• Notre bien cher « moi »

    Nous disions dans le premier article quelle chance nous avons non seulement d’avoir reçu la vie de Dieu, mais aussi de nous en rendre compte, d’en avoir une conscience plus ou moins pleine. C’est que Dieu nous a donné à la fois la vie et des filtres pour savoir goûter cette vie. Et le premier filtre que nous recevons certainement à notre naissance c’est le mystère incroyable de notre « moi ».

    Penser que dans tout l’univers il n’y a que moi qui vois les choses comme je les vois, qui entends ou qui sens les choses comme moi je les entends et je les sens. Il n’y a que moi qui veux ce que je veux, qui pense ce que je pense. Personne ne peut savoir exactement ce qui se passe dans ma tête ou dans mon cœur, même s’ils peuvent le deviner en partie, mais je suis vraiment unique. Et chacun est unique à son tour. Et cela est tellement beau et il ne devrait jamais y avoir de jalousie à ce niveau. On peut être jaloux des richesses que l’autre possède, mais pas de ce qui fait l’intérieur ou l’intimité de son moi. La seule petite difficulté, c’est que je ne vois pas mon dos ou le dessus de ma tête, mais ce n’est tout de même pas bien grave quand on le compare à tout le reste que je suis seul à pouvoir saisir et vivre…

    Et Dieu me fait comprendre que tout cela est le cadeau qu’il a pensé pour moi, de toute éternité. Il m’a voulu comme une goutte de divin descendue sur la terre pour y porter des reflets de ciel, des reflets que personne d’autre ne peut me prendre. Et cela fait toute ma beauté particulière, mon trésor. Alors, si Dieu m’a voulu comme ça, c’est sûrement pour mon bonheur. Mais c’est là que quelque chose ne va pas. Si Dieu aime tellement ce « moi » qu’il a inventé, pourquoi la triste réalité est-elle si souvent que ce « moi » devient la source même de mon malheur ? Mon pauvre « moi » devient le centre d’un égoïsme et d’un orgueil tellement monstrueux qu’ils me coupent de tout le reste de l’humanité et même de l’univers, alors que je sens confusément que je devrais être en harmonie avec tout cela, mais que j’ai perdu la boussole.

    La réponse à tout cela est si simple quand on regarde la Trinité qu’on se demande où, comment et pourquoi nous avons tellement perdu notre route en chemin. Et vous savez d’où vient la confusion ? C’est que notre moi est tellement beau que nous avons cru stupidement qu’il était le centre de l’univers, le but de notre vie, et nous avons tout gâché. Alors que dans la Trinité, le centre et le but du Père, c’est la vie du Fils dans l’Esprit. Et le centre et le but du Fils, c’est le Père dans l’Esprit. Chacune des Personnes divines de la Trinité ne pense qu’à accueillir la vie des deux autres et à leur donner sa vie.

    Quand nous avons compris cette immense vérité toute bête et que nous commençons à la mettre en pratique, tout va changer. Le but de ma vie, de chacune de mes journées, c’est d’abord de donner ma vie pour Dieu et pour les autres, avec ce miracle que je vais voir Dieu et ces autres prendre soin de moi bien mieux que je n’aurais su le faire moi-même. Et la logique de l’amour trinitaire gagne alors tout de suite la bataille. Car je n’ai même pas à devoir défendre mon moi contre Dieu et les autres, puisque ce sont eux qui m’aiment plus que moi-même j’en serais capable. Et c’est déjà le paradis sur terre… Affaire à suivre…


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  • 1)      Un festival de trésors (suite)

    … Puis il y a le trésor de la résurrection. Une résurrection perpétuelle qui fait vraiment que chaque mort porte beaucoup de fruit, que toute souffrance porte en elle une lumière inouïe, une nouvelle création. Comme l’hiver prépare le printemps et que la chenille qui semble disparaître se transforme en réalité en un papillon qui se met à voler de ses propres ailes, symbole de beauté et de liberté tout à la fois. La résurrection, c’est l’assurance que la souffrance et la mort n’auront jamais le dernier mot, et cela change tout évidemment. Encore faut-il être prêt à passer par des nuits parfois terribles dont nous ne comprendrons sans doute le sens véritable qu’une fois arrivés dans l’au-delà, mais les saints qui se sont laissés pénétrer jusqu’au fond par la nuit sont les témoins pour toujours de ce mystère à la fois terrible et merveilleux…

    Pour dire tout cela avec des mots encore plus simples, un des plus grands cadeaux de Dieu, c’est qu’avec lui et en lui le positif est toujours présent. Le positif dans notre vie n’est pas l’absence ou le contraire du négatif. Tout serait alors tellement triste. Avec ce risque de diviser l’humanité entre ceux qui ont eu la chance d’avoir une vie plus ou moins heureuse et ceux qui n’ont connu que le malheur. Non, le positif en nous et autour de nous ne dépend pas de la quantité de négatif que nous devons affronter chaque jour. Et le miracle de Dieu est qu’il est capable de nous faire sentir, découvrir ou expérimenter le positif le plus incroyable là où tout ne semblerait que difficultés, problèmes ou tragédies. Comme cette lumière impossible qui jaillit du regard d’un moribond en train de saluer sa famille pour la dernière fois sur la terre et qui nous laisse dans le cœur une paix de paradis qui semble un rêve mais que chacun de nous a sans doute eu la chance et la joie de rencontrer à certains moments de sa vie…

    Et je finirai pour aujourd’hui en parlant seulement de la réciprocité. La réciprocité entre nous les hommes, c’est déjà le parfum de la vie du ciel sur la terre. Quand j’aime l’autre et que je me laisse aimer par lui, à la fois semblable à moi et tellement différent, je me libère de toutes les peurs. Je n’ai plus à me préoccuper des réactions de l’autre, j’ai seulement à vouloir le bien de l’autre et à lui donner ma vie de tout mon cœur. Alors l’autre ne pourra plus faire autrement que de répondre à l’amour par amour. Car la réciprocité est la purification de l’amour, la garantie que personne n’essaye plus de posséder ou de dominer l’autre, car mon but est désormais jusqu’à la fin de ma vie de « vivre l’autre », c’est-à-dire de le faire vivre, en étant tranquille que pendant que je pense à l’autre, c’est l’autre qui pense à moi bien mieux que si j’essayais de le faire tout seul…

    Paroles de rêves ? Impossibles à vivre ? Loin de la pauvre réalité que nous rencontrons tous les jours ? C’est ce que nous verrons bientôt dans notre prochain article…

     


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  • 1)      1) Un festival de trésors 

    Ce matin, dans ma rubrique « Reflets du paradis », je me sens poussé à remercier Dieu comme je ne l’ai peut-être encore jamais fait, en revenant sur tous les cadeaux dont il ne cesse de nous inonder depuis le jour de notre naissance jusqu’à notre départ pour le grand voyage…

    Pour essayer de rappeler maintenant ces trésors les uns après les autres je n’ai ici à ma disposition que de bien pauvres mots devant l’étendue du mystère de son amour et chacun pourrait certainement penser à bien d’autres trésors encore, aussi étonnants et merveilleux. Mon seul désir est de continuer ici une communion déjà commencée depuis que mon blog existe, comme une belle provocation ou une invitation à chacun de vous, chers lecteurs, à essayer d’en faire de même pour que notre gratitude s’élève toute ensemble vers le ciel et résonne en même temps sur toute la terre…

    Le premier trésor que Dieu nous a donné, dès le jour où il nous a conçus, c’est sans doute la vie. La vie qui existait déjà en soi bien avant nous, mais qui est devenue tout à coup, on ne sait pas par quelle surprise, ma vie, ta vie, notre vie à moi, à toi, à nous tous ensemble et en même temps tellement unique et distincte pour chacun. Mais ce qui est encore un autre miracle dans ce miracle initial, c’est que nous nous en rendons compte. Nous pourrions être comme ces pierres qui jonchent le chemin ou ces montagnes majestueuses qui nous attirent, mais qui ne savent même pas qu’elles existent. Mais Dieu nous a donné à nous, les membres de cette humanité qui reste le plus beau joyau de l’univers, même si nous n’arrêtons pas de gâcher souvent notre trésor, des sens et une conscience qui nous permettent de goûter à chaque instant ce don infini dont Dieu ne cesse de nous gratifier comme si c’était tellement normal…

    Le deuxième trésor c’est tout simplement la Trinité, ce mystère d’amour d’un Dieu en trois personnes divines qui de toute éternité ne cessent de s’accueillir mutuellement et de se donner l’une à l’autre dans la plus parfaite réciprocité. Ce qui est extraordinaire en Dieu c’est que chacune de ces personnes divines ne vit que pour les deux autres, car le but du Père, c’est de donner sa vie et son être au Fils et à l’Esprit, le but du Fils d’en faire de même pour le Père et l’Esprit et ainsi celui de l’Esprit d’être ce lien d’amour entre le Père et le Fils. Mais est-ce que nous avons essayé de comprendre vraiment une fois dans notre vie le secret de cette logique trinitaire ? Une logique qui changerait en un instant toute l’humanité si nous commencions à nous refléter en elle ? Car au lieu d’essayer de me convaincre moi-même et de convaincre les autres que je suis important, en essayant même de les dominer pour le leur prouver, il me suffirait de passer mon temps à mettre en valeur l’importance et le bien de l’autre. Et l’on verrait alors un groupe de cent personnes où chacun ne vivrait que pour mettre en lumière les 99 autres. Et pendant que je serais tout occupé à vivre pour les autres, voilà que ces 99 autres penseraient sans cesse à moi et me feraient respirer et exister bien plus que moi tout seul je n’arriverais jamais à le faire.  Une sorte de bombe atomique de l’amour… (à suivre)


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  • Oui, « je t’aime… comme ça ! » Vous avez sans doute déjà entendu les paroles merveilleuses de cette fameuse chanson d’amour : « je t’aime… comme ça ! » Eh bien, aujourd’hui, j’ai eu envie de mettre ces mots, à la fois si simples et si extraordinaires, sur la bouche de Dieu. De Dieu notre Père, ou de Dieu son Fils Jésus, ou de l’Esprit Saint qui tour à tour, le long de nos journées, sont là à nous inviter, à nous visiter, à nous soutenir et nous réconforter, à nous illuminer ou à nous combler de leurs dons, à nous pousser et à nous entraîner, et à faire de notre vie une immense découverte sans fin au cœur de leur amour…

    Mais j’imagine tout de suite qu’il y a dans ces mots magiques deux aspects bien unis et bien distincts à la fois, qui se complètent et se répondent sans fin. Le premier aspect est la surprise sans cesse renouvelée d’entendre Dieu qui vient soudain me dire, à moi tout seul ou devant tout le monde selon les cas : mon bien cher…, ou ma bien chère…, je t’aime comme ça. Oui, je t’aime comme tu es. Je ne mets aucune condition à mon amour infini pour toi…

     Je t’aime quand tu vas bien et je t’aime quand tu vas mal. Quand tu m’écoutes et quand tu m’oublies. Quand tu te laisses entrainer par ma lumière ou quand tu t’enfermes dans tes fausses idoles. Quand tu fais de grands efforts pour construire un monde meilleur autour de toi ou quand tu te réfugies dans ton égoïsme en croyant y trouver le bonheur. Je t’aime parce que c’est toi, et parce que je vois toujours en toi le trésor que j’ai mis dans ton cœur le jour où j’ai pensé à te créer et le jour où tu es venu au monde. Car moi plus que ton père et ta mère, plus que tous les gens qui t’aiment et que tu aimes, je sais que tu as une immense valeur qui va bien au-delà des belles choses ou des bêtises que tu fais tout au long de ta vie.

    Mais la deuxième surprise, encore plus étonnante, c’est d’entendre Dieu me dire : je t’aime comme ça, c’est-à-dire avec mon cœur de Dieu qui ne pourra jamais changer… Je ne t’aime pas sous condition ou selon les moments, car moi, Dieu, je ne sais rien faire d’autre que de donner ma vie pour toi, comme si tu étais seul au monde, comme si tu étais le centre de toutes mes attentions. Que veux-tu ? Je suis Dieu et je ne peux pas faire autrement. Je t’aime avec tout le feu et la lumière qui brillent en moi. Je t’aime quoi qu’il arrive. Je t’aime en inventant chaque jour un amour nouveau pour toi. Je t’aime parce que je suis moi et parce que tu es toi…

    Mais alors, ne sentez-vous pas que le jour où nous avons commencé à vraiment prendre conscience de cet amour infini qui jaillit à chaque instant joyeux ou douloureux de notre vie, nous n’avons plus rien d’autre à faire que de répondre à notre tour à Dieu en lui disant nous aussi : je t’aime comme ça ? Je ne t’aime pas parce que tu as répondu à mes prières ou à mes attentes, non, je t’aime parce que j’ai enfin compris que tout ce que tu m’envoies est pour mon bien et pour notre bien et que j’essaye sincèrement de te faire confiance pour toujours quoi qu’il arrive. Et en même temps je t’aime comme je suis fait, avec mes qualités et avec mes limites, avec mes ardeurs et mes faiblesses. Je t’aime comme je suis, mais ce que je suis, je te l’offre de tout mon cœur.

    Et quand cet amour a envahi vraiment notre âme, notre esprit et notre cœur, voilà que nous découvrons à notre tour, comme Dieu le voit, que chacun de nos frères et sœurs en humanité est tellement aimable. Et nous commençons à dire à notre tour à chacun de ces frères et de ces sœurs : je suis heureux que tu existes… je t’aime comme ça. Même si c’est parfois si difficile à dire et surtout à faire. Mais avec un Dieu qui nous a demandé de pardonner 70 fois 7 fois et qui nous aide à le faire, nous ne pouvons pas revenir en arrière. Ou bien, si nous sommes revenus en arrière pour un moment, nous demandons bien vite pardon à Dieu et à notre prochain et nous reprenons notre chemin. Avec la joie immense d’entendre Dieu s’exclamer soudain : Ah, combien je vous aime « comme ça », quand vous aussi vous commencez à vous aimer les uns les autres comme je vous ai aimés, car c’est maintenant que je peux vraiment déverser en vous et parmi vous toute la puissance sans limite de mon amour et vous faire goûter enfin ce que veut dire : vivre « sur la terre comme au ciel » … « comme ça » !!!

     


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  • Regardez cette phrase horrible qui vient de me tomber sous les yeux sur Facebook, et en plus elle est prise d’un site qui s’appelle « Au fil de la raison !!! » : « Le temps est un juge impitoyable. Tôt ou tard il remet chacun à sa place. »

    Tout est de travers dans cette phrase. On se demande quelle conception de la vie et de l’univers peut bien avoir l’auteur d’une phrase pareille. D’abord le temps qui semble comme un monstre anonyme sans pitié, alors que le temps est justement ce qui nous donne chaque jour la possibilité de dépasser les heures passées, d’inventer un nouveau présent, de nous jeter dans un nouvel espoir pour l’avenir, même si nous venons de traverser une période difficile.

    Et puis quelle idée en même temps de la justice : « un juge impitoyable ! » Mais la justice n’est-elle pas là justement pour rééquilibrer ce qui ne va pas, pour défendre les faibles contre toutes sortes d’injustices, pour empêcher le mal de faire ce qu’il veut ? La justice n’est-elle pas le dernier rempart contre la loi de la jungle qui essaye souvent de dominer le monde ?

    Et ce « tôt ou tard » qui ajoute encore un élément effroyable à tout notre cauchemar : ce juge impitoyable est là qui attend de nous sauter dessus, qui fait semblant pour quelque temps de nous laisser tranquilles mais qui, finalement, nous attend au tournant et, un jour ou l’autre, nous écrasera à notre tour.

    « Il remet chacun à sa place ». Là c’est le comble ! Déjà ce « chacun » semble donner l’idée que chacun de nous est tout seul perdu dans un univers hostile auquel il ne peut échapper, chacun dans son coin, sans aucune possibilité de vivre la solidarité avec d’autres hommes, qui est si souvent la solution à tous les problèmes.

    Mais je voudrais surtout ici essayer de comprendre ce que notre ami appelle « sa place » ! Apparemment chacun est condamné à une toute petite place étroite de laquelle il essaye de s’échapper, probablement en prenant un peu de la place des autres, pour se sentir plus à l’aise. Mais à la fin il ne lui reste qu’à se résigner : il est né à sa place, sa pauvre place, et quoi qu’il fasse, il tournera en rond toute sa vie dans cette place qui n’est pour lui qu’une sorte de prison dont il ne pourra jamais sortir.

    C’est pour cela que j’écris aujourd’hui ces quelques lignes dans ma rubrique « Reflets du paradis ». C’est seulement en partant du paradis que je pourrai comprendre quelque chose qui me fasse un peu ou beaucoup respirer. Chacun de nous a été créé par Dieu comme une goutte de divin, une parole dans la Parole, qui a été envoyée tout à coup en mission sur la terre. Nous sommes donc, toute notre vie ici-bas, en train de nous battre et de nous débattre pour faire fructifier les talents que nous avons reçus à notre naissance, pour participer nous aussi à la création ou à la restauration du monde avec tous nos compagnons de voyage.

    Notre voyage n’est certainement pas facile, mais tellement beau quand nous avons découvert son secret. Car notre « place » existe bien, c’est le dessein d’amour de Dieu sur chacun d’entre nous, qui s’harmonise en même temps avec le dessein d’amour de Dieu sur toutes les personnes que nous rencontrons en chemin. Et notre « place » n’est pas une prison sordide qui nous est imposée, mais une aventure à couper le souffle, pleine de nouvelles découvertes chaque jour. Notre place grandit avec nous au fil des jours, elle s’élargit sur la place des autres et devient à la fois ma place et notre place à tous, que nous n’avons ni à défendre ni à sauver, mais à développer par amour. Et quand notre séjour sur terre finira, quelle joie de retourner au ciel d’où nous sommes partis et de redécouvrir la joie de cette place merveilleuse qui nous attend pour toujours au paradis comme dans une immense symphonie d’amour où toutes les places de chacun ne cessent de s’ouvrir l’une à l’autre pour un concert merveilleux qui se renouvelle et se répète en même temps comme un magnifique et surprenant cadeau…

     


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