• On sait que notre monde n’est pas facile. C’est souvent la loi du plus fort qui s’impose, la loi de la jungle, comme on dit. Alors quel conseil donner à nos jeunes qui s’engagent dans le chantier de la vie ? Ecoutez ce qu’en dit Machiavel, ce fameux philosophe du XVIe qui est resté tellement célèbre par ses prises de positions cyniques qu’il en est resté le mot « machiavélique » dans notre dictionnaire ! Il nous dit tout simplement « que pour être efficace, il faut cacher ses intentions ! »

    Ce n’est pas mal comme idéal de vie ! Il a dû essayer ce système puisqu’il le considère efficace… Mais j’aimerais bien me retrouver un jour avec quelqu’un qui professe de telles idées. Au moins pour essayer de le comprendre. Car j’avoue que j’ai bien du mal à être touché par un raisonnement pareil. Il faudrait d’abord lui demander ce qu’il entend par efficace. Efficace dans quel but ? Pour dominer les autres par la force ou le pouvoir ? Pour tromper les autres ? Pour les surprendre par des coups bas dont ils ne pourront pas se relever ? Ça doit être très efficace pour se faire haïr et pour que les gens n’aient plus jamais confiance en vous…

    Je ne vais pas tourner en rond par mille suppositions inutiles. Je crois que l’avenir appartient à des gens qui ont le courage d’être eux-mêmes et de ne plus jamais se cacher. Je sais bien qu’on ne doit pas dévoiler tout ce qu’on pense à n’importe quel moment et devant n’importe qui. Il y a des étapes dans les relations. Mais la transparence voulue, déclarée et construite jour après jour dans la confiance réciproque est la seule manière de se sortir de ces faux problèmes qui sont une sorte de cancer dans nos relations.

    Moi qui ai décidé il y a quelques années de créer ce blog pour me battre pour une humanité plus belle et plus heureuse, j’aurais dû vous cacher mes intentions au départ pour mieux vous attirer dans mes pièges et pouvoir finalement vous tromper et profiter de vous ? J’aurais honte d’être moi-même. Si j’ai tellement d’amis aujourd’hui, avec qui je peux partager tout ou presque tout de ce qui me tient à cœur, c’est que dès le premier abord, j’ai appris à mettre l’autre à l’aise en lui montrant tout de suite mes limites, mes faiblesses, ma fragilité. Je n’ai trompé personne, mais j’ai vu que tellement de gens qui avaient peur des autres sont venus se confier à moi et me raconter leurs problèmes, leurs désirs, leurs rêves ou leurs angoisses. Car ils avaient trouvé en moi quelqu’un comme eux. Comme moi-même j’avais eu la chance autrefois de tomber sur des gens qui m’avaient simplement accepté comme je suis, sans me juger, mais qui m’avaient considéré comme un frère même si je ne leur avais rien demandé. Je ne suis pas devenu riche ou puissant, mais je peux me promener dans la rue en paix, sûr que les gens que je vais rencontrer seront contents de me voir… car ils connaissent mes intentions !


    1 commentaire
  • Vu dans un site de citations célèbres, il y a quelques jours : « Il n’y a qu’une route vers le bonheur : c’est de renoncer aux choses qui ne dépendent pas de notre volonté. » C’est une phrase d’Epictète, un des plus célèbres philosophes stoïciens, à cheval sur le 1er et le 2e siècles de notre ère. « Sa réflexion porte essentiellement sur la sagesse et la recherche du bonheur. » C’est ce que nous dit le dictionnaire.

    Comme l’intelligence nous porte loin de la vie parfois ! On dirait un raisonnement mathématique. Il y a des idées ou des rêves qui nous empêchent de trouver le bonheur, enlevons-les et le bonheur arrivera tout seul. J’aurais envie d’aller sur la lune. Je suis déçu de ne pas y arriver, je renonce à mon rêve et le bonheur va m’arriver comme cela tout d’un coup, en tombant du ciel ? Je sais bien que j’en fais là une caricature, mais tout de même.

    J’ai acheté de nouvelles tasses pour recevoir mes amis, mais ces tasses sont pleines de poussière et mes amis ne vont sûrement pas être contents : alors j’enlève la poussière et tout le problème va être résolu. Mais je ne pense pas à mettre quelque chose de bon dans ma tasse ? Cela devient évidemment ridicule de pousser le raisonnement de la sorte…

    Mais ce qui me gêne avant tout, c’est le fait qu’on se concentre d’abord sur le négatif avant de rechercher le positif. Ne voyons-nous pas que la recherche du bonheur est avant tout la recherche du contenu de ce bonheur ? Trouver ce qui nous donne de la joie, ce qui nous remplit, ce qui nous comble, ce qui réalise nos aspirations les plus profondes. Je dois d’abord chercher à remplir ma tasse de ce qui en vaut la peine. Puis, en route, j’examinerai les obstacles ou les problèmes éventuels et j’essayerai de les dépasser. Mais les problèmes ne sont pas l’essentiel : c’est ce qui fait mon bonheur, ou plutôt notre bonheur qui est important.

    Quand on est rempli de positif, le négatif tombe souvent tout seul, ou au moins il se relativise complètement. La route vers le bonheur, c’est d’abord de le chercher ensemble. Puis de trouver ce pour quoi nous sommes faits, nous sommes venus au monde. Et puis de sortir de soi, car le bonheur est un mouvement, comme la vie : le bonheur ne sera jamais un état statique auquel il suffirait d’enlever la poussière pour qu’il brille. Le bonheur et comme la nature, on le sème, on l’arrose, on le fait pousser, puis on grandit avec lui, on goûte à ses fruits ou à son parfum, on se met à l’ombre de son feuillage et surtout on le partage avec les gens qu’on aime. Et quand on commence à faire l’expérience du bonheur, on sait où aller le trouver, on ne pense plus jamais à aller le chercher sur la lune qui est inaccessible, c’est bien évident. Car le bonheur est simple, il doit être à la portée de tous, sinon ce ne serait pas le bonheur, mais une injustice, un trésor réservé à de rares privilégiés dont les autres seraient jaloux et le bonheur provoquerait alors des guerres et des divisions. Tandis que le vrai bonheur unit les cœurs et apporte la paix. Et tout cela se trouve dans la vie de tous les jours et non pas dans des raisonnements philosophiques qui ne tiennent pas debout !


    1 commentaire
  • Comme c’est beau d’avoir un idéal qui donne un sens à la vie ! Tout homme le cherche, au moins inconsciemment. Mais comme c’est triste de voir les idéaux qu’on nous présente de plus en plus sur les réseaux sociaux et qui sont tellement vides parfois : mais voyez vous-mêmes ce qu’on m’a envoyé sur Facebook !

    « Avec près de 30 livres écrits sur le thème de la psychologie et du développement personnel à son actif, et plus d’une centaine d’articles parus dans différents journaux ou magazines russes ou internationaux, le Docteur Mikhaïl Litvak est sans aucun doute l’un des psychiatres les plus connus et les plus réputés dans le monde. Aujourd’hui, il livre 6 règles à suivre si vous souhaitez changer de vie. »

    Quand on lit une pareille annonce, on s’attend à des conseils qui sortent vraiment de l’ordinaire. Eh bien voyez ces conseils du « meilleur psychiatre au monde ».

    1. Le bonheur résulte d’une vie bien organisée :  

    C’est juste, c’est assez évident, un enfant le comprendrait et ce n’est pas une grande découverte. Il est bien certain que la vie frénétique et désordonnée de notre monde actuel, en particulier le monde occidental est la cause de beaucoup de souffrances.

    1. N’oubliez pas que vos proches ont le droit d’émettre des opinions différentes des vôtres :  

    Ici encore, c’est bien évident, ce n’est pas une grande nouveauté ! Non seulement nos proches peuvent émettre des opinions différentes des nôtres, mais aussi toute personne qui existe sur cette terre. C’est pour notre bien et notre enrichissement continuel, sinon nous serions un horrible dictateur au milieu de la société. Et puis cette idée des droits de l’autre veut dire que ma relation sociale est bien pauvre. J’espère que mes relations les plus belles sont fondées sur l’amitié, l’amour, la confiance qui font respirer l’autre et ne sont pas là à voir qui a droit ou qui n’a pas droit de faire telle ou telle chose !

    1. Apprenez à vivre pour vous et non pas pour les autres : 

    Là, c’est le comble ! Et ce soi-disant « meilleur psychiatre au monde » va nous convaincre que vivre pour soi-même et non pas pour les autres va nous apporter le bonheur, alors que le plus grand bonheur, celui dont est remplie chaque page de notre blog, est au contraire de donner sa vie pour les autres, de prendre sur soi les souffrances des autres pour leur donner enfin de la joie ? Bien sûr que mon bonheur est important, mais il est tellement plus beau quand il me vient des autres par réaction de réciprocité. Moi, je m’occupe des autres et je les aime de tout mon cœur… et les autres s’occupent de mon bonheur : j’y gagnerai toujours !

    1. Apprenez à vous recueillir et à rester seul lorsqu’il le faut : 

    Oui, en gros, c’est un conseil valable. Il est important de savoir rester parfois seul avec soi-même, mais comme un moment de passage, de retraite par exemple, avant de reprendre la vie qui est avant tout relation. La solitude en soi, n’a de sens que par rapport au reste de mes rencontres avec mes frères et sœurs en humanité qui meublent mes journées.

    1. Soyez votre meilleur-ami : 

    Alors, là! J’en crois à peine mes yeux ! Mais qu’est-ce c’est ? Du narcissisme, pour ne pas dire des mots encore plus forts ? Moi, je serais mon meilleur ami ? Pour m’écouter, me rassurer et me valoriser moi-même, explique-t-il. Cela voudrait dire que je n’ai même pas confiance de trouver de vrais amis pour me laisser valoriser par eux ? Mais où est le sens de l’amitié et de l’amour chez ce brave psychiatre ? Si vous lisez de temps en temps mes articles, vous pouvez imaginer ce que je pense… mais voyons le dernier conseil.

    1. Réussissez… et la rancœur disparaitra ! 

    Ici, c’est carrément stupide ! Notre psychiatre doit bien savoir que c’est très fréquent de ne pas réussir. Il existe d’ailleurs la peur de réussir qui paralyse et qui amène à l’échec quand on n’a pas assez confiance en soi et comme ça on est convaincu pour toujours qu’on ne réussira jamais. Alors que la solution, c’est au contraire d’accepter l’échec, d’apprendre de chaque fois où tout n’a pas marché comme on l’aurait voulu… et il n’y a alors à avoir de rancœur avec personne. Tout sonne faux ou presque dans ces conseils tellement égoïstes et superficiels. Mais ce n’est pas sa faute à lui, il a sans doute fait de son mieux. C’est la faute d’un monde, en particulier occidental, qui est en train de perdre complètement la boussole !

     

     

     


    1 commentaire
  • Nous arrivons à la fin de notre article, même si notre dialogue ne s’arrêtera sans doute pas là, si vous m’envoyez encore d’autres commentaires.

    Notre ami nous parle d’un amour « qui serait pratiquement impossible, car nous ne sommes pas des robots, des machines à aimer, des saints exceptionnels qu’on rencontre peut-être une fois dans la vie. »

    Excusez-moi, mais ici encore je ne peux que me révolter devant des affirmations pareilles. Il est bien évident que nous ne sommes ni des robots, ni des machines. Les machines à aimer n’existent pas, car l’amour est exactement le contraire d’une machine qui est programmée à l’avance et qui est au fond complètement stupide. C’est l’amour qui est la partie la plus intelligente de l’homme, car elle utilise tous les talents les plus beaux qui se trouvent en lui : la liberté, la générosité, la persévérance, l’oubli de soi, la patience, le courage, toutes les vertus que nous pouvons imaginer et que l’on doit chercher au fond de son cœur à chaque instant, devant chaque nouvelle situation, belle ou difficile…

    Alors dire que l’amour est impossible, parce que nous ne sommes pas des machines, j’avoue que je ne comprends pas. C’est justement parce que nous ne sommes pas des machines que l’amour est toujours possible. L’amour n’est pas un programme tout fait qu’on doit exécuter sans réfléchir, c’est au contraire une invention de chaque instant, la recherche pleine de joie du bien de l’autre et de son bonheur. L’amour est un voyage sans fin vers des horizons toujours nouveaux qui s’ouvre sans cesse sur l’avenir. Et c’est pour cela qu’il est toujours possible, car l’échec d’hier n’est que la raison de la réussite de demain. L’amour apprend chaque jour et sait se recréer après chaque obstacle, sinon il ne serait pas l’amour…

    Et c’est cela qui fait que les saints sont tellement exceptionnels et tellement simples en même temps. Un saint est exactement le contraire d’une machine à aimer. Un saint est quelqu’un de faible et de limité comme nous, mais qui a accepté ses limites en toute transparence, sans honte et sans trop se regarder. Car il a décidé un jour de s’oublier pour aimer les autres. Un saint, c’est celui qui croit justement que l’amour est et sera toujours possible, même quand toutes les apparences semblent dire le contraire. Un saint, c’est la preuve que notre vie a toujours un sens quelles que soient les circonstances…

    Alors continuons à croire en la vie et en l’amour et à leur faire confiance. Qu’avons-nous à perdre en le faisant ? Une vie de routine, de médiocrité et de tristesse ? Ce serait mieux de la perdre tout de suite, cette vie-là qui n’est même plus une vie !


    votre commentaire
  • « Se contenter, disait notre ami, d’un simple amour gratuit, sans intérêt, sans rien attendre de l’autre… » Nous avons déjà expliqué que l’amour gratuit et sans intérêt engendre automatiquement la réponse de l’autre, au moins d’un autre, quel qu’il soit, car l’amour engendre toujours l’amour. Mais le grand malentendu ici est dans cette attente. J’ai déjà écrit dans un article qui s’intitulait : « S’attendre à tout… sans rien attendre » qu’il est normal et beau d’attendre. Si j’ai aimé, l’amour arrivera toujours en retour. Mais l’erreur c’est de l’attendre sous la forme que moi je voudrais lui imposer. L’amour de l’autre, sa réciprocité, va m’arriver à l’improviste sous la forme d’un beau cadeau vert, alors que moi je l’attendais rouge, ou en soirée, alors que je l’attendais le matin…

    Nous devons toujours laisser la vie, surtout la vie de l’autre suivre son cours librement. L’important est seulement de bien faire notre part de tout notre cœur et quelque chose va se passer. Où, quand, comment ? Cela n’a pas d’importance et c’est mieux que cela nous arrive comme une belle et bonne surprise inimaginable que comme la routine d’une réaction qui serait toujours la même, parce que l’autre sait à l’avance ce qui nous plaît et il va se plier à nos habitudes au lieu d’inventer son cadeau à lui de tout son cœur.

    Cela est déjà une bonne partie de ma réponse, mais nous n’avons pas encore fini. Notre ami confond tout, apparemment. Il parle de « se contenter, héroïquement, d’un simple amour gratuit… » Ce sont des mots qui ne vont pas ensemble. C’est vrai que l’amour gratuit est parfois héroïque, mais justement parce qu’il ne se contente jamais. C’est l’amour de routine, à moitié égoïste, qui se contente toujours de peu, qui se résigne à la médiocrité et qui n’attire plus personne sur son passage. Tandis que l’amour gratuit, sans intérêt particulier, sinon celui du bien de l’autre, est justement tellement héroïque qu’il va chaque jour au-delà de ses propres limites, il est capable de rebondir après chaque échec, de sauter par-dessus les obstacles, de répondre au mal par le bien, de pardonner et de toujours recommencer… cet amour-là ne se contente jamais, il invente toujours de nouveaux chemins, là où s’étaient dressées des barrières, et c’est cela qui nous permettra toujours d’espérer… (article à suivre)


    1 commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique