-
« Quand ils virent l’étoile, ils éprouvèrent une très grande joie. » (Mt 2,10)
C’est là le premier but de l’Evangile : nous annoncer enfin la « bonne nouvelle » et nous inonder de joie, d’une « très grande joie ».
Si nous lisons l’Evangile sans tressaillir à un certain moment d’une immense allégresse, c’est simplement que nous sommes passés complètement à côté de la réalité.
La réalité, celle des gens qui se disent « réalistes » et qui encombrent notre vie de mauvaises nouvelles de toutes sortes, n’est pas la réalité, elle n’en est qu’une apparence partielle qui semble nous montrer la vérité, mais qui en fait nous empêche de la voir.
Car la réalité, c’est que Dieu dans son amour nous a donné la vie, nous a donné sa vie, pour que nous puissions pleinement en profiter. Le mal s’est dressé sur sa route et notre route et nous a fait croire que l’enchantement était terminé, que la vie au fond est bien triste.
Mais Dieu nous a envoyé son Fils bien aimé pour porter les croix qui nous écrasaient et nous faire retrouver, définitivement le chemin du bonheur.
Si nous n’avons pas, au moins une fois dans notre vie, expérimenté cette joie, c’est peut-être que la « bonne nouvelle » ne nous est pas encore parvenue.
Mais si nous l’avons trouvée, si nous avons vu briller son étoile, notre vie ne sera plus jamais la même, nous chercherons chaque jour cette étoile et nous passerons surtout notre temps à la faire découvrir à nos compagnons de voyage. Car la plus belle étoile, c’est celle que nous voyons peu à peu briller en chacun de nos frères et sœurs en humanité !
1 commentaire -
« Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. » (Mt 2,1)
Oui, j’ai eu envie de revenir sur cette phrase que nous avons déjà citée dans l’article « Matthieu 2 ».
A première vue, on se demanderait quoi dire devant une phrase aussi simple et aussi claire. Nous le savons bien que Jésus est né, cela fait 2000 ans qu’on en parle. Alors passons rapidement sur ces quelques mots et leur caractère un peu banal et allons chercher plus loin ce que Jésus ne va pas manquer de nous dire de profond qui va nous faire du bien…
Et pourtant, … et pourtant ! Avec l’Evangile, on doit toujours être prêt à s’arrêter et à découvrir de nouvelles merveilles. On ne va pas trop insister sur le fait évident, que Matthieu nous rappelle ici, que Dieu, fait homme en Jésus, a décidé d’accepter de se laisser limiter comme chacun de nous par le temps et l’espace. Il est né dans un lieu bien précis, la Judée, au cœur de ce Moyen Orient toujours en ébullition depuis que l’homme est homme, et dans un moment bien précis, il y a maintenant un peu plus de 2000 ans…
Mais ce qui m’a attiré l’attention ici, cette fois-ci, c’est ce simple verbe « était né ». Il « était né », on en parle au passé désormais, ce qui veut dire que c’est quelque chose d’acquis sur quoi on ne reviendra plus : Jésus est né pour toujours, il ne va plus nous quitter. Mais c’est surtout la signification de ces deux pauvres petits mots qui me frappe ici. Car ce sont les mêmes mots que nous trouvons lorsque nous récitons le « Je crois en Dieu » :
« …Je crois en un seul Seigneur, Jésus Christ,
le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles :
Il est Dieu, né de Dieu,
lumière, née de la lumière,
vrai Dieu, né du vrai Dieu
Engendré non pas créé… »Quatre fois de suite nous employons le même mot : Jésus est né du Père, il est Dieu, né de Dieu, mais il a été « engendré », « non pas créé ».
Et voilà que maintenant Jésus « est né » de la Vierge Marie, il a donc été « engendré » par la Vierge Marie, mais cette fois-ci, c’est complètement différent parce qu’il a été « créé » comme chacun d’entre nous.
Alors, cela ne vous donne pas le vertige ? Le créateur qui se laisse tout à coup « créer » à son tour ? Dieu qui accepte en quelque sorte de devenir « non Dieu » ? Comment cela est-il possible ? Dans la nature une réalité ne peut pas être à la fois elle-même et ce qui semblerait son contraire. Mais Dieu est tellement puissant qu’il a réussi à devenir ce « non Dieu » qui va nous sauver, qui va nous donner la possibilité, à nous qui ne sommes pas Dieu, justement, de devenir Dieu à notre tour par participation. C’est tout le sens inouï de ces mots qui nous semblaient si ordinaires au premier regard.
Et puis encore une dernière réflexion. Quand on connaît l’histoire de l’époque, l’histoire d’Israël ou de la Palestine sous l’Empire Romain il y a deux mille ans, on sait bien qu’il n’y a pratiquement aucune trace de la venue de Jésus au monde dans toute la littérature de l’époque. Cela veut dire que personne autour de lui ne s’est aperçu de cet évènement unique qui allait changer le cours de l’histoire de l’humanité. Et cela veut donc dire que même les hommes les plus cultivés et les plus intelligents sont complètement aveugles, s’ils ne sont pas guidés par un esprit spécial qui peut les illuminer. Combien l’humanité a-t-elle perdu de temps à se tromper sur ce qui était important ou pas au cours des siècles. Notre recherche en sera encore plus passionnante, désormais !
votre commentaire -
Je suis tombé ces jours-ci sur une phrase qui aurait de quoi nous décourager d’être hommes : « La vraie tragédie de la vie, c’est qu’on devient vieux trop tôt et sage trop tard. » Cette citation un peu terrible est de Benjamin Franklin, mort en 1790 à 84 ans, connu surtout pour être l’un des pères fondateurs des Etats-Unis d’Amérique. Notre citation ne dit pas à quel âge notre auteur a écrit ces mots terribles. C’est tout de même bien triste de voir ces grandes personnalités de ce monde, ces gens qui ont fait l’histoire, avoir une vision aussi négative de la vie.
Mais reprenons notre phrase. Elle nous dit sans hésitation que la vie est un malheur, une tragédie ; pire encore, qu’elle est remplie de tragédies, mais que la plus grave d’entre elles est justement celle-ci, que l’on « devient vieux trop tôt et sage trop tard. »
Je crois que la plus grande tragédie de l’homme est qu’il oublie trop souvent que la vie est un cadeau gratuit que nous avons reçu à notre naissance, sans l’avoir demandé, et qui va nous accompagner pour toujours. La plus simple et primordiale des sagesses serait d’accepter de tout son cœur cette vie telle qu’elle nous arrive, sans se poser trop de questions, en remerciant Dieu ou la nature ou nos parents qui nous ont donné ou transmis ce don immense.
Je n’ai pas le temps de parler ici du cadre dans lequel grandit notre vie. Il est évident que nous sommes le plus souvent libres de changer une partie des conditions de cette vie, comme le lieu où elle se déroule, la manière dont on l’aide à se développer et surtout nos compagnons de route à la recherche d’une qualité de vie toujours plus grande. Je parle ici, bien sûr, de manière générale, car je sais bien qu’il existe des hommes qui écrasent d’autres hommes et les empêchent d’avoir cette liberté de choisir leurs conditions de vie, mais ce serait un autre sujet sur lequel nous reviendrons certainement encore souvent.
Je veux parler ici simplement de gens ordinaires comme moi, qui ont eu une vie souvent difficile, mais qui ont réussi à y trouver la clé du bonheur, grâce surtout à ces « compagnons » merveilleux rencontrés en cours de route.
Eh bien, ma conclusion définitive est d’abord que chaque nouvelle étape de la vie est une chance ou un cadeau qui s’ouvrent toujours pour de nouvelles découvertes que l’on n’aurait jamais pu imaginer auparavant. Moi qui ai commencé à goûter à la vieillesse, je ne peux m’empêcher de dire que c’est la période la plus belle de ma vie. Elle est venue peu à peu, comme est venue l’enfance, l’adolescence, la jeunesse, l’âge mûr, et elle m’a émerveillé. Alors je ne vois pas pourquoi je devrais être tellement ingrat avec la vie que je me mettrais tout à coup à refuser les dons qu’elle me donne. Et j’aurai encore de nombreuses occasions de m’expliquer à ce sujet.
Mais je voudrais dire surtout que la sagesse ne vient trop tard que si on ne la laisse pas venir. Car la sagesse est justement d’accepter la vie telle qu’elle se présente, avec ses joies et ses épreuves. Et surtout, la sagesse est déjà là, dès notre enfance même, si on s’habitue à la reconnaître et à la cueillir. Je ne suis tout de même pas le premier homme à avoir de telles pensées et une telle expérience. Alors, je suis triste en pensant qu’il y a tellement de gens qui ne savent pas trouver le bonheur alors qu’il est peut-être tout simplement à portée de leur main et qu’ils ne s’en aperçoivent même pas. Je sais que mon article est volontairement provocateur, que la vie n’est pas toujours aussi simple, mais j’aimerais que ces quelques mots soient l’occasion d’un dialogue encore plus en profondeur avec mes lecteurs, que je voudrais tellement voir heureux.
votre commentaire -
Vous avez bien dû lire récemment que la France est devenue le troisième exportateur d’armes au monde : c’est presque la même chose qu’il y a deux ans, lorsque nous étions le deuxième vendeur d’armes sur la planète. Pour un pays qui est seulement le 20e au classement des populations, il y a là un exploit assez extraordinaire ! Vraiment, j’ai de plus en plus honte d’être Français, au moins par moments.
Honte d’un pays tout fier de trouver dans la vente de ses armes une source de richesse et un remède au chômage … en profitant de la mort des autres !
Car c’est tout de même de cela qu’il s’agit !!
Nous ne pouvons pas continuer à être fiers de notre diplomatie qui prend si souvent des initiatives de pourparlers de paix dans le monde et continuer à déverser ces instruments de mort dans les endroits les plus fragiles de notre planète… bien loin de chez nous en général, pour ne pas avoir tous ces morts sur notre conscience.
Si le blanc est blanc et le noir est noir, on ne peut pas continuer de cette façon à camoufler la vérité. Et avec quels raisonnements, s’il vous plaît ? En faisant croire au peuple français que nos armes sont propres et en de bonnes mains, et que c’est tout de même mieux d’être nous-mêmes des marchands d’armes, nous qui sommes « les bons », plutôt que de laisser « les mauvais » s’emparer de ce marché et précipiter l’humanité en enfer ?
Mais cet enfer, ces populations le vivent déjà. Et l’on s’étonne ensuite qu’ils viennent se déverser sur toute l’Europe pour échapper à la guerre, et on refuse même le plus souvent de les accueillir.
Savez-vous que les trois quarts au moins des conflits qui se développent actuellement dans le monde auraient pu être évités par un peu de bonne volonté et de dialogue… mais qu’aurait-on fait alors de notre production d’armement ?
La vérité est toute simple, si on est capable de la regarder en face. Mais quand le fera-t-on ? Quand les pays du Tiers Monde nous auront envahis définitivement parce qu’ils n’auront plus d’autre solution ?
2 commentaires -
Toujours dans l’atmosphère de Pâques qui signifie « passage », et après avoir découvert il y a deux jours les trésors du verbe « passer », je voudrais me pencher ce matin sur le mot « passage » lui-même, qui me semble si beau et si important.
La vie est un passage, dit-on. Mais on dit tout autant que la mort est un passage. La vie et la mort seraient-elles donc de la même espèce ?
Mais que mettons-nous, d’abord, sous ce mot « passage » ? On peut le concevoir comme un mouvement d’une réalité à une autre, ou comme une porte, une fenêtre, une ouverture qui permet de « passer » à travers un mur, une limite, une frontière.
Un passage, c’est ce qui relie deux lieux bien différents, proches peut-être l’un de l’autre, mais séparés par un obstacle, ou deux êtres voisins qui pourraient rester voisins toute leur vie sans jamais se rencontrer. L’amour lui-même ou l’amitié ne sont-ils pas alors le plus beau des passages ?
On parle aussi de passage d’une étape à l’autre de la vie. Passage de l’enfance à l’adolescence, ou de la jeunesse à l’âge adulte. Passage d’une expérience à une autre. Du monde des études à celui du travail. Les citations que vous trouverez à la fin de notre article sont là pour nous aider à réfléchir et à rêver.
Mais je voudrais m’arrêter ici tout spécialement sur cette idée, ce slogan, si souvent entendus, que « la vie est un passage ». On veut en général dire par là que notre vie sur terre est passagère, qu’elle finira un jour et qu’une autre vie, définitive, celle-là, nous attend pour l’éternité. En ce sens aussi la mort, n’est qu’un passage, une porte ouverte sur l’au-delà. Cela peut-être réconfortant pour un croyant comme moi… et pourtant, quand je me mets à la place de mes amis qui « ne croient pas », je peux bien comprendre leur méfiance, leurs doutes, leur désarroi.
C’est que je crois qu’il y a, au cœur de la vie, un véritable mystère du passage, qui ne veut pas dire seulement que « tout passe », même si cela reste vrai, mais que tout est « passage » et que la mort serait l’arrêt définitif de ce passage.
Lorsque le sang « passe » dans mes veines, lorsque les sentiments, les émotions et les passions passent dans mon cœur, les souvenirs dans ma mémoire, les idées dans ma tête, c’est là que je me sens vivre et que je ne céderais cette joie de vivre pour rien au monde, comme si je me sentais le centre de l’univers.
La société, pleine de relations qui « passent » entre les hommes, faites de conflits, mais aussi de dialogue, d’accueil, d’écoute, d’amour et d’amitié, n’existe justement que par ce réseau complexe et incessant de ces « passages » de toutes sortes qui vont de l’un à l’autre d’entre nous, du matin au soir, depuis notre éveil à la vie jusqu’à notre dernier souffle.
Et si je crois, sincèrement, qu’existe un paradis qui nous attend, je ne l’imagine pas comme une réalité tellement différente de notre vie sur terre (à part, bien sûr le problème de la souffrance), car je crois qu’ici-bas nous avons déjà pris goût à ce paradis qui n’est autre justement que ce « passage » mystérieux qui relie les êtres les uns aux autres, comme une danse de réciprocité, comme un immense feu d’artifice qui jaillit de toutes parts et nous comble de vie, sans pouvoir jamais s’arrêter. Et cela me console alors de voir que rien n’empêche mes amis « qui ne croient pas » d’expérimenter cette même vie, au plus profond de leur être. C’est la beauté profonde du mystère de l’humanité.
Citations tirées de : dicocitations.lemonde.fr
Jean Antoine Petit-Senn
J'ai l'impression que les livres ont des passages secrets qui les relient les uns aux autres.
Anne Duguël
Tout patient voit un adoucissement dans tout passage d'un mal à l'autre.
John Donne
Andrée Chedid
Léon Tolstoï
Jean-Bernard Pouy
Denis Langlois
Brigitte Bardot
Jean d'Ormesson
Catherine Breillat
Orhan Pamuk
David Foenkinos
Chris Marker
Malorie Blackman
Patrick Poivre d'Arvor
Lila Downs
André Ferrat
Alain-Fournier
Louise Ackermann
Hisae Iwaoka
Emmanuel Kant
Claude Lévi-Strauss
Henri-Frédéric Amiel
Nicolas de Malebranche
Il se mit à manquer de respect aux femmes : à ne plus se retourner sur leur passage.
Gilbert Cesbron
Michel Butor
Michel Butor
À vous, troupe légère Qui d'aile passagère Par le monde volez
Joachim du Bellay
Julien Blanc-Gras
Colette
Alain Rémond
Ann Brashares
Robert Desnos
George Sand
Alexander McCall Smith
Martin Gray
James Sallis
Montesquieu
- Ninon de Lenclos
Damien Saez
L’espoir gonfle les coeurs des passagers de la dernière chance.
Alain Decaux
Jean-Jacques Rousseau
Nagasaki - Éric Faye
Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre
Albert Cohen
Michel Houellebecq
Léon Trotsky
Richard Matheson
Nicolas Rey
Gilles Legardinier
Serge de Beketch
On réprime toujours un accès passager de colère, quand il traduit une haine permanente et profonde.
Robert M. Pirsig
Michel de Montaigne
Le sourire est la seule preuve de notre passage sur terre.
Christian Bobin
votre commentaire