-
Ce matin, en ouvrant internet, j’ai eu l’impression d’être frappé de plein fouet par un déluge de nouvelles négatives, une véritable douche froide… pas vraiment surprenante à vrai dire, parce que ce n’est que la continuation de la douche froide de presque chaque jour de toute cette dernière période. Le Liban va mal et il semble que plus personne n’est plus en mesure de prendre la responsabilité de son avenir. Chacun se cache derrière les fautes de l’autre et on nous annonce une catastrophe irrémédiable. Mais nos amis des pays voisins ne sont pas dans une situation meilleure. Si certains gouvernants surnagent au milieu des mensonges, de la corruption et de l’hypocrisie en essayant de tirer encore des profits personnels du pouvoir alors que tout va mal autour d’eux, leurs peuples vont de mal en pis et on dirait parfois que c’est le dernier de leurs soucis. Sans parler de la plupart des dirigeants de ce qu’on appelle les « grandes puissances » de ce monde, qui semblent avoir oublié définitivement la lutte pour les droits de l’homme, pour l’avenir de notre planète, pour la faim dans le monde et toutes les autres urgences de l’humanité. Comme si la conscience était mise en veilleuse en attendant des temps meilleurs. La faute à nos gouvernants ? Mais on dit bien justement que chaque peuple a souvent les responsables qu’il mérite. Alors, comment réagir devant tout ça ?
Au milieu de toutes ces pensées négatives qui essayaient de m’envahir, je l’avoue avec une certaine honte de moi-même, j’ai décidé d’un coup de me ressaisir. Je me suis d’abord regardé moi-même un instant. Je vais bien, très bien même. J’ai une santé merveilleuse malgré l’âge qui avance. Je suis plein de beaux projets qui marchent en grande partie. Je suis entouré de tellement de personnes avec qui la relation est merveilleuse. Je me débats avec mes amis dans une foule de problèmes, mais le résultat c’est que la solidarité, la confiance, l’espoir grandissent chaque jour ainsi en nous et entre nous. « Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir », nous dit ce beau proverbe populaire. Alors, pourquoi nous laisser impressionner par ces nouvelles des médias tellement pessimistes, quand les trois quarts de notre journée peuvent être remplis de bonté, de beauté, de vérité à contempler, d’amour à partager, de bonheur à découvrir au milieu de la tempête ? Il y a quelque chose de surréaliste dans la situation de l’humanité d’aujourd’hui. Trop d’aspects disproportionnés, comme les morceaux d’un puzzle qui pourraient nous donner une image magnifique, mais qui, mis ensemble de travers, nous font voir un monstre à la place de ce paysage magnifique. La panique n’arrangera certainement jamais les choses. A nous de nous ressaisir, d’aller chercher ces amis qui luttent encore pour le bien de l’humanité et relevons ensemble la tête et le cœur. Nous ne sommes pas encore tous morts !
votre commentaire -
[Pour nous préparer à la lecture du chapitre 16 de l’Evangile de Matthieu, nous reprenons quelques commentaires publiés dans ce blog en 2015]
« Pourquoi cette génération demande-t-elle un signe ? » (Mc 8,12) (cf. Mt 16,4 : « Cette génération mauvaise et adultère réclame un signe »)
Pourquoi Jésus s’indigne-t-il que cette génération, celle des pharisiens et des scribes de l’époque, demande un signe ? N’est-ce pas lui qui nous a dit un jour : « Demandez et vous obtiendrez. » ? Oui, bien sûr, mais ici c’est complètement différent. Jésus est venu tout donner à l’humanité. Il n’est pas encore à la fin de sa mission, il n’a pas encore donné sa vie jusqu’au bout sur la croix, mais il donne déjà tout, son temps, ses forces, son attention, son amour, sa puissance de guérison, sa sagesse, ses conseils, la vie du ciel qu’il porte en lui, mais ces scribes et ces pharisiens ne veulent rien voir. Ils font comme si Jésus n’avait rien fait. Comme si, à la fin d’un repas somptueux où la maîtresse de maison a mis tout son temps, ses forces et son amour, on lui demandait : « J’ai faim, tu n’aurais pas quelque chose à me mettre sous la dent ? », comme si tout le repas abondant n’avait servi à rien. Jésus nous apporte Dieu servi sur un plateau, sans que nous ayons presque à faire d’efforts pour le recevoir et bénéficier de son action et voilà qu’on lui demande encore un signe du ciel. On se moque de lui. Ou bien ces scribes et ces pharisiens sont tellement aveuglés qu’ils ne comprennent rien.
Mais laissons de côté maintenant ces scribes et ces pharisiens et rappelons-nous que l’Evangile s’adresse à nous aujourd’hui. Combien de fois nous nous plaignons de notre vie, sans même penser à remercier Dieu de nous l’avoir donnée. Combien de fois nous perdons l’espoir ou la patience, aveuglés par nos petits ou grands problèmes quotidiens qui nous empêchent de voir la réalité. Et la réalité c’est que Dieu nous a tout donné et qu’il est là à nos côtés. Que voudrions-nous de plus encore ? Combien de fois nous prions pour obtenir des bienfaits et des miracles qui nous ont déjà été accordés mais que nous n’avons même pas su voir, pour des grâces qui nous sont tombées dessus sans même que nous nous en apercevions. Dieu est là et il ne nous abandonnera jamais, mais il demande quand même un peu plus attention à sa présence, avant de lui demander encore et encore une foule de miracles qu’il a déjà faits pour nous depuis longtemps et qu’il continue à faire. Ne sommes-nous pas encore debout et en vie ? C’est vrai que dans cette vie il y a aussi beaucoup de souffrances, mais voudrions-nous avoir le fruit de la souffrance sans passer par elle ? Voudrions-nous être traités encore mieux que Jésus lui-même ? Nous rêvons peut-être parfois comme de petits enfants gâtés, alors qu’en prenant la vie comme Dieu nous la donne, mais avec responsabilité, nous aurions déjà beaucoup de réponses à nos petits problèmes et nous commencerions à nous occuper plus sérieusement des problèmes des autres, des problèmes de cette humanité qui souffre autour de nous, et nous aurions beaucoup moins de questions pour nous-mêmes…
votre commentaire -
Pour ceux qui n’ont pas réussi à suivre ce mois encore assez intense, voici les titres de février. Nous avons commencé, dans la rubrique « Désorientés » par deux articles du 1er et 3 février comme commentaires au fameux « plan de paix » du président américain : « Vous êtes un homme, Mr Trump ? » et « Crime contre l’humanité ».
Le 5 février, j’ai écrit « Faits pour l’infini » dans « Reflets du paradis ». Le 11, « Ce blog qui a changé ma vie » dans « Accueil » : une manière de remercier tous mes lecteurs pour cette belle aventure ensemble qui dure déjà depuis 5 ans. Le 13, c’était « Pauvre conscience » dans « Au bout de soi-même » et le 15 du mois « Guérir » dans « Au cœur du verbe ».
Les 7, 9 et 17 février, la reprise d’ancien articles sur l’Evangile de Marc pour nous préparer à aborder le chapitre 15 de Matthieu : « De Marc à Matthieu 15 (1 – 2 – 3) », dans « Perles de la Parole ». Puis le 19, l’introduction elle-même à « Matthieu 15 », suivie de trois « Perles de la Parole » les 21, 25 et 27 février : « Eviter les conflits inutiles », « Se laisser planter par Dieu » et « Un Dieu qui nous obéit ».
Et enfin, le 23 février, dans « Désorientés » : « La panique du coronavirus ».
Bonne lecture, ou relecture à tous !
votre commentaire -
« Femme, ta foi est grande, qu’il te soit fait comme tu veux. Et à l’heure même, sa fille fut guérie. » (Mt 15, 28)
Ici, nous nous trouvons devant un des plus grands miracles de l’Evangile. Mais le plus extraordinaire, c’est que ce miracle semble se faire au premier abord contre la volonté de Jésus, qui avait refusé dans un premier temps d’écouter la demande de la Cananéenne qui le suppliait de guérir sa fille.
« Ta foi est grande, qu’il te soit fait comme tu veux. » Jésus se laisse vaincre et convaincre. C’est le comble de l’amour. C’est la logique d’un Dieu qui s’est fait tout petit pour naître à Bethléem comme un enfant normal et qui accepte maintenant d’obéir à une femme qui ne fait même pas partie de sa famille religieuse.
C’est le plan de Dieu qui continue à se réaliser. Il avait commencé avec Marie élevée au rang de partenaire de la Trinité et voilà que maintenant n’importe quelle personne, si elle se prête au jeu de Dieu, peut entrer à son tour dans la relation divine d’amour entre le Père, le Fils et l’Esprit. Mais quel est ce jeu auquel il faut se prêter ? Simplement écouter en son cœur le souffle de l’Esprit qui est là pour chacun de nous sans distinction. L’Esprit qui avait parlé à Joseph pour sauver la Sainte Famille, qui avait suggéré à Elisabeth comment accueillir Marie et qui parle maintenant à une païenne qui semble si loin de Dieu.
La leçon est tellement claire : ne jugeons maintenant plus jamais les personnes sur les apparences, sur leur passé, sur les étiquettes que les gens leur ont collées sur le visage. Ne jugeons pas, tout simplement. Essayons seulement de nous brancher sur l’Esprit en nous et au milieu de nous, du matin au soir, et nous aurons beaucoup de surprises, de belles surprises. Nous verrons des situations inextricables trouver des solutions, des nœuds se défaire comme par enchantement, la lumière jaillir tout à coup au cœur d’un tunnel, parce que nous ou quelqu’un autour de nous aura décidé de se mettre à l’écoute du cœur de Dieu. Ecoutons-le… et Lui fera le reste et il sera tellement heureux de le faire, il n’attend qu’un petit signe de nous pour déverser sur nous toute la puissance de son Amour !
votre commentaire -
« Toute plante que mon Père du ciel n’a pas plantée sera arrachée. » (Mc 15, 13)
C’est encore la logique de Dieu apparemment terrible, mais en fait tellement libératrice que Jésus nous dévoile dans cette petite phrase.
On pourrait la lire avec un sentiment de crainte devant ce Dieu inexorable qui va détruire tout ce qui n’est pas construit sur la base de son Royaume. Pauvres de nous, alors, qui allons bientôt être balayés par le feu du jugement de Dieu qui ne va rien laisser de tout ce que nous avons vainement tenté de construire tout au long de notre vie, si nous n’avons pas été parfaits. Ce serait alors une religion de peur, de méfiance, de jugement et de châtiment que Dieu aurait voulu instaurer sur la terre…
Cela voudrait dire simplement que nous n’avons encore rien compris au message d’amour immense que Jésus est venu porter sur la terre, en donnant même sa vie pour ce but merveilleux. Jésus est venu parmi nous pour construire la famille des enfants de Dieu. La famille de ceux qui, au-delà de leurs limites et de leurs faiblesses, ont accueilli la Bonne Nouvelle de la lumière de Dieu venue illuminer nos ténèbres, la Bonne Nouvelle de la résurrection qui a vaincu la mort.
Jésus nous dit ici tout simplement que toute autre préoccupation est une perte de temps dans l’édification de cette famille divine au cœur de l’humanité. Et c’est au fond ce que l’histoire de ces 2000 ans nous confirme. Le royaume des juifs de l’époque a été balayé. Mais l’empire romain n’a pas duré beaucoup plus. Tous les royaumes, les empires, les dictatures de ce monde se sont élevés les uns après les autres, et se sont écroulés les uns après les autres irrémédiablement. Ce qui est resté, c’est la Bonne Nouvelle et la vie de tous ceux qui se sont branchés sur elle, les saints connus ou inconnus, les hommes de bonne volonté qui ont suivi cette Bonne Nouvelle peut-être même sans s’en rendre compte, parce que leur cœur et leur esprit étaient « plantés » par Dieu lui-même.
Alors tout change. Nous ne devons plus nous laisser impressionner par le mal qui semble régner sur le monde et détruire la vérité. Nous devons simplement laisser grandir en nous la semence de Dieu et la partager, la semer à notre tour autour de nous sans nous lasser. Nous serons peut-être persécutés, attaqués de tous côtés, tués comme martyrs, mais cela ne changera rien à la victoire du bien sur le mal, en chacun de nous et en toute l’humanité. Sans voir en cela la victoire des « bons » sur les « méchants », car nous avons tous en nous-mêmes du « bon » et du « méchant » jusqu’à la fin de notre vie. Mais nous devons seulement donner notre vie chaque jour, le plus possible, et tous ensemble, pour que la plante de Dieu ne cesse de grandir. Car en fin de compte Dieu est le seul qui voit et qui comprend vraiment ce qui se passe. Au-delà des apparences trompeuses qui nous font perdre beaucoup de temps et d’énergie pour bien peu de résultats quand nous nous prenons pour des juges universels qui jugent le mal, mais qui ne savent pas se brancher sur l’amour de Dieu.
1 commentaire