• Pour aider mon lecteur, souvent un peu perdu, je vais essayer chaque mois de reprendre les titres des articles récents pour vous inviter à les lire ou à les relire.

    Vous trouverez d’abord deux articles de la rubrique « Perles de la Parole » qui sont les derniers articles sur l’Evangile de Marc : quel souffle et quelle ouverture sur des horizons sans fin : « Le saut dans un inconnu déjà connu. » et « Dieu avec nous. »

    Dans « Interdépendance », vous trouverez : « Désir fou d’indépendance. » C’est un thème d’actualité avec ce qui se passe aux quatre coins du monde en ce moment… sans juger, en essayant de comprendre ce qui est en jeu.

    Dans « Des mots pour de bon », vous pourrez lire ce mois-ci des « Proverbes persans », tellement pleins de sagesse orientale.

    « Au cœur du verbe » vous essayerez de comprendre en deux articles comment vous protéger : « Se protéger de l’intérieur. » (1 et2). C’est la force intérieure partagée qui est finalement la solution à tout.

    Notre rubrique « Batailles » s’en prend à tous ces slogans souvent bien mesquins ou égoïstes qui envahissent de plus en plus nos réseaux. « Pauvre sagesse » (1-2-3) et aussi « Pauvre homme ! » Mais je crois que c’est la vie ensemble qui nous sortira du repliement sur soi, source de toutes les catastrophes.

    Dans « Au bout de soi-même », vous trouverez comment faire grandir en nous l’amour : « J’ai seulement besoin de t’aimer. »

    « Méfiance aveugle ? » est une réaction un peu forte devant le manque de confiance qui envahit de plus en plus la société. (Rubrique : « Désorientés »)

    Et enfin deux articles intitulés « L’enfer, c’est les autres ? » (1 et 2), nous montrent combien nous aurons encore bientôt besoin les uns des autres… (Rubrique « Reflets du paradis »)

     

    Et… bonne lecture !


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  • Je repars de la conclusion de mon article précédent et je vais essayer maintenant de m’expliquer. Je disais, il y a deux jours : « Ce qui est sûr aussi c’est que l’autre sera pour moi toujours une sorte de surprise, comme moi-même je serai pour lui toujours imprévisible. Et c’est là que tout va se jouer, si la surprise de l’autre devient pour moi un enfer ou un paradis ou si moi-même je parviens à transformer l’enfer de l’autre ou son paradis en une nouvelle réalité qui va nous surprendre tous les deux… »

    La première vérité, bien évidente, c’est que l’autre m’échappera toujours quelque part, comme moi-même je lui échapperai. C’est en un sens une chance et une bénédiction, puisque jamais je ne pourrai enfermer ou posséder l’autre et jamais l’autre ne pourra faire de moi ce qu’il veut, même si l’homme est tellement tordu quelquefois qu’il essaye quand même de mettre l’autre dans sa propre prison. Mais d’un autre côté c’est aussi un défi continuel, une sorte de souffrance perpétuelle, parce que nous ne serons jamais définitivement tranquilles dans notre relation avec les autres. Et c’est certainement cela qui fait la beauté de la vie : imaginons que l’autre et moi-même soyons chaque jour toujours les mêmes ou toujours correspondants aux attentes du jour précédent, quel ennui et quelle monotonie cela serait !

    L’autre va donc être pour moi cette surprise qui va me faire sentir tout à coup en enfer ou au paradis. Et c’est là qu’intervient surtout, comme nous le disions plus tôt, la dimension de l’amitié ou de l’amour. Si cette surprise est désagréable, si j’ai donné à l’autre toute ma confiance et que je me sens tout à coup trahi, je vais certainement me sentir en enfer, ou au moins au purgatoire. Mais si l’autre, à qui je me suis donné de tout mon cœur, invente aujourd’hui, en pleine réciprocité, un nouveau cadeau de lui-même que je n’aurais jamais imaginé, où il touche les cordes de mon cœur les plus sensibles comme seul lui ou elle sait le faire, alors je vais me sentir emporté au paradis pour toujours… même si je m’apercevrai bien vite que nous sommes encore sur cette terre et que ce paradis est à réinventer chaque jour.

     

    Mais c’est ici qu’intervient un élément encore plus profond et plus beau. Ma relation avec l’autre n’est pas simplement l’addition de mon moi ajouté banalement à celui de l’autre, ce qui voudrait dire seulement : un plus un = deux. Je vais découvrir peu à peu que la relation à l’autre est elle-même un mystère qui nous dépasse tous les deux et qui nous empêche d’être en fin de compte conditionnés réciproquement par la liberté et la volonté de l’autre. Je peux en effet, de multiples manières, transformer la réaction de l’autre qui me semblait terrible au départ, en un nouveau paradis qui va faire se réjouir l’autre en même temps que moi-même. C’est l’expérience du pardon, par exemple, qui va m’unir à l’autre bien plus que nous étions unis au départ, car le ciel bleu est encore plus bleu et plus limpide après la tempête. La beauté de la vie est quelque part cette liberté infinie que j’ai au fond de moi-même de faire de toute relation un paradis… comme un enfer. C’est la grandeur de l’humanité tout entière qui dépasse de tellement loin tous nos petits calculs, nos pauvres peurs ou appréhensions, et qui nous ouvre chaque jour sur des horizons immenses que jamais la veille nous n’aurions imaginés. Mais ce qui est sûr c’est que l’autre sera toujours un passage obligé vers ces nouveaux horizons, passage parfois tellement étroit, mais en même temps libération totale de ce moi qui pourrait être en réalité bien plus dangereux que l’autre ne peut l’être pour moi-même. De quoi vraiment avoir le vertige, mais un beau vertige !


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  • Oui, nous sommes bien dans la rubrique « Reflets du paradis ». Et comment m’est-il venu l’idée de donner ce titre qui est bien connu comme une des citations les plus fameuses de Jean-Paul Sartre ?

    Je vais commencer par citer Jean-Paul Sartre lui-même, qui a été si souvent mal compris à cause de cette phrase. Voilà ce qu’il a dit un jour, en la commentant :

    « ‘L'enfer c'est les autres’ a été toujours mal compris. On a cru que je voulais dire par là que nos rapports avec les autres étaient toujours empoisonnés, que c'était toujours des rapports infernaux. Or, c'est tout autre chose que je veux dire. Je veux dire que si les rapports avec autrui sont tordus, viciés, alors l'autre ne peut être que l'enfer. Pourquoi? Parce que les autres sont, au fond, ce qu'il y a de plus important en nous-mêmes, pour notre propre connaissance de nous-mêmes. Quand nous pensons sur nous, quand nous essayons de nous connaître, au fond nous usons des connaissances que les autres ont déjà sur nous, nous nous jugeons avec les moyens que les autres ont — nous ont donnés — de nous juger. Quoi que je dise sur moi, toujours le jugement d'autrui entre dedans. Quoi que je sente de moi, le jugement d'autrui entre dedans. Ce qui veut dire que, si mes rapports sont mauvais, je me mets dans la totale dépendance d'autrui et alors, en effet, je suis en enfer. »

    Tout cela est extrêmement intéressant et fait réfléchir. Je vais retenir surtout cette phrase de Sartre qui me plaît : « Les autres sont, au fond, ce qu'il y a de plus important en nous-mêmes, pour notre propre connaissance de nous-mêmes… » Cela rejoint beaucoup d’idées de notre blog sur l’interdépendance entre les hommes. Sans prétendre faire de la philosophie en quelques pauvres lignes de l’article d’un blog, je me permets seulement de regretter que Sartre s’arrête ici au domaine de la connaissance et du jugement.

    Je crois qu’il y a une réalité dans la relation entre nous, entre moi et les autres, qui va bien au-delà de la connaissance et du jugement, c’est celle qui touche à l’amitié et à l’amour. Et c’est là surtout que l’autre peut être pour moi un enfer, un purgatoire ou un paradis. Ce qui est sûr, c’est que l’autre ne me sera jamais indifférent. Car l’autre est une sorte de miroir dans lequel je me reflète, une part de moi que j’ai donnée et qui s’en va sans me demander mon avis, comme moi je suis aussi une part de l’autre qu’il m’a donnée ou que j’ai volée et dont je fais à mon tour sans doute tout autre chose que ce que l’autre aurait pu attendre.

     

    Ce qui est sûr aussi c’est que l’autre sera pour moi toujours une sorte de surprise, comme moi-même je serai pour lui toujours imprévisible. Et c’est là que tout va se jouer, si la surprise de l’autre devient pour moi un enfer ou un paradis ou si moi-même je parviens à transformer l’enfer de l’autre ou son paradis en une nouvelle réalité qui va nous surprendre tous les deux… Mais je crois que je vais m’arrêter pour aujourd’hui et continuer bientôt… dans mon prochain article ! 


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  • Dans notre lutte pour une vision plus positive du monde et de l’humanité, je vais partir aujourd’hui d’une phrase qui m’a vraiment désorienté. Elle est de Paul Léautard, artiste et écrivain mort en 1956. Mais voyez plutôt : « La méfiance est toujours pour moi une des formes de l’intelligence. La confiance, une des formes de la bêtise. »

    Comment une personne qui semble se dire « intelligente » peut-elle en arriver à affirmer et même seulement à penser des choses pareilles ? Ne voit-il pas que la méfiance est une sorte de cancer qui dévore l’humanité depuis toujours et l’empêche de se développer harmonieusement ? Car se méfier veut dire avoir peur, regarder l’autre avec soupçon, comme si l’on s’attendait toujours au pire. Et où cela peut-il nous conduire ? A n’avoir confiance qu’en soi-même ou au maximum en un groupe d’amis que l’on va considérer au-dessus du niveau de la moyenne des gens, une élite avec qui on peut peut-être s’entendre ?

    C’est là la meilleure manière de se couper du monde et de la société. De s’enfermer dans une misanthropie délirante où l’on se croit supérieur à tout l’univers, ou dans une secte folle qui va tôt ou tard finir dans le néant, comme toutes les sectes !

    J’espère que l’homme est tout de même capable justement d’être un peu plus intelligent que ses propres peurs. La peur ne peut pas toujours se raisonner, elle dépend de blessures passées, de mauvaises expériences vécues, mais il ne faut jamais la laisser nous conditionner.

    Car c’est la confiance qui va dans le sens de l’intelligence. Je sais bien qu’il existe une confiance « aveugle » comme on dit, qui risque d’être bien déçue et trahie. La prudence n’est jamais mauvaise, elle équilibre la confiance et l’aide à discerner ce qu’il est bon ou non de faire ou d’accepter à chaque instant. La confiance ne veut pas dire que je vais prendre tout ce que j’entends comme une vérité infaillible. Ne soyons pas ridicules. Faire confiance ne veut pas dire qu’on va se lancer dans n’importe quelle aventure sans réfléchir aux conséquences.

    Non, il s’agit tout simplement de regarder chaque personne en étant sûr qu’il porte en lui un trésor. Un trésor dont lui-même n’est peut-être même pas conscient, mais qu’il a reçu à la naissance avec le don de la vie. Chacun de nous est riche de talents, de capacités, d’intelligence, de bonté, qu’il a développés lorsque des personnes « de confiance » l’ont aidé à les découvrir et à les faire grandir en lui. Et si j’ai la chance d’avoir rencontré des gens qui m’ont aidé à avoir confiance en moi, je vais être tellement ingrat maintenant que je ne vais pas chercher à mon tour à fortifier la confiance que les autres peuvent bâtir en eux-mêmes ?

    On devra bien sûr distinguer entre la confiance de base en l’humanité profonde de chacun et ses fautes de parcours qui peuvent être corrigées. Mais ce ne sont pas nos fautes qui forment notre personnalité. Aider l’humanité à guérir de ses hantises et de ses peurs, c’est justement miser sur la beauté de la personnalité de chacun. Si les pères fondateurs de l’Europe moderne n’avaient pas eu « l’intelligence » de faire « confiance » malgré tout à ceux qui n’avaient été jusque-là que d’effroyables ennemis, nous en serions encore à nous faire des guerres tous les 20 ans et notre auteur penserait peut-être que la guerre aurait été plus intelligente ? Je vous laisse vous-mêmes tirer votre propre conclusion. Moi, je crois que l’on doit toujours faire confiance en l’humanité, avec « intelligence » évidemment… mais sinon on perdrait vite et pour toujours le sens même de la vie.

     

     

     


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  • Oui, l’amour est certainement ce qu’il y a de plus beau au monde, et en même temps de plus délicat. Depuis que l’homme a commencé à s’exprimer, il revient sans cesse sur le même sujet, comme s’il était continuellement attiré et dépassé par l’amour, transformé et pourtant blessé, heureux et si souvent malheureux.

    Ce qui est sûr c’est qu’avant d’aimer nous avons commencé à recevoir l’amour, de la part de nos parents, de toute notre grande famille et peu à peu de tous les amis qui se sont mis à créer ce cercle intime qui a forgé notre personnalité.

    Quelle joie d’être aimé, accepté, apprécié, reconnu et de découvrir peu à peu que nous pouvons nous aussi aimer à notre tour ! Chacun de nous a en lui cette capacité extraordinaire de pouvoir donner aux autres de l’affection, de l’amitié, tout son cœur et finalement toute sa vie.

    Nous apprenons à le faire bien sûr avec prudence, avec discernement, car c’est en effet une réalité qui peut faire autant de mal que de bien, si elle est vécue de travers ou au mauvais moment.

    Mais la plus grande difficulté c’est d’avoir le sentiment d’avoir tout donné à l’autre et que l’autre ne nous le rend pas, ou bien n’apprécie pas le don que nous lui avons fait et que nous continuons à lui faire. Car l’amour a besoin de réciprocité… ou c’est au moins ainsi qu’il est en général compris et vécu.

    Je crois que là est tout le nœud de la question : que faire lorsque nous ne sentons pas de réciprocité avec la personne ou les personnes que nous aimons ? En général, on essaye quand même encore quelques temps, puis on se décourage, on est tenté de tout laisser tomber, ou d’aller chercher ailleurs. L’amour se transforme alors en déception, en haine ou en ressentiment, avec le sentiment que nous avons été trahis.

    Nous pensions avoir besoin de l’autre et cet autre n’est plus là pour assouvir ce besoin, au moins provisoirement… Et c’est là que la vie va changer. Si au lieu de nous décourager et de prendre des décisions négatives, nous regardons au fond de nous-mêmes et nous constatons qu’en nous cet amour est toujours là, blessé peut-être, mais toujours vivant. Et d’abord continuons à aimer tout au long de la journée les personnes que nous rencontrons. L’énergie positive qui est en nous ne se développe pas seulement avec une ou deux personnes privilégiées, mais avec toute l’humanité, et c’est déjà là le premier secret de l’amour.

    Et puis nous commençons à comprendre que nous n’avons pas forcément besoin de la réponse de l’autre, mais nous avons surtout besoin d’aimer l’autre. N’avons-nous jamais fait l’expérience que si nous aimons vraiment l’autre, une petite difficulté, une petite « trahison », va être au fond l’occasion de l’aimer plus encore, en se disant qu’il passe peut-être un moment difficile et qu’il a encore plus besoin d’aide que d’habitude.

    C’est là que nous découvrons si le centre de notre amour est notre « moi » égoïste qui veut posséder l’autre, ou si c’est réellement le bien de l’autre avant notre propre bien.

    Alors vraiment tout change. C’est d’aimer que j’ai besoin avant tout. J’ai seulement besoin de t’aimer pour être moi-même, car si je m’arrêtais de t’aimer je me replierais sur moi pour toujours, je me dessécherais… Et c’est là que nous allons goûter la plus grande liberté. Car notre amour ne va plus être conditionné par la réponse de l’autre. Et la surprise merveilleuse pourrait bien être que l’autre se sente tellement libre avec nous qu’il revienne finalement, car il aura compris  que notre amour était un amour vrai et désintéressé, ce qui est parfois si rare en ce monde…

     

     


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