• Encore une de ces phrases de fausse sagesse qu’on voit sur les réseaux sociaux et que je voudrais commenter avec vous cette fois-ci. Elle est d’un site qui s’appelle « Santé plus », qui donne parfois de beaux conseils, mais qui fait souvent mal au cœur avec une vision des choses tellement renfermée sur soi-même.

    « Mon programme pour la vie, affirment ici nos amis : éviter les personnes qui me tirent vers le bas, passer plus de temps avec les personnes qui m’aiment, rire plus et prendre soin de ma santé. » Rien de mal au premier abord. Tout le monde a bien le droit de penser à soi et à son propre bonheur. Mais c’est justement par de telles pensées qu’on verra toujours le bonheur s’échapper au loin comme une triste illusion.

    La première règle du bonheur, c’est qu’il ne vient jamais quand on le cherche d’abord égoïstement pour soi-même. Tout sonne déjà faux ici dès le départ : «Mon programme … :éviter les personnes qui me tirent vers le bas… les personnes qui m’aimentma santé. » C’est moi, moi, moi le centre de tout, l’idéal de ma vie, mon but, mon unique préoccupation.

    On ne dit même pas de quelles personnes il s’agit. Si c’est un de mes amis ou de mes proches qui est en train de se noyer et qui me tire vers le bas, mon premier réflexe sera de m’échapper ? Vous savez que c’est condamné par la loi, la non-assistance à une personne en danger ?

    Alors soyons sérieux : bien sûr qu’il est beau de passer du temps avec les personnes qui nous aiment mais qu’aussi nous aimons, espérons-le, dans la réciprocité, des personnes qui m’aiment parce que je suis prêt à donner ma vie pour elles et je le leur ai montré. L’amitié et l’amour ne sont pas un bien de consommation dont j’essaye de profiter au maximum pour me sentir à l’aise, mais un idéal de vie qui donne un sens à toutes nos journées, à notre travail, à notre vie de famille, à nos relations sociales de toutes sortes.

    L’idéal serait de créer ces belles relations avec toute l’humanité, on sait bien que c’est difficile, que la vie est courte et que nous aurons seulement le temps de commencer à peine ce bel ouvrage, mais cela doit être sans cesse l’horizon qui s’ouvre devant nous, sous peine de nous dessécher en route.

    Nous allons passer du temps avec ces personnes qui partagent tellement de belles choses avec nous, mais pas pour nous retirer ensemble dans un refuge ou sur une île déserte pour fuir les problèmes du monde, mais pour nous battre avec ces amis pour que les « personnes qui nous tirent vers le bas » puissent un jour ou l’autre connaître le bonheur que nous avons-nous-mêmes découvert.

    Nous-mêmes n’avons-nous pas été par moments dans notre vie des personnes qui tiraient les autres « vers le bas » ? N’avons-nous pas eu la chance de rencontrer des gens qui nous ont fait remonter « vers le haut » ? Alors quelle joie de voir ainsi augmenter le cercle de nos amitiés, car le bonheur de donner notre vie pour que les autres trouvent aussi la lumière devient peu à peu contagieux et entraîne dans son sillage de plus en plus de monde.

    Et le résultat de tout cela, c’est qu’en général notre santé va de mieux en mieux, si nous n’avons pas de problème particulier, car ce sont souvent les soucis, les peurs de toutes sortes qui nous dépriment et qui nous entraînent peu à peu dans des maladies psycho-physiques dont nous n’arrivons plus à sortir.

    Le secret du bonheur, c’est de rechercher le bonheur des autres et l’on sera surpris de voir bientôt combien de personnes vivent pour notre propre bonheur sans même que nous y pensions, par reconnaissance, par désir de réciprocité, par la libération et la paix intérieure que tout cela entraîne sans même que l’on y pense… La vie est belle quand on vit pour les autres…


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  • En ces temps de grande souffrance pour l’humanité, je suis tombé récemment sur une phrase de Sigmund Freud, le père de la psychanalyse, qui m’a fait frémir, et je voulais vous en parler. Mais voilà ce que dit notre savant : « Nous ne sommes jamais aussi mal protégés contre la souffrance que lorsque nous aimons. »

    C’est logique, pour aimer il faut sortir de soi, s’intéresser à l’autre et on oublie d’être prudent, de faire attention à soi-même, de se protéger des dangers, et toutes les souffrances vont nous tomber dessus. Alors gardons une certaine « distance » avec les gens (comme pendant le confinement !), ne les aimons pas trop, ou aimons-les à moitié, donnons-leur une main pour les aider mais gardons au moins l’autre main pour nous protéger, prêts à nous réfugier tout de suite chez nous si le danger devient trop grand…

    Je fais ici, bien évidemment, une caricature. Mais n’est-ce pas cela la mentalité d’une grande partie de l’humanité, de cette humanité égoïste de la société de consommation qui veut essayer de tout sécuriser, qui rêve de pouvoir se protéger un jour de toute maladie, de toute souffrance et d’éloigner la mort le plus possible ?

    Mon expérience à moi, ou plutôt notre expérience à nous, et je pense à une grande partie des lecteurs de notre blog, c’est que la vie sans amour est celle d’un mort vivant, d’un robot qui organise sa vie le plus parfaitement possible, mais qui a perdu son cœur et son âme. Il faudrait bien sûr des pages et des pages, des livres et des livres pour répondre sérieusement à Freud. Mais je voudrais dire ici seulement deux petites choses.

    La première, c’est qu’il ne s’agit pas de se protéger de la souffrance en lui tournant le dos et en la fuyant, car la souffrance nous retombera toujours dessus, un jour ou un autre. Il faut faire avec la souffrance ce qu’on fait avec la vie, si on a un peu de bon sens. On accueille la vie, on l’écoute, on essaye de comprendre ce qu’elle nous propose, ce qu’elle veut de nous, et puis on commence à prendre des décisions. C’est la même chose quand arrive la souffrance. Avant de fuir ou d’avoir peur, accueillons-la, demandons-lui de nous dire ce qu’elle veut, pourquoi elle est venue nous visiter et regardons-la droit dans les yeux comme une chose normale. Il est normal de souffrir, tout le monde passe par là. Mais il faut d’abord savoir de quelle souffrance il s’agit.

    Il est des souffrances éminemment positives, comme celles d’une mère qui va enfanter, d’un artiste qui se donne jusqu’à la limite de l’épuisement pour faire naître un nouveau chef-d’œuvre. Il est des souffrances qu’on peut éviter et d’autres non, ce serait inutile de crier ou de se déprimer, il vaut mieux apprendre à vivre avec elles…

    Et puis il faut apprendre à regarder nos souffrances ensemble, à les partager, à se diviser le poids qu’elles nous font porter. Cela relativise beaucoup de choses, cela donne de la force et du courage et cela fait souvent fuir des souffrances qui se révèlent finalement comme un fantasme passager.

    Alors, l’amour dans tout cela ? L’amour nous fait vivre, nous pousse à nous aider les uns les autres. Et si parfois il est bon de se protéger de certaines souffrances inévitables, il est certainement mieux de s’en protéger ensemble. Car c’est mon ami qui va le premier m’avertir qu’une souffrance est en train de me tomber dessus par derrière sans que je m’en rende compte et j’en ferai de même avec lui. Un enfant comprendrait tout seul ce raisonnement si simple. Comme ce fils de mes amis, atteint de leucémie à l’âge de 10 ans et qui a vaincu la maladie, selon la conclusion des médecins, parce qu’il y avait tellement d’amour dans sa famille qu’il n’avait pas la mentalité d’un enfant malade, il ne fuyait pas psychologiquement devant les piqûres ou les traitements terribles qu’il devait subir et c’est cet amour en famille qui l’a sauvé…

    En quelques lignes d’un pauvre blog, nous n’avons pas la place pour en dire beaucoup plus aujourd’hui, mais nous pouvons revenir sur ce sujet. Ce qui est sûr, c’est que penser aux autres avant de penser à soi ou au moins en même temps, ce qui est la base de l’amour, sera toujours la meilleure des armes pour affronter la vie qui nous arrive chaque jour et en faire une belle aventure…

     


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  • Ce matin, en ouvrant internet, j’ai eu l’impression d’être frappé de plein fouet par un déluge de nouvelles négatives, une véritable douche froide… pas vraiment surprenante à vrai dire, parce que ce n’est que la continuation de la douche froide de presque chaque jour de toute cette dernière période. Le Liban va mal et il semble que plus personne n’est plus en mesure de prendre la responsabilité de son avenir. Chacun se cache derrière les fautes de l’autre et on nous annonce une catastrophe irrémédiable. Mais nos amis des pays voisins ne sont pas dans une situation meilleure. Si certains gouvernants surnagent au milieu des mensonges, de la corruption et de l’hypocrisie en essayant de tirer encore des profits personnels du pouvoir alors que tout va mal autour d’eux, leurs peuples vont de mal en pis et on dirait parfois que c’est le dernier de leurs soucis. Sans parler de la plupart des dirigeants de ce qu’on appelle les « grandes puissances » de ce monde, qui semblent avoir oublié définitivement la lutte pour les droits de l’homme, pour l’avenir de notre planète, pour la faim dans le monde et toutes les autres urgences de l’humanité. Comme si la conscience était mise en veilleuse en attendant des temps meilleurs. La faute à nos gouvernants ? Mais on dit bien justement que chaque peuple a souvent les responsables qu’il mérite. Alors, comment réagir devant tout ça ?

    Au milieu de toutes ces pensées négatives qui essayaient de m’envahir, je l’avoue avec une certaine honte de moi-même, j’ai décidé d’un coup de me ressaisir. Je me suis d’abord regardé moi-même un instant. Je vais bien, très bien même. J’ai une santé merveilleuse malgré l’âge qui avance. Je suis plein de beaux projets qui marchent en grande partie. Je suis entouré de tellement de personnes avec qui la relation est merveilleuse. Je me débats avec mes amis dans une foule de problèmes, mais le résultat c’est que la solidarité, la confiance, l’espoir grandissent chaque jour ainsi en nous et entre nous. « Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir », nous dit ce beau proverbe populaire. Alors, pourquoi nous laisser impressionner par ces nouvelles des médias tellement pessimistes, quand les trois quarts de notre journée peuvent être remplis de bonté, de beauté, de vérité à contempler, d’amour à partager, de bonheur à découvrir au milieu de la tempête ? Il y a quelque chose de surréaliste dans la situation de l’humanité d’aujourd’hui. Trop d’aspects disproportionnés, comme les morceaux d’un puzzle qui pourraient nous donner une image magnifique, mais qui, mis ensemble de travers, nous font voir un monstre à la place de ce paysage magnifique. La panique n’arrangera certainement jamais les choses. A nous de nous ressaisir, d’aller chercher ces amis qui luttent encore pour le bien de l’humanité et relevons ensemble la tête et le cœur. Nous ne sommes pas encore tous morts !


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  • Je ne sais pas si vous recevez comme moi, ces jours-ci, certains messages sur l’épidémie de coronavirus. Surtout depuis qu’on en a découvert un cas au Liban. C’est vraiment une panique totale ! Bientôt on ne va même plus se serrer la main avec les amis, les parents ou les collègues quand on va se rencontrer. On va marcher avec un réservoir d’eau dans la rue pour se laver les mains à chaque instant. On va sortir avec un haut-parleur pour laisser une certaine distance avec les autres dans toutes nos conversations.

    Bien sûr les pharmaciens ou les marchands de masques de protection vont faire fortune… Mais je voudrais m’arrêter ici de plaisanter et de me moquer par ces phrases caricaturales, parce qu’en fait nous nous trouvons devant un problème très grave à résoudre. Une épidémie bien plus terrible que celle du coronavirus, c’est celle de la peur. La peur qui nous paralyse et qui nous fait nous méfier tout à coup du monde entier. Et en même temps la peur de la mort…

    Il y a dans toute cette histoire un désir de sécurité totale devant la mort qui est une grande tromperie. La mort fait partie de la vie. Elle nous arrivera à chacun un jour ou l’autre souvent sans avoir prévenu. Et prétendre lui échapper est vraiment une mauvaise plaisanterie. Combien de personnes pendant les 16 ans de la guerre du Liban sont mortes atteintes par un obus dans leur appartement, alors que des gens dévoués et courageux sortaient chaque jour dans la rue sous les bombardements pour aider les autres et que rien ne leur est arrivé.

    Alors bien sûr qu’il faut être prudent dans certains cas. On ne va pas s’exposer par plaisir à la maladie ou à la mort. Et puis tous les gens qui ont ce virus ne meurent pas, la probabilité de mourir est d’ailleurs relativement faible avec cette nouvelle maladie. Mais ce n’est pas là notre sujet. Il s’agit ici de renouveler notre confiance. La confiance en la vie et même la confiance en la mort qui ne dépend pas de nous et qui sera une occasion, le jour où elle viendra, de donner encore notre vie jusqu’au dernier souffle pour ceux que nous aimons.

    Il y a une grande différence entre la sécurité, cette sécurité de la publicité qui est de l’escroquerie qui nous coûte souvent beaucoup d’argent, et la confiance. La confiance dans la vie (dont la mort fait partie) ne coûte rien, sinon un peu d’amour et de générosité, un peu de don de soi qui nous apporte le bonheur. Tandis que la peur et la sécurité nous renferment sur nous-mêmes, nous isolent, nous empêchent d’expérimenter le bonheur de nous donner. Et, le jour où je devrai mourir, je préfère mourir plus tôt mais heureux d’avoir vécu, plutôt que mourir tard et triste de n’avoir jamais connu de vrai bonheur…


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  • Je reviens sur le soi-disant « plan de paix » de Mr Trump. Mais je vais parler aujourd’hui plus clairement et plus directement, puisqu’un de mes amis, à la lecture de mon précédent article « Vous êtes un homme, Mr Trump », a compris apparemment de travers ce que je voulais dire…

    Quand la maison brûle, il faut intervenir au plus vite et ne pas perdre son temps à s’enfermer dans des malentendus. Une chose est claire : on est en train de refuser à un peuple, le peuple palestinien, son identité et sa dignité. Et, pire encore, on essaye d’acheter cette identité et cette dignité à coups de milliards : le comble de l’humiliation pour une personne humaine digne de ce nom.

    Je ne m’arrête pas sur ce que je disais à Mr Trump qui, de toute façon, ne lira pas mon article. Mais mon cri du cœur a un autre but, tellement plus urgent. La responsabilité de tout ce scandale retombe et retombera dans l’avenir sur ceux qui ont conscience du problème et qui ne font rien. Mr Trump est peut-être bien moins coupable que nous si sa conscience est anesthésiée. Mais nous, et je parle ici à mes frères européens et occidentaux, nous qui pensons encore avoir une conscience, que faisons-nous ? Sommes-nous en train de devenir ses complices ?

    Nous ne voyons pas que nous sommes en train de tuer un peuple dans son âme et que nous laissons faire sans rien dire ? Nous ne voyons pas que tout cela est un nouveau crime contre l’humanité ? Nous ne voyons pas que la haine va encore augmenter au Moyen Orient de cette façon avec des conséquences qui risquent d’échapper à tout contrôle ? Ne voyons-nous pas que le peuple que Mr Trump croit aider de cette manière va définitivement se faire haïr des pays qui l’entourent et qu’on pousse ainsi le Moyen Orient à un suicide collectif ? Ne voyons-nous pas que nous sommes entourés de tel mensonges qu’on n’arrive plus à distinguer le faux du vrai ? Quand Mr Erdogan lui-même se met à défendre le peuple palestinien alors qu’il traite le peuple kurde avec la même inhumanité ?

    Mais où sont passés les Gandhi, Nelson Mandela, Dalaï Lama… ? Si nous n’intervenons pas maintenant, l’humanité se relèvera toujours, mais avec tellement de souffrances qu’on aurait pu éviter et de nouvelles blessures à cicatriser. On a laissé faire la même chose au peuple arménien il y a une centaine d’années et les survivants de ce peuple merveilleux sont là pour nous dire que l’âme d’un peuple ne meurt jamais et qu’il sera toujours présent pour croire en l’avenir de l’humanité, malgré ce que les autres ont fait de lui. Mais quand on peut encore éviter de telles catastrophes, pourquoi ne le fait-on pas ?


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