• [Pour nous préparer à la lecture du chapitre 17 de l’Evangile de Matthieu, nous reprenons un commentaire publié dans ce blog en 2015] 

    « Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Ecoutez-le. » (Mc 9,7) (Cf. Mt 17,5 : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis tout mon amour ; écoutez-le ! »)

    C’est comme lors du baptême de Jésus au Jourdain. Jésus tient à ce que nous soyons conscients que son Père est toujours là, avec Lui. Jésus est le « Fils bien-aimé du Père ». La Trinité est d’abord une histoire d’amour. Dans n’importe quelle circonstance le Père est présent dans le Fils, avec Lui, près de Lui, il ne fait qu’un avec Lui. Mais le Père est invisible. Il faut le miracle de la transfiguration pour noter enfin sa présence. Nous manque-t-il alors vraiment l’essentiel, dans notre vie de tous les jours, puisque la présence du Père est cachée ? Non, il ne nous manque rien : il suffit d’ « écouter » le Fils, c’est comme si nous écoutions le Père. La vie en Dieu est là tout entière dans l’accueil et dans l’écoute. Comme c’est simple au fond. Le Père ne nous dit pas autre chose. Si nous passions notre journée à écouter Jésus dans notre cœur, dans le cœur de nos frères et sœurs et à suivre ses indications, ses conseils, ses désirs, nous n’aurions plus rien d’autre à faire !


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  • Je suis tombé récemment sur une phrase, publiée sur Facebook par une de mes meilleures amies, et qui m’a fait beaucoup réfléchir. Et j’ai eu envie de partager avec vous ces réflexions.

    Cette phrase, prise sans doute dans un de ces beaux sites que l’on trouve sur les réseaux sociaux, disait simplement : « Parfois, il faut accepter que les choses ne soient plus jamais comme avant. La vie continue… ! »

    En un sens, c’est une évidence. Le temps passe dans notre vie et ne revient jamais sur le passé. Ce qui est passé ne se répétera plus jamais. Nous aurons de nouveaux moments qui ressembleront peut-être aux précédents, mais ce sera toujours autre chose.

    Ce qui m’a gêné un peu dans cette phrase, c’est qu’on peut l’interpréter aussi bien de façon négative que de façon positive et cela peut nous faire du bien comme du mal.

    Je peux me dire que c’est beau d’accepter les vagues de la vie et de nous laisser porter par elles vers des horizons toujours nouveaux, comme dans une belle aventure qui nous offre sans cesse de nouvelles surprises, jamais monotones, et qui nous font dire que cette vie est tellement passionnante.

    Mais je peux me dire aussi que les beaux moments que j’ai vécus ne pourront malheureusement plus se répéter. Et cela devient encore plus douloureux quand on pense à des êtres chers que l’on a « perdus ». La vie peut en être complètement bouleversée.

    Alors que faire ? Est-ce une question de chance ? Il y aurait des gens qui sont plus heureux que d’autres parce qu’ils n’ont pas eu certains malheurs dans leur vie, qui leur donnent pour toujours un sentiment de profonde tristesse ?

    Il y a en moi quelque chose qui se révolte quand on en arrive à de telles conclusions. Il en va du sens du mot « accepter » qui peut lui aussi être pris dans un sens éminemment positif : se laisser faire et se laisser aimer tout simplement par la vie telle qu’elle se présente. Ou bien se résigner au fait que la vie est quelque part bien triste, qu’il ne sert à rien de se plaindre sans cesse de ce qui nous arrive, car on ne peut pas changer ce destin qui nous est tombé dessus.

    Je sais qu’il est des blessures qui laisseront en nous toujours des cicatrices. Mais les cicatrices ne sont pas toujours négatives. On peut porter avec fierté les cicatrices d’épreuves passées qui ont changé notre vie, qui nous ont fait mûrir, qui nous ont donné une sensibilité nouvelle pour comprendre la souffrance des gens. Les personnes les plus merveilleuses que j’ai rencontrées au cours de ma vie et qui ont illuminé mon chemin, ont toujours été des gens qui avaient connu, à un certain moment de leur vie, et parfois même durant presque toute leur vie, comme certaines personnes handicapées, de grandes souffrances.

    Il y a là un mystère qu’on ne pourra peut-être jamais comprendre véritablement sur cette terre. Mais il n’est pas nécessaire de tout comprendre pour être heureux, il est nécessaire d’aimer et d’être aimé. Si je parviens peu à peu à transformer le vide ressenti, par ce passé qui me manque tellement, en une nouvelle opportunité de créer du positif et de l’espoir autour de moi, je verrai tôt ou tard ce positif et cet espoir me changer la vie et les idées, comme un surprenant et merveilleux boomerang. Et je découvrirai alors le miracle de voir refleurir en moi ce passé qui me semblait disparu pour toujours comme le sel nouveau d’un présent inattendu que je peux maintenant recréer en moi et avec toutes les personnes que j’aime. Un vide qui redevient plein comme par miracle. Il faut l’expérimenter pour y croire, mais ce n’est pas une illusion…


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  • J’ai relu récemment un de mes articles, publié le 22 octobre 2017 dans la rubrique « Au bout de soi-même » et qui s’intitulait « J’ai seulement besoin de t’aimer ! » Ce n’est pas un mauvais article. De nombreuses personnes m’ont remercié de l’avoir écrit. J’ai essayé alors d’expliquer comment l’amour porte en lui-même sa force intérieure, sans devoir attendre nécessairement la réponse de l’autre. Car conditionner notre amour à cette réponse de l’autre risque de le rendre finalement faible et dépendant des caprices de cet autre et cela amène souvent à de grandes déceptions.

    Mais je me disais maintenant que cette affirmation un peu forte : « J’ai seulement besoin de t’aimer ! », pouvait être comprise par l’autre dans le sens qu’au fond je suis autosuffisant et que je n’ai pas besoin de son amour, et ce serait une bien vilaine conclusion. Alors comment résoudre ce problème ?

    Nous sommes ici dans la rubrique « Reflets du paradis » et nous allons partir du paradis. Car le seul véritable amour est celui qui se vit en Dieu, Père, Fils et Esprit de toute éternité. Un amour de réciprocité infinie, dans lequel chacun accueille l’autre et se donne à lui, pénètre dans le cœur de l’autre et se laisse à son tour pénétrer par lui, dans ce miracle de l’amour trinitaire où chacun se fait entièrement un avec l’autre et reste pourtant totalement lui-même…

    C’est cet amour-là que Dieu a semé dans le cœur de l’homme. Mais l’homme a perdu en route la clé de l’amour et il a transformé son paradis en enfer. Heureusement que Jésus est venu parmi nous sur la terre pour vivre cet amour comme un homme normal et nous montrer le chemin du ciel sur la terre, que nous ne savions plus trouver.

    Alors, de quoi ai-je besoin lorsque j’aime ? Ai-je besoin d’abord d’aimer ou d’être aimé ? Ai-je besoin d’être rempli d’amour en moi-même que je peux partager avec les autres, ou ai-je besoin de recevoir cet amour des autres ? En fait tout cela à la fois. Car, pour aimer, je dois d’abord être branché à la source divine de l’Amour. Et je trouve cet Amour en Dieu qui me le donne et qui le sème en moi. Mais où Dieu va-t-il me le donner et le semer en moi ? Là est la question véritable.

    Au cours des siècles de vie du christianisme et de la plupart des religions on a fait le plus souvent de ce ressourcement à la fontaine de Dieu une affaire personnelle, individuelle, où chacun se débrouille plus ou moins tout seul, même si c’est avec une certaine communion avec les autres.

    Nous cherchons cette source de l’Amour dans la prière au fond de notre cœur, dans la présence réelle de Dieu dans l’eucharistie ou la Parole, dans la vie de service auprès de nos frères et en particulier des plus pauvres et des plus souffrants. Mais nous avons encore très peu appris à nous brancher sur la source de l’Amour qui est présente aussi dans le cœur du frère et au milieu de ces frères et de ces sœurs qui s’aiment et qui sont unis avec Jésus au milieu d’eux.

    Quand on en arrive à se recueillir devant la présence de Jésus dans le cœur du frère et au milieu de nous, comme on se recueille devant le tabernacle où « vit » Jésus Eucharistie, comme Chiara Lubich nous l’a si souvent indiqué, tout change…

    A ce moment-là, j’ai bien sûr besoin d’aimer l’autre sans cesse, parce que l’amour divin que Dieu a semé en moi ne pourra jamais s’arrêter, s’il est un amour réel, à la fois humain et divin. Mais pour qu’il ait la force de ne jamais s’arrêter, il faudra qu’il ne se débranche jamais de la source divine de l’Amour.

    Alors, j’aurai toujours besoin de t’aimer, sinon cela voudrait dire que l’amour en moi est en train de faiblir ou de disparaître. Mais j’aurai aussi besoin que tu m’aimes dans la réciprocité, car toi que j’aime et qui m’aime en même temps, tu es aussi une des sources à laquelle je peux toujours puiser cet amour. Cela donne le vertige de voir comment Dieu nous a fait un tel cadeau, nous a donné une telle responsabilité. Lui qui aurait pu dire : « Aimez-moi ! », nous a dit pourtant : « Aimez-vous les uns les autres ! » Car il savait que nous avons désormais en nous la possibilité d’être une source de Dieu pour le frère. Alors bien sûr que j’aurai besoin de toi pour toujours. Mais ce sera un besoin qui me laissera, en Dieu, toujours libre. Car si tu t’arrêtes un jour de m’aimer, cela me poussera seulement à t’aimer encore plus pour que tu retournes, et si moi, j’ai aussi mes moments de faiblesse, tu trouveras en Dieu la force de m’aimer encore plus, car désormais nous ne pourrons plus jamais vivre sans cette réciprocité trinitaire qui nous ouvre déjà la porte du ciel sur la terre !


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  •  « Qui vous accueille, m’accueille ; et qui m’accueille accueille celui qui m’a envoyé. » (Mt 10,40)

    [Un article qui aurait dû paraître en septembre 2019 et que j’ai complètement oublié dans un tiroir : le voilà enfin]

    Tout le message de la Bonne Nouvelle est une révélation progressive de la vie du ciel au milieu de nous, telle que Jésus est venue pour nous l’apporter. Nous avons vu déjà comment Jésus nous fait découvrir peu à peu l’Amour qui règne « là-haut » entre le Père et le Fils dans l’Esprit : le Père et le Fils qui « passent leur temps », si l’on peut se permettre de parler ainsi de Dieu, à se donner l’un à l’autre de tout leur être et à s’accueillir en même temps dans la réciprocité la plus totale.

    Le but unique de Dieu n’est pas d’abord de faire tel ou tel miracle ou tel enseignement qui va bien sûr nous servir immensément, mais surtout d’entrer en Jésus dans la relation trinitaire qui se vit au Paradis. Nous avons vu, dans la prière du Notre Père, comment Jésus voudrait de tout son cœur que nous entrions nous aussi dans cette relation d’amour réciproque qu’il a de toute éternité avec le Père. Cela devrait nous donner le vertige, un beau vertige, si nous nous arrêtions pour comprendre réellement ce qui est en train de nous arriver ainsi en Jésus.

    Tout le reste est finalement secondaire, les réussites ou les échecs à la suite du Christ, les moments de croix ou de résurrection, pourvu que chaque jour nous laissions l’Esprit en nous « accueillir » Jésus tel qu’il se présente à nous, dans la prière, dans l’eucharistie, dans la Parole, dans nos frères et nos sœurs en humanité et au milieu de nous. Et alors nous n’avons plus qu’à nous laisser porter par cette vague divine qui nous conduit au Père, que nous en soyons conscients ou non, que nous dormions ou non, comme cette semence du royaume de Dieu semée en nous et au milieu de nous, qui ne cessera plus jamais de grandir, car le Père en Jésus a commencé à nous adopter pour toujours.

    Mais puisque Jésus s’adresse ici à ses disciples, et donc finalement à chacun de nous qui avons décidé de le suivre, quelle responsabilité nous donne-t-il en même temps ! Car grâce à cette intimité que j’ai commencé à découvrir entre moi et Jésus, et à travers Jésus, entre moi et le Père et l’Esprit, je peux être pour chaque prochain que je rencontre une porte ouverte sur le ciel. Ce prochain qui m’accueille de tout son cœur va maintenant accueillir Jésus en moi et le Père, et si notre amour est réciproque, nous allons nous entraîner tous ensemble sur le chemin du ciel. Il y a déjà là en une toute petite phrase, tout le dessein de Dieu sur l’humanité.


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  • Bien chers lecteurs,

    Au cours de cette période, notre blog est resté longtemps en silence, mais vous pouvez y trouver tout de même quelques articles qui pourraient vous plaire.

    Du 2 au 12 mars, puis plus tard les 14 et 16 mai, j’ai publié de nouveau dans « Perles de la Parole » une série d’articles sur l’Evangile de Marc, de l’année 2015, comme préparation à la lecture du chapitre 16 de Matthieu : ces deux évangiles se ressemblent beaucoup, mais chacun garde tout de même toujours son originalité. Ce sont « De Marc à Matthieu 16 » (articles de 1 à 7).

    Le 4 mars, j’ai écrit dans « Désorientés » : « Le déluge des médias » pour nous aider à savoir nous diriger au milieu de ce bombardement médiatique qui nous envahit chaque jour de plus en plus et qui crée souvent beaucoup de confusion…

    Le 8 mai, après une longue pause, je suis revenu à la vie publique avec « Notre coronavirus à nous » dans la rubrique « Interdépendance ». C’est impressionnant tout de même de voir tout ce que ce fameux coronavirus a changé dans nos vies.

    En cette période difficile, j’ai essayé de répondre, encore dans la rubrique « Désorientés », à une question cruciale : « Faut-il se protéger contre la souffrance ? »

    Le 12 mai, j’écrivais dans « Reflets de paradis » : « Si loin, si près » sur les relations avec nos amis ou nos proches quand la vie nous empêche de nous retrouver.

    Puis à partir du 18 mai et jusqu’au 28, je me suis plongé, dans « Perles de la Parole », dans le chapitre 16 de Matthieu, avec « Matthieu 16 », « Laisser Dieu comprendre en nous », « Enfin j’ai compris ! », « La béatitude du Père », « La famille de la maison de Dieu » et « Nous ouvrir les uns aux autres le Paradis ».

    Bonne lecture, si vous ne l’avez pas encore faite !


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