• Avez-vous déjà pensé un jour que la lumière est l’élément de la nature le plus extraordinaire ?

    Je vais prendre un ou deux exemples pour vous convaincre.

    J’aime beaucoup l’eau qui est tellement indispensable à notre vie de tous les jours.

    Mais imaginez maintenant que je veuille remplir ma chambre d’eau pour en faire un réservoir. Je devrais déjà y passer un temps fou à verser des seaux d’eau l’un après l’autre ou à l’inonder à l’aide de tuyaux branchés je ne sais où. Et puis je devrais fermer hermétiquement portes et fenêtres pour que l’eau ne s’échappe plus. Mais tout cela demanderait un travail énorme…

    Et pensez maintenant que je me trouve le matin, après une nuit dans ma chambre complètement obscure, avec l’envie de revoir un peu de lumière. Il me suffit d’entrouvrir ma porte ou ma fenêtre de quelques millimètres ou centimètres pour que d’un seul coup la lumière envahisse toute la pièce et que je me trouve en plein jour. Et pas besoin de refermer ma porte et ma fenêtre sur la lumière pour qu’elle ne s’échappe plus. Une fois qu’elle est entrée, elle ne va plus s’en aller. C’est rapide et tout simple à la fois.

    Eh bien, transposons maintenant notre parabole dans le monde de la lumière et de la paix intérieures, dans la lutte de chaque jour entre l’optimisme et le pessimisme qui se partagent notre esprit et notre cœur.

    Imaginons là aussi que je sois dans une situation terrible, de maladie, d’échec, de malheur, d’abandon ou de trahison. Combien d’efforts presque impossibles à faire me faudra-t-il inventer pour me sortir de cette catastrophe, sans être sûr du tout du résultat final…

    Tandis que si j’ouvre soudain mon esprit et mon cœur de quelques millimètres sur la lumière de la paix, de la sérénité, de la foi ou de l’optimisme, appelez-les comme vous voudrez, voilà que cette paix et cet optimisme ne me quittent plus. Je pourrai faire face aux pires problèmes, je pourrai me retrouver face à face avec la mort, je n’ai plus peur parce qu’une lumière intérieure m’a envahi et me pénètre pour toujours.

    Je sais que tout n’est pas si simple dans la vie, mais je voudrais reparler avec vous longuement de cette lumière, parce que c’est sans doute la plus grande source d’espoir et de guérison pour notre humanité malade et blessée. Je crois que nous allons encore y revenir sans nous lasser. Mais dites-moi ce que vous en pensez… que nous allions ensemble vers cette lumière ou que nous la laissions simplement pénétrer en nous telle qu’elle est et tels que nous sommes…

     

     


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  • Il m’est arrivé une petite aventure, il y a quelques jours, au supermarché près de notre maison, qui m’a beaucoup fait réfléchir. Chaque fois que je la revis en esprit, comme une pièce de théâtre, mais réelle, j’en suis encore émerveillé.

    C’était dans l’atmosphère du nouvel an, ces jours bénis où l’on continue à souhaiter à tout le monde une année de paix et d’espoir. Imaginez quatre personnages. Moi, Français arrivé au Liban il y a maintenant 47 ans, et qui ai adopté le Liban et tout le Moyen Orient comme ma seconde patrie. Une jeune libanaise, à la caisse. Une jeune africaine, employée de maison, avec sa blouse rose qui montre bien qu’elle est là au service de quelqu’un d’autre. Et un employé du supermarché, du Bangladesh. Quatre personnes de quatre peuples différents et de trois continents… A une époque où les relations entre beaucoup de peuples sont tellement difficiles, c’est presque symbolique.

    Ce matin-là, je suis allé très tôt au supermarché pour éviter les heures de grande affluence. Après avoir rempli mon chariot, je me dirige vers une caisse qui est presque libre : il y a juste cette jeune africaine avant moi. Mais au moment où je m’approche de la caisse, voilà qu’elle repart en courant vers les étagères. Elle a sans doute oublié de prendre encore une ou deux choses pour son patron. Rien de grave : la caissière commence déjà à faire passer tous les objets à la caisse et l’employé du Bangladesh les met dans les sacs en plastique ; on ne perd pas de temps.

    Mais c’est là que commence le drame. Non, il ne fallait pas mettre tout ça ensemble dans les mêmes sacs, et de toute façon notre jeune africaine doit demander quatre factures au lieu d’une, car elle travaille pour quatre patrons à la fois qui lui ont fait des commandes. Il faut tout recommencer à zéro, effacer ce que l’ordinateur a enregistré et faire de nouvelles listes et remplir les sacs autrement. Agitation de la caissière, panique de la jeune africaine. Rien ne va plus. Il faudra tout recommencer une deuxième fois encore… et le temps passe.

    Vraiment je n’ai pas eu le temps de penser à moi et au temps qu’on me fait perdre. Je suis surtout préoccupé par l’explosion qui va se produire. La caissière va éclater, va traiter la jeune africaine de tous les noms, l’employé du Bangladesh sera lui aussi gêné. Et ce sont encore ces pauvres employés de l’étranger qui vont en subir les conséquences. Comment mettre un peu de paix dans tout ça ? Alors une idée me passe par la tête : la caissière ou la jeune africaine vont sûrement se rendre compte qu’elles me font perdre du temps, se tourner vers moi et s’excuser. Je pourrai dire gentiment avec le sourire : « Mais bonne année ! Rien de grave. Si on s’énerve déjà dès les premiers jours de l’année nouvelle, où va-t-on finir ? »

    Mais personne ne se tourne vers moi. Le seul qui s’aperçoit de ma situation, c’est l’employé du Bangladesh, le seul d’ailleurs que je connaisse, qui me regarde, interloqué, en se demandant sans doute comment je reste aussi calme dans cette agitation générale : je lui fais au moins un sourire pour le rassurer que pour moi tout va bien.

    Et c’est là que se produit une sorte de petit miracle. En un instant, la caissière change complètement d’attitude, elle devient extrêmement gentille avec la jeune africaine. Celle-ci reprend ses esprits, tout se remet en place harmonieusement en un clin d’œil, et cela finit même par une plaisanterie et un sourire. L’orage s’est éloigné. Personne ne s’est tourné vers moi. Quand vient mon tour, les « bonjour » et « bonne année » échangés avec la caissière témoignent de la paix qui règne. La caissière ne me dit pas un mot de ces pauvres africaines qui ne savent pas ce qu’elles veulent, comme cela arrive souvent dans de tels cas. La paix a régné entre les peuples, simplement parce que je l’avais en moi et qu’elle s’est transmise, presque par télépathie, sans avoir besoin de dire un seul mot…

     

     


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  • Au fond, vous savez pourquoi l’amour est si difficile de nos jours ? C’est d’abord parce que notre monde moderne veut tout prévoir et tout sécuriser, en pensant par-là être plus tranquille. Sans se rendre compte que c’est cela qui tue l’amour.

    Car prévoir l’amour c’est le condamner à être une sorte de répétition monotone et de plus en plus ennuyeuse de beaux moments du passé. Alors que le véritable amour s’invente chaque jour, il n’est pas la découverte d’un trésor qui existe déjà à l’avance, mais la création d’une surprise que l’inspiration du moment me fait à chaque jour imaginer et réaliser.

    Sécuriser l’amour, pour l’empêcher de dégénérer, de dévier, de nous trahir, c’est le mettre en cage et l’empêcher définitivement de voler : quel pauvre amour, quelle caricature de l’amour va-t-on trouver à partir de là ! C’est sûr qu’on sera déçu.

    Mais le pire de tout, c’est la mentalité de la société de consommation qui ne cesse d’envahir notre planète, à commencer par les pays dits « développés ». L’homme qui se sent, à juste titre peut-être, le maître de l’univers, pense que désormais il peut tout acheter selon ses caprices du moment. On se retrouve comme devant un immense supermarché où chacun est libre de choisir ce qui lui plaît selon ses besoins et ses goûts. Qu’on achète des objets matériels, passe encore. Mais on prétend bientôt acheter la nature. Puis on veut acheter le plaisir, la joie, le bonheur. On achète des divertissements, on achète du sport et même l’art ou la beauté. On pense en arriver à acheter des relations sociales avec les autres où tout se passerait selon nos convenances…

    Et à la fin, on voudrait peut-être choisir, dans notre grand supermarché, l’amour qui est fait pour nous. Il ne s’agit plus alors de supermarché, mais de supercherie. Car on oublie que l’amour ne s’achète jamais : l’amour peut seulement se donner ou se recevoir comme un cadeau. C’est dur à accepter peut-être, mais c’est la réalité. Et ce n’est pas, comme on dit, la « triste réalité », bien au contraire, car c’est cela qui va laisser pour toujours l’amour capable de voler et de nous faire rêver.

    L’amour ne va pas être sauvé avec plus de sécurité dans des protections extérieures, mais avec plus de confiance dans sa dynamique intérieure. La seule assurance que me donne l’amour, je la trouve en moi chaque jour, si je le laisse se développer selon sa force intrinsèque qui se renouvelle à chaque pas, selon la réciprocité surprenante qui m’arrive de l’autre au moment où je ne m’y attendais pas et qui m’émerveille chaque fois un peu plus.

     

    C’est cet amour qui me fait tomber peu à peu amoureux de toute l’humanité et qui est devenu tellement rare de nos jours qu’il est sûr de réussir. Car chaque homme, chaque femme sont faits pour aimer et être aimés et quand ils trouvent un amour vrai, sincère, désintéressé, ils ne peuvent pas ne pas répondre d’une manière ou d’une autre. Et il n’y a plus qu’à se laisser porter par la vague de cet amour qui me surprend toujours, car elle arrive peut-être à droite quand je l’attendais à gauche, un peu brusque quand je l’attendais plus douce, mais elle arrive toujours car la mer de l’amour ne s’arrête jamais… 


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  • Je suis tombé il y a quelques jours sur une phrase d’Angélique Planchette qui m’a fait beaucoup réfléchir : « L’homme veut certitude et réciprocité, d’où sa difficulté à aimer »

    Oui, c’est évident, c’est tellement beau d’aimer et tellement difficile en même temps. Alors que faire ? Aimer moins intensément, aimer moins souvent pour éviter les problèmes ? Aimer quand on est vraiment sûr de l’autre, quand on a de véritables « certitudes » sur la suite de notre amour. Aimer seulement si l’autre nous a donné suffisamment de signes de « réciprocité » comme le dit notre phrase ? Tout cela ne vous semble-t-il pas un peu trop terre à terre ?

    Car l’amour a besoin de voler, de rêver, il ne peut pas continuellement rester collé à des calculs d’intérêt qui seront le plus souvent déçus, car ils décevront l’autre avant même de nous décevoir nous-mêmes. Il n’y a donc pas d’autre solution que de décoller, de sauter dans le vide, de s’habituer à cette impression de risque perpétuel, mais nous verrons bien vite ainsi l’amour grandir en nous avec une telle énergie, une telle force, que les petites difficultés rencontrées nous sembleront soudain bien peu de choses.

    Car c’est cela le secret de l’amour : ne jamais s’appuyer sur des certitudes extérieures qui n’existent pas, mais sur la force même de cet amour qui nous entraîne. Et c’est cela qui va provoquer la réciprocité. Parce que personne ne peut rester indifférent à un amour vrai, gratuit, désintéressé, entier, sans calcul, il donne trop envie de répondre de la même façon.

    Mais voilà, cette réponse de réciprocité n’arrivera jamais comme on l’attend, ni au moment où on l’attend. La vraie réciprocité ne sera jamais une « certitude » que je connais à l’avance, sinon la réponse de l’autre serait comme un jouet entre les mains de mes caprices, l’autre serait comme un robot qui obéit automatiquement à mes attentes.

     

    Non, la réciprocité sera toujours une surprise, parce que l’autre est différent de moi, il ne me répondra pas à ma façon, mais à sa façon, pas au moment que j’aurais voulu, mais quand lui le sentira bon. La réciprocité ne peut exister que dans la pleine liberté justement réciproque. La réciprocité est chaque fois une nouvelle invention que jamais je n’aurais pu prévoir. Et cette réciprocité fait beaucoup de bien, car c’est évident que se sentir aimé chaque fois d’un amour tout neuf, qui se renouvelle sans cesse, c’est certainement un baume sur le cœur qui va me pousser à dépasser moi-même chaque fois les limites de mon amour. Mais il faut accepter la règle du jeu qu’il n’y a dans l’amour aucune certitude, surtout liée au passé, car l’amour est à réinventer chaque jour et le cadeau qui a plu hier ne plaira pas forcément demain. La seule certitude de mon amour est cet amour lui-même dans lequel je me sens chaque jour un peu plus réalisé… Affaire à suivre…


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  • Je suis un peu surpris ces temps-ci d’entendre souvent des discussions sur le monde d’internet, le web, comme on dit, les réseaux sociaux comme Facebook ou twitter… Et je vois surtout qu’on oppose en général la vie concrète quotidienne avec ses relations de travail, de famille, d’amitié concrète, mais aussi de conflits à résoudre, qui serait le « réel », au monde d’internet qui serait seulement « virtuel », ce qui veut dire pratiquement faux et trompeur.

    Eh bien, je voudrais m’élever contre ce jugement qui me semble un peu hâtif. J’avoue que j’ai mis du temps à me laisser convaincre de me lancer dans Facebook. Depuis que je l’ai fait, il y a maintenant plus de deux ans, ma vie y a gagné en beaucoup de contacts qui auraient été impossibles autrement. Alors je devrais avoir la conscience embarrassée parce que je perds mon temps dans des relations qui sont seulement virtuelles ?

    Je crois qu’on doit ici bien se comprendre. Internet est simplement un instrument, comme le téléphone est un instrument, ou bien l’argent, ou bien la télévision, l’électricité, le feu et l’eau eux-mêmes. Un instrument peut donner la vie et peut la détruire. Il faut donc d’abord être conscient du but qu’on s’est fixé quand on l’utilise et être ensuite cohérent avec ce but.

    Je sais qu’avec Facebook, on risque de vivre dans des apparences trompeuses. On peut y cacher la vérité, les sentiments réels qui nous traversent. Mais n’était-ce pas la même chose à l’époque où le seul moyen de communiquer d’un pays à l’autre était de s’écrire des lettres qu’on envoyait ensuite par diligence ou par bateau ? Et au téléphone, je ne peux pas non plus cacher la vérité ? Et lorsque je me trouve physiquement avec quelqu’un, n’ai-je pas mille moyens de jouer la comédie et de lui montrer un monde qui en réalité n’est pas le mien ?

    Je crois que le problème n’est pas dans internet ou d’autres moyens de communication. Le problème est toujours et seulement dans le cœur de l’homme. Si je suis sincère avec mes amis, si je leur dis en face le fond de ce que j’ai dans mon cœur, pourquoi changerais-je une fois sur les réseaux sociaux ? Le monde est réel lorsqu’il est réel dans mon cœur et dans mon esprit. Mon amitié est réelle lorsque je m’implique de tout mon être dans mes relations. Mais je peux aussi bien côtoyer des gens physiquement à longueur de journée et faire seulement « du cinéma » parce que j’ai peur d’être transparent avec les gens.

     

    A moi donc de décider si mon monde est réel ou virtuel. Le reste est secondaire. Je sais bien, encore une fois, qu’une page de blog ne peut pas tout dire. Je sais qu’il est dangereux pour un enfant ou un adolescent de s’enfermer des heures entières dans sa chambre au lieu de sortir avec ses amis dans le monde réel. Mais ce qui comptera en fin de compte c’est si cet enfant ou cet adolescent apprend à être vrai avec les autres ou avec lui-même, dans la vie de tous les jours, comme sur les réseaux sociaux.


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