• Oui, c’est très beau de parler de s’ouvrir sur les autres, un bel idéal, mais n’est-ce pas souvent de l’inconscience, de la naïveté dangereuse, ou simplement une belle utopie ?

    Il y a quelques jours, j’avais publié une phrase qui pouvait sembler sympathique à certains, mais qui a sans doute fait peur à d’autres, lorsque je disais : « On gagne toujours à s’ouvrir sur les autres de tout son cœur. »

    Une de mes plus fidèles lectrices, avec laquelle le dialogue est toujours vrai et transparent, et je l’en remercie, a eu la simplicité de me répondre : « Souvent mais pas toujours. »

    Alors, que penser ? Je comprends bien ce qu’a voulu dire mon amie. Chacun de nous a eu dans sa vie des expériences difficiles avec des personnes qui nous ont fait du mal alors que nous nous étions justement ouverts à elles en toute sincérité. Faut-il donc se méfier, donner notre confiance ou notre amour au compte-goutte, pour ne pas risquer ensuite d’être trahis ou déçus ?

    Je crois que la vérité est toujours simple et sans détour. La vie est complexe, mais elle n’est pas compliquée, si nous ne la compliquons pas nous-mêmes. Et je voudrais expliquer un peu mieux ici ce que j’ai voulu dire.

    Je n’ai pas dit qu’il faut « toujours » s’ouvrir aux autres, ce serait alors vraiment de l’inconscience. La sagesse est toujours un équilibre entre l’audace et la prudence, entre le risque et l’assurance, entre l’amour pour l’autre mais aussi l’amour de soi-même.

    Il est évident que l’on ne va pas s’ouvrir à l’autre n’importe quand et n’importe comment. On doit apprendre à se connaître et à se découvrir progressivement dans la réciprocité.

    Ce que j’ai voulu dire se résume en deux attitudes. Lorsqu’on s’ouvre à l’autre, lorsqu’on a décidé que le moment est bien venu de le faire, on doit le faire « de tout son cœur », sans hésiter, sans réserve, sans tenir en nous des angles cachés pour nous y réfugier au premier danger ressenti. Car l’autre sentirait tout de suite que nous ne sommes pas complètement transparents avec lui et cela gâcherait la confiance réciproque dès le premier pas.

    Il est important d’être forts et convaincus dès le départ dans notre amour ou notre amitié, si l’on veut que l’autre trouve en nous une assurance qui est parfois si rare dans notre société en crise.

    Si l’on se jette dans les bras de l’autre sur de telles bases, alors, oui, c’est mon expérience, on y « gagne toujours ». Car en général, une telle attitude va vraiment ouvrir le cœur de l’autre dans la réciprocité. Et si parfois, il y a tout de même des accidents de parcours, si nous rencontrons des personnes qui portent en elles des blessures plus ou moins profondes et qui réagissent peut-être mal devant notre ouverture sincère et qui nous blessent à notre tour, nous allons tout de même y gagner. Oui, y gagner en maturité, y gagner en simplicité, y gagner en détachement et donc en liberté intérieure. Et y gagner en expérience, car cela va nous aider par la suite à savoir mieux aimer les personnes qui ont souffert plus que nous et qui ont peut-être du mal à s’ouvrir.

    Si nous avons le courage à ce moment-là de ne pas nous refermer sur nous-mêmes, nous aussi, par réaction, notre amour va devenir encore plus fort, plus vrai, prêt à « conquérir » des personnes encore plus difficiles. Et cela donne une joie immense, car cette relation d’amour ou d’amitié réciproque va dépasser la relation entre deux personnes, cela va être bientôt toute une communauté de personnes qui s’aident les unes les autres à s’épauler et à se porter réciproquement dans les moments difficiles et cela fait tache d’huile et l’on ne se sent plus seul. Et c’est là qu’on va vraiment y gagner pour toujours jusqu’à la fin de notre vie, lorsqu’on s’aperçoit que l’on n’est plus jamais seul à « s’ouvrir à l’autre de tout son cœur »…


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  • Ce qui me dérange le plus dans cette situation de mensonge généralisé, c’est que plus personne ne croit plus personne. Quand ce sont des voleurs qui n’arrêtent plus de crier « au voleur ! », on finit par ne plus y prêter attention. On se résigne à vivre dans une société dans laquelle tout le monde est plus ou moins voleur. Quand Mr Erdogan crie contre Mr Netanyahu en disant que c’est un « occupant » et un « terroriste », on se demande de quel droit il se permet lui-même de donner des leçons aux autres.

    Mais je ne vais pas donner de leçon à Mr Erdogan, car je ne suis pas turc. En revanche j’aurais bien des remarques à faire à mon gouvernement français dont j’ai de plus en plus honte ces dernières années quand on parle de politique étrangère. Car on ne peut pas continuer à se présenter comme un champion du dialogue et de la diplomatie en mentant continuellement sur les buts de nos interventions en Afrique et au Moyen Orient (et je pèse mes mots quand je dis cela !)

    Mais le pire, c’est quand je tâche d’expliquer à des amis restés en France tout le malaise que je ressens, lorsque j’essaye de leur dire que mes amis d’ici sont en train de perdre complètement leur confiance en la France et tout l’occident, ils me répondent que les régimes du Moyen Orient sont bien pires que le nôtre. Le problème c’est qu’on est en train de perdre la confiance de peuples tout entiers qui vont se jeter dans les bras des plus violents ou des plus corrompus alors qu’on aurait pu trouver encore à temps un tas de solutions positives.

    Quand on a commencé à parler des « printemps arabes », il y avait un réel espoir dans la population de certains pays, en particulier chez les jeunes, que l’avenir allait leur apporter de belles nouveautés. Et au lieu de cela l’occident leur a apporté des mensonges, puis des armes, puis des bombes, puis des terroristes, beaucoup sont morts, beaucoup ont dû fuir leur pays et l’occident qui a tout provoqué s’en est lavé les mains en grande partie.

    Alors, si nos gouvernants ne sont plus capables de chercher la vérité, trouverons-nous quand même encore dans nos peuples soi-disant « civilisés » des hommes de bonne volonté capables de rebâtir l’avenir de l’humanité sur des bases plus vraies, plus saines, plus transparentes ? Mes amis du Moyen Orient ont encore confiance dans l’humanité quand ils voient qu’il y a encore des européens comme moi qui les comprennent, qui partagent leurs souffrances et qui n’ont pas d’intérêts cachés dans leur amitié. Mais nous sommes devenus tellement peu nombreux à faire ce travail de résistance au mensonge, ce travail de vérité qui est le seul véritable passepartout pour le futur de l’humanité…


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  • Je voudrais vous faire part d’un grand malaise : quand on a de plus en plus l’impression que le monde entier est en train de se laisser aller au mensonge, quelle attitude faut-il adopter ?

    Je veux parler du niveau général de notre monde actuel, de la politique et des médias. Sans qu’on s’en rende compte véritablement, le mensonge est devenu une arme de guerre généralisée, utilisée de tous les côtés, et cela pose un grand problème.

    Quand l’autre camp ou l’ennemi ment effrontément, on a l’impression que cela tue en nous tous les scrupules. C’est « de bonne guerre » : comme s’il existait une « bonne guerre » !

    On pense que si l’on est trop transparent, l’autre va en profiter et la vérité va nous affaiblir devant ses ruses et son hypocrisie. Et c’est là, je pense, que nous nous trouvons face au plus grand défi.

    On n’a plus confiance dans la force de la vérité. On oublie que les plus grandes révolutions de l’histoire, celles qui ont eu, au moins au départ, un impact positif sont celles qui ont dénoncé l’injustice à la lumière du jour. Pensons aux révolutions de Gandhi ou de Nelson Mandela…

    Et si elles ont ensuite échoué lamentablement dans de nombreux cas, c’est qu’au milieu des gens sincères se sont infiltrés des profiteurs qui ont détourné ce courant de vérité, par la corruption et de nouveaux mensonges. Combien d’idéaux politiques bienfaisants ont été dénaturés par des mafias de cercles sociaux ou économiques qui cherchaient uniquement à arriver au pouvoir sans autre but que leurs propres intérêts !

    Alors, si l’on doit choisir son camp, dans la bataille pour l’avenir de l’humanité, je crois qu’il faut donner sa vie de tout son cœur pour le camp de la vérité, où qu’il se trouve, même si cela nous met en difficulté avec les gens de notre propre pays. Car se compromettre avec les mensonges est un abîme sans fin où l’on sort pour toujours de la lumière du jour. Et, dans l’obscurité, comment faire pour comprendre où se trouvent les solutions vraies et positives qui peuvent encore nous éviter le pire ?


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  • « Joseph se leva ; dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère et se retira en Egypte où il resta jusqu’à la mort d’Hérode. » (Mt 2,14)

    « Joseph se leva, prit l’enfant et sa mère, et rentra au pays d’Israël. » (Mt 2,21) 

    Je ne sais pas ce que vous pensez de ces deux phrases admirables qui se font écho. On ne peut qu’être fortement touché et attiré par cette figure exceptionnelle de Joseph qui « prend » à chaque fois « l’enfant et sa mère » et qui les protège ainsi contre tous les dangers

    Ce petit verbe « prendre » nous suffira pour notre méditation quotidienne. On sait bien que « prendre » peut être parfois négatif, comme lorsqu’un voleur prend le bien des autres, mais c’est surtout un verbe éminemment positif. Car « prendre » veut dire aussi recevoir, accepter, adopter, protéger, entourer… tout ce qui fait la beauté de celui qui « prend » sa responsabilité vis-à-vis de l’autre. On prend quelqu’un dans le cercle de ses amis, on prend sur soi les problèmes des autres, on prend au sérieux ce que l’autre nous dit ou nous demande, on prend son temps pour écouter la souffrance du prochain.

    Alors, le visage de Joseph s’illumine pour toujours devant nos yeux. Car, sans lui, Marie et l’enfant Jésus n’auraient pas pu aller au bout de leurs missions, ils auraient été écrasés par les dangers de toutes sortes. Mais Joseph était là, bien présent, qui a pu les sauver.

    A nous de « prendre » Jésus et Marie avec nous à notre tour, du matin au soir. Prendre au sérieux la Parole de Jésus ou les appels de l’Esprit Saint, prendre soin des souffrances de nos frères et sœurs. Les prendre, cela veut dire, les saisir de toutes nos forces et de tout notre cœur, ne pas les laisser s’échapper. Cela veut dire ne pas laisser tomber la Parole dans les épines qui bordent notre chemin, mais la tenir bien au chaud pour qu’elle porte du fruit. « Prendre » pour toujours et à chaque instant, c’est surtout être fidèles à Jésus et Marie tout au long de notre vie, comme notre plus grand trésor.


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  • [Une des plus belles figures du XXe siècle : comment l’amour concret d’un homme attentif au besoin de ses frères et sœurs les plus démunis peut transformer l’âme d’une société.]

    L'absurde absolu pour un humain, c'est de se trouver vivant sans raison de vivre.
    L'enfer, c'est la solitude de celui qui s'est voulu absurdement suffisant.
    L'homme reste toujours libre de croire ou de ne pas croire, de suivre les commandements de Dieu ou de ne pas les
    La simplicité ne peut exister que dans le vrai. suivre. Cette liberté de conscience est fondamentale. C'est la condition même de l'amour.
    La sérénité, c'est l'acceptation de soi-même et de ce qui est.
    Mon message ? Il n'y en a qu'un, je crois, qui est un cri : " Partagez ! Donnez ! Tendez la main aux autres ! Gardez toujours un carreau cassé dans vos univers bien feutrés pour entendre les plaintes qui viennent de l'extérieur. "
    On n'est jamais heureux que dans le bonheur qu'on donne. Donner, c'est recevoir.
    La loi évangélique est aussi la loi essentielle de la vie sociale. Elle dit : " Je ne suis pas un homme heureux si j'accepte d'être tranquillement heureux alors que d'autres sont dans le malheur. " 
    Ce que veulent ceux qui n'ont pas de toit ! Pas l'aumône, pas la pitié, ni la charité. Ils veulent un bail et une clé.
    La responsabilité de chacun implique deux actes : vouloir savoir et oser dire.
    Le partage, ce n'est pas de prendre 10 francs dans sa poche et de les donner à un pauvre qui en a plus besoin que vous. Le partage, c'est simplement être honnête. C'est peu demander, et c'est déjà beaucoup.
    La politique, c'est savoir à qui on prend du fric pour le donner à qui.
    L'amitié, c'est ce qui vient au cœur quand on fait ensemble des choses belles et difficiles.
    La justice n'éliminera jamais la charité, car elle ne peut vivre que de la charité. Il n'y a pas de justice vivante si elle ne procède pas de la charité, si elle ne procède pas de l'amour et du besoin de communion.
    Quand tu souffres toi, qui que tu sois, aimer, pour moi, c'est avoir mal et pas pour larmoyer, mais pour que tout ce que j'ai de force se lève, pour lutter avec toi et nous guérir ensemble de ton mal devenu le mien.
    La beauté d'une ville, elle est d'abord de ne pas avoir de taudis, de ne pas avoir de sans-logis.
    L'Église, c'est la communauté de ceux qui luttent pour être des fidèles de l'Evangile.
    La joie emplit le cœur lorsqu'on a rencontré la certitude que la vie n'est pas un chemin qui va vers rien.
    Aimer, c'est ma joie dans ta joie, ta joie dans ma joie, et nous ensemble au service de la joie de tous.
    Celui qui peine a d'abord besoin de voir les autres communier à sa peine, c'est cela sa soif.
    Il faut que la voix des hommes sans voix empêche les puissants de dormir.
    L'homme a une âme, mais avant de lui en parler, qu'on lui donne une chemise et un toit.
    Nous venons sur terre pour apprendre à aimer !
    Avoir souffert rend plus perméable à la souffrance des autres.
    Le rôle de tout être humain, c'est de faire la preuve que le monde n'est pas sans raison.
    L'espérance chrétienne, c'est l'espérance que nos attentes ne seront pas déçues.
    Être charitable, c'est avoir été blessé de la blessure de l'autre.
    L'homme ne peut vivre que d'une flamme qui naît dans le dévouement et l'amour.
    Quand la paix n'est pas la guerre à la misère, elle n'est que fausseté.
    On ne peut pas, sous prétexte qu'il est impossible de tout faire en un jour, ne rien faire du tout.
    La souffrance peut être le chemin de la foi ou celui du blasphème.
    On doit être fier de ce qu'on fait, et non pas de ce qu'on est.
    Une véritable maman, voilà la bonté.
    Une mère aimante pardonne toujours à son enfant.
    Le pardon n'exclut pas la justice.
    Mon Dieu, aidez-nous à donner du pain à ceux qui ont faim, et à donner faim à ceux qui ont du pain.
    On n'est jamais heureux que dans le bonheur d'un autre.
    La misère n'est pas une fatalité, elle vient de notre incapacité à penser le partage.
    L'amitié, c'est ce qui vient au cœur quand on fait ensemble des choses belles et difficiles.
    Il faut souffrir du mal des autres pour agir.
    On demande pardon parce qu'on aime, et on aime davantage parce qu'on se sait pardonné.
    Quand on a mis sa main dans la main des pauvres, on trouve la main de Dieu dans son autre main.
    La vraie charité ne consiste pas à pleurer ou simplement à donner, mais à agir contre l'injustice.
    La misère, c'est ce qui empêche d'être homme ; la pauvreté, c'est la condition pour être homme.
    L'enfer, c'est soi-même coupé des autres.
    Quand on s'indigne, il convient de se demander si l'on est digne.
    La plus grande joie de la vie, c'est de se sentir utile aux autres.
    La vie, c'est apprendre à aimer.
    Un sourire coûte moins cher que l'électricité, mais donne autant de lumière.
    Ma vie de vieillard est constamment éclairée par le sourire de la jeunesse.

    Citations tirées de « mon-poeme-fr »

     

     


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