• En recevant ces jours-ci tous ces vœux de paix et de bonheur pour l’année qui vient, je me suis demandé par moments si nous ne sommes pas complètement inconscients. Avec le risque que, plus on fait grandir l’espoir, plus le désespoir sera grand si cet espoir est déçu…

    Mais tout cela ce sont des considérations finalement un peu superficielles, quand on ne s’est pas bien réveillé le matin et qu’on se laisse prendre par des pensées qui nous viennent n’importe comment, au hasard de l’humeur du moment.

    Je crois que le plus beau souhait que nous pouvons nous faire, réciproquement, c’est justement de ne pas nous laisser prendre cette année par l’humeur du moment. Un peu de soleil et tout va bien. La pluie revient et nous sommes déjà tristes. La tempête gronde et c’est la catastrophe universelle…

    Nous devons nous souhaiter, cette année, d’avoir le courage de rester branchés sur l’essentiel. Et l’essentiel c’est cette lumière qui est en nous, en chacun de nous, au plus profond de notre cœur. Cette lumière capable de trouver parfois des solutions inimaginables aux problèmes apparemment les plus insolubles. Cette lumière qui redonne un sens à tous les imprévus de la vie. Qui nous donne la force de marcher dans un tunnel et de trouver la sortie. Qui nous invite à illuminer les gens qui sont encore plus perdus que nous. Qui sait trouver les mots pleins de chaleur pour consoler ceux qui souffrent. Ou qui simplement s’arrête au milieu des ténèbres pour dire qu’elle est là, à la surprise générale de tous ceux qui ne l’avaient pas vue.

    Ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas nous qui avons inventé la lumière. La lumière ne dépend pas de nous ou de notre vision des choses d’aujourd’hui ou de demain. La lumière était là bien avant nous et elle sera toujours là bien après nous. Elle existe et c’est tout. A nous seulement de la dénicher, de la faire passer, d’enlever les rideaux plus ou moins épais qui nous empêchent de la voir et de la faire briller.

    Et puis une simple constatation, que l’on peut remarquer dans les tableaux merveilleux de certains grands peintres : les ténèbres n’empêchent pas la lumière de rayonner, on dirait plutôt qu’elles la mettent encore plus en valeur. Comme un arc en ciel est encore plus beau au milieu de la tempête, ou un paysage plus limpide après la pluie, les ténèbres nous font parfois goûter la lumière qui vient avec une émotion tellement plus forte…

    Alors souhaitons-nous simplement de rester branchés cette année chaque jour sur la lumière, quoi qu’il arrive. Et de restés unis pour cela avec tous ceux qui sont encore allumés, pour avoir le courage tous ensemble d’aller redonner la vie à ceux qui semblent s’être éteints en route. Et tant que le soleil brille encore, tant qu’il y a quelque part un feu, une lampe, une simple bougie allumée, tout peut repartir de plus belle, car la lumière est ce qui se propage sans doute le plus rapidement et sans trop d’efforts. Laissons-nous faire ainsi par la lumière, sans nous agiter, ce sera mieux pour nous et pour les autres. L’humanité a encore de beaux jours devant elle…


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  • Bonne année à chacun et chacune de vous, chers lecteurs, de tout cœur !

    Je sens que cette année a été tellement fructueuse dans nos recherches, nos dialogues, nos partages. Je remercie tous ceux et celles d’entre vous qui m’ont aidé à aller au bout de moi-même, à ne pas me contenter de jolies constatations sympathiques, mais peut-être un peu superficielles. Non, l’enjeu de « la bataille de la vie » est trop grand pour que nous nous contentions de pauvres généralités. Notre monde malade a besoin de personnes qui sachent les réchauffer et leur donner toujours plus d’espoir…

    Pour ceux qui n’ont pas réussi à suivre toutes les publications du mois de décembre, en voici une synthèse rapide. Le 3 décembre, dans « Perles de la Parole », j’ai écrit le dernier article sur le chapitre 12 de Matthieu : « L’homme est-il bon ? », question tellement cruciale de nos jours.

    Le 5 décembre, dans « Au cœur du verbe », j’essayais d’aller au fond de la bataille qui existe en chacun de nous entre « Connaître, juger, haïr », trois petits mots qui changent tout.

    Les 7, 9 et 15 décembre, j’ai publié de nouveau dans « Perles de la Parole » d’anciens articles sur l’Evangile de Marc, qui nous servaient d’introduction au chapitre 13 de Matthieu : « De Marc à Matthieu 13 (1 -2 -3) »

    Les 11 et 13 décembre, deux articles dans la rubrique « Batailles » : « Optimisme de la vie » (Oui, l’optimisme est une bataille !) et « Arrêter le massacre des dominos » : comment arrêter ce mal autour de nous qui se répand partout ?

    Le 17, dans « En vie de vocabulaire », j’ai écrit « Pour ou contre » : le titre parle de lui-même. Puis le 19, dans « Reflets du paradis » : « Nous l’avons bien cherché » : comment nous chrétiens avons finalement détourné le message du Christ de son but et avons contribué à éloigner le monde de son trésor. Puis, le 21, dans « Interdépendance » : « A bas les étiquettes ! » Combien les étiquettes que nous nous mettons continuellement les uns sur les autres sont un poison qui paralyse notre vie !

    Et, pour finir, le début du commentaire au chapitre 13 de Matthieu dans « Perles de la Parole » : « Matthieu 13 » du 23 décembre, « Dans la joie de Noël » du 25, le jour de la fête, « Se concentrer sur le positif », le 27, et « La bataille de la vie » le 29. Ces paroles de vie qui nous prennent complètement quand nous nous laissons pénétrer par elles.

    Bonne lecture, si vous n’avez pas fini et… à demain… à l’année prochaine !

     


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  • « Celui qui sème le bon grain, c’est le Fils de l’homme ; le champ, c’est le monde ; le bon grain, ce sont les fils du Royaume ; l’ivraie, ce sont les fils du Mauvais. L’ennemi qui l’a semée, c’est le démon. » (Mt 13, 37-39)

    Cette phrase est bien claire et elle nous montre, une fois de plus, que notre vie sur terre à la suite de Jésus n’est pas une promenade tranquille dans un joli jardin fleuri, mais une bataille de tous les jours, une course d’obstacles, une chasse au trésor semée d’embûches de toutes sortes. Et « l’ennemi » est bien là, qui ne nous laissera jamais tranquilles, jusqu’à la fin de notre vie…

    Allons-nous tout à coup devenir pessimistes, après toutes les belles choses que nous nous sommes dites ces jours-ci pour la fête de Noël ? Mais non, il ne s’agit pas de cela. D’abord parce que l’amour de Dieu Trinité et la force du démon ne sont absolument pas sur le même plan. Ce pauvre démon est bien là, qui essaye de nous « posséder » comme on dit, mais qui n’y arrivera en fait jamais. Car la loi de l’amour est le contraire de la possession. Dieu ne nous « possède » pas, il se donne à nous, il donne sa vie et il nous aime. Et en Lui, il n’y a vraiment rien à craindre.

    Ensuite, si nous devons être toujours attentifs à laisser grandir le bon grain en nous et à nous détourner de l’ivraie qui tombera ainsi finalement toute seule, nous ne devons évidemment pas comprendre la phrase de Jésus dans le sens que l’humanité serait divisée entre « bons » et « méchants ». Nous avons déjà parlé clairement de cela récemment. Sinon Jésus aurait dû classer Paul, qui persécutait les chrétiens, avec les pires des « fils du Mauvais ». Et pourtant il a su croire au bon grain qu’il portait tout de même au fond de lui et il en a fait le plus grand de ses apôtres.

    La chose que nous avons à faire, c’est de choisir en nous et en l’autre, du matin au soir, les « fils du Royaume » que chacun porte au fond de son cœur. Croire que cette semence divine que Dieu a mise en nous en nous créant est la seule chose qui compte, miser là-dessus de tout notre cœur et de toutes nos forces. Et nous verrons chaque jour de petits ou de grands miracles, car Dieu n’attend qu’un petit geste de nous pour collaborer avec nous de toute sa force divine. Mais il a seulement besoin de voir que librement nous nous mettons en route dans la bonne direction et il accourt tout de suite et continue son travail…

     


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  • « ‘Alors veux-tu que nous allions l’enlever ?’ Il répond : ‘Non, de peur qu’en enlevant l’ivraie, vous arrachiez le blé en même temps.’ » (Mt 13, 28-29)

    Comme elle est sage, cette phrase, comme elle apporte la paix et nous empêche de faire bien des gaffes inutiles ! Chacun de nous a en lui le bon grain et l’ivraie mélangés. Il est déjà important de ne pas tomber dans le piège de diviser les gens entre « bons » et « méchants », en se croyant évidemment du bon côté avec le droit de juger tous ceux autour de nous qui vivent de travers ou qui n’ont rien compris…

    Cette phrase nous amène d’abord à avoir un peu de bonne patience avec tout le monde et d’abord avec nous-mêmes. L’idéal de la perfection ou du perfectionnisme est parfois le piège d’un orgueil spirituel latent qui nous pousse à nous centrer sur nous-mêmes et nous empêche finalement de vivre l’essentiel : aimer notre prochain.

    Jésus veut donc aussi nous dire par là qu’aucun de nous ne peut s’ériger en maître de la loi ou en juge universel qui voudrait corriger le monde entier, en se croyant finalement supérieur à tout le monde. Laissons faire à Dieu ce travail de correction qu’il a déjà commencé avec le message révolutionnaire de l’Evangile et avec la voix de l’Esprit qui résonne à chaque instant en nous, si nous sommes assez attentifs pour l’écouter.

    Mais il y a ici aussi une simple loi de la nature qui évite de trop se compliquer la vie pour peu de résultats. C’est que la vie est capable de prendre le dessus dans la nature si nous lui laissons toute la place. Pas de panique d’abord quand surgit le négatif, à part peut-être certains cas extrêmes pathologiques pour lesquels il faut tout de même intervenir. Mais en général c’est en nous concentrant sur la vie du positif, en soignant la plante du positif, en l’arrosant chaque jour, en lui faisant arriver la lumière nécessaire, que la vie finira par triompher souvent toute seule… et le négatif ira en fin de compte mourir aussi tout seul dans son coin. Combien de fois avons-nous vu des fruits extraordinaires à une attitude de vraie confiance en la vie de l’autre et de nous-mêmes, une vie peut-être fragile au début mais qui change complètement si on lui donne tout l’espace pour se développer harmonieusement. Combien de problèmes inutiles sont alors évités. Combien la paix grandit alors dans les cœurs !

     


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  • « Mais vous, heureux vos yeux parce qu’ils voient, et vos oreilles parce qu’elles entendent ! Amen, je vous le dis : beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu. » (Mt 13, 16-17)

    Lorsque j’ai découvert que j’allais devoir commenter cette phrase de l’Evangile de Matthieu juste le jour de Noël, cela m’a fait un effet extraordinaire. Quel plus beau cadeau de Noël que cette béatitude inattendue ! C’est comme la découverte ou la redécouverte qu’avec la Bonne nouvelle de Noël nous pouvons devenir et rester pour toujours les plus « heureux » des hommes.

    Noël est en effet la fête de la joie, du bonheur et de la béatitude la plus totale, lorsqu’on se laisse vraiment pénétrer par son mystère. Car avec la venue de Jésus parmi nous tous les problèmes vont enfin trouver une solution.

    On s’aperçoit tout à coup que le message de l’Evangile ne peut pas être simplement une belle fantaisie spirituelle déconnectée des réalités de ce monde. Le message de Noël n’est pas une belle théorie ou une utopie bien vite démentie par le négatif qui essaye de régner autour de nous.

    C’est vrai que pour parvenir à la joie et à la délivrance définitives nous devrons attendre la résurrection de Pâques, car les ténèbres qui continuent à envahir le monde peuvent nous faire croire parfois que le mal et la mort ont gagné la bataille. Mais ce n’est qu’une question de temps et de patience.

    La joie ne Noël n’est pas une illusion, elle est palpable, car Dieu est entré au cœur de l’homme, âme, esprit et corps. Nos yeux ont commencé à voir, nos oreilles ont commencé à entendre. Nous pouvons toucher chaque jour la présence réelle du Fils de Dieu parmi nous en chacun de nos frères. Et la Bonne Nouvelle n’est pas non plus un idéal à vivre chacun pour soi dans sa sphère privée, comme essaye de nous le dire une certaine mode culturelle de l’occident d’aujourd’hui. Non, la venue de Jésus à Noël est la plus grande des révolutions sociales, car elle illumine toutes nos relations humaines en leur donnant déjà un avant-goût de paradis… si nous parvenons simplement à nous aimer comme les Trois « là-haut » s’aiment de toute éternité, avec ce désir immense de faire participer l’humanité tout entière à leur amour réciproque infini !

     


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