• « Aucun homme ne peut servir deux maîtres : ou bien il détestera l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent. » (Mt 6, 24)

    Cela fait quelques jours que je me prépare à faire mon commentaire à cette belle phrase de Jésus : « Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent. » Je l’ai lue, relue, entendue des centaines de fois dans ma vie. Mais voyez ce qui m’est arrivé un matin, il y a deux ou trois jours.

    J’étais en train de me réveiller et j’ai senti en moi, bien claire, la voix de l’Esprit Saint :

    -          « Bonjour, Roland. Alors tu te prépares à commenter cette belle phrase de Jésus… ?

    -          Oui !

    -          Mais tu es sûr de l’avoir bien comprise ?

    -          Ce n’est pas difficile : Jésus nous demande de faire bien attention à ne pas nous attacher à des choses, des personnes ou des idoles qui nous empêcheraient de garder notre union avec Dieu et qui videraient notre vie de l’essentiel.

    -          Ah, c’est ça que tu as compris ? Ce n’est pas faux, cela peut aider de l’interpréter de cette façon, mais tu crois vraiment que Jésus passe son temps à nous faire peur en nous menaçant de catastrophes si nous ne le suivons pas ? »

    A partir de là, j’ai essayé d’écouter cette voix qui m’a bouleversé, qui a transformé en moi en un moment un tas d’idées un peu superficielles que je me faisais encore sur l’Evangile et qui m’a ouvert sur de nouveaux horizons extraordinaires.

    J’ai saisi en fait que Jésus ne voulait absolument pas nous menacer, comme quand on dit à quelqu’un : « Tu ne peux pas agir de cette façon, c’est une honte, tu vas faire une grosse erreur avec un tas de conséquences négatives… ! »

    Non, Jésus est simplement là qui nous aime et qui veut nous attacher à Lui et au Père dans l’Esprit Saint, comme nous l’avons déjà vu avec les Béatitudes et la prière du Notre Père en particulier…

    Et il veut nous rassurer de tout son cœur et nous libérer, en nous disant simplement : « Tu vois, si tu t’attaches à moi, de tout ton cœur, de tout ton esprit et de toutes tes forces, il va se produire en toi une sorte de miracle. Tu ne pourras plus revenir en arrière. Tu seras imprégné pour toujours par cet amour de Dieu qui aura commencé à te changer de l’intérieur. Et tu n’auras plus jamais à avoir peur. Peur de t’attacher à des choses matérielles ou à des gens qui pourraient te détourner de Dieu. Peur de rencontrer des gens qui te fassent du mal et qui t’entrainent là aussi loin de Dieu sur des routes de haine ou de violence… Désormais, c’est mon Amour qui a commencé à vivre en toi et tout va te ramener à Dieu, sans même que tu y penses.

    Tu vas trouver de l’argent sur ton chemin ? Très bien : tu vas te sentir tout de suite poussé à le partager avec tes frères et en particulier les plus démunis et l’amour de Dieu va encore grandir dans ton cœur. Tu vas être attiré par de nouvelles personnes ? Très bien : ton cœur divin va tout de suite chercher à leur faire du bien, à donner ta vie pour eux et là encore va grandir ton amour dans toute sa nouvelle pureté. Tu vas rencontrer des gens qui vont te blesser ? Très bien : tu vas te retrouver comme Jésus sur la croix qui pardonnait à ses ennemis et qui aimait encore plus !... Maintenant que tu as fait en ton cœur cette nouvelle alliance avec moi, tu ne pourras plus servir autre chose ou un autre maître que moi, tu ne pourras même plus vouloir te servir toi-même par des désirs égoïstes, car tu es sûr que je serai moi-même à ton service comme toi tu seras au service de toute l’humanité. Tu seras finalement libre de toi-même et des autres, en paix avec toi-même et le monde entier, quoi qu’il arrive et tu pourras transmettre cette liberté nouvelle à tous ceux que tu rencontreras… tu ne pourras plus faire autrement, tu as gagné le gros lot du bonheur sur terre, en attendant le paradis avec moi pour toujours quand le moment viendra… »

    (Affaire à suivre… pour ne pas être trop long en une seule fois)


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  • « La lampe du corps, c’est l’œil. Donc, si ton œil est vraiment clair, ton corps tout entier sera dans la lumière ; mais si ton œil est mauvais, ton corps tout entier sera plongé dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, quelles ténèbres y aura-t-il ? » (Mt 6, 22-23)

    Quelle libération, cette phrase ! Et quelle responsabilité en même temps ! Le message de l’Evangile est au fond tellement simple. Jésus est lumière, la lumière de Dieu descendue sur terre. Une lumière tellement forte que, si nous nous laissons illuminer par elle, nous allons devenir nous aussi la « lumière du monde », comme Jésus vient à peine de nous le dire.

    Et pour laisser cette lumière nous envahir, nous avons seulement à changer notre regard. Pour Jésus, tout part du regard et surtout de la pureté du regard. Il vient à peine de nous dire aussi : « Heureux les cœurs purs : ils verront Dieu ! » Le cœur, l’œil, le regard, la conscience, ce sont finalement des manières différentes de dire toujours la même réalité : c’est la présence de Dieu semée en nous qui passe par le filtre de notre « regard ».

    Alors que nous reste-t-il à faire ? Nous lever chaque matin en branchant notre regard sur Lui, puis tout regarder avec les yeux de Dieu, comme Dieu voit les choses de là-haut, là où tout est uniquement amour, là où tout contribue au bien de ceux qui s’aiment. Mais n’oublions pas surtout, comme nous l’avons déjà souligné à plusieurs reprises, que seulement en nous aimant les uns les autres comme le Père et le Fils en l’Esprit Saint, nous serons transformés par le regard de Dieu.

    Alors plus rien ne pourra plus nous toucher. Nous serons peut-être enveloppés par le mal qui circule dans notre monde, mais nous ne le verrons même pas, nous n’aurons pas le temps de nous laisser impressionner par lui, nous serons trop occupés à voir les hommes et les choses comme Dieu les voit : en fonction de son paradis ! Les joies ou les souffrances ne changeront rien pour nous, ce seront seulement des étapes différentes pour arriver au même but…

    Et si les hommes autour de nous sont bons ou méchants, nous ne verrons plus en eux que l’image de Dieu qui y est imprimée. Nous n’aurons même pas de mal à aimer nos ennemis, car nous verrons en eux une créature de Dieu que Dieu aimera jusqu’au bout dans l’espoir de le ramener à Lui. Nous n’aurons plus peur, ou plutôt, nous verrons nos peurs comme une occasion de participer à la souffrance de Dieu sur la croix et toutes ces croix de chaque jour nous attireront comme autant d’occasions de prouver notre amour à Dieu et à nos frères.

    Tout cela est évidemment un chemin à atteindre avec le temps : on ne devient pas saint du jour au lendemain, mais si notre regard est touché, guéri, transformé, tout le reste du corps suivra tôt ou tard. Il suffit de se mettre en route dans la bonne direction et on ne pourra plus retourner complètement en arrière, il suffit de se laisser convaincre une fois pour toutes de cette belle vérité pour laisser Dieu agir en nous et au milieu de nous pour toujours…


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  • Il circule vraiment de tout sur les réseaux sociaux, du positif comme du négatif, beaucoup de recherche tout de même d’un monde meilleur, il faut le dire. Mais ce monde soi-disant meilleur est bien souvent d’un niveau tellement bas qu’on ne peut pas lire ou écouter de telles affirmations sans réagir. Voyez ma dernière découverte, d’il y a quelques jours :

    « Une personne équilibrée ne s’occupe pas de la vie des autres, ni n’est curieuse à pister, fouiller, fouiner, tracer les autres. Une personne équilibrée s’occupe de sa vie et fout la paix aux autres. Elle n’a pas le temps pour passer ses journées à parler des autres, elle sait qu’elle a suffisamment à faire en s’occupant de sa propre vie. » (Selon le site « Source du savoir »)

    A première vue, il y a une certaine sagesse là-dedans : passer son temps en commérage sur ce que font et disent les voisins, n’est certainement pas un grand idéal de vie, celui qui a inventé ces quelques phrases a bien raison. Mais quel remède propose-t-il à la place ? Cela ne vole pas bien haut non plus…

    « Une personne équilibrée ne s’occupe pas de la vie des autres… » Mais comment cela ? Toute notre vie se passe avec les autres, en collaboration, en service, en dialogue, en partage, et pour être équilibré je devrais tout à coup me cacher dans mon coin et ne plus m’intéresser aux autres ?

    Autant me suicider tout de suite ! Car le sens profond de la vie est justement d’essayer de voir ce dont les autres ont besoin, comment je pourrais les aider, alléger leurs souffrances, leur donner un coup de main quand ils sont en difficulté, et surtout créer des relations d’amitié, un climat de famille avec tout le monde, au travail ou même dans la rue. Bien sûr que je m’occupe des autres, pas pour en profiter ou pour leur faire du mal, mais pour construire avec eux une famille humaine plus harmonieuse, plus pacifique. Sinon dans quel but me lever chaque matin ?

    Et la phrase finale dit au fond à peu près la même chose : « … elle sait qu’elle a suffisamment à faire en s’occupant de sa propre vie. » Là les bras vous en tombent. J’aimerais bien savoir ce que signifie « sa propre vie » pour la personne qui a écrit une telle bêtise. Mais quand je me lève le matin, que je me lave et que je prends un peu de force avec mon petit déjeuner, c’est pour moi que je le fais ? Quand je vais au travail, c’est pour moi que je le fais, pour gagner de l’argent pour moi, pour pouvoir m’acheter ensuite ce que je veux, pour rentrer le soir à la maison pour moi, me payer ensuite des vacances et une retraite pour moi ? Ce serait l’idéal d’une vie ?

    Cette personne voulait peut-être dire pour sa propre famille, ce qui serait déjà un peu mieux que seulement pour soi-même, mais tout de même ! Mais tous les commerçants que je rencontre, du boulanger, à l’épicier, au marchand d’habits, au pharmacien, toutes les personnes dont j’ai besoin en cours de la semaine, du médecin, à l’électricien ou au plombier, tous mes fournisseurs, tous mes collègues, ils sont tous là occupés seulement à leur « propre vie », à leurs propres intérêts ?

    Ne va-t-on pas chez le même marchand parce qu’on l’a trouvé sympathique, par ce qu’on voit qu’il se met en quatre pour nous trouver le produit le meilleur, avec les meilleurs conseils, parce qu’il se fatigue avec toute sa bonne volonté pour que nous soyons contents ? Ce n’est pas l’intérêt qui construit la société, mais la qualité des relations, sinon nous ne serons bientôt plus qu’une jungle d’animaux sauvages qui font semblant de se servir les uns les autres mais qui essayent seulement de se dévorer entre eux. Je sais qu’il y a des gens qui ont cette mentalité, mais ils sont quand même de pauvres exceptions.

    Je pense que notre vie trouve son sens, toute sa beauté, le jour où nous nous levons pour nous occuper des autres du matin au soir. Parce que si nous passons notre temps à nous donner aux autres de tout notre cœur, à leur faire confiance et à leur donner confiance, nous allons certainement nous fatiguer dans ce service et ce partage continuels, mais comme nous aurons essayé de rendre meilleure la vie de centaines de personnes, voilà que ces centaines de personnes courront pour nous aider quand nous serons nous-mêmes dans le besoin. C’est une loi de la nature, comme le principe des vases communicants. Et si cela ne marche pas, c’est sans doute que nous nous sommes repliés sur nous même en cours de route : alors ne perdons pas trop de temps à nous remettre dans la bonne direction…


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  • C’est inévitable, c’est tellement beau d’aimer quelqu’un et de se sentir aimé qu’en même temps on a toujours peur de perdre cet amour et de le gâcher. Alors, comment faire ? Se contenter de rapports superficiels avec les gens pour ne pas risquer de trop souffrir dans la vie ? C’est malheureusement la conclusion de nombreuses personnes autour de nous…

    Je crois qu’en fait, il y a de nombreux remèdes à la crise de n’importe quel amour ou simplement amitié. Le premier remède est d’apprendre à aimer sans rien attendre en retour. L’autre se sent alors tellement libre avec nous que le retour arrive bien plus vite que prévu et avec toujours de belles surprises.

    Mais en fait l’amour porte en lui-même son propre remède. Car l’amour suit le temps ou parfois même le précède, mais il ne revient jamais sur le passé, sinon ce ne serait plus de l’amour, mais seulement un musée de beaux souvenirs auxquels on va essayer de s’accrocher quelques temps pour oublier que l’amour est mort et ce n’est certainement pas là la meilleure solution.

    Aimer quelqu’un c’est se donner à lui de tout son cœur. Or on ne pourra jamais se donner à quelqu’un dans le passé, ce serait une sorte d’illusion morbide. On ne peut se donner que dans l’instant présent, en inventant donc chaque jour un nouvel amour. Car l’amour est tellement beau qu’il porte en lui l’énergie de se renouveler sans cesse et cela est déjà une raison pour le rendre toujours attrayant et imprévisible comme la plus belle surprise du monde.

    Et cela veut donc dire aussi que l’amour est toujours devant nous et jamais derrière nous. On peut toujours regarder ensemble de belles photos souvenirs du passé, mais c’est l’émotion de les regarder maintenant ensemble qui va compter, car si l’amour est mort entre temps, ce ne sont pas de belles photos qui vont le ressusciter.

    L’amour qui meurt, c’est un amour qui a décidé un jour de s’arrêter, par manque de confiance, à cause d’un soupçon ou d’un désaccord profond, mais au départ il est toujours libre de continuer quand même le chemin, car si j’aime vraiment quelqu’un qui va me décevoir, la déception devrait me pousser à l’aimer encore plus, comme un bras en bonne santé fait son travail et celui de l’autre bras malade si c’est nécessaire.

    Je sais qu’il y a dans la vie des situations qui nous échappent, où la personne que nous aimons se découvre un jour comme une personne malade qui n’arrive plus à sortir de sa maladie. Ce sont tout de même des cas rares, mais ils existent. Eh bien, même dans ces cas-là, l’amour est capable de continuer à se déverser sur le reste de l’humanité et il ne va donc pas mourir. J’ai connu des personnes extraordinaires qui se sont mises à aimer vraiment tout le monde à partir des blessures qu’elles avaient reçues, car ces blessures étaient devenues comme une occasion de partage avec d’autres personnes qui souffraient et la chance de découvrir en soi un nouvel amour encore plus surprenant. Car l’amour n’est pas seulement un sentiment, mais c’est aussi une dynamique incroyable capable de renaître toujours de ses propres cendres. Et quand un amour blessé rencontre un autre amour blessé mais qui veut sortir de ses blessures, alors plus rien ne pourra les arrêter…

     


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  • J’ai publié il y a quelques jours sur Facebook une de mes phrases qui disait : « A la fin, la vérité apparaît toujours et, qu’on le veuille ou non, il y a une justice naturelle qui se dégage un jour ou l’autre des évènements. » Et j’ajoutais en commentaire : « On ne doit jamais avoir peur de la vérité, même quand elle dérange, car seule la vérité est une garantie pour l’avenir ! »

    Ce sont évidemment des phrases provocatrices, dans le sens positif du terme, comme une invitation au dialogue. Et je remercie toujours ceux qui prennent le temps de réagir à mes provocations, car c’est ainsi que l’on va toujours un peu plus en profondeur dans la compréhension réciproque…

    Une de mes lectrices me dit ainsi, bien clairement, sa pensée : « Dans certains cas, cette vérité est attendue pendant des années, peut se heurter à d’infinies barrières… et il faut une telle Espérance que seule la Grâce de Dieu peut permettre d’y croire. » Merci de tout cœur pour cette remarque tout à fait juste !

    Cela va m’aider à en dire un peu plus maintenant. Soyons réalistes : nous ne vivons malheureusement pas dans un monde de la vérité. Si nous regardons autour de nous, dans les médias ou la vie politique, nous avons souvent l’impression d’être dans un monde du mensonge, où la vérité se retrouve de temps en temps dans des endroits bien cachés, où elle est tout de suite calomniée, décriée, combattue, rejetée…

    Alors que faire ? Je ne voudrais pas que nous perdions notre temps maintenant à faire des statistiques pour savoir si le monde est dominé par exemple par 60% de mensonge et 40% de vérité. On pourra discuter sans fin sur le sujet sans que cela ne change rien à la situation dans laquelle nous vivons.

    La seule chose que nous pouvons faire, c’est choisir nous-mêmes, chacun de nous, le camp de la vérité, de tout notre cœur, de tout notre esprit et de toutes nos forces. Cela sera une bataille de chaque jour, que souvent nous aurons l’impression de perdre, mais c’est mieux de perdre quelques batailles, au moins en apparence, que de nous perdre nous-mêmes dans la confusion du mensonge.

    La vérité est en nous, même si elle n’est pas toujours très claire au milieu du brouillard. Mais quand on se met à vivre la vérité, à la rechercher, à l’aimer, on s’y habitue peu à peu, on ne peut plus vivre sans elle. Cela nous crée des ennemis, mais aussi des amis et de véritables amis. Car le plus grand cadeau de la vérité, quand nous nous mettons de son côté, c’est qu’elle nous fait trouver des amis en qui la confiance va devenir peu à peu totale, ou presque. Et à partir de là, toute la vie change. Le monde entier peut être contre nous, mais nous sommes finalement heureux, parce que le trésor de la vérité ne peut nous être dérobé par personne.

    Mais c’est alors que commence dans notre vie un nouveau miracle. La force de la vérité est telle que nous passons peu à peu, dans nos relations avec les autres, de la position de victime qui essaye de se défendre à celle de conquérant qui gagne chaque jour de nouveaux adeptes à la vérité. Car la vérité n’est pas un mot ou une idée, mais une relation profonde d’amour et d’amitié entre des personnes qui ont su rester transparentes dans leur partage, leur échange, leur rapport concret de chaque jour. Et l’on sait bien que la vérité nous rend libres et nous fait toujours plus déboucher sur la lumière, même quand le monde autour de nous est dans les ténèbres. Et cela nous rend si forts qu’au lieu de voir ce monde obscur comme un monstre qui va nous écraser, nous commençons à le considérer comme un pauvre ami malade à guérir de sa maladie. La vie devient alors toujours plus positive et enthousiasmante, quel que soit le prix de la bataille qui nous engage !


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