’obscurcira et la lune perdra son éclat. Les étoiles tomberont du ciel, et les puissances célestes seront ébranlées. Alors on verra le Fils de l’homme venir sur les nuées avec grande puissance et grande gloire. Il enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, de l’extrémité de la terre à l’extrémité du ciel. »

    Que veut dire tout cela ? Est-ce une image de la résurrection qui s’approche après l’épreuve de la mort sur la croix ? Ou bien est-ce l’annonce de la parousie, le retour de Jésus à la fin des temps ? Je crois qu’ici ces deux réalités se mélangent dans un élan prophétique dont il est inutile d’essayer d’expliquer tous les détails. Les exégètes n’ont d’ailleurs pas fini de donner une foule d’explications à ce chapitre, qui sont parfois assez contradictoires. Car ce ne sont pas les détails qui comptent mais la leçon que Jésus veut nous donner ici jusqu’à la fin de nos jours.

    Cette leçon, Jésus est en train de la donner à ses disciples, au moins à ceux qui sont les plus aptes à comprendre. Et l’on voit une fois de plus qu’il s’adresse spécialement à Pierre, Jacques, Jean et André, les mêmes qui étaient avec lui lors de la transfiguration, avec André en plus. Jésus est en train de lancer une semence au cœur de l’humanité, une semence qui va reprendre son flambeau après sa mort et sa résurrection et faire naître ainsi l’Eglise pour continuer sa présence au milieu des hommes. Ce petit groupe suffit pour l’instant. Le reste de l’humanité n’est pas prêt pour comprendre, mais les disciples continueront bientôt la leçon pour tous les hommes.

    La situation des disciples est extraordinaire : les voilà déjà avec Jésus en pleine lumière. Mais elle est en même temps terrible, car le mal qui va s’abattre sur Jésus va essayer aussi de se venger sur eux. C’est beau d’être disciple du Christ. Mais il faut s’attendre à toutes sortes d’épreuves, épreuves intérieures de peur et de découragement et épreuves extérieures de persécutions. « Prenez garde que personne ne vous égare. Beaucoup viendront sous mon nom, en disant : ‘C’est moi’, et ils égareront bien des gens. Quand vous entendrez parler de guerres et de rumeurs de guerre, ne vous laissez pas effrayer, il faut que cela arrive, mais ce n’est pas encore la fin. » « Soyez sur vos gardes ; on vous livrera aux tribunaux et aux synagogues ; on vous frappera, on vous traduira devant des gouverneurs et des rois à cause de moi ; il y aura là un témoignage pour eux. Mais il faut d’abord que la Bonne Nouvelle soit proclamée à toutes les nations. Et lorsqu’on vous emmènera pour vous livrer, ne vous tourmentez pas d’avance pour savoir ce que vous direz, mais ce qui vous sera donné à cette heure-là, dites-le. Car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est le Saint Esprit. » « Vous serez détestés de tous à cause de mon nom. Mais celui qui aura persévéré jusqu’au bout, celui-là sera sauvé. »

    La rédemption de l’humanité est commencée. La présence même de ces quelques disciples attire déjà une grâce toute spéciale sur tous les hommes, même s’ils ne le savent pas encore. « Si le Seigneur n’abrégeait pas le nombre des jours, personne n’aurait la vie sauve, mais à cause des élus, de ceux qu’il a choisis, il a abrégé ces jours-là. » La semence est jetée et elle n’arrêtera plus de se développer. A une condition pourtant, que les disciples écoutent la leçon du Seigneur. Une leçon très simple au fond : ne vous laissez pas égarer, impressionner par tout ce qui va se passer, ne vous préoccupez pas, car Dieu est avec vous, mais aussi prenez vos responsabilités et allez proclamer la Bonne Nouvelle à toutes les nations : l’Eglise vient de naître comme un levain à l’action au milieu de la pâte de toute l’humanité. Et la fin de la leçon est encore plus simple : « Prenez garde, veillez : car vous ne savez pas quand viendra le moment… Veillez car vous ne savez pas quand le maître de la maison reviendra, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin. Il peut arriver à l’improviste et vous trouver endormis. Ce que je vous dis là, je le dis à tous. Veillez ! »

    Suivre Jésus est donc à la fois terriblement exigeant et difficile, et extrêmement simple. Celui qui suit Jésus aura à souffrir, mais il sait que Dieu est avec lui et qu’au fond il n’a rien à craindre. Il n’a même rien d’autre à faire que de veiller, d’être là, disponible à l’action de l’Esprit, car c’est l’Esprit en nous qui va en fin de compte faire l’essentiel du travail. Et quelle joie de découvrir, au cœur de toutes ces tribulations, que Dieu est désormais si proche, pour toujours. « Lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte. Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas avant que cela n’arrive. Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. Quant au jour et à l’heure, nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père. »

     

    Je ne sais pas si vous voyez ce que je vois dans ce chapitre, tellement court, tellement fort et tellement dense de lumière et de vérité ? On y trouve exprimés dans une synthèse rapide et unique tous les mystères de la vie et de la foi. Le mystère de Dieu un et trine dans lequel Jésus nous fait entrer en dévoilant le rôle de chacun : le Père qui sait tout, le Fils qui donne sa vie pour affronter le mal, pour le vaincre et pour racheter toute l’humanité, et l’Esprit qui veille sur nous et nous conduit. Il y a là aussi tout le mystère de la vie, de l’enfantement jusqu’à la mort, en passant par l’importance de l’activité humaine, de la famille, du travail, des liens sociaux. Et donc le mystère de la souffrance, de la mort et du mal qui est au cœur du monde et de chacun de nous. Le mystère de l’homme, ce joyau de l’univers si faible et si extraordinaire à la fois. Le mystère de la création et de l’univers. Et en même temps le mystère du temps et de la bataille qui s’y déroule entre la lumière et les ténèbres. De quoi donner le vertige, en si peu de mots. Jésus n’a plus le temps d’entrer dans trop de détails : le chapitre suivant sera déjà celui de la passion et de la résurrection. Mais qui est donc l’homme, qui sommes-nous chacun d’entre nous pour avoir eu la grâce et le privilège d’être appelés à un dessein si grandiose qu’on en a véritablement le souffle coupé ?


    1 commentaire
  • La vie est difficile tout de même ! Une série interminable de devoirs et d’obligations de toutes sortes qui nous pressent, sans nous donner le temps de respirer. Et quand les devoirs diminuent, quand arrive l’époque de la retraite ou du repos forcé, on n’a plus beaucoup d’énergie ou de santé pour profiter des dernières années qui nous restent. N’est-ce pas ainsi que beaucoup de gens perçoivent la qualité de leur vie ?

    Je crois qu’il y a là un grand équivoque, un problème de regard global sur la réalité qui risque de gâcher notre vie pour toujours, ou au moins pour longtemps, si nous ne nous arrêtons pas un beau jour pour changer vraiment de route.

    Je pense que tout change pour chacun de nous le jour où nous nous rendons compte que la vie est d’abord un immense cadeau qui nous a été donné au départ gratuitement, sans que nous l’ayons demandé. Nous aurions bien pu ne pas exister et voilà pourtant que nous sommes là bien présents, en chair et en os, comme on dit, mais aussi en esprit et en cœur, avec tout le miracle en nous de l’humanité qui continue à naître, grandir et se frayer son chemin dans l’univers et dans l’histoire.

    Alors, au lieu de continuer à nous dire chaque jour : ce matin je « dois » aller au travail, ce soir je « dois » m’occuper de ma famille, la semaine prochaine je « dois » organiser une réunion importante, et ainsi de suite… pourquoi ne transformons-nous pas tout cela en un : je « peux » aller au travail et faire ainsi avancer l’humanité qui m’a été donnée, je « peux » donner ma vie pour ma famille, je « peux » offrir mes talents pour le bien de la société qui m’entoure… ?

     

    Ce n’est pas plus compliqué que cela, et c’est pourtant si difficile à admettre. La vie est une chance, une immense opportunité qui m’a été offerte et que je peux recevoir et accepter de tout mon cœur comme un grand chantier passionnant à développer et non pas comme une responsabilité qui m’écrase. La vie est un défi qui donne du sel, du piment à chacune de mes journées, car elle n’est jamais monotone. Chaque jour, chaque heure a son lot de nouveautés et de surprises qui peut me permettre d’inventer encore une nouvelle manière d’aimer les gens qui m’entourent, de leur donner à eux aussi un peu ou beaucoup de cette vie qui m’a été transmise. Et si j’ai la chance d’avoir enfin compris cette leçon, d’avoir fait cette découverte de laquelle je ne voudrais plus jamais revenir en arrière, ma mission sera maintenant de partager cette découverte avec mes compagnons de voyage, de redonner espoir à ceux qui l’ont perdu ou qui ne l’ont jamais eu, à redonner de l’optimisme à ceux qui se sentent écrasés, mis de côté ou exploités. La vie vaut alors vraiment la peine d’être vécue, car elle est une aventure passionnante qui ne se répète jamais, où la souffrance au milieu des joies n’est pas seulement un mauvais moment à passer, mais le secret qui donne encore plus de valeur à chacune de nos actions. Vous voyez la réalité autrement ?


    2 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires