• [Encore un commentaire du 18 juin 2015 dans « Perles de la Parole » sur une phrase de Marc qui va nous introduire si bien à Mt 9, 25 : « Il entra et saisit la main de la jeune fille, qui se leva. »]

    « Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! » (5, 41) 

    Nous sommes toujours ici dans la même logique : sortir de nous, croire en nous jetant en Dieu, ne pas rester sur place à craindre et à pleurer, et maintenant nous lever. Jésus parle ici avec autorité, c’est un ordre qu’il donne à la jeune fille qui est morte. Mais quel ordre si celle-ci ne peut même pas l’entendre ? C’est à nous que Jésus adresse ces mots, pour nous montrer qu’il est tout puissant dans son amour. Rien ne peut lui résister s’il a décidé de trouver une solution définitive à nos problèmes les plus terribles. Il suffit qu’il le veuille et qu’il exprime cette volonté bienfaisante. 

    Mais ici encore, Jésus nous demande de faire notre part. Et notre part sera une fois de plus toute simple : il suffira de nous lever. Quoi de plus naturel et ordinaire que de nous lever quand nous sommes assis ou couchés. Si nous sommes dans un état normal, si nous ne sommes pas paralysés par un mal qui nous empêche de bouger, quoi de plus facile et rapide que de nous lever ? 

    Après avoir lu et relu notre chapitre, après l’avoir médité, contemplé, après avoir laissé ces perles de la Parole pénétrer en nous et nous transformer de l’intérieur, je crois que pour toujours nous aurons envie de nous lever, de rester debout quoi qu’il arrive. Nous tomberons quand même de temps en temps, pour nous rappeler sans doute que nous sommes faibles tout seuls. Et cela donnera du courage à nos frères et à nos sœurs qui hésitent eux aussi à se relever. Un peu de « gymnastique » chaque jour pour rester en bonne santé dans notre esprit, notre cœur et notre corps : c’est tout le bien que Jésus nous souhaite ! 

     

     


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  • [Encore une leçon de foi que nous avions commentée le 18 juin 2015 dans « Perles de la Parole » à propos du chapitre 5 de Marc, et qui nous aide maintenant à mieux comprendre Mt 9.22 : « Jésus se retourna, la vit et lui dit : ‘Confiance, ma fille ! Ta foi t’a sauvée !’ Et la femme fut sauvée à l’heure même. »]

    « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. » (Mc 5, 34) 

     « Ne crains pas. Crois seulement. » (Mc 5, 36) 

    Notre monde moderne, surtout en occident, est malade du désir de sécurité. On veut tout assurer pour l’avenir comme pour le présent. On assure sa voiture contre les accidents, la maison contre les incendies ou les voleurs, la santé contre les maladies. On vote aux élections pour les candidats qui nous promettent plus de sécurité dans le travail ou dans la rue. On devient malade en essayant de tout prévoir et il y a toujours des imprévus, de petites ou de grandes catastrophes contre lesquelles toutes les assurances du monde ne peuvent rien. Alors que faire ? 

    Croire simplement. Croire n’est jamais une assurance, même si on a essayé de faire de la foi un dépôt rassurant que beaucoup de gens ont complètement perdu, parce que la foi ne peut jamais être fixée comme on fixe un clou dans un mur. Croire c’est se lever le matin et se jeter dans les bras de ce Dieu que nous ne voyons pas, mais dont l’amour nous attire. Croire c’est se jeter à l’eau dans des relations avec nos frères et nos sœurs qui sont toujours à réinventer, même si la veille tout s’était bien passé. Croire est une aventure. C’est le prix que Dieu nous demande pour qu’il ne fasse pas tout seul tout le travail : il nous demande juste une petite part, petite et si difficile en même temps ! 

    Mais si nous avons le courage de croire, et de recommencer à croire après chaque épreuve, nous trouverons la paix, nous serons guéris et sauvés, nous ne craindrons plus. La vie est tellement plus passionnante quand on l’affronte de cette manière. Pas de place pour l’ennui, pas de place pour le pessimisme, pas de place pour la solitude. Notre voyage s’animera chaque jour un peu plus avec la joie communicative de partager cette découverte avec tous ceux que nous croiserons sur notre route.   

     


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  • [Toujours pour nous préparer au chapitre 9 de Matthieu, voici notre commentaire à l’Evangile de Marc du 18 juin 2015 dans « Perles de la Parole »]

    « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. » (Mc 5,28)

    [cf. Mt 9,21 : « Car elle se disait en elle-même : ‘Si je parviens seulement à toucher son vêtement, je serai sauvée’. »]

    Formidable cette pensée qui traverse soudain l’esprit de cette pauvre femme malade, malade depuis 12 ans déjà et qui avait perdu l’espoir en même temps que tout son argent dépensé sans résultat auprès de médecins qui n’avaient rien pu faire ou qui l’avaient peut-être même trompée ! Mais comment cela va-t-il être possible ? Il suffira vraiment de toucher la tunique de Jésus pour que toute une vie soit transformée ? Et c’est pourtant bien ce qui va se passer.

    Mais qui a mis cette idée bizarre dans la tête de cette désespérée ? C’est Dieu lui-même par son Esprit. Dieu qui pourrait guérir la malade sans même lui demander son avis, a besoin qu’elle fasse sa part. Une part à la fois toute simple, apparemment tellement facile : il suffit d’étendre la main un instant pour toucher le vêtement de Jésus. Mais c’est un geste en même temps si difficile, car notre amie a une peur terrible de se faire remarquer, que tout le monde sache la vérité.

    Notre vie passe souvent par des épreuves de ce genre. Combien de fois dans nos relations, notre travail, pour notre santé, nos activités, nous frisons la catastrophe, nous pensons que tout va être irrémédiablement gâché. Et l’Esprit de Dieu nous met dans la tête une solution, un geste tout bête à faire. Nous avons peur de le faire, nous inventons mille excuses pour rester plus tranquilles dans notre « maladie ». Mais, si nous nous laissons convaincre, si nous faisons un seul petit acte de foi suivi par une action concrète cohérente, tout va changer, tout va se résoudre et nous serons sauvés.

     

     


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  • (Article paru le 21 mars 2015 dans « Perles de la Parole » et qui nous aide maintenant à mieux comprendre aussi la phrase de Mt 9,12 : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. », qui est exactement semblable à celle de Marc.)

    « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je suis venu appeler non pas les justes mais les pécheurs. » (Mc 2, 17) 

    Je ne sais pas comment vous lisez cette phrase, mais je dois avouer qu’elle m’amuse. Je la tourne et la retourne dans tous les sens et je sens que Jésus est en train de se moquer de nous, avec un regard malicieux, et de nous provoquer. Au Moyen Orient où je vis depuis plus de quarante ans, c’est comme cela que les gens se parlent, il y a beaucoup de théâtre, si l’on peut dire, dans les relations, beaucoup de comédie, on se taquine, on se provoque et c’est ainsi qu’on montre à l’autre qu’il nous intéresse et qu’il est important pour nous.

    Cette phrase de Jésus, prise à la lettre, n’aurait pas de sens. Comment ce Dieu qui fait pleuvoir sur les bons et les méchants, qui aime tout homme sans distinction de personne, refuserait maintenant d’accueillir une catégorie de gens, et en plus ceux qui se seraient comportés comme Lui le désire ? Mais non ! Jésus est en train de se moquer de nous et des pharisiens en même temps. Il se moque de nous parce que trop facilement nous pensons ne plus avoir besoin de Lui et il se moque surtout de tous ceux qui se croient déjà justes, qui ont toujours bonne conscience et qui s’arrêtent en chemin sans chercher plus loin.

    Jésus nous dit en quelque sorte : j’ai le remède qui peut vous guérir, mais si vous pensez être déjà guéris, je ne vais pas vous obliger à le prendre, débrouillez-vous. Il veut surtout nous dire que personne ne peut se considérer juste tout seul. Dieu Lui-même, dans son Etre trinitaire, n’est jamais juste pour lui tout seul. Le Père est juste pour le Fils et le Fils est juste pour le Père dans l’Esprit Saint. Le Père « a besoin », s’il on peut dire, du Fils et de l’Esprit Saint, le Fils a besoin du Père et de l’Esprit et l’Esprit Saint a besoin du Père et du Fils : ce sont des mots qui ne sont pas adaptés à Dieu, mais c’est le message que Dieu veut faire parvenir à notre pauvre compréhension. Et d’ailleurs Dieu a même « besoin de nous », il a eu besoin de nous, il a eu besoin de Marie pour s’incarner, des disciples pour bâtir son Eglise...

    Le jour où nous n’avons plus besoin les uns des autres, où nous ne nous sentons plus malades, assoiffés, affamés, où nous croyons être devenus autosuffisants, c’est le début de la catastrophe. Jésus veut seulement que nous sentions pour toujours et à chaque instant ce besoin urgent de Lui, mais aussi de nos frères et de nos sœurs, en lesquels Il se cache, et de tout ce qui reste à construire sur terre du Royaume de Dieu qui ne peut se développer sans nous.

     


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  • (Article paru le 21 mars 2015 dans « Perles de la Parole », qui va nous aider à comprendre maintenant Mt 9,9 : « Jésus, sortant de Capharnaüm, vit un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de publicain (collecteur d’impôts). Il lui dit : ‘Suis-moi.’ L’homme se leva et le suivit. »)

    « Il lui dit : ‘Suis-moi.’ L’homme se leva et le suivit. » (2, 14)

    C’est toujours la même dynamique. Lévi a été capable de s’émerveiller justement et de répondre à l’appel. Ce n’était peut-être pas si difficile que cela au départ. Jésus devait être tellement convaincant. Et puis il ne demandait pas l’impossible. Jésus ne demande jamais l’impossible. Il demande seulement de le suivre. Mais voilà, il s’agit tout de même de se lever. On ne peut pas se contenter de suivre Jésus par la pensée ou par le regard. On doit poser tout de suite un acte bien concret, se lever si on est assis, sortir dehors si on est à la maison, laisser un tas de choses qui nous pèseraient trop sur la route. Pour suivre Jésus, il faut tout de même être pleinement libre et disponible.

    Mais alors ce ne sera pas aussi difficile qu’il pourrait sembler au premier abord. Jésus ne demande au fond qu’à être suivi. C’est Lui qui trace la route, qui ouvre le chemin, qui aplanit les obstacles. Nous devons bien faire notre part en cours de route, mais une étape à la fois, Jésus est rempli de patience, il ne nous demande jamais de brûler les étapes. Et si on a osé répondre à son appel, on s’aperçoit, des années plus tard, que tous les obstacles ont disparu comme par enchantement. Il y a bien eu beaucoup d’épreuves en cours de route, qui nous auraient paralysés à l’avance si nous avions pu les prévoir, mais il y a toujours la grâce réelle de l’instant présent, et nous devons dire qu’aujourd’hui nous sommes toujours debout, toujours vivants, aucun monstre ne nous a mangés en chemin. Pourquoi avoir peur ? C’est tellement beau de suivre Jésus. En sachant tout de même que Lui ne s’arrête pas en route. Mais, si jamais nous nous sommes nous-mêmes arrêtés, il y a toujours un raccourci pour le rejoindre. Il est toujours possible de suivre Jésus. Il n’y a pas d’excuse valable pour refuser l’appel plein d’amour qu’il continue chaque jour à nous adresser.

    Et puisqu’on parle d’excuse, la plus grande excuse et en même temps la plus bête qui pourrait nous passer par l’esprit, c’est que jamais nous ne serions capables de suivre Jésus comme nous voyons que tel ou tel autour de nous a réussi à le faire. Quel prétexte de mauvaise foi ! Car Jésus ne demande jamais la même chose à deux personnes différentes. Chacun a sa route et son appel. Certains devront concrètement tout quitter pour le suivre, d’autres resteront peut-être toute leur vie dans la même maison. Jésus sait s’adapter à chacun : mais il faut Lui demander tout de même la grâce d’entendre sa voix et de comprendre le sens de son appel. Si ce n’est pas clair tout de suite, il faut y mettre un peu de bonne volonté, car Dieu n’a aucune envie de nous faire souffrir pour le plaisir, il faut en être vraiment convaincu !

     


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