• Chers lecteurs, si vous n’avez pas pu suivre tous les articles de ce mois d’août dans « L’Orient la Nuit », voilà comment vous rattraper.

    Nous avons commencé le 1er et le 3 de ce mois par deux articles sur « le but de la vie », (1) et (2),  dans les rubriques « Désorientés » et « Au bout de soi-même ».

    Puis nous avons eu une longue séquence d’articles sur le chapitre 9 de l’Evangile de Matthieu, du 5 au 21 août, comme d’habitude dans « Perles de la Parole » : « Matthieu 9 », « Pensées positives », « Laisser le cœur de Dieu nous libérer », « Rendez-vous avec l’Epoux », « Entrer en Dieu », « Regard d’en haut », « Simplicité de la vie en Dieu », « Être enfin le cœur de Dieu pour l’humanité » et « Le secret de la prière ». De quoi révolutionner en peu de mots une vie entière !

    Le 23 et le 27 août, j’ai publié dans « Interdépendance » « Question de confiance » et « Question de confiance – 2 » : un sujet tellement délicat !

    Le 25, c’était « S’attacher pour se détacher ? » dans « Passepartout ».

    Et encore dans « Passepartout » pour finir le 29 du mois, « Comment y arriver ? » : oui comment s’entraider à trouver une vraie liberté ?

    Bonnes séances de rattrapage…


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  • C’est une question que chacun se pose à longueur de journée devant les problèmes plus ou moins insolubles de l’aventure de la vie…

    Mais c’est ici la question bien simple d’une lectrice de notre blog devant ces deux phrases que je venais de publier : « Si nous arrivions à nous convaincre que notre liberté dépend de nous et non pas des circonstances extérieures, combien la vie deviendrait plus belle ! » Et j’avais ajouté ce commentaire : « Aidons-nous ensemble à être libres »

    Eh, oui, comment y arriver ? Je comprends bien le doute qui traverse l’esprit de notre amie, à la pensée certainement de tous les moments difficiles au cours desquels la liberté semble tellement loin de nous…

    Je crois d’abord qu’à une question pareille on ne pourra jamais donner de réponse standard et théorique, car nous avons de la liberté des expériences souvent tellement différentes. Et surtout cette réponse est à trouver au fond de nous-mêmes et non pas dans des livres ou des articles de blog. Mais on peut tout de même essayer de s’entraider.

    D’abord, avant de chercher la liberté je ne sais où, comme c’est beau de se rendre compte au cours de la journée du nombre extraordinaires d’occasions que nous avons de poser des actes libres. La liberté naît avec chacun de nous, car en général nous sommes libres de penser comme nous voulons, de désirer, de rêver, d’aimer ou de haïr, de choisir entre plusieurs solutions, etc. Même si dans tout cela il y a certainement beaucoup de gens et de circonstances qui nous conditionnent, mais la liberté reste une base vivante en l’homme, à la différence de l’animal…

    Le problème c’est que cette liberté ne sera jamais totale et c’est cela qui nous fait souffrir. Alors, il existe ici deux solutions qui se complètent l’une l’autre. L’une est d’apprendre à être libre de ne pas être libre. Comme une personne malade et paralysée pour la vie qui accepte simplement sa situation et qui en fait un tremplin positif pour mieux aimer les autres. Et là chacun peut imaginer des exemples à l’infini.

    Et la deuxième solution, c’est de donner sa vie chaque jour pour que les autres autour de nous se sentent un peu plus libres, pour soulager leurs souffrances, pour les aider à résoudre leurs problèmes impossibles. Et c’est alors que nous nous retrouvons sans nous en rendre compte comme emportés dans un courant positif de liberté qui ne nous quittera plus jusqu’à la fin de nos jours. Car nous avons aidé des centaines de personnes à être libres et voilà que ce sont ces personnes qui nous rendent libres à notre tour. Alors la vie devient comme une randonnée en montagne où l’on avance ensemble en cordée vers le sommet sans plus avoir peur de tomber en route, car nous sommes liés aux autres pour toujours.


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  • On n’en finirait pas de parler de la confiance. C’est un sujet tellement important et délicat à la fois. Je suis tombé ces jours-ci sur une phrase de Goethe qui m’a beaucoup intéressé : « Aie confiance en toi-même, et tu sauras vivre. »

    C’est une belle phrase assurément, mais il y a un piège là-dedans, car on pourrait la comprendre de deux manières complètement contradictoires. Je vais m’amuser ici à faire une sorte de caricature pour me faire comprendre…

    Imaginons que j’aie une forte personnalité. Je suis habitué à dominer les autres, à me sentir le meilleur, à montrer que j’ai toujours raison. Et lorsque j’ai un conflit avec quelqu’un, je suis assez sûr de moi-même pour trouver mille personnes qui me donnent raison contre les autres et à m’en sortir gagnant. J’ai bien confiance en moi et je parviendrai toujours à sortir vainqueur de la bataille de la vie dans cette loi de la jungle qui règne sur l’humanité… jusqu’au jour où le conflit sera trop fort et je tomberai de haut comme tout le monde.

    Mais maintenant je suppose que vous voyez avec moi une solution tellement plus belle, même si elle n’est pas toujours facile à vivre. Je fais confiance à la bonté qui se trouve au cœur de l’homme, au-delà de beaucoup d’apparences qui me révoltent chaque jour. J’essaye le plus possible de donner une chance aux autres, de leur faire confiance dans la vie de tous les jours. Je ne suis pas trop préoccupé de moi-même, car je sais que c’est la paix avec les autres qui me rendra finalement plus à l’aise et plus heureux.

    Et voilà que commence un miracle que je constate de plus en plus dans l’aventure de la vie. Parce que j’ai choisi la deuxième solution, même si au début j’ai été souvent déçu. Mais j’ai appris à semer cette confiance par principe, sans trop me préoccuper des résultats. Et alors je n’ai plus eu de déceptions, parce que les résultats positifs se sont mis à l’emporter de loin sur les réponses négatives de l’autre. Et comme la confiance appelle la confiance, je me suis senti entouré par des dizaines de personnes qui me remerciaient chaque jour pour la confiance que j’avais placée en eux. Et ces dizaines sont devenues des centaines. Mais le plus extraordinaire, c’est que la confiance qui m’arrive des autres en retour est en train de me faire découvrir des talents et des capacités qui existaient en moi et que je ne soupçonnais même pas. Voilà que ma confiance en l’autre a fini par développer une confiance en moi qui me semble un rêve quand je pense combien j’avais peur de la vie au départ. Alors, oui, je suis vraiment convaincu maintenant et pour toujours que « savoir vivre », c’est faire confiance à cette « vie » que chacun porte en lui et s’unir toujours plus aux personnes positives… pour avoir la force avec elles de conquérir chaque jour à la confiance de nouvelles personnes encore timides, hésitantes, blessées, paralysées, mais qui rêvent pourtant elles aussi d’un monde où la paix ne soit plus un rêve impossible…


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  • Ecoutez cette petite phrase trouvée récemment sur les réseaux sociaux comme un conseil pour nous aider dans la vie de tous les jours : « Se libérer de tous les attachements. »

    Cette phrase m’a plu et fait du bien, mais elle m’a donné envie d’approfondir le sujet, pour éviter de le comprendre de travers.

    Être libre, surtout intérieurement, est sans doute un des buts les plus beaux auquel l’homme puisse aspirer. Et pour être libre, il est certainement mieux de ne pas être prisonniers de nos attachements. Mais de quels attachements voulons-nous parler ?

    S’il s’agit d’attachements à des choses matérielles, c’est bien évident. On sait bien ce que peut provoquer l’attachement à l’argent qui devient un véritable esclavage. Ou bien l’attachement à l’alcool ou à la drogue qui peut faire de nous des loques humaines. On peut aussi être attaché à de mauvaises habitudes ou même à de bonnes habitudes mais qui deviennent finalement elles aussi une forme d’esclavage parce qu’on ne peut plus s’en passer et l’on n’est plus libre d’accueillir les autres quand ils nous demandent de renoncer pour un moment à nos habitudes…

    Mais je voudrais parler ici surtout de notre attachement aux personnes. Et c’est là qu’il s’agit de ne pas dire de bêtises. Si pour être libre, je devais me détacher des personnes, alors la personne la plus libre serait celle qui fuit le monde pour se réfugier dans la solitude, et la vie sociale au milieu du monde ordinaire serait vécue comme la pire des prisons.

    Mais la réalité c’est que nous sommes faits pour nous attacher à des personnes, car tout seuls nous risquons de nous dessécher complètement. L’amour qui épanouit est un amour qui nous attache de plus en plus aux autres à tous les niveaux de notre être et du leur. Avec la belle surprise que quand je m’attache à l’autre parce que je veux son bien de tout mon cœur, je finis par me détacher de moi-même et c’est là que commence la plus belle liberté.

    Le problème, c’est que mille personnes croisent chaque jour notre chemin et qu’il n’est pas facile de passer de l’une à l’autre avec simplicité et en gardant au fond de notre cœur le même amour limpide pour chacun. Quand quelqu’un nous pèse parce qu’il nous déçoit, c’est sans doute que notre amour était possessif et égoïste, alors il faut de nouveau apprendre à se détacher de cet amour qui n’était plus limpide et à s’attacher pleinement aux besoins et aux désirs de cet autre que la vie a placé au moins pour un moment devant nous. Se détacher alors de nous-mêmes, c’est se détacher de nos caprices, de nos attentes, de nos prétentions, de nos jugements, pour nous attacher aux exigences de l’autre et à tout le bien et à toute la joie que nous pouvons lui donner. Alors nous verrons que plus nous sommes attachés à donner de la joie aux autres et plus nous sommes libres de nous-mêmes. Attachement dans le détachement qui n’est pas un simple jeu de mots, mais un véritable miracle de la vie de tous les jours…


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  • J’ai publié récemment sur Facebook une de mes citations qui disait : « La confiance, c’est le courage de nous jeter avec l’autre dans une aventure dont nous ne connaissons que le point de départ. » Et j’ajoutais en commentaire : « Quelqu’un nous a fait confiance et tout a changé dans notre vie : alors pourquoi ne faisons-nous pas plus confiance à notre tour ? »

    A cela beaucoup de réactions positives, mais deux de mes lectrices les plus fidèles ont réagi un peu fort en disant pour la première : « Les temps modernes ont malheureusement détruit la confiance dans les autres… » Et la seconde : « Oui, malheureusement la confiance n’existe plus de nos jours. »

    Je comprends bien le problème de nos deux amies. Les relations entre les hommes ne sont pas faciles de nos jours. Mais étaient-elles faciles à l’époque où les Romains envahissaient tout le pourtour de la Méditerranée ou quand les Ottomans dominaient le Moyen-Orient ? En tous cas, ce n’est pas vraiment cela notre problème, cela ne sert pas beaucoup de comparer une époque à une autre.

    Je crois que notre problème est plutôt un grand malentendu sur le sens du mot « confiance ». A notre époque, où l’on a peur de tout et où l’on veut tout sécuriser, on a voulu faire de la confiance une nouvelle sécurité. « J’ai confiance » en telle ou telle personne, ce qui voudrait dire : avec cette personne, je suis tranquille, je suis sûr, elle ne me fera jamais de mauvais coup. Et l’on cherche à droite et à gauche ces personnes en qui « avoir confiance » et on n’en trouve pas beaucoup.

    Eh bien non, la confiance, comme la foi et comme l’amour, ne sera jamais quelque chose qu’on peut posséder. Au lieu de dire « j’ai confiance », on devrait surtout dire « je fais confiance », car c’est cela l’amour. « Avoir confiance », cela pourrait être une manière de penser à soi-même égoïstement, « faire confiance » c’est donner une chance à l’autre d’exprimer le meilleur de lui-même, sans être jamais sûr au départ du résultat.

    C’est ce qui m’est arrivé quand j’étais jeune. J’étais renfermé sur moi-même et plein de problèmes et quelqu’un, malgré les apparences, a voulu croire quand même en moi, il m’a fait confiance et ma vie a complètement changé de direction. J’étais comme une fleur desséchée qui avait besoin simplement d’un peu d’eau pour refleurir. Alors, depuis ce moment-là, j’ai décidé de « faire confiance » aux autres le plus possible pour leur donner cette chance que moi-même j’ai reçue un jour gratuitement. Je vous avoue que ça ne marche pas toujours du premier coup, mais quand l’autre refleurit à son tour, c’est un tel bonheur réciproque que la vie s’illumine pour toujours…


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