• Ce n’est pas une provocation, c’est une question que je me pose bien sincèrement ces jours-ci depuis la publication de ce que vous avez eu le culot d’appeler un « plan de paix ».

    Voyez-vous, pour moi un homme est d’abord un membre de l’humanité, quelqu’un qui remercie cette humanité de lui avoir donné la vie. Quelqu’un qui considère tous les hommes comme ses frères et sœurs sans exception. Mais un homme c’est aussi quelqu’un qui a une conscience qui le distingue justement des animaux. Quelqu’un qui est sensible aux progrès que l’humanité fait de plus en plus en se battant pour la justice et pour les droits de l’homme…

    Un homme est quelqu’un qui aime son semblable, c’est-à-dire qui veut sincèrement son bien de tout son cœur. Nous n’allons pas perdre du temps ici à parler d’exceptions, comme celle des gens malades ou dangereux que l’on doit isoler pour les empêcher de faire du mal au reste de la société. Mais prenons les peuples dans leur ensemble. Un homme, c’est quelqu’un qui aime le peuple de l’autre comme son propre peuple, car il sait bien que l’avenir de l’humanité passe par l’harmonie dans les relations entre tous les peuples sans exception.

    Quand j’étais enfant, c’était l’époque de l’indépendance de nombreuses jeunes nations qui découvraient finalement la joie et la dignité d’être libres et de décider chacun de son propre avenir. L’indépendance était certainement un grand progrès par rapport à la dépendance d’un peuple vis-à-vis d’un autre qui le domine et l’asservit, qui l’occupe et le colonise sans aucun respect de son identité. Mais l’indépendance n’est qu’un premier pas vers une interdépendance harmonieuse entre les peuples, et non pas un but en soi. Imaginez que tous ces peuples finalement indépendants refusent d’avoir des relations entre eux, ce serait un véritable enfer, le début de nouvelles guerres et le retour rapide à la « dépendance ».

    Et puis un homme est quelqu’un qui cherche la paix avec son semblable, à commencer par la paix avec son ennemi, s’il en a. Faire la paix avec l’autre veut dire chercher ensemble la paix de l’autre qui pourra en même temps me garantir la paix à moi-même et à mon peuple. Un plan de paix ne veut pas dire : voilà comment faire pour que les autres me fichent finalement la paix, pour que les autres ne me dérangent jamais plus et qu’ils me laissent faire tranquillement tous mes caprices…

    Voyez-vous, Mr Trump, si vous n’êtes même pas capable de vous arrêter un instant à vous demander comment l’autre se sent dans sa peau, dans son identité, dans sa dignité, dans sa culture, dans sa conscience, qu’est-ce que vous faîtes dans la politique qui devrait être le plus beau service à l’humanité ? Vous pensez être le président d’un peuple qui croit défendre les valeurs de liberté et des droits de l’homme et vous faîtes exactement le contraire. Vous êtes un escroc, une personne malade ? Je n’arrive pas à comprendre. Mais ce que j’arrive encore moins à comprendre c’est comment il y a encore des millions sinon des milliards de gens qui vous suivent comme si de rien n’était. Ils ont peur de dire la vérité, ils ont peur de vous, de vos armes et de votre argent ? Arrêtez-vous, s’il vous plaît avant qu’il ne soit trop tard, avant que des gens désespérés se lancent dans des violences qui dépasseront tout ce que nous avons connu jusqu’à aujourd’hui et qui finiront par détruire l’humanité pour toujours.


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  • Chers fidèles lecteurs, comme chaque mois voici un aperçu rapide des publications de notre blog durant ce premier mois de l’année, au cas où vous n’auriez pas pu tout suivre.

    Le 2 janvier, nous avons commencé par « Bonne année de lumière » dans « Accueil ». Le 4, suivait un article sur « Notre unique valeur » dans « Désorientés ».

    Puis trois articles pour finir les commentaires sur le chapitre 13 de l’Evangile de Matthieu, dans « Perles de la Parole », les 6, 8 et 10 janvier : « Le soleil de Dieu », « Trésor pour toujours » et « Disciples de Dieu ».

    De là, toujours dans « Perles de la Parole », nous sommes passés au chapitre 14 de Matthieu. Le 12 et le 14, deux articles « De Marc à Matthieu 14 » (1 et 2). Puis le 16 janvier l’introduction à « Matthieu 14 », suivie de quatre nouvelles « Perles de la Parole », les 18, 22, 24 et 26 janvier : « La folie de Dieu », « Viens ! », « Hommes de peu de foi ? » et « L’expérience de Dieu ».

    Et enfin, pour changer de registre, « Arrêtez la haine », le 20 janvier, dans « Batailles », et le 28 du mois, dans « Désorientés », « Comme si nous avions peur du positif ».

    De quoi méditer et dialoguer longuement. Bonne lecture à tous !


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  • On dirait que notre monde est malade. Comme si nous avions peur du positif, peur d’être optimistes, peur d’espérer, peur de réussir. A peine quelqu’un essaye de donner un peu de lumière et d’espoir pour encourager des gens qui souffrent, pour leur dire qu’on peut sortir un jour du tunnel, que nous ne sommes pas condamnés à vivre tout le temps dans le malheur, voilà que mille voix s’élèvent pour nous ramener à tout ce qui ne va pas, à tout ce qui est triste, à tout ce qui peut nous décourager. Comme la maladie de celui qui préfère rester malade plutôt que de prendre le risque de guérir et de devoir enfin affronter la vie avec tous ses défis…

    Il y a quelques jours, je publiais une phrase sur Facebook qui disait : « Il y a énormément de ferment positif dans notre monde d’aujourd’hui. A nous de le découvrir, de l’encourager… » Et une de mes amies, une de mes meilleures lectrices de répondre aussitôt : « Mais dans ce monde aussi se trouvent des millions de profiteurs et de lâches égoïstes ! »

    Et alors ? Pourquoi tout de suite ce pessimisme qui vous met par terre ? Mais bien sûr qu’il y a des millions de personnes qui ne savent pas ce que c’est que de penser aux autres, qui vivent apparemment continuellement repliées sur elles-mêmes et leurs petits ou grands problèmes. (Je dis bien « apparemment » parce qu’on ne sait jamais vraiment ce qui se passe dans la conscience d’un homme.) Et si l’on s’amusait à faire des statistiques, on trouverait peut-être que le mal est plus courant que le bien dans notre monde en dépression. Mais qu’est-ce que ça change, toutes ces statistiques du malheur ?

    Moi, je ne connais qu’une vie. C’est la vie des gens qui m’ont ouvert les yeux un jour sur le sens de notre voyage sur cette terre, qui m’ont fait comprendre qu’il existe une clé pour la paix et le bonheur de l’humanité et que chacun a même sa clé à lui pour aimer et servir ses frères. Tout le reste n’a de sens que dans cette lutte de tous les jours pour apporter la lumière où il y a les ténèbres, la sérénité où règne l’angoisse, la solidarité là où semble triompher la loi du plus fort contre le plus faible.

    Toute autre considération est du temps perdu, du temps volé sur l’urgence de notre bataille au service de nos frères en difficulté. Entendons-nous bien, il faut évidemment repérer le mal et la misère pour les combattre, mais pas pour trouver des prétextes à ne rien faire. Et arrêtons de voir tout noir quand quelqu’un nous montre un peu de ciel bleu. Arrêtons de dire que nous avons essayé d’aider les autres et que cent fois cela n’a pas marché. Et alors ? Mon voisin est méchant ! Et alors ? Les Chinois ont de mauvaises intentions ! Et alors ? Les religions font plus de mal que de bien ! Et alors ? A quoi ça sert de guérir, puisqu’un jour nous allons tous mourir ?... Tous ces raisonnements qui servent seulement à refuser de sortir de soi et de sa médiocrité sont le véritable cancer de l’humanité. J’ai eu la chance de rencontrer des gens qui m’ont fait sortir de ce cercle misérablement vicieux, alors je n’ai plus rien d’autre à faire que de donner ma vie pour cet espoir, qu’on me comprenne ou non. Mais quand on parvient à redonner la joie à qui l’avait perdue, même à une seule personne, cela compense abondamment toutes les critiques qui pleuvent quand vous essayez de faire un peu de bien autour de vous !


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  • « Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba. Alors ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent : ‘Vraiment, tu es le Fils de Dieu !’ » (Mt 14, 32-33)

    Dans l’Evangile de Matthieu, c’est la première déclaration aussi claire des disciples qui sont bouleversés. Au chapitre 16, Pierre dira finalement, plus officiellement, à Jésus : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! » Le ciel commence à s’ouvrir plus clairement devant eux, parce qu’ils ont vu, ils ont expérimenté la force du Royaume : Dieu est descendu parmi eux et cela devient tellement évident.

    La foi n’est donc pas une question de réflexion ou d’enseignement théorique. La foi est d’abord l’expérience d’avoir touché du doigt la puissance de Dieu qui vient changer notre vie, bouleverser toutes nos catégories. Après cela, la réflexion et l’enseignement vont être bien utiles pour mieux comprendre ce que tout cela veut dire. Mais tout commence par une rencontre, un évènement d’amour qui sauve. Et cette expérience se fait souvent en communauté. Les disciples n’ont pas tous goûté directement la puissance de Dieu, mais ils ont vu Pierre le faire et cela leur a suffi, car l’amour entre eux est capable de leur faire partager tout ce que l’autre vit devant eux.

    Personne ne connaît les temps de Dieu. Personne ne sait quand telle ou telle personne va être finalement touchée par une grâce qui va complètement transformer sa vie. Mais cette grâce lui arrivera tellement plus vite si Jésus est déjà présent au milieu de nous et de notre amour réciproque. Quelle belle responsabilité tout de même qui devrait nous pousser à ne plus vivre désormais que pour ce simple but jusqu’à la fin de nos jours : la passion de vivre ensemble pour que les plus de gens possible puissent avoir le bonheur de découvrir un jour que Dieu est là tellement proche de chacun de nous et qu’il nous aime !

     

     


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  • « Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus. Mais voyant qu’il y avait du vent, il eut peur ; et, comme il commençait à enfoncer, il cria : ‘Seigneur, sauve-moi !’ Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit et lui dit :’ Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ?’ » (Mt 14, 29-31)

    Un bel épisode de l’Evangile où tout se passe tellement vite. Jésus a à peine dit à Pierre : « Viens ! » Et Pierre se jette sur les eaux de la surface du lac. Il veut faire la même folie que Jésus, marcher sur l’eau comme on marche sur la terre ferme, en défiant les lois de la nature. Mais il a confiance. Puisque Jésus l’a fait, il sait qu’il peut le faire aussi à son tour. Et puis Jésus le regarde et l’attend. Jésus l’aime. L’amour efface toutes les peurs, toutes les appréhensions…

    Mais voilà que le vent commence à se lever et l’on sait que le vent du lac de Tibériade peut provoquer de véritables tempêtes comme celle que Jésus a apaisée un jour dans la barque avec ses disciples. Et alors, en un instant tout change. La foi fait place à la panique. Pierre ne regarde plus Jésus, il se regarde lui-même avec ses faiblesses, ses incapacités. Il ne sait peut-être même pas bien nager. Et le voilà qui commence à enfoncer…

    Mais, heureusement, il se tourne de nouveau vers Jésus et appelle au secours. Et Jésus étend la main et le sauve, non sans le réprimander bien fort pour son manque de foi. Une foi tellement fragile qu’elle n’a duré que quelques secondes et a été engloutie par les circonstances extérieures qui ont tout conditionné.

    C’est le résumé de la vie de chacun de nous. La foi, pleine de bonne volonté au départ, qui se perd en chemin pour un peu de vent qui souffle, alors que rien n’a vraiment changé : Jésus est toujours là qui nous tend la main et qui nous aime et qui ne nous quittera jamais. Bien sûr que Jésus lui fait tout de suite un beau reproche. Mais Jésus n’est pas fâché. Il connaît nos limites, il sait combien nous sommes fragiles. Son reproche est plus un encouragement à recommencer qu’autre chose.

    Jésus est toujours là avec sa miséricorde. Il ne nous juge jamais, ne nous condamne jamais. Nous tombons mille fois et il nous tend la main mille fois pour nous remettre sur le bon chemin. Il supporte toutes nos faiblesses et même nos infidélités, nos trahisons. Il va même confier un jour son Eglise naissante à Pierre qui vient à peine de le trahir. Alors pourquoi ne pas méditer sur tout cela et essayer d’être un peu plus forts dans notre foi, tâcher de ne plus trop nous regarder et de ne pas trop prêter attention à tous les vents du monde qui soufflent autour de nous et qui ne peuvent rien faire tant que Jésus est là ?

    Et comme Jésus est aussi tellement présent dans nos frères et nos sœurs, avec lesquels nous partageons cet amour de l’Evangile, pourquoi perdre tout ce temps à avoir peur alors que le monde entier attend la Bonne Nouvelle que nous pourrions ensemble lui donner, si nous nous arrêtions un peu moins souvent en route…

     


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