• « Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le Royaume de leur Père. » (Mt 13, 43)

    Nous sommes à la fin de la parabole du bon grain et de l’ivraie. Nous avons compris que chacun de nous est en puissance un fils du Royaume, si nous ne gâchons pas exprès tout le cadeau extraordinaire que Dieu nous a donné quand nous sommes venus au monde.

    Mais la phrase finale de cette parabole est simplement inouïe si nous la relisons dans le contexte de tout ce que Matthieu nous a déjà dévoilé jusqu’ici. Jésus n’a pas cessé de nous présenter le Royaume de son Père qui est aussi « notre Père ». Il nous a fait contempler l’amour infini du Père pour chacun de nous et pour nous tous ensemble. Et voilà que maintenant arrive la récompense finale, la place que le Père a réservée pour nous de toute éternité, si nous le laissons nous emplir de sa justice divine. Car, si nous nous laissons transformer par sa miséricorde et que nous arrivons à la fin à nous présenter comme des « justes » devant lui, au-delà de nos faiblesses et de nos accidents de parcours, voilà que le Père nous place dans son Royaume comme le soleil qui est le centre de tout.

    Mais n’est-ce pas le Père qui est le soleil de ce Royaume ? Et quel est le but du Royaume des cieux si ce n’est d’apporter la chaleur et la lumière, les plus grands symboles de la vie elle-même ? Et c’est nous qui allons maintenant donner pour toujours, en Dieu, cette chaleur et cette lumière, pour toute la création ?

    Mais est-ce possible que le dessein de Dieu sur toute l’humanité et sur chacun de nous soit aussi grand ? Cela ne vous donne-t-il pas le vertige ? Ne suffirait-il pas que Dieu nous donne un coin de son Royaume où nous pourrons baigner pour l’éternité dans la contemplation de son amour divin ? Mais non, Dieu veut nous mettre au centre de son Royaume, au cœur de la source de la vie qui est cette Trinité étonnante que Jésus a commencé à nous révéler. Nous ne sommes pas, dans le Royaume de Dieu, comme un joli bibelot bien en place sur une étagère et dont Dieu serait fier. Non, nous sommes par participation, le cœur même de Dieu, le mystère de l’univers. Si nous savons un instant apprécier ces phrases de Jésus à leur puissance incroyable d’amour, notre vie sera sans doute désormais bien différente. Nous aurons honte de perdre courage et de nous plaindre à la moindre petite difficulté, alors que nous savons déjà, dès maintenant le cadeau qui nous attend et qui a déjà commencé à vivre au plus profond de notre cœur…

     


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  • Encore une phrase qui m’a complètement désorienté. Elle se présente pourtant dans un beau site de citations, « Paroles en or », mais elle est de cette fausse sagesse qui fait beaucoup de mal à notre vie de tous les jours. Ecoutez plutôt !

    « Ne donne jamais à quelqu’un plus que sa valeur, sinon tu perdras la tienne ! » Comment peut-on écrire des phrases pareilles ? Mais d’abord, qui suis-je, moi, pour donner ou ne pas donner la valeur aux gens ? Est-ce que je connais vraiment le mystère de leur valeur de l’intérieur ?

    Nous revoilà dans ce monde du spectacle, des supermarchés et des commérages que je dénonçais il y a quelques jours dans mon article « A bas les étiquettes ! » (dans la rubrique « Interdépendance »). Nous voilà de nouveau dans cet univers de la concurrence superficielle, de la jalousie, de la méfiance, où chacun a peur d’aimer les autres, car on risque de se blesser, et où on passe le plus clair de son temps à juger de loin les personnes qu’on rencontre, à leur mettre des notes, à nous plaindre d’eux, pour nous retrouver finalement bien seuls…

    Je crois que le premier malentendu, c’est qu’on confond souvent les défauts d’une personne avec sa valeur, ou sa non-valeur. Alors que la valeur d’un homme ou d’une femme est d’abord un grand mystère. Chaque personne qui naît est en soi un trésor unique et précieux qui porte en lui une vie merveilleuse qu’il est appelé à faire grandir au fil des jours, des difficultés et des conquêtes.

    Et la première valeur de l’homme, unique en son genre, c’est sa capacité d’entrer en relation avec son frère ou sa sœur dans la réciprocité, de collaborer avec lui et de l’aimer tout simplement. C’est cela qui fait de nous la perle de l’univers.

    Malheureusement, cette perle est bien souvent cachée sous une épaisse couche de poussière, due à tous les obstacles rencontrés en chemin, aux blessures que nous avons reçues ou que nous nous sommes faites nous-mêmes. Et on finit par ne plus se rendre compte de la « valeur » qui est en nous. La personne qui juge les autres et se méfie d’eux est le plus souvent quelqu’un qui a perdu la confiance en elle-même, qui a oublié le trésor qu’elle portait au départ dans son cœur.

    Alors que faire pour ne pas tomber dans ce piège ? D’abord redécouvrir coûte que coûte la valeur qui est en nous. Et comme on la découvre rarement tout seul, se faire aider par des amis, par des gens positifs qui savent ce qu’est le secret de la vie et qui vous tirent vers le haut. Puis, avec ces gens-là, qui sont bien plus nombreux qu’on n’imagine, partir à l’attaque dans la société qui nous entoure. Distribuer l’espoir et la confiance autour de nous, aider chacun à redécouvrir la beauté de la valeur qu’il porte en lui.

    Il ne s’agit donc pas de donner plus ou moins de valeur aux gens en les observant de l’extérieur, mais d’aider ces gens à découvrir comme ils sont beaux et uniques. Et quand je passe mon temps du matin au soir avec cette passion de mettre en valeur la valeur de l’autre, voilà que l’autre, d’abord tout étonné, vient bien vite me remercier. Et commence avec lui une amitié vraie, un amour sincère qui ne vont plus jamais s’éteindre, car ils ne seront pas limités à un petit égoïsme de groupe, mais ils continueront à faire tache d’huile autour de nous. Et j’aurai en plus la surprise de découvrir en moi des valeurs dont je n’avais même pas conscience. Le courant de la réciprocité est en marche, mais il faut l’essayer pour y croire. Notre blog est né pour ça et je crois que les lecteurs l’ont bien compris…

     


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  • En recevant ces jours-ci tous ces vœux de paix et de bonheur pour l’année qui vient, je me suis demandé par moments si nous ne sommes pas complètement inconscients. Avec le risque que, plus on fait grandir l’espoir, plus le désespoir sera grand si cet espoir est déçu…

    Mais tout cela ce sont des considérations finalement un peu superficielles, quand on ne s’est pas bien réveillé le matin et qu’on se laisse prendre par des pensées qui nous viennent n’importe comment, au hasard de l’humeur du moment.

    Je crois que le plus beau souhait que nous pouvons nous faire, réciproquement, c’est justement de ne pas nous laisser prendre cette année par l’humeur du moment. Un peu de soleil et tout va bien. La pluie revient et nous sommes déjà tristes. La tempête gronde et c’est la catastrophe universelle…

    Nous devons nous souhaiter, cette année, d’avoir le courage de rester branchés sur l’essentiel. Et l’essentiel c’est cette lumière qui est en nous, en chacun de nous, au plus profond de notre cœur. Cette lumière capable de trouver parfois des solutions inimaginables aux problèmes apparemment les plus insolubles. Cette lumière qui redonne un sens à tous les imprévus de la vie. Qui nous donne la force de marcher dans un tunnel et de trouver la sortie. Qui nous invite à illuminer les gens qui sont encore plus perdus que nous. Qui sait trouver les mots pleins de chaleur pour consoler ceux qui souffrent. Ou qui simplement s’arrête au milieu des ténèbres pour dire qu’elle est là, à la surprise générale de tous ceux qui ne l’avaient pas vue.

    Ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas nous qui avons inventé la lumière. La lumière ne dépend pas de nous ou de notre vision des choses d’aujourd’hui ou de demain. La lumière était là bien avant nous et elle sera toujours là bien après nous. Elle existe et c’est tout. A nous seulement de la dénicher, de la faire passer, d’enlever les rideaux plus ou moins épais qui nous empêchent de la voir et de la faire briller.

    Et puis une simple constatation, que l’on peut remarquer dans les tableaux merveilleux de certains grands peintres : les ténèbres n’empêchent pas la lumière de rayonner, on dirait plutôt qu’elles la mettent encore plus en valeur. Comme un arc en ciel est encore plus beau au milieu de la tempête, ou un paysage plus limpide après la pluie, les ténèbres nous font parfois goûter la lumière qui vient avec une émotion tellement plus forte…

    Alors souhaitons-nous simplement de rester branchés cette année chaque jour sur la lumière, quoi qu’il arrive. Et de restés unis pour cela avec tous ceux qui sont encore allumés, pour avoir le courage tous ensemble d’aller redonner la vie à ceux qui semblent s’être éteints en route. Et tant que le soleil brille encore, tant qu’il y a quelque part un feu, une lampe, une simple bougie allumée, tout peut repartir de plus belle, car la lumière est ce qui se propage sans doute le plus rapidement et sans trop d’efforts. Laissons-nous faire ainsi par la lumière, sans nous agiter, ce sera mieux pour nous et pour les autres. L’humanité a encore de beaux jours devant elle…


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  • Bonne année à chacun et chacune de vous, chers lecteurs, de tout cœur !

    Je sens que cette année a été tellement fructueuse dans nos recherches, nos dialogues, nos partages. Je remercie tous ceux et celles d’entre vous qui m’ont aidé à aller au bout de moi-même, à ne pas me contenter de jolies constatations sympathiques, mais peut-être un peu superficielles. Non, l’enjeu de « la bataille de la vie » est trop grand pour que nous nous contentions de pauvres généralités. Notre monde malade a besoin de personnes qui sachent les réchauffer et leur donner toujours plus d’espoir…

    Pour ceux qui n’ont pas réussi à suivre toutes les publications du mois de décembre, en voici une synthèse rapide. Le 3 décembre, dans « Perles de la Parole », j’ai écrit le dernier article sur le chapitre 12 de Matthieu : « L’homme est-il bon ? », question tellement cruciale de nos jours.

    Le 5 décembre, dans « Au cœur du verbe », j’essayais d’aller au fond de la bataille qui existe en chacun de nous entre « Connaître, juger, haïr », trois petits mots qui changent tout.

    Les 7, 9 et 15 décembre, j’ai publié de nouveau dans « Perles de la Parole » d’anciens articles sur l’Evangile de Marc, qui nous servaient d’introduction au chapitre 13 de Matthieu : « De Marc à Matthieu 13 (1 -2 -3) »

    Les 11 et 13 décembre, deux articles dans la rubrique « Batailles » : « Optimisme de la vie » (Oui, l’optimisme est une bataille !) et « Arrêter le massacre des dominos » : comment arrêter ce mal autour de nous qui se répand partout ?

    Le 17, dans « En vie de vocabulaire », j’ai écrit « Pour ou contre » : le titre parle de lui-même. Puis le 19, dans « Reflets du paradis » : « Nous l’avons bien cherché » : comment nous chrétiens avons finalement détourné le message du Christ de son but et avons contribué à éloigner le monde de son trésor. Puis, le 21, dans « Interdépendance » : « A bas les étiquettes ! » Combien les étiquettes que nous nous mettons continuellement les uns sur les autres sont un poison qui paralyse notre vie !

    Et, pour finir, le début du commentaire au chapitre 13 de Matthieu dans « Perles de la Parole » : « Matthieu 13 » du 23 décembre, « Dans la joie de Noël » du 25, le jour de la fête, « Se concentrer sur le positif », le 27, et « La bataille de la vie » le 29. Ces paroles de vie qui nous prennent complètement quand nous nous laissons pénétrer par elles.

    Bonne lecture, si vous n’avez pas fini et… à demain… à l’année prochaine !

     


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  • « Celui qui sème le bon grain, c’est le Fils de l’homme ; le champ, c’est le monde ; le bon grain, ce sont les fils du Royaume ; l’ivraie, ce sont les fils du Mauvais. L’ennemi qui l’a semée, c’est le démon. » (Mt 13, 37-39)

    Cette phrase est bien claire et elle nous montre, une fois de plus, que notre vie sur terre à la suite de Jésus n’est pas une promenade tranquille dans un joli jardin fleuri, mais une bataille de tous les jours, une course d’obstacles, une chasse au trésor semée d’embûches de toutes sortes. Et « l’ennemi » est bien là, qui ne nous laissera jamais tranquilles, jusqu’à la fin de notre vie…

    Allons-nous tout à coup devenir pessimistes, après toutes les belles choses que nous nous sommes dites ces jours-ci pour la fête de Noël ? Mais non, il ne s’agit pas de cela. D’abord parce que l’amour de Dieu Trinité et la force du démon ne sont absolument pas sur le même plan. Ce pauvre démon est bien là, qui essaye de nous « posséder » comme on dit, mais qui n’y arrivera en fait jamais. Car la loi de l’amour est le contraire de la possession. Dieu ne nous « possède » pas, il se donne à nous, il donne sa vie et il nous aime. Et en Lui, il n’y a vraiment rien à craindre.

    Ensuite, si nous devons être toujours attentifs à laisser grandir le bon grain en nous et à nous détourner de l’ivraie qui tombera ainsi finalement toute seule, nous ne devons évidemment pas comprendre la phrase de Jésus dans le sens que l’humanité serait divisée entre « bons » et « méchants ». Nous avons déjà parlé clairement de cela récemment. Sinon Jésus aurait dû classer Paul, qui persécutait les chrétiens, avec les pires des « fils du Mauvais ». Et pourtant il a su croire au bon grain qu’il portait tout de même au fond de lui et il en a fait le plus grand de ses apôtres.

    La chose que nous avons à faire, c’est de choisir en nous et en l’autre, du matin au soir, les « fils du Royaume » que chacun porte au fond de son cœur. Croire que cette semence divine que Dieu a mise en nous en nous créant est la seule chose qui compte, miser là-dessus de tout notre cœur et de toutes nos forces. Et nous verrons chaque jour de petits ou de grands miracles, car Dieu n’attend qu’un petit geste de nous pour collaborer avec nous de toute sa force divine. Mais il a seulement besoin de voir que librement nous nous mettons en route dans la bonne direction et il accourt tout de suite et continue son travail…

     


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