• Pourquoi sentons-nous confusément que l’homme est si grand, alors qu’il apparaît si petit et si faible, perdu comme une fourmi au cœur de l’univers, condamné à se battre au milieu de ses limites de temps et d’espace qui semblent lui laisser une si petite marge de manœuvre ?

    C’est que l’homme est d’abord un mystère. L’homme a en lui une dimension d’infini qu’il porte en son esprit, sa conscience, son âme et même son corps, qui en fait la perle de l’univers. L’homme est une goutte d’infini venue se concrétiser dans un atome de matière, qui vient faire de cet atome à son tour un infini qui le transcende. L’homme vient de l’infini et y retourne. Et toutes les limites qui semblent le conditionner et contre lesquelles il se bat toute une vie, corps et âme, sont comme le symbole d’une porte qui pourrait le refermer pour toujours sur lui-même et sa petitesse, mais qui peut en même temps l’ouvrir justement à l’infini.

    Toute la vie de l’homme se passe dans cette dimension entre le drame, la résignation, la révolte, le rêve et l’espoir. Pourquoi cet athlète qui vient de battre le record du monde du marathon de quelques secondes se sent-il tout à coup comme le héros de l’humanité ? Concrètement cela n’a pas changé grand-chose à sa vie. Ce n’est pas parce qu’il a battu un record mythique qu’il est devenu maintenant plus rapide qu’une gazelle ou qu’un léopard. Mais cette passion fanatique et apparemment folle de la compétition sportive est un de aspects de ce symbole qui fait sentir à l’homme qu’il est toujours capable d’aller au bout et au-delà de ses limites.

    La beauté inouïe de l’univers de l’art est un autre symbole qui nous accompagne jour après jour. C’est la dimension d’un rêve qui joue avec tout ce qui touche aux sens et aux sentiments de l’homme et le pousse à créer des relations entre les formes, les sons et les couleurs qui sont capables ici encore d’ouvrir sans cesse de nouveaux horizons insoupçonnés qui donnent en même temps le bonheur.

    Et c’est encore ce qui se passe dans toutes les relations sociales, jusqu’à celles tellement incroyables de l’amitié et de l’amour. Qu’est-ce qui fait que, lorsque deux êtres ont l’impression de s’être tout donné dans la plus parfaite réciprocité, d’avoir pénétré dans le cœur l’un de l’autre jusqu’à une dimension qui les transcende, qu’ils sentent justement que leur amour est plus grand que l’univers tout entier ? C’est encore cette goutte d’infini qui les pousse et qui les attire en même temps. Le sentiment que ce qui est en jeu est tellement immense, tellement plus grand que la simple rencontre banale entre deux fourmis de l’univers…

    Et tout cela s’expérimente peut-être plus encore quand l’homme se bat contre la souffrance, la maladie ou la mort. Car c’est devant ces limites extrêmes qu’il trouve en lui une énergie soudaine qui va faire de cette souffrance, de cette maladie et de cette mort, une occasion de se transcender encore plus.  Une occasion de montrer que ces barrières naturelles ne sont qu’une nouvelle opportunité de faire rejaillir l’infini qu’il porte en lui, avec des élans de générosité, de solidarité, de partage qui font sentir à chacun qu’il est bien plus grand que sa propre petite personne. Et qu’en même temps il fait partie d’une famille humaine, d’un peuple humain qui va bien au-delà de ce moment présent que nous vivons. Comme si la dimension historique de la solidarité devenait le symbole de l’immortalité de l’humanité. Avec le sentiment que la souffrance, au lieu d’être un obstacle au bonheur est peut-être le lieu qui révèle le mieux à l’homme le mystère exceptionnel qu’il porte en lui…

    Et c’est aussi pour cela que tout homme qui se sert de ces limites pour ses propres intérêts de courte vue et qui en fait une dimension de prison remplie d’égoïsme et d’injustice réciproques au lieu de les transcender, passe sa vie à côté de son mystère et court après son bonheur sans jamais plus réussir à le trouver, car il a fermé la porte qui allait l’ouvrir sur l’infini. Mais l’homme est tellement plein de ressources incroyables que, tant qu’il n’est pas mort, sa conscience peut encore, jusqu’au dernier moment, lui donner la chance de trouver cette porte et de l’ouvrir, surtout quand nous nous aidons les uns les autres à en arriver là…


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  • Je reviens sur le soi-disant « plan de paix » de Mr Trump. Mais je vais parler aujourd’hui plus clairement et plus directement, puisqu’un de mes amis, à la lecture de mon précédent article « Vous êtes un homme, Mr Trump », a compris apparemment de travers ce que je voulais dire…

    Quand la maison brûle, il faut intervenir au plus vite et ne pas perdre son temps à s’enfermer dans des malentendus. Une chose est claire : on est en train de refuser à un peuple, le peuple palestinien, son identité et sa dignité. Et, pire encore, on essaye d’acheter cette identité et cette dignité à coups de milliards : le comble de l’humiliation pour une personne humaine digne de ce nom.

    Je ne m’arrête pas sur ce que je disais à Mr Trump qui, de toute façon, ne lira pas mon article. Mais mon cri du cœur a un autre but, tellement plus urgent. La responsabilité de tout ce scandale retombe et retombera dans l’avenir sur ceux qui ont conscience du problème et qui ne font rien. Mr Trump est peut-être bien moins coupable que nous si sa conscience est anesthésiée. Mais nous, et je parle ici à mes frères européens et occidentaux, nous qui pensons encore avoir une conscience, que faisons-nous ? Sommes-nous en train de devenir ses complices ?

    Nous ne voyons pas que nous sommes en train de tuer un peuple dans son âme et que nous laissons faire sans rien dire ? Nous ne voyons pas que tout cela est un nouveau crime contre l’humanité ? Nous ne voyons pas que la haine va encore augmenter au Moyen Orient de cette façon avec des conséquences qui risquent d’échapper à tout contrôle ? Ne voyons-nous pas que le peuple que Mr Trump croit aider de cette manière va définitivement se faire haïr des pays qui l’entourent et qu’on pousse ainsi le Moyen Orient à un suicide collectif ? Ne voyons-nous pas que nous sommes entourés de tel mensonges qu’on n’arrive plus à distinguer le faux du vrai ? Quand Mr Erdogan lui-même se met à défendre le peuple palestinien alors qu’il traite le peuple kurde avec la même inhumanité ?

    Mais où sont passés les Gandhi, Nelson Mandela, Dalaï Lama… ? Si nous n’intervenons pas maintenant, l’humanité se relèvera toujours, mais avec tellement de souffrances qu’on aurait pu éviter et de nouvelles blessures à cicatriser. On a laissé faire la même chose au peuple arménien il y a une centaine d’années et les survivants de ce peuple merveilleux sont là pour nous dire que l’âme d’un peuple ne meurt jamais et qu’il sera toujours présent pour croire en l’avenir de l’humanité, malgré ce que les autres ont fait de lui. Mais quand on peut encore éviter de telles catastrophes, pourquoi ne le fait-on pas ?


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  • Ce n’est pas une provocation, c’est une question que je me pose bien sincèrement ces jours-ci depuis la publication de ce que vous avez eu le culot d’appeler un « plan de paix ».

    Voyez-vous, pour moi un homme est d’abord un membre de l’humanité, quelqu’un qui remercie cette humanité de lui avoir donné la vie. Quelqu’un qui considère tous les hommes comme ses frères et sœurs sans exception. Mais un homme c’est aussi quelqu’un qui a une conscience qui le distingue justement des animaux. Quelqu’un qui est sensible aux progrès que l’humanité fait de plus en plus en se battant pour la justice et pour les droits de l’homme…

    Un homme est quelqu’un qui aime son semblable, c’est-à-dire qui veut sincèrement son bien de tout son cœur. Nous n’allons pas perdre du temps ici à parler d’exceptions, comme celle des gens malades ou dangereux que l’on doit isoler pour les empêcher de faire du mal au reste de la société. Mais prenons les peuples dans leur ensemble. Un homme, c’est quelqu’un qui aime le peuple de l’autre comme son propre peuple, car il sait bien que l’avenir de l’humanité passe par l’harmonie dans les relations entre tous les peuples sans exception.

    Quand j’étais enfant, c’était l’époque de l’indépendance de nombreuses jeunes nations qui découvraient finalement la joie et la dignité d’être libres et de décider chacun de son propre avenir. L’indépendance était certainement un grand progrès par rapport à la dépendance d’un peuple vis-à-vis d’un autre qui le domine et l’asservit, qui l’occupe et le colonise sans aucun respect de son identité. Mais l’indépendance n’est qu’un premier pas vers une interdépendance harmonieuse entre les peuples, et non pas un but en soi. Imaginez que tous ces peuples finalement indépendants refusent d’avoir des relations entre eux, ce serait un véritable enfer, le début de nouvelles guerres et le retour rapide à la « dépendance ».

    Et puis un homme est quelqu’un qui cherche la paix avec son semblable, à commencer par la paix avec son ennemi, s’il en a. Faire la paix avec l’autre veut dire chercher ensemble la paix de l’autre qui pourra en même temps me garantir la paix à moi-même et à mon peuple. Un plan de paix ne veut pas dire : voilà comment faire pour que les autres me fichent finalement la paix, pour que les autres ne me dérangent jamais plus et qu’ils me laissent faire tranquillement tous mes caprices…

    Voyez-vous, Mr Trump, si vous n’êtes même pas capable de vous arrêter un instant à vous demander comment l’autre se sent dans sa peau, dans son identité, dans sa dignité, dans sa culture, dans sa conscience, qu’est-ce que vous faîtes dans la politique qui devrait être le plus beau service à l’humanité ? Vous pensez être le président d’un peuple qui croit défendre les valeurs de liberté et des droits de l’homme et vous faîtes exactement le contraire. Vous êtes un escroc, une personne malade ? Je n’arrive pas à comprendre. Mais ce que j’arrive encore moins à comprendre c’est comment il y a encore des millions sinon des milliards de gens qui vous suivent comme si de rien n’était. Ils ont peur de dire la vérité, ils ont peur de vous, de vos armes et de votre argent ? Arrêtez-vous, s’il vous plaît avant qu’il ne soit trop tard, avant que des gens désespérés se lancent dans des violences qui dépasseront tout ce que nous avons connu jusqu’à aujourd’hui et qui finiront par détruire l’humanité pour toujours.


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  • Chers fidèles lecteurs, comme chaque mois voici un aperçu rapide des publications de notre blog durant ce premier mois de l’année, au cas où vous n’auriez pas pu tout suivre.

    Le 2 janvier, nous avons commencé par « Bonne année de lumière » dans « Accueil ». Le 4, suivait un article sur « Notre unique valeur » dans « Désorientés ».

    Puis trois articles pour finir les commentaires sur le chapitre 13 de l’Evangile de Matthieu, dans « Perles de la Parole », les 6, 8 et 10 janvier : « Le soleil de Dieu », « Trésor pour toujours » et « Disciples de Dieu ».

    De là, toujours dans « Perles de la Parole », nous sommes passés au chapitre 14 de Matthieu. Le 12 et le 14, deux articles « De Marc à Matthieu 14 » (1 et 2). Puis le 16 janvier l’introduction à « Matthieu 14 », suivie de quatre nouvelles « Perles de la Parole », les 18, 22, 24 et 26 janvier : « La folie de Dieu », « Viens ! », « Hommes de peu de foi ? » et « L’expérience de Dieu ».

    Et enfin, pour changer de registre, « Arrêtez la haine », le 20 janvier, dans « Batailles », et le 28 du mois, dans « Désorientés », « Comme si nous avions peur du positif ».

    De quoi méditer et dialoguer longuement. Bonne lecture à tous !


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  • On dirait que notre monde est malade. Comme si nous avions peur du positif, peur d’être optimistes, peur d’espérer, peur de réussir. A peine quelqu’un essaye de donner un peu de lumière et d’espoir pour encourager des gens qui souffrent, pour leur dire qu’on peut sortir un jour du tunnel, que nous ne sommes pas condamnés à vivre tout le temps dans le malheur, voilà que mille voix s’élèvent pour nous ramener à tout ce qui ne va pas, à tout ce qui est triste, à tout ce qui peut nous décourager. Comme la maladie de celui qui préfère rester malade plutôt que de prendre le risque de guérir et de devoir enfin affronter la vie avec tous ses défis…

    Il y a quelques jours, je publiais une phrase sur Facebook qui disait : « Il y a énormément de ferment positif dans notre monde d’aujourd’hui. A nous de le découvrir, de l’encourager… » Et une de mes amies, une de mes meilleures lectrices de répondre aussitôt : « Mais dans ce monde aussi se trouvent des millions de profiteurs et de lâches égoïstes ! »

    Et alors ? Pourquoi tout de suite ce pessimisme qui vous met par terre ? Mais bien sûr qu’il y a des millions de personnes qui ne savent pas ce que c’est que de penser aux autres, qui vivent apparemment continuellement repliées sur elles-mêmes et leurs petits ou grands problèmes. (Je dis bien « apparemment » parce qu’on ne sait jamais vraiment ce qui se passe dans la conscience d’un homme.) Et si l’on s’amusait à faire des statistiques, on trouverait peut-être que le mal est plus courant que le bien dans notre monde en dépression. Mais qu’est-ce que ça change, toutes ces statistiques du malheur ?

    Moi, je ne connais qu’une vie. C’est la vie des gens qui m’ont ouvert les yeux un jour sur le sens de notre voyage sur cette terre, qui m’ont fait comprendre qu’il existe une clé pour la paix et le bonheur de l’humanité et que chacun a même sa clé à lui pour aimer et servir ses frères. Tout le reste n’a de sens que dans cette lutte de tous les jours pour apporter la lumière où il y a les ténèbres, la sérénité où règne l’angoisse, la solidarité là où semble triompher la loi du plus fort contre le plus faible.

    Toute autre considération est du temps perdu, du temps volé sur l’urgence de notre bataille au service de nos frères en difficulté. Entendons-nous bien, il faut évidemment repérer le mal et la misère pour les combattre, mais pas pour trouver des prétextes à ne rien faire. Et arrêtons de voir tout noir quand quelqu’un nous montre un peu de ciel bleu. Arrêtons de dire que nous avons essayé d’aider les autres et que cent fois cela n’a pas marché. Et alors ? Mon voisin est méchant ! Et alors ? Les Chinois ont de mauvaises intentions ! Et alors ? Les religions font plus de mal que de bien ! Et alors ? A quoi ça sert de guérir, puisqu’un jour nous allons tous mourir ?... Tous ces raisonnements qui servent seulement à refuser de sortir de soi et de sa médiocrité sont le véritable cancer de l’humanité. J’ai eu la chance de rencontrer des gens qui m’ont fait sortir de ce cercle misérablement vicieux, alors je n’ai plus rien d’autre à faire que de donner ma vie pour cet espoir, qu’on me comprenne ou non. Mais quand on parvient à redonner la joie à qui l’avait perdue, même à une seule personne, cela compense abondamment toutes les critiques qui pleuvent quand vous essayez de faire un peu de bien autour de vous !


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