• Dans notre lutte pour une vision plus positive du monde et de l’humanité, je vais partir aujourd’hui d’une phrase qui m’a vraiment désorienté. Elle est de Paul Léautard, artiste et écrivain mort en 1956. Mais voyez plutôt : « La méfiance est toujours pour moi une des formes de l’intelligence. La confiance, une des formes de la bêtise. »

    Comment une personne qui semble se dire « intelligente » peut-elle en arriver à affirmer et même seulement à penser des choses pareilles ? Ne voit-il pas que la méfiance est une sorte de cancer qui dévore l’humanité depuis toujours et l’empêche de se développer harmonieusement ? Car se méfier veut dire avoir peur, regarder l’autre avec soupçon, comme si l’on s’attendait toujours au pire. Et où cela peut-il nous conduire ? A n’avoir confiance qu’en soi-même ou au maximum en un groupe d’amis que l’on va considérer au-dessus du niveau de la moyenne des gens, une élite avec qui on peut peut-être s’entendre ?

    C’est là la meilleure manière de se couper du monde et de la société. De s’enfermer dans une misanthropie délirante où l’on se croit supérieur à tout l’univers, ou dans une secte folle qui va tôt ou tard finir dans le néant, comme toutes les sectes !

    J’espère que l’homme est tout de même capable justement d’être un peu plus intelligent que ses propres peurs. La peur ne peut pas toujours se raisonner, elle dépend de blessures passées, de mauvaises expériences vécues, mais il ne faut jamais la laisser nous conditionner.

    Car c’est la confiance qui va dans le sens de l’intelligence. Je sais bien qu’il existe une confiance « aveugle » comme on dit, qui risque d’être bien déçue et trahie. La prudence n’est jamais mauvaise, elle équilibre la confiance et l’aide à discerner ce qu’il est bon ou non de faire ou d’accepter à chaque instant. La confiance ne veut pas dire que je vais prendre tout ce que j’entends comme une vérité infaillible. Ne soyons pas ridicules. Faire confiance ne veut pas dire qu’on va se lancer dans n’importe quelle aventure sans réfléchir aux conséquences.

    Non, il s’agit tout simplement de regarder chaque personne en étant sûr qu’il porte en lui un trésor. Un trésor dont lui-même n’est peut-être même pas conscient, mais qu’il a reçu à la naissance avec le don de la vie. Chacun de nous est riche de talents, de capacités, d’intelligence, de bonté, qu’il a développés lorsque des personnes « de confiance » l’ont aidé à les découvrir et à les faire grandir en lui. Et si j’ai la chance d’avoir rencontré des gens qui m’ont aidé à avoir confiance en moi, je vais être tellement ingrat maintenant que je ne vais pas chercher à mon tour à fortifier la confiance que les autres peuvent bâtir en eux-mêmes ?

    On devra bien sûr distinguer entre la confiance de base en l’humanité profonde de chacun et ses fautes de parcours qui peuvent être corrigées. Mais ce ne sont pas nos fautes qui forment notre personnalité. Aider l’humanité à guérir de ses hantises et de ses peurs, c’est justement miser sur la beauté de la personnalité de chacun. Si les pères fondateurs de l’Europe moderne n’avaient pas eu « l’intelligence » de faire « confiance » malgré tout à ceux qui n’avaient été jusque-là que d’effroyables ennemis, nous en serions encore à nous faire des guerres tous les 20 ans et notre auteur penserait peut-être que la guerre aurait été plus intelligente ? Je vous laisse vous-mêmes tirer votre propre conclusion. Moi, je crois que l’on doit toujours faire confiance en l’humanité, avec « intelligence » évidemment… mais sinon on perdrait vite et pour toujours le sens même de la vie.

     

     

     


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  • Une citation m’a encore profondément choqué ces jours-ci, c’est celle d’un acteur français, Gérard Klein, qui dit tout simplement : « La lâcheté commence là où cesse la puissance. »

    J’aimerais bien connaître ce monsieur de plus près pour ne pas interpréter de travers ses paroles, mais comment comprendre cette phrase autrement ? Cela semble dire que l’important dans la vie, c’est la puissance, car si on ne parvient plus à être puissant, il ne reste plus qu’à se sauver et à fuir comme un lâche devant les réalités au lieu de les affronter.

    Sauve qui peut, vraiment, si c’est cela la mentalité courante de notre pauvre monde ! Pour faire face aux évènements et aux personnes, il faudrait donc se baser d’abord sur la puissance ? Etre puissant, être fort, ne pas avoir peur, dominer les autres peut-être ou même les écraser ? Car comment comprenez-vous la puissance ?

    Je comprends bien que pour ne pas être démuni devant les épreuves de la vie, il faut de la force, mais dans le sens du courage, de la détermination, de la persévérance, tout cela serait éminemment positif. Pourquoi ce sentiment de puissance ou d’impuissance et de lâcheté devant la vie et les personnes ? Serions-nous revenus à la loi de la jungle ? Il est sûr que les nouvelles de la politique internationale ne nous poussent pas à être très optimistes à ce niveau-là…

    Mais je crois quand même que la plus grande force revient encore à la confiance et à l’amour. On ne pourra jamais rien contre quelqu’un qui aime les autres, qui les sert de tout son cœur, qui est prêt à donner sa vie pour ceux qu’il aime, qui est prêt à pardonner à ceux qui lui font du mal. Si, bien sûr, on pourra le tuer physiquement, mais même après sa mort il continuera à faire du bien !

     

     Si on appelle le pardon une puissance, alors je suis d’accord avec notre auteur, mais ce serait important de le préciser. Il y a une puissance considérable dans l’humilité et la bonté qui voient toujours le positif même chez les personnes les plus mauvaises, les plus misérables. Ne nous laissons pas impressionner par ce genre de slogans qui voudraient nous enlever l’espoir. J’ai appris dans la vie que lorsqu’on nous demande de choisir entre deux solutions qui sont mauvaises toutes les deux, il faut toujours chercher une troisième solution positive, quitte à l’inventer si elle n’existait pas. 


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  • Je suis un peu surpris de temps en temps, lorsque j’entends mes amis libanais me dire : « Attention, vous faites une grande erreur en France d’accepter tous ces réfugiés musulmans sur votre terre : dans quelques années l’islam va dominer la France ! »

    Je pense que ces bons amis, certainement bien intentionnés, n’ont pas compris grand-chose aux Français, ni même d’ailleurs à l’islam lui-même.

    Une grande majorité de Français se dit maintenant areligieuse. C’est-à-dire qu’ils ne sont même plus contre la religion, ils considèrent que les religions sont désormais un phénomène historique dépassé en pleine extinction, comme certains animaux rares d’Afrique. Et je pense que ces bons amis français, eux non plus, ne comprennent pas grand-chose à cette réalité !

    Alors où serait la vérité, d’après moi ? Essayons de regarder les choses en face. Je ne crois pas que la religion soit finie. Ce qui est fini, c’est de se servir de la religion comme un pouvoir de peur qui asservit les peuples. Ce qui est dépassé maintenant et qui, je l’espère bien, ne se reproduira plus, c’est que des responsables religieux exercent un pouvoir terrible sur les gens par la peur. L’homme moderne est trop éveillé, trop intelligent maintenant pour se laisser tromper par ces fausses vérités qui ne sont qu’une vilaine caricature de la religion.

    La peur de l’enfer, la peur du péché, la peur de ce que les autres pensent de vous, la peur de la loi, tout cela est heureusement en train de disparaître dans le christianisme, car c’était une sorte d’hérésie chrétienne qui s’est développée avec les siècles, bien loin du message d’amour de Jésus Christ. Et vous pensez que les Français d’aujourd’hui, après s’être débarrassés de la peur de l’Eglise, vont se laisser prendre par la peur de l’islam ? Soyons un peu sérieux !

    C’est que l’islam est devenu malheureusement, lui aussi, en grande partie une religion de peur. Et ne voyez-vous pas que l’islam qui peut faire peur est lui-même au fond d’une crise noire. C’est celui qui se sent acculé, qui a peur de disparaître, qui devient dangereux, car il se fait agressif en pensant obliger les autres à l’accepter. Sans se rendre compte qu’ainsi il se fait de plus en plus haïr, au point qu’une grande partie des Européens d’aujourd’hui ne savent même plus distinguer les belles valeurs au cœur de l’islam de ses excès insupportables.

    Ne voyez-vous pas en même temps que ce sont les musulmans les premiers qui ont peur de l’islam tel qu’il se présente aujourd’hui dans un certain nombre de pays ? Et, avant de les juger, horrifiés, rappelons-nous qu’il y a seulement quelques siècles nos bons amis protestants ont dû fuir la France pour ne pas être exterminés par leurs bons « frères » catholiques !

     

    La vérité, c’est que l’islam tel qu’il se présente aujourd’hui n’a plus beaucoup de temps à vivre. Le jour où les musulmans devront se résigner à accepter le concept de liberté religieuse, de liberté dans le choix personnel d’une foi religieuse ou du refus de cette foi, en quelques années les trois quarts des musulmans quitteront l’islam, comme une grande partie des chrétiens a fui le christianisme. C’est là un phénomène irréversible et tellement positif pour l’avenir de l’humanité. Car viendra finalement le jour où les religions s’uniront pour la paix au lieu de se servir de leur « mauvaise foi » pour inventer de nouvelles guerres. Un peu de patience, et nous aurons bientôt de belles surprises !


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  • Je suis tombé récemment sur une phrase écrite par le Professeur allemand Rainer Mausfeld, qui m’a bien fait réfléchir : « Le néolibéralisme, comme forme extrême du capitalisme – et probablement sa forme finale – est, après le colonialisme européen, le plus grand projet de déplacement de richesse de l’histoire, le déplacement du bas vers le haut, du sud vers le nord, du public vers le privé. »

    Plus clair que cela… !! C’est en fait toujours la même histoire, depuis que l’homme est homme. Les plus forts ou les plus malins essayent de dominer les autres en pensant qu’ils seront plus heureux de la sorte. Les plus faibles et les moins malins sont écrasés, exploités jusqu’au jour où ils prennent conscience que toute cette situation d’injustice n’est pas une fatalité absolue, ils se réveillent, s’organisent et renversent le pouvoir en place… puis d’autres profitent à leur tour de cette révolution et la roue tourne, mais c’est à peu près toujours la même réalité qui se répète sous des formes diverses.

    Si c’était seulement cela le monde et la vie sur cette terre, ce serait vraiment tragique. Mais finalement on oublie que ces pauvres « maîtres du monde » ne sont au fond que des victimes de leurs illusions, de leur ambition et avidité frénétiques. Ils se sentent plus forts et plus riches que les autres, mais ils sont souvent bien vides au fond d’eux-mêmes, pleins de peur ou d’angoisse pour le lendemain.

    Ce sont simplement les maîtres du déplacement des richesses, comme le dit Mausfeld. Et alors ? Est-ce qu’ils sont les maîtres du bonheur et de la conscience de chaque homme ? Est-ce qu’ils parviennent au cœur de leurs frères et sœurs en humanité ? Ils meurent souvent sans avoir même pu expérimenter ce qu’est l’amour gratuit, ce qu’est la beauté de la réciprocité dans les relations et bien d’autres réalités qui donnent la véritable joie de goûter à la vie. Je suis persuadé que ces sortes de vautours rapaces ont bien peu d’humanité au fond d’eux-mêmes et qu’ils sont emprisonnés entre des murs qu’ils ont créés de leurs propres mains, au lieu de savourer la liberté de savoir accueillir leurs semblables et de donner leur vie pour les autres.

    L’essentiel de la vie n’est pas dans les structures de domination des uns par les autres. Mais il faut tout de même lutter de tout notre cœur et de toutes nos forces contre cette déformation terrible de l’idéal humain. Car si, dans certains pays, on parvient encore à être soi-même, il existe de plus en plus de zones de notre planète ou l’injustice et l’exploitation des pauvres par les riches est si criante que l’homme devient une caricature de lui-même et cela est comme un crime contre l’humanité qui se développe comme si c’était normal. Nous devons nous battre contre ce monstre qui grandit chaque jour.

     

    Heureusement que la nature finit par se rebeller ou se venger toute seule. Ces vagues d’immigrés qui arrivent par milliers en Europe d’Afrique, d’Asie ou du Moyen Orient ne sont que le début d’un phénomène de vases communicants qui finira un jour ou l’autre par faire s’écrouler ce système capitaliste sauvage où la conscience de l’homme semble complètement endormie et près de ne plus jamais se réveiller. Mais il faut que des hommes de bon sens prennent sans tarder leurs responsabilités afin que ce changement qui se profile à l’horizon se fasse avec le moins de violence possible. Et, si l’on sait regarder, l’humanité est pleine de ces héros cachés qui nous font encore espérer en un avenir différent et surtout meilleur.


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  • En ouvrant hier Facebook, je suis tombé sur cette phrase qui m’a fait mal au cœur : « Quand tu as bon cœur, tu aides beaucoup, tu fais trop confiance, tu donnes sans compter, tu aimes infiniment, et c’est toi que l’on blesse le plus. Partage si tu es d’accord. »

    Je me suis empressé de dire que je n’allais certainement pas « partager », parce que je n’étais pas d’accord. Cette phrase est une des nombreuses phrases publiées chaque jour par le site « Santé-Magazine », un site intéressant, souvent plein d’une certaine sagesse concrète, mais une sagesse qui est parfois un peu trop terre à terre et recroquevillée sur des intérêts un peu égoïstes qui risquent d’étouffer au lieu de faire respirer.

    Je suis content d’avoir ici l’occasion de dire vraiment ce que je pense. C’est important si on ne veut pas vivre la vie à moitié seulement. Et ce genre de phrase empêche littéralement de voler, vous ne pensez pas ?

    Mais voyons un peu : avoir « bon cœur » serait déjà un handicap. Excusez-moi, mais si quelqu’un « a du cœur », comme on dit, j’espère bien que c’est un « bon cœur », sinon il aurait alors un « mauvais cœur » ? Ou bien l’on a un « bon cœur », ou bien on n’a pas de cœur du tout, ou une pierre à la place du cœur…

    Aider « beaucoup » serait aussi dangereux : alors le mieux serait d’aider seulement à moitié, en partie, d’abandonner nos amis au milieu du chantier et qu’ils se débrouillent tout seuls ? J’espère bien que quand on aide, on le fait de tout son cœur, jusqu’au bout, et « beaucoup », sinon ce n’est pas la peine de commencer.

    Faire « trop confiance » : là encore, comme si la confiance pouvait être de trop. La confiance doit être totale ou bien elle ne laissera que des blessures à l’autre qui va s’apercevoir qu’au fond j’ai peur de lui faire confiance. Entendons-nous bien, je peux faire confiance à un ami pour certaines choses et pas pour d’autres pour lesquelles je sais par exemple qu’il n’a pas la compétence, mais quand je fais confiance, je ne retourne pas en arrière, ce serait tragique. Personnellement je suis devenu ce que je suis aujourd’hui, avec toute la joie de vivre qui est la mienne, j’ai réussi à sortir de mes malheurs parce que j’ai eu la chance de rencontrer des personnes qui m’ont vraiment fait confiance, au-delà des apparences, qui ont cru en moi bien plus que moi-même j’avais le courage de le faire. Et maintenant je m’amuserais à faire confiance aux autres seulement à moitié ?

    « Donner sans compter » : là c’est peut-être le pire ! Mais si je donne en comptant, en calculant, en me méfiant, en faisant attention à ne pas trop donner, en attendant par exemple tel ou tel résultat, en donnant par intérêt, ce n’est plus du don, c’est du commerce. Je n’ai rien contre le commerce qui est nécessaire, mais quand je donne, je donne ! Il y a une gratuité dans le don qui en fait sa noblesse et sa beauté !

    Aimer « infiniment ». C’est le comble ! Il faudrait aimer en bridant déjà notre cœur au départ ? Car donner, est déjà extraordinaire, mais aimer c’est se donner soi-même, c’est ce qu’on peut imaginer de plus beau dans les relations humaines et je commencerais tout de suite par mettre des limites à mon amour ? Non, ou bien l’amour est ouvert, au moins comme intention, à 360 degrés, ou bien c’est un piège qui ne va provoquer que des déceptions et des rancœurs réciproques.

     

    Et le résultat de cette aide, de cette confiance, de ce don et de cet amour soi-disant démesurés, ce ne serait que des blessures qu’on aurait bien mérité par notre imprudence ? Pauvre humanité serions-nous, tellement renfermée sur ses peurs et ses calculs ! Mais là aussi entendons-nous. Il ne s’agit pas de donner et d’aimer n’importe qui, n’importe quand et n’importe comment. Il y a une sagesse à savoir toujours trouver le moment et les circonstances adaptées pour chaque relation, mais quand on se donne, il s’agit de le faire pour de bon, sans plus revenir en arrière et de tout notre cœur. C’est sûr que nous rencontrerons quelques blessures en chemin, mais nous rencontrerons surtout une foule de gens avec qui partager en plénitude la joie de vivre sur cette terre. Et si, parfois, certaines personnes nous semblent ingrates, ne comprennent pas notre amour, nous oublient ou même nous font du mal comme récompense, c’est sans doute que ces personnes sont pleines de souffrances cachées que nous pouvons aider un peu à éponger, comme des amis l’ont fait sans doute avec nous quand nous allions mal. Ce n’est certainement pas une excuse pour remettre tout en question et aller nous cacher dans notre chambre où, tout seuls, nous n’aurions peut-être pas de blessures, mais notre vie serait bien triste !


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