• « Après cela, le Seigneur en désigna encore soixante-douze, et il les envoya deux par deux devant lui dans toutes les villes et localités où lui-même devait aller. » (Lc 10,1)

    Est-ce que nous nous rendons compte que ces deux pauvres mots « deux par deux » sont peut-être le plus grand secret de l’univers ? Mais pourquoi Jésus envoie-t-il ses disciples deux par deux ? Pour qu’ils ne se sentent pas seuls et qu’ils aient plus de courage pour proclamer le royaume ? Certainement. Pour que le témoignage de l’un soutienne le témoignage de l’autre et les voilà qui deviennent bien plus crédibles aux yeux de tous ? C’est aussi évident. Mais tout cela ne serait encore qu’une sorte de technique ou de stratégie pour avoir plus d’efficacité, et voir la « méthode » de Jésus avec ce regard, serait encore une considération bien superficielle.

    En réalité, pour comprendre ici en profondeur ce que Jésus est en train de faire, nous devons revenir au problème de l’identité de chacun d’entre nous. Si nous sommes bien conscients que chaque individu est unique et important en lui-même comme l’amour de Dieu nous le fait sentir, nous savons bien que la découverte de notre identité unique et irremplaçable n’a pu être perçue que par la relation avec d’autres individus ou personnes que nous avons rencontrés, comme d’autres « moi » comme nous sur le chemin de la vie. Ou plutôt des « toi » qui nous ont permis de découvrir qu’étant nous aussi un « toi » pour l’autre, c’est que nous devions être ce « moi » extraordinaire que l’autre devait ressentir lui aussi au fond de lui-même.

    Mais cela n’est pas encore suffisant. Si l’humanité par exemple, qui est parvenue ces jours-ci au nombre de 8 milliards d’habitants sur la terre, n’est pas seulement la somme de 8 milliards de pauvres fourmis humaines juxtaposées les unes aux autres, il n’est pas non plus la somme de 4 milliards de couples de « deux par deux » juxtaposés les uns aux autres.

    Mais d’abord ces « deux par deux » ne sont pas seuls : ils sont envoyés justement en mission par ce Jésus présent au milieu d’eux qui se trouve entre eux comme un troisième élément ou plutôt un premier élément qui leur donne vie et leur permet d’exister. Ce « deux par deux » ne peut donc pas se vivre détaché de toutes les relations avec des « troisièmes » avec lesquels ils s’entrepénètrent. Le secret de l’humanité et finalement de tout l’univers ne peut être que cette vie trinitaire de l’unité dans la trinité que Jésus nous a fait découvrir au cœur de Dieu : le Père et le Fils qui s’aiment de toute éternité en la troisième Personne divine de l’Esprit Saint qui est l’Amour divin qui les relie.

    Alors tout devient clair. Je ne trouverai de sens à ma vie qu’en m’ouvrant à ce « deuxième » qui me met en relation avec cet autre moi-même qui me révèle ce que je suis, tout en me poussant à aimer l’autre pour l’aider lui aussi à devenir lui-même en en prenant chaque jour un peu plus conscience. Mais à condition que ces petites cellules de « deux par deux » continuent à s’ouvrir sur ces « troisièmes » qui les empêchent de se refermer sur des « égoïsmes à deux », afin qu’ils puissent élargir leur cœur aux dimensions de toute l’humanité qui les attend.

    En envoyant ses disciples « deux par deux », Jésus ne fait que prolonger sur la terre parmi les hommes, tout simplement, la vie de relation divine qui circule depuis toujours et pour toujours au cœur de la Trinité et que le Père, le Fils et le Saint Esprit voudraient tellement partager avec nous, tout en nous laissant libres de les accueillir ou de les refuser. Quel amour merveilleux qui donne le vertige !

     


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  • Un nouveau chapitre où nous avons l’impression de jongler avec tous les souvenirs de Marc et Matthieu qui s’enchevêtrent dans une nouvelle harmonie : c’est encore une découverte de l’Esprit Saint qui est toujours le même et toujours nouveau. Mais, cette fois-ci, nous allons trouver d’autres nouveautés vraiment originales chez Luc, qui vont nous ouvrir encore d’autres horizons inconnus…

    La première nouveauté est celle des 72 disciples qui viennent s’ajouter aux Douze déjà si bien connus, et voilà comment commence notre chapitre : « Après cela, le Seigneur en désigna encore soixante-douze, et il les envoya deux par deux devant lui dans toutes les villes et localités où lui-même devait aller. »

    Il n’y a en fait pas de grande différence entre les Douze et cette nouvelle figure des soixante-douze : comme une occasion de nous faire prendre conscience qu’au fond nous sommes tous appelés à être les disciples de Jésus et c’est bien pour cela qu’aujourd’hui encore, 2000 ans après tous ces évènements que l’Evangile nous relate, le message du Seigneur est plus que jamais d’actualité.

    « Il leur dit : ‘La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. Allez, je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. N’emportez ni argent, ni sac, ni sandales, et ne vous attardez pas en salutations sur la route.

    Dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : ‘Paix à cette maison’. S’il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui ; sinon, elle reviendra sur vous. Restez dans cette maison, mangeant et buvant ce que l’on vous servira ; car le travailleur mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison.

    Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qu’on vous offrira. Là, guérissez les malades et dites aux habitants : ‘Le règne de Dieu est tout proche de vous’. Mais dans toute ville où vous entrerez et où vous ne serez pas accueillis, sortez sur les places et dites : ‘même la poussière de votre ville, collée à nos pieds, nous la secouons pour vous la laisser. Pourtant sachez-le : le règne de Dieu est tout proche’.

    Je vous le déclare : au jour du Jugement, Sodome sera traitée moins sévèrement que cette ville. Malheureuse es-tu, Corazine ! Malheureuse es-tu, Bethsaïde ! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon, il y a longtemps que les gens y auraient pris le vêtement de deuil, et se seraient assis dans la cendre en signe de pénitence. En tous cas, Tyr et Sidon seront traitées moins sévèrement que vous lors du Jugement. Et toi, Capharnaüm, seras-tu donc élevée jusqu’au ciel ? Non, tu descendras jusqu’au séjour des morts ! Celui qui vous écoute m’écoute ; celui qui me rejette rejette celui qui m’a envoyé. »

    Mais c’est la conclusion du discours de Jésus aux soixante-douze qui va maintenant vraiment nous surprendre. « Les soixante-douze disciples revinrent tout joyeux. Ils racontaient : ‘Seigneur, même les esprits mauvais nous sont soumis en ton nom.’ Jésus leur dit :’ Je voyais Satan tomber du ciel comme l’éclair. Vous, je vous ai donné pouvoir d’écraser serpents et scorpions, et pouvoir sur toute la puissance de l’Ennemi ; et rien ne pourra vous faire du mal. Cependant ne vous réjouissez pas parce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous parce que vos noms sont inscrits dans les cieux.’ » Pour Jésus la vie d’amour divin qui se vit au ciel est bien plus importante que même la lutte contre les esprits mauvais, nous y reviendrons…

    Puis nous replongeons de nouveau dans certains passages merveilleux déjà vus en particulier en Matthieu : « A ce moment, Jésus exulta de joie sous l’action de l’Esprit Saint, et il dit : ‘Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bonté. Tout m’a été confié par mon Père ; personne ne connaît qui est le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît qui est le Père, sinon le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler.’

    Puis il se tourna vers ses disciples et leur dit en particulier : ‘Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! Car, je vous le déclare : beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu.’ »

    Et Luc nous conduit ensuite, comme Marc et Matthieu, à la fameuse conversation à propos des principaux commandements de l’Ecriture Sainte : « Pour mettre Jésus à l’épreuve, un docteur de la Loi lui posa cette question : ‘Maître, que dois-je faire pour avoir part à la vie éternelle ?’ Jésus lui demanda : ‘ Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? que lis-tu ?’ L’autre répondit : ‘Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même’. Jésus lui dit : ‘Tu as bien répondu. Fais ainsi et tu auras la vie.’ »

    Et c’est là que Luc nous fait partager un de ses grands trésors : l’épisode du bon samaritain. « Mais lui, voulant montrer qu’il était un homme juste, dit à Jésus : ‘Et qui donc est mon prochain ?’ Jésus reprit : ‘Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé, roué de coups, s’en allèrent en le laissant à moitié mort. Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté. De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté.

    Mais un samaritain, qui était en voyage, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de pitié. Il s’approcha, pansa ses plaies en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui. Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant ; ‘Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai’.

    Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme qui était tombé entre les mains des bandits. Le docteur de la Loi répond : ‘Celui qui a fait preuve de bonté envers lui.’ Jésus lui dit : ‘Va, et toi aussi fais de même.’ »

    Mais les surprises ne s’arrêtent pas là, puisque notre chapitre va se terminer par l’épisode aussi célèbre de la rencontre de Jésus avec Marthe et Marie : encore une belle occasion de méditer longuement sur le sens de la vie. « Alors qu’il était en route avec ses disciples, Jésus entra dans un village. Une femme appelée Marthe le reçut dans sa maison. Elle avait une sœur nommée Marie qui se tenait assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe était accaparée par les multiples occupations du service. Elle intervint et dit : ‘Seigneur, cela ne te fait rien ? Ma sœur me laisse seule à faire le service. Dis-lui donc de m’aider.’ Le Seigneur lui répondit : « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part : elle ne lui sera pas enlevée.’ »  

    A nous de passer chacune de nos journées désormais à chercher quelle est cette meilleure part et où nous pouvons la trouver, pour nous et pour les autres tous ensemble, car la « meilleure part » ne peut se vivre que dans cet esprit d’amour réciproque que Jésus a porté du ciel sur la terre, c’est ce qui devient de plus en plus clair au fur et à mesure de notre lecture de l’Evangile…


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  • « Tout ce qu’il y a dans l’Ecriture – dans la Loi et les Prophètes – dépend de ces deux commandements. » (Mt 22,40) (cf. Lc 10,27 : « Jésus lui demanda : ‘Dans la loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Que lis-tu ?’ L’autre répondit : ‘Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même.’ Jésus lui dit : ‘tu as bien répondu. Fais ainsi et tu auras la vie.’ »)

    Oui, Jésus vient de prononcer ici une phrase extraordinaire, si on sait en voir toute la portée. Un docteur de la Loi vient de lui demander : « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? » Et Jésus de répondre : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le premier commandement.  Et voici le second, qui lui est semblable : ‘Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Et c’est là qu’il ajoute notre perle de ce jour qui est à la fois la conclusion de cet échange et la clé de lecture de tout l’ensemble et peut-être de tout l’Evangile lui-même.

    Il est assez facile de comprendre que Dieu est content que nous l’aimions et que nous aimions aussi notre prochain. Aimer Dieu et mépriser le prochain, c’est ne rien comprendre au message de la Bonne Nouvelle. Pas plus qu’aimer le prochain en oubliant Dieu. Ce serait prendre le message de Jésus à moitié et toute notre éducation chrétienne est basée sur ces deux commandements.

    Mais n’avons-nous pas tort de nous arrêter là, alors que « le royaume de Dieu » est si « proche » ? [cf notre commentaire publié il y a quelques jours, à la phrase de Marc 12,34 : « Tu n’es pas loin du Royaume de Dieu. » (De Marc à Matthieu 22 - 5)] Je crois qu’en fait ces deux commandements sont non seulement « semblables » comme le dit Jésus lui-même, mais sont en fait incroyablement entrelacés, si l’on peut dire, l’un dans l’autre.

    Au lieu de penser simplement partager nos journées entre des moments consacrés plus particulièrement à l’amour de Dieu et d’autres à l’amour du prochain, ne serait-ce pas mieux de relire tout cela avec cette clé trinitaire qui est sous-tendue à tout l’Evangile ? Et découvrir en fait avec émerveillement la relation trinitaire d’unité et de distinction qui court dans l’Esprit entre les deux commandements ? Car en fait, même si chacun de ces commandements a bien son propre but distinct de l’autre, combien notre vie à la suite du Christ devient-elle plus complète et plus divine lorsque nous aimons le prochain en Dieu et Dieu dans le prochain…

    Plus complète et plus belle lorsque nous laissons Dieu en nous faire unité avec Dieu dans le prochain. Lorsque nous aimons Dieu pour Dieu mais en même temps pour le prochain. Lorsque nous plongeons par exemple dans l’eucharistie, où est tellement présent Jésus, en nous laissant unir en même temps à tous nos prochains par ce mystère de communion qui court dans le Corps du Christ. Lorsque nous communions à la Parole de vie de l’Evangile avec nos frères et sœurs dans le Christ et pour eux. Et lorsqu’enfin nous découvrons cette troisième communion, si chère à Chiara Lubich, qui est la communion avec Jésus présent dans le frère. Tout devient alors plus beau, plus essentiel et notre journée passe de l’un à l’autre de ces deux commandements comme un jeu d’amour divin qui enchante notre vie et la fait devenir une aventure toujours nouvelle, comme l’Esprit présent au cœur de ces commandements est lui aussi toujours nouveau.

     


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  • « Voici le premier des commandements : ‘Ecoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force.’ Voici le second : ‘Tu aimeras ton prochain comme toi-même.’ Il n’y a pas de commandements plus grands que ceux-là. » (Mc 12,29-31) (cf. Lc 10,27 : « Jésus lui demanda : ‘Dans la loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Que lis-tu ?’ L’autre répondit : ‘Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même.’ Jésus lui dit : ‘tu as bien répondu. Fais ainsi et tu auras la vie.’ »)

    Je ne sais pas si vous avez l’impression comme moi que nous avons là le secret de la vie, tout simplement, en quelques mots. On pourrait écrire des livres là-dessus. Je me contenterai pour aujourd’hui de souligner deux points lumineux de la sagesse de Jésus.

    D’abord le « comme toi-même ». C’est qu’avant d’aimer les autres nous avons reçu l’amour, sinon comment apprendre à aimer ? Nous avons été heureux de découvrir cet amour qui nous était donné gratuitement et peu à peu nous avons appris à y répondre. Mais tout est parti de là : savoir se laisser aimer pour déverser ensuite cet amour sur les autres.

    Le problème c’est qu’il n’est pas toujours facile d’aimer les autres en retour, surtout quand on ne sent plus cet amour réciproque qui va et qui vient. C’est sans doute pour cela que Jésus, en grand pédagogue, comme tout l’Ancien Testament, nous parle de « commandement. »

    Mais c’est bien là pour se mettre au niveau de notre faiblesse et de notre petitesse. Car nous allons découvrir un jour que l’amour est au fond beaucoup plus une chance qu’un commandement, la plus grande chance qui pouvait nous arriver, car nous croyons aimer de tout notre cœur et de toutes nos forces, mais c’est alors l’amour de Dieu qui nous pousse, qui nous pénètre et nous anime… et le cycle recommence sans fin : puiser à la source de l’amour pour être capables, avec ce Dieu en nous et parmi nous qui déborde, d’élargir notre cœur aux dimensions de toute l’humanité. Ne plus jamais nous arrêter d’aimer, car c’est pour cela que nous avons finalement été créés, à l’image d’un Dieu qui ne sait pas faire autre chose que de donner sa vie pour ceux qu’il aime, comme le font déjà à l’intérieur de lui-même les trois Personnes de la Trinité, et pour nous et toute la création, tout l’univers.

     


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  • [Pour nous préparer à la lecture du chapitre 10 de l’Evangile de Luc, nous reprenons quelques commentaires publiés dans ce blog en 2019]

    « Mais vous, heureux vos yeux parce qu’ils voient, et vos oreilles parce qu’elles entendent ! Amen, je vous le dis : beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu. » (Mt 13, 16-17) (cf. Lc 10.23-24 : « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! Car, je vous le déclare : beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu. »)

    Lorsque j’ai découvert que j’allais devoir commenter cette phrase de l’Evangile de Matthieu juste le jour de Noël, cela m’a fait un effet extraordinaire. Quel plus beau cadeau de Noël que cette béatitude inattendue ! C’est comme la découverte ou la redécouverte qu’avec la Bonne nouvelle de Noël nous pouvons devenir et rester pour toujours les plus « heureux » des hommes.

    Noël est en effet la fête de la joie, du bonheur et de la béatitude la plus totale, lorsqu’on se laisse vraiment pénétrer par son mystère. Car avec la venue de Jésus parmi nous tous les problèmes vont enfin trouver une solution.

    On s’aperçoit tout à coup que le message de l’Evangile ne peut pas être simplement une belle fantaisie spirituelle déconnectée des réalités de ce monde. Le message de Noël n’est pas une belle théorie ou une utopie bien vite démentie par le négatif qui essaye de régner autour de nous.

    C’est vrai que pour parvenir à la joie et à la délivrance définitives nous devrons attendre la résurrection de Pâques, car les ténèbres qui continuent à envahir le monde peuvent nous faire croire parfois que le mal et la mort ont gagné la bataille. Mais ce n’est qu’une question de temps et de patience.

    La joie ne Noël n’est pas une illusion, elle est palpable, car Dieu est entré au cœur de l’homme, âme, esprit et corps. Nos yeux ont commencé à voir, nos oreilles ont commencé à entendre. Nous pouvons toucher chaque jour la présence réelle du Fils de Dieu parmi nous en chacun de nos frères. Et la Bonne Nouvelle n’est pas non plus un idéal à vivre chacun pour soi dans sa sphère privée, comme essaye de nous le dire une certaine mode culturelle de l’occident d’aujourd’hui. Non, la venue de Jésus à Noël est la plus grande des révolutions sociales, car elle illumine toutes nos relations humaines en leur donnant déjà un avant-goût de paradis… si nous parvenons simplement à nous aimer comme les Trois « là-haut » s’aiment de toute éternité, avec ce désir immense de faire participer l’humanité tout entière à leur amour réciproque infini !

     

     


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