• Lu dans les nouvelles, hier matin : « Paris dénonce les "crimes de guerre" perpétrés par "le régime syrien et ses soutiens" contre des hôpitaux et des écoles de la métropole assiégée. »

    En tant que français, européen, occidental, je suis écœuré par l’hypocrisie de plus en plus débordante de nos gouvernants. C’est facile de dénoncer les « crimes de guerre » des autres en ayant l’air de vouloir dire que nous, au moins, nous faisons des guerres propres, justes, pour le bien de l’humanité…

    Mais vraiment cela suffit, c’est devenu écœurant ! Il est temps de crier haut et fort que toute guerre est un crime, même une guerre de défense apparemment légitime, parce qu’une guerre tue. Et tuer est un crime. Et vendre des armes est un crime, parce que ces armes ne vont pas rester dans un garage ou dans un musée.

    A moins d’avoir tout fait, mais vraiment tout fait, pour construire des chemins de paix là où on risque d’arriver à un conflit. Mais vouloir résoudre un conflit par un autre conflit, c’est simplement de l’inconscience. Excusez-moi, si j’y vais un peu fort, ce matin. Mais je ne supporte plus de voir mes amis d’Alep en danger de mort chaque fois qu’ils sortent de leur maison, ou même lorsqu’ils restent chez eux sans pouvoir sortir. Et on ne peut pas se donner le droit de tuer, parce que l’autre a tué avant moi, et surtout parce qu’il a employé des moyens « illégaux » pour tuer !!! Mais toute guerre devrait être illégale.

    Si le monde voulait se mettre d’accord pour la paix, les marchands d’armes feraient faillite, mais qui veut sincèrement la paix ? Heureusement qu’il y a encore des Gandhi, des Nelson Mandela, des Martin Luther King, mais si peu encore ! Eux aussi auraient eu toutes les excuses pour mener des guerres de défense ou de libération et ils ne l’ont pas fait. Au contraire, ils ont libéré leurs peuples de la violence et de la haine : pourquoi ne peut-on pas les suivre ?


    1 commentaire
  • Je sais que mon blog est au repos en cette période, mais il doit sortir de son silence devant un tel évènement. « Le Royaume Uni est sorti de l’Europe ! »

    Sorti ? Façon de parler : les relations entre notre cher voisin et les autres pays européens vont bien continuer d’une manière ou d’une autre. Les échanges commerciaux, touristiques, culturels, économiques, politiques, sportifs vont peut-être même redoubler d’intensité par peur que la fracture devienne plus grande encore. On ne va tout de même pas revenir à la guerre de cent ans !

    Mais que veut dire tout cela ? Que nos frères et sœurs d’Angleterre, de Galles, d’Ecosse et d’Irlande du Nord préfèrent s’isoler de nouveau sur leur île ? Facile de juger toujours l’autre en disant que c’est lui qui a commencé. La faute, si faute il y a, est certainement toujours partagée. L’Europe unie est un projet tellement beau, tellement ambitieux, qu’il ne peut se réaliser en quelques années. Au sortir de la deuxième guerre mondiale, l’horreur des millions de morts et des destructions massives a certainement poussé tout le monde à changer complètement de direction. Mais maintenant un certain égoïsme a pris le dessus, et ce n’est pas seulement celui des Anglais…

    Alors, doit-on une fois encore se désespérer et penser que l’humanité ne changera jamais ? Non, l’humanité continue à mûrir, lentement mais sûrement. Seulement il y a encore trop d’intérêts qui croient qu’en se divisant on peut mieux profiter de l’autre ou même le dominer. Ce n’est pas par hasard si Mr Trump, candidat républicain aux prochaines élections américaines, a déclaré il y a quelques jours qu’il était favorable au « Brexit » ! Ses grands alliés, les marchands d’armes, sont plus sûrs de vendre leurs produits mortels chaque fois que le monde se divise un peu plus. Mais ce n’est là qu’un aspect du problème.

     

    Le fond du problème, c’est que l’homme sent confusément qu’il serait bien plus heureux s’il était ami de tout le monde. Mais chaque fois qu’il essaye de créer cette amitié, voilà que les plus forts en profitent et poussent finalement chacun à se retirer dans son coin en pensant que, tout seul, on finira par s’arranger et qu’on sera plus libre et plus soi-même. C’est là le piège, un piège parfois mortel, qui empêche l’humanité de grandir. Car l’humanité ne se portera pas mieux seulement quand l’Europe sera un peu plus unie, surtout si cette Europe est unie pour dominer les autres. Désormais les peuples sont tellement interdépendants que le drame ou la chute d’un seul se répercute négativement sur le monde entier. Il n’y a pas d’autre chemin que de se relever après chaque échec et rechercher ensemble de nouvelles solutions. L’homme est si intelligent qu’il continue à produire des inventions qui auraient été inimaginables à peine quelques années plus tôt. Pourquoi ne mettrait-il pas finalement son intelligence au service de l’harmonie entre les nations ? Ce ne serait pas là la meilleure invention, celle qui nous ferait vraiment respirer et nous aiderait à résoudre ensemble tous nos problèmes ?


    3 commentaires
  • « … Et le pire désastre est à venir : les prodigieuses capacités de la science annoncent la prolongation de la vie humaine et la robotisation généralisée, programmant là à la fois une arriération des rapports humains et un état de barbarie inédit. Voilà le suprême défi pour l'humanité. » C’est la phrase finale de l’interview d’Edgar Morin que j’avais publiée au début du mois dans notre rubrique : « Des mots pour de bon. »

    Apparemment cette phrase a un peu choqué une de nos lectrices qui réagit en disant : « J'ai beaucoup aimé cet article que je n'ai eu le temps de lire que maintenant …. Mais sa toute dernière phrase est ce qui m'effraie le plus et à ce quoi je pense souvent : le futur de nos enfants et petits-enfants.  Ce défi de l'humanité ! »

    A vrai dire je n’aime pas beaucoup, moi non plus, cette dernière phrase. Mais lorsqu’on cite quelqu’un, on doit bien citer toute sa pensée, au moins par respect et par objectivité. Ce qui me plaît chez Edgar Morin, c’est qu’il nous pousse à réfléchir, à ne pas rester superficiels ou les bras croisés devant les défis de notre monde actuel.

    Mais de là à nous laisser envahir par la peur du lendemain, je crois que ce serait malsain. Entendons-nous : la peur a aussi des aspects positifs, elle nous pousse parfois à être plus prudents, à ne pas faire n’importe quoi, à mieux nous organiser. Mais est-il nécessaire d’avoir peur pour savoir s’organiser ou créer du positif pour notre société ?

    Toute l’histoire de l’humanité est faite de peur du lendemain. Au Moyen Age nos ancêtres ont cru un moment que la peste allait faire mourir tout le monde et qu’il n’y aurait bientôt plus d’habitants vivants sur cette terre. Il n’y a pas si longtemps beaucoup d’occidentaux étaient persuadés qu’une guerre atomique allait éclater entre l’Union Soviétique et les Etats-Unis et alors, pauvres de nous ! Et pourtant l’humanité est toujours là, elle a ses problèmes bien sûr, ses gros problèmes, mais en même temps elle est pleine de ressources et n’arrête pas de se lancer dans des projets toujours plus grandioses, comme les prochains Jeux Olympiques du mois d’août au Brésil…

    Je crois donc que la sagesse nous demande une chose : utiliser cette peur du lendemain, peur de catastrophes, peur de la surpopulation, peur de maladies incontrôlables ou peur de nouvelles guerres, pour mieux se préparer, pour harmoniser toujours plus les relations entre les peuples et avec la nature qui nous entoure : tout cela ne peut être que positif. Mais de là à gâcher notre vie d’aujourd’hui parce que dans 20 ans, dans 50 ans, dans 100 ans l’humanité sera bloquée, ce serait là une forme de maladie-panique qui ne peut nous faire que du mal. Cela nous empêcherait de goûter à tout ce qu’il y a de beau encore et pour longtemps sur cette terre et surtout dans le cœur des hommes. Car l’homme est un petit miracle ou un grand miracle dont on ne saisit malheureusement que bien peu encore toute la valeur, occupés que nous sommes à nous plaindre de nos petits ou grands malheurs. Ne voyons-nous pas quelle chance nous avons de vivre cette aventure sur terre ? Est-ce que vraiment nous préférerions n’avoir jamais existé ?

     

    Je ne peux pas me mettre à la place des autres. Chacun est libre de penser ou de sentir ce qu’il veut, mais moi cela fait longtemps que j’ai décidé de faire de ma vie une réalité positive et optimiste, certainement pas pour juger ceux qui se plaignent comme je le faisais peut-être moi-même autrefois, mais pour me battre afin que cette lumière qui brille au fond de chaque homme ne reste pas cachée comme elle est le plus souvent derrière les rideaux de nos problèmes, de nos peurs ou de nos angoisses.

     


    votre commentaire
  • J’ai été touché récemment par l’interview faite à « L’Orient Le Jour » au fameux artiste dissident chinois Ai Weiwei de passage au Liban. Ai Weiwei qui est un artiste engagé, sensible à tous les drames actuels de l’humanité, en particulier celui des réfugiés, répondait à la question finale : « S'il fallait retenir un sentiment, un mot ? » par ces quelques paroles très brèves : « Ce serait l'espoir. Même dans ces situations affreuses, il y a toujours l'espoir d'une vie meilleure. Riche, pauvre, désespéré, il reste toujours du temps pour apprécier la vie. Heureusement... J'espère que cet espoir sera réalité. » Tout cela en étant aussi bien conscient que « ce n'est pas aussi simple. »

    La question est donc de savoir si l’on peut ou non espérer. Et l’on s’apercevra bien vite que toute notre vie est une longue bataille entre l’espoir et le désespoir. On peut essayer de diviser l’humanité entre ceux qui ont encore de l’espoir et ceux qui n’en ont plus, mais la vérité est que cette division est présente en fait au cœur de chacun d’entre nous.

    Et la question est tellement complexe. L’espoir n’est pas en effet une fuite de la réalité et de ses problèmes, car ce serait pire encore, on finirait par ne plus jamais croire à toute forme d’espoir qui nous aurait sans cesse immensément déçus. Le seul espoir possible c’est celui qui a donné ses preuves, qui nous a montré un jour ou l’autre que nous avions bien fait d’espérer car de nouveaux horizons se sont en effet ouverts devant nous au-delà de toute attente apparemment possible.

    Et pourtant l’humanité est toujours en train de se plaindre, de protester, de crier, de dénoncer. La plupart des nouvelles véhiculées chaque jour par nos médias sont de couleur presque toujours plus grise, pour ne pas dire plus sombre ou complètement opaque. Cela voudrait dire que l’humanité dans son ensemble a véritablement perdu l’espoir ? Je ne le crois pas et je vais vous dire pourquoi.

    La vérité c’est que nous sommes trop dépendants de notre passé et cela se comprend très bien puisque c’est la seule réalité que nous connaissons. Le présent est tellement rapide et éphémère que la plupart du temps nous n’avons pas la possibilité de comprendre ce qui nous y arrive. L’avenir est bien hypothétique et vague devant nous. Alors nous nous défoulons sur notre passé et tout ce qui nous y a déçus. Mais cela ne veut pas dire du tout que l’espoir soit mort et c’est cette vérité que je voudrais crier aujourd’hui de tout mon cœur en ces quelques lignes.

    Si l’on observe une mère de famille, éreintée à la fin de sa journée, malade peut-être, et qui continue de tout son cœur à s’occuper de ses enfants et qui se plaint au téléphone qu’elle n’en peut plus. Si l’on écoute les peuples du Moyen Orient qui sont écrasés, opprimés, abandonnés par une grande partie de l’humanité et qui passent leur temps à dire que la vie est impossible, mais qui se battent du matin au soir avec une émouvante générosité pour alléger les souffrances de leurs frères ou sœurs les plus démunis. Si l’on écoute les Européens qui ont une peur terrible de perdre le bien-être, peut-être un peu égoïste, qu’ils s’étaient construit, mais qui multiplient les associations de solidarité comme jamais sans doute il n’y en a eu au cours des siècles de l’histoire… On s’aperçoit que la vie suit son cours et que l’humanité est toujours en marche, bon gré mal gré, vers un avenir qu’elle voudrait plus juste, plus transparent, plus humain.

    Car il faut surtout se garder de conclusions rapides et confondre les plaintes, la peur et l’angoisse avec le désespoir. La peur et l’angoisse en particulier sont des sentiments qu’on ne peut pas maîtriser, qui jaillissent spontanément dans notre esprit sans même que nous le voulions et qui nous dérangent, nous empêchent de respirer. Mais ce n’est pas la peur et l’angoisse qui forment notre personnalité. Car ce qui forme notre personnalité, c’est l’espoir. Personne ne peut nous imposer l’espoir. L’espoir sera toujours une libre décision que nous aurons prise au fond de notre esprit et de notre cœur, malgré toutes les circonstances apparemment hostiles qui conditionnent notre vie de tous les jours. Et c’est cela qui fait notre grandeur d’être homme.

     

    Ne nous laissons donc plus impressionner par tous ces gens qui se disent désespérés car ils souffrent vraiment, mais qui continuent chaque matin à se lever et à essayer de faire quelque chose de positif de leur vie, qui ont des êtres chers à nourrir et à soigner, des amis à réconforter. Et un seul ami, un seul frère ou une seule sœur que je réconforte, c’est comme si je faisais du bien à toute l’humanité et c’est suffisant pour que l’espoir continue à briller dans mon cœur. Et c’est comme cela que demain matin j’aurai encore une raison positive de faire l’effort de me lever car l’espoir continuera à me soutenir. Le jour où l’espoir serait mort, la vie aurait perdu tout son sens et ce ne serait plus la vie. La vie c’est l’espoir et l’espoir c’est la vie ! Hors de ce pacte réciproque notre existence serait en effet bien sombre ! 


    1 commentaire
  •  

    On a parfois l’impression que la plupart des gens passent leur vie sans vraiment comprendre ce qui leur arrive, sans vraiment goûter à tout ce qui pourrait faire la joie de leur existence. Car la vie est une fête qui pourrait nous émerveiller, une surprise continuelle qui pourrait nous rassasier et voilà que l’on se morfond dans l’ennui ou les lamentations continuelles.

    Je sais bien que la vie est aussi faite d’obstacles, d’épreuves et parfois de grandes souffrances. Cela fait partie du programme. Et pourtant cet arrière-fond parfois terrible et apparemment bien ingrat est aussi une des réalités qui unissent les cœurs et donnent encore plus d’intensité profonde à nos relations.

    Alors je suis triste lorsque je vois un ami, un frère ou une sœur qui semblent goûter à la vie seulement à moitié, comme si tout en eux et autour d’eux était anesthésié.

    Mais pourquoi toutes ces réflexions, pourquoi suis-je désorienté ce matin ? C’est que je suis retombé sur une phrase découverte récemment sur twitter et que j’avais notée en passant parce qu’elle m’avait choqué. Voyez vous-mêmes : « Une belle relation est faite de deux choses : d’abord apprécier nos similitudes et ensuite respecter nos différences. » 

    C’est une phrase qui semble au premier abord positive : « apprécier nos similitudes », nos points communs, c’est sans doute la porte ouverte vers la connaissance réciproque et l’amitié, même si ce verbe « apprécier » me semble un peu léger, car apprécier veut dire surtout estimer, trouver beau ou intéressant, mais on dirait le sentiment de quelqu’un bien assis dans son fauteuil et qui se contente de juger positivement son voisin. Apprécier ne permet pas en général de véritablement entrer dans la réalité de l’autre. Excusez-moi si je suis déjà trop négatif.

    Mais ce qui me fait bondir, c’est la suite de la phrase : « respecter nos différences ». On dirait quelqu’un qui tient à rester tranquille, qu’on lui « fiche la paix » et il propose pour cela à tout le monde de vivre dans le plus grand respect réciproque, où personne ne juge et ne dérange personne. Vous ne sentez pas qu’il y a une distance terrible dans le respect ?

    Evidemment le respect est infiniment mieux que le jugement de travers, le préjugé, le rejet et encore plus la haine. Mais vous aimeriez vivre dans une société ou une famille où l’idéal de la relation serait de respecter chacun dans son coin, sans intervenir dans la vie de l’autre parce qu’on n’ose pas y toucher ?

    Non, je crois profondément que nous sommes venus au monde sur cette terre pour nous entrechoquer, pour pénétrer chacun dans le cœur de l’autre quitte à risquer parfois certains conflits. Car pour trouver un trésor il faut se lever, sortir, chercher, souffrir. La vie est belle, c’est sûr, mais cela ne veut pas dire qu’elle soit facile.

    Tout notre problème se trouve ici dans la conception que nous avons justement de nos différences. La différence est une bénédiction car c’est elle qui fait que je suis moi et non pas quelqu’un d’autre, que je suis unique et pour cela tellement original et intéressant. Imaginez que nous soyons tous semblables, quelle horreur ce serait !

    Alors il est beau d’avoir des similitudes, de se reconnaître ainsi membres d’une même famille humaine, mais il est plus beau encore d’avoir des différences. Mais ces différences ne sont pas là pour que nous les regardions de loin, avec respect, comme un badaud regarde un spectacle intéressant ou un accident dans la rue. Non, la différence est le début de l’amitié. Car c’est la différence qui m’attire dans l’autre encore plus que la similitude.

    Je suis en effet appelé à élargir mon esprit et mon cœur aux dimensions de toute l’humanité. Je suis content d’être moi et pas toi, mais je sens bien que ce moi est bien trop petit, trop mesquin pour rester tout seul dans son coin dans une apparente tranquillité.

    Non, je sens en moi, si je scrute un peu le sens de ma vie, un immense appel à sortir, à me diriger avec enthousiasme vers les « différences » de l’autre, à essayer de m’en enrichir tout en enrichissant l’autre de mes différences. Alors la société devient une aventure de chaque jour, une découverte à couper le souffle, sans peur pour ma différence, qui restera toujours, même lorsque je me serai en quelque sorte mélangé avec l’autre. La maturité, la sagesse, la joie d’être un homme ou une femme aux dimensions de toute l’humanité, passent par cette dynamique bienfaisante. Si vous connaissez un cheminement meilleur dites-le moi, je pourrai essayer avec vous d’explorer encore de nouvelles pistes, mais jamais je ne me résoudrai à rester tout seul dans mon coin à « respecter » les autres !

     

     


    2 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique