• [Pour nous préparer à la lecture du chapitre 12 de l’Evangile de Luc, nous reprenons quelques commentaires publiés dans ce blog en 2015]

    « Amen, je vous le dis : Dieu pardonnera tout aux enfants des hommes, tous les péchés et tous les blasphèmes qu’ils auront faits... » (Mc 3,28) (cf. Mt 12,31 : « Dieu pardonnera aux hommes tout péché, tout blasphème ») (cf. Lc 12,10 : « Celui qui dira une parole contre le Fils de l’homme ; cela lui sera pardonné. »)

    Je ne sais pas ce que vous pensez en lisant cette petite phrase. Je me suis moi-même demandé si je l’avais un jour regardée vraiment, si je m’y étais arrêté sérieusement au moins une fois. Et pourtant, c’est bien écrit noir sur blanc : Dieu va tout nous pardonner, absolument tout (à part ce blasphème contre l’Esprit que nous allons examiner ensuite avec la prochaine phrase). Dieu a envoyé son Fils pour nous sauver et nous pardonner. Et cela fait presque 2000 ans maintenant que nous continuons à nous juger et à nous condamner les uns les autres sur la base de l’Evangile. Nous avons fait de la Bonne Nouvelle une sorte de loi morale, pour classer les gens en catégories de saints et de pécheurs, de bons et de mauvais chrétiens, pour nous plaindre sans cesse les uns des autres parce que l’autre ne veut pas comprendre... et c’est aussi ce que je suis en train de faire maintenant : je suis capable de ne pas pardonner à ceux qui ne pardonnent pas. C’est un cercle vicieux sans fin, comme un chat qui courrait après sa queue sans réussir jamais à l’attraper.

    Combien d’énergie gaspillée pour bien peu de résultats dans notre bataille morale pour convertir le monde alors qu’il nous suffisait de l’aimer, de lui pardonner et de le libérer de lui-même en lui faisant voir une autre lumière qui l’aurait guéri pour toujours. Mais il est peut-être temps de recommencer. Dieu nous pardonnera en tous cas tout de suite ces bêtises si nous savons enfin comprendre sa miséricorde. Mais que dis-je ? Dieu nous pardonnera de toute façon, même si nous nous entêtons dans ces bêtises. C’est nous qui mettons des conditions : Jésus n’a pas dit que Dieu nous pardonnera si...nous changeons, si...nous nous repentons. Non, il a dit qu’il nous pardonnera de toute façon. Mais ce serait seulement plus intelligent de profiter de son pardon et de se décider de vivre avec Lui dans la lumière. Et surtout ce serait bien de passer tout le temps qui nous reste à vivre à répandre autour de nous la Bonne Nouvelle : Dieu nous aime et il est venu nous pardonner. D’où vient cette peur de l’enfer, ces complexes et ces scrupules qui ont fait des chrétiens les clients les plus nombreux parfois des cabinets de psychiatres, alors que nous devrions être simplement remplis de la joie de vivre ?

     


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  • [Pour nous préparer à la lecture du chapitre 12 de l’Evangile de Luc, nous reprenons quelques commentaires publiés dans ce blog en 2019]

    Révéler enfin l’Amour

    « Ne craignez pas les hommes ; tout ce qui est voilé sera dévoilé, tout ce qui est caché sera connu. Ce que je vous dis dans l’ombre, dites-le au grand jour ; ce que vous entendez dans le creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits. » (Mt 10, 26-27) (cf. Lc 12,2-3 : « Tout ce qui est voilé sera dévoilé, tout ce qui est caché sera connu. Aussi tout ce que vous aurez dit dans l’ombre sera entendu au grand jour, ce que vous aurez dit à l’oreille dans le fond de la maison sera proclamé sur les toits. »)

    Pourquoi cette peur de Dieu que malheureusement nos pasteurs nous ont trop souvent communiquée pendant des siècles de la vie de l’Eglise ? Comme si cette phrase devait être utilisée pour nous obliger à être sages, puisque toutes nos bêtises et nos péchés cachés allaient un jour apparaître à la lumière du jour (c’est comme cela que cette phrase a parfois été interprétée) …

    Excusez-moi si je parle parfois sur un ton un peu provoquant, mais l’amour et la miséricorde de Jésus dans l’Evangile sont tellement clairs et évidents qu’on doit vraiment apprendre à relire l’Evangile d’une autre façon. En fait qu’est-ce qui est ici à moitié caché et qui va être finalement dévoilé ? C’est tout simplement l’amour de Dieu pour nous. C’est l’homme, en se repliant sur lui-même et ses pauvres intérêts terre à terre, qui a enfoui sous la poussière le message de l’amour de Dieu que Jésus veut maintenant nous révéler pour toujours.

    Le moment est venu de crier sur les toits la Bonne Nouvelle. Mais apparemment l’humanité n’a pas l’air d’avoir encore compris grand-chose. Alors ce moment de crier sur les toits que le Royaume des cieux est tout proche, que le Fils de l’homme est arrivé dépend peut-être simplement de nous. Mais peut-être avons-nous essayé de crier chacun tout seul dans son coin et le monde n’a presque rien compris et il a souvent rejeté le message. Le jour où nous nous aimerons vraiment les uns les autres avec Jésus présent au mieux de nous, tout deviendra sans doute plus clair. Certains ont dit que le troisième millénaire serait celui de l’Amour : pourquoi ne pas le croire et surtout donner notre vie pour un tel idéal, cela en vaut vraiment la peine !

     

     


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  • « Vous aussi, les docteurs de la Loi, malheureux êtes-vous, parce que vous chargez les gens de fardeaux impossibles à porter, et vous-mêmes, vous ne touchez même pas ces fardeaux d’un seul doigt. » … « Malheureux êtes-vous, docteurs de la Loi, parce que vous avez enlevé la clé de la connaissance ; vous-mêmes n’êtes pas entrés, et ceux qui essayaient d’entrer, vous les en avez empêchés. » (Lc 11,46.52)

     

    Il est frappant de lire aujourd’hui cette terrible caricature des hommes qui exerçaient des responsabilités religieuses au temps de Jésus. On dirait les histoires de scandales de certains hommes d’Eglise de notre époque récente. Ces personnes qui se prennent au jeu du pouvoir et qui abusent de ce pouvoir pour dominer les autres au niveau des structures de responsabilité, sur le plan spirituel, moral ou de conscience. L’homme est toujours le même dans le monde social, politique, du travail ou de la religion. Il est si facile de prendre goût à se sentir important, à s’accrocher à sa responsabilité avec une bonne intention peut-être au départ, mais qui tourne peu à peu à la domination des autres ou à l’élimination de ceux qui nous dérangent ou qui voudraient prendre notre place…

     

    Il y a un seul remède à tout cela : revenir au cœur des béatitudes de l’Evangile. Quand on est pauvre d’esprit, pur, humble, constructeur de paix entre les hommes, on n’est pas intéressé à se sentir plus important que les autres. On est tellement pris par la lumière de la Parole et par le bonheur de donner sa vie pour les autres qu’on n’a même pas le temps de penser à autre chose. La paix dans le cœur et la joie de l’amour réciproque, la beauté de se laisser pénétrer par le regard de Dieu sur l’humanité donnent un tel sens merveilleux à la vie que plus rien d’autre ne nous attire. Sinon, on voit vite le résultat et l’on comprend pourquoi tellement d’églises se vident de nos jours, en particulier en occident. C’est triste, mais on connaît bien le remède : on le trouve à chaque pas de notre Evangile !

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • « Malheureux êtes-vous, pharisiens, parce que vous aimez les premiers rangs dans les synagogues, et les salutations sur les places publiques. » (Lc 11,43)

     

    Voilà une nouvelle phrase apparemment tellement simple et claire, mais elle est bien plus profonde qu’il n’y paraît au premier abord. Il est bien évident que les personnes qui manœuvrent dans la société pour prendre toujours les premières places aux dépens des autres deviennent tellement antipathiques à tout le monde que la plupart des gens finissent par éviter leur compagnie. Mais les premières places ne sont pas seulement sur les rangs d’une assemblée. Il y a les premières places dans l’estime du directeur de travail : tout faire pour se faire mieux voir que les autres et éliminer les concurrents. Il y a les premières places dans un travail qu’on essaye de gagner par l’argent ou la corruption de toute sorte. Et la liste n’en finirait pas. Tout cela est encore lié au fait de savoir si notre idéal c’est notre pauvre « moi » qu’on veut faire passer à tout prix avant les autres, ou bien l’amour du prochain. Mais jusque-là, c’est assez clair, même si c’est tellement facile pour chacun de nous de tomber dans ce piège égoïste.

     

    Mais il y a un piège plus subtil encore : c’est celui de se croire soi-même meilleur que les autres et de vouloir en plus convaincre les autres que nous sommes meilleurs qu’eux. Ce n’est plus seulement une question d’égoïsme, mais d’orgueil. Cela peut-être sur le plan intellectuel ou même sur le plan spirituel. Juger les autres ou même les mépriser, parce qu’ils ne sont pas à notre niveau. Entendons-nous : si je suis médecin, il est normal que je comprenne mieux que les autres comment soigner une maladie, ce n’est pas cela le problème. Le problème c’est toujours de savoir si le centre de ma vie, c’est moi ou bien l’amour pour les autres. Quand on développe des qualités, intellectuelles, morales ou spirituelles, pour les mettre humblement à la disposition des autres, tout va bien. Mais là encore comme il est facile de tout détourner pour soi-même au lieu de servir les autres du matin au soir. A chacun de voir avec sa propre conscience ce qui le guide dans ses relations de tous les jours. Mais quelle libération quand on se délivre de ce « moi » qui veut rentrer partout !

     


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  • « Donnez plutôt en aumônes ce que vous avez, et alors tout sera pur pour vous. » (Lc 11,41)

     

    Comme elle est révolutionnaire, cette phrase sur la pureté dans l’Evangile de Luc ! Donnez et vous serez purs : cela a l’air trop simple pour être vrai. Et pourtant c’est vrai. Qu’est-ce qui nous empêche d’être purs dans la vie ? C’est de mettre notre « moi » au centre de tout. Vouloir profiter de la vie et des gens pour nous, pour notre plaisir, pour nos ambitions, pour notre succès ou notre bien-être. Tout part de là : c’est de là que se définit justement la frontière entre un amour pur et un amour intéressé.

     

    Le Père, le Fils et le Saint Esprit dans la Trinité ne vivent que l’un pour l’autre. Le but et le centre de toute la préoccupation de l’amour du Père, si l’on peut s’exprimer ainsi pour Dieu, c’est le Fils dans l’Esprit et réciproquement. Ou bien leur amour se déverse sur la création et sur l’humanité. Mais imaginez ce Dieu Amour qui commence à vouloir profiter de nous, à nous tromper pour ses buts secrets, ce serait tellement impossible. Car Dieu Amour est pur, il est tout entier pureté.

     

    Quand on entre dans la logique du ciel, on accueille tous les biens que Dieu nous donne pour faire comme Lui, pour les redonner aussitôt, pour en faire profiter les autres comme nous en avons profité nous-mêmes. Alors bien sûr que celui qui donne, sans arrière-pensée, pour le bien de l’autre, est toujours pur. Et toute cette fausse pureté qui consiste à se regarder soi-même en devenant orgueilleux sans s’en rendre compte, parce que nous ne sommes pas « impurs » comme le reste de l’humanité, c’est un peu comme la parabole du pharisien qui remerciait Dieu parce qu’il n’était pas un pauvre pécheur comme ce malheureux publicain. Combien la pureté devient une pauvre comédie quand elle est centrée sur soi-même et non pas sur le bien du prochain !


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